[Lettre de Sang 13] Dernier repos

"La chaleur était écrasante. Un soleil de plomb martelait les étendues de sables brûlants hostiles à la moindre trace de vie naturelle.
Seules quelques tâches sombres et mouvantes se détachaient dans l'air brûlant, formant un étrange contraste avec la blancheur éclatante des lieux.
Après des jours de traversée, ils arrivaient à l'instant critique de leur quête; ils approchaient enfin de leur objectif. Leur guide les stoppa d'un geste. Ils touchaient au but.
Derrière cette dune se trouvaient les ruines d’une cité d’un ancien temps.


Rako et ses « amis » profitèrent de cette vue sur leur objectif pour s’arrêter un moment, juste de quoi prendre une gorgée d’eau rendue chaude par ce soleil qui ne les avait quitté que pour laisser la chaleur du sable continuer à les affaiblir durant la nuit.
Le Marienburgeois observait les mercenaires qui avaient reçus la même mission que lui ; un ensemble bariolé de couleurs de peau, d’atours et d’armes exotiques. Rako ne doutait pas de la létalité des armes autant que de leurs propriétaires.
Avec la froideur de l’obéissance aux ordres il dégaina alors sa lame, une fine rapière aussi ornementée que lui, du doux nom de Pfähler. Il s’approcha  tranquillement du guide, qui ne réagit que trop tard, et baptisa ainsi la lame avec son sang, que le mercenaire essuya sur les habits miteux du guide. Il le va alors les yeux, se les abritant du soleil avec la main.

«Je vous le laisse mes amis»

Il salua un instant les ombres des charognards qui ne les avaient pas quittés depuis leur entrée dans ce maudit désert. Mais il se serait peut-être ravisé si il les avait vus de plus près.
Une fois cela fait, Rako arrangua la bande à continuer encore un peu pour s’abriter à l’ombre, ne prêtant pas attention au faible murmure du vent dans le sable, ou bien était-ce autre chose ?
Le mercenaire n’eut pas le temps de répondre à cette question qu’un des hommes hurla en pointant un autre mercenaire. Celui-ci ne put que grogner quand une pointe en os lui sortit du torse. Tous écarquillèrent les yeux alors qu’une pince du même acabit surgissait du sable pour faire taire le hurleur en sectionnant son cou. Une masse d’os ,d’or et d’autres matériaux sortit alors du sable, sa forme imitant vaguement un scorpion et sa tête remuant pour scruter les mercenaires les uns après les autres.


Personne ne demanda son reste et tous coururent vers les ruines, certains par pure peur, bien qu’ils ne l’admettrons  jamais, d’autre se convaincant qu’il s’agissait d’un choix stratégique évident. Une fois la bande en panique à l’ombre des ruines, ils se donnèrent le temps de se retourner, pour contempler une dune dénuée de vie, excepté les tâches de fluide carmin qui en souillaient encore la pureté, mais nulle trace de cette créature. Certains jurèrent leurs dieux de leur apporter quelque chose, force ou courage, selon les besoins.  Rako, en bon mercenaire vétéran qu’il était, ne fit que soupirer, las de ses missions, et conscient que celle-ci était bien partie pour être la dernière.
Une fois la surprise passée, tous se mirent en route dans les ruines, le mercenaire se souvenant alors du mot que le guide n’avait pas arrêté de répéter durant le voyage : « Zandri » Il avait compris qu’il s’agissait du nom de la cité en son temps, mais cela ne lui apportait rien de concret sur ce qu’ils allaient y trouver, hormis les richesses des tombeaux, mais Rako avait entendu son pesant d’histoires d’aventuriers disparaissant dans cette région du monde pour ne jamais revenir, ou être retrouvé mort par une autre expédition, donc il se doutait que ces ruines recelaient bien des dangers, que le scorpion n’avait fait que confirmer.
Malgré leur attention accrue suite à l’attaque furtive, la bande ne remarqua pas l’ombre humanoïde qui semblait les observer et qui disparut quand ils se remirent en route.
Rako guida le groupe vers le seul monument semblant encore intact dans cette cité : la grande pyramide en son centre. Ils passèrent ainsi devant des monuments à la gloire passée et des colosses de pierres exotiques aux reflets de toutes les couleurs. Le mercenaire aurait juré en avoir vu un bouger la tête pour les suivre du regard mais il mit cela sur le compte de la chaleur et du soleil qui commençait à lui taper trop fort sur la tête.




Malgré tout, le groupe était sous tension, ne sachant pas s’ils étaient observés, suivis ou menés quelque part, chacun avait son ou ses armes à la main et scrutait chaque recoin d’ombre suffisamment grand pour pouvoir cacher un corps humain, et donc un espion. Mais ils ne prêtèrent aucune attention aux scarabées qu’ils dérangeaient et qui filaient alors vers la pyramide.
Plus ils approchaient de la pyramide, plus ils montraient des signes de malaise, certains se remuant pour se redonner du courage. Si ils avaient pris un mage, un shaman ou n’importe qui ayant déjà touché à la magie, ils auraient été averti d’un étrange phénomène au dessus de la pyramide : un vent noir, froid, glaçant les os, se glissait dans les pierres, comme appelé par quelqu’un à l’intérieur.
Ils arrivèrent aux abords de la pyramide et virent une allée de statues de tailles plus réduites que les colosses, mais plus grandes qu’eux d’au moins 3 bons mètres. Ils marchèrent dans l’allée en scrutant les sculptures avec une certaine appréhension : certaines semblaient faites des mêmes matériaux que le scorpion.
Rako s’arrêta devant l’un d’eux, et une goutte de sueur froide lui coula le long de l’échine.

« Ils avaient des géants avec eux ? »

Sa réflexion à voix haute surprit ses « camarades » qui vinrent observer ce qu’il regardait : un colosse en armure, or l’armure ne contenait que des os surdimensionnés.


« Je dirais plutôt un sens macabre de l’esthétique, regarde »

Le mercenaire, un Reiklander se souvenait Rako, pointa un endroit précis de la sculpture et le « chef » scruta cet endroit en fronçant les sourcils. Ce qu’il vit alors ne fit que confirmer ses pires soupçons : ce n’étaient pas des os surdimensionnés mais plusieurs os humains collés ensemble par quelque magie impie, mais d’où venaient tout ces os ?
C’est avec cette question en tête que Rako et les autres entrèrent dans la pyramide. Immédiatement, ils furent assaillis par un froid surprenant pour un tel environnement, et un air figé, pas le moindre souffle de vent.




Le mercenaire retint un juron quant au fait qu’il se croyait vraiment un pied dans la tombe. Ils eurent beau allumer des torches, cela ne servit qu’à les éclairer, toute chaleur aspirée hors des flammes.
Ils avancèrent dans un étroit couloir, s’ouvrant par moment sur des pièces semblant servir de stockages pour des tables et autres chaises qui n’avaient pas très bien supporté le temps passé. C’est à une enième intersection avec ce genre de pièce que Rako perçut un léger raclement devant. Il fit rapidement signe au groupe de s’arrêter, et scruta les ténèbres qui leur faisaient face en silence. Il entendit encore un raclement, et encore un autre, régulièrement, et ce bruit s’approchait.
C’est alors que, sans qu’il puisse se l’expliquer, Rako ressentit une peur comme il n’en connaitrait plus jamais, une peur fondamentale, animale, un instinct qui lui dictait de fuir plutôt que rester ici, mais aucun de ses muscles ne voulait aller en ce sens, tout comme ceux des autres mercenaires. La lumière des flammes accrocha alors un os, un crâne, dont le corps ne tarda pas à suivre, d’une démarche lente mais régulière.
Tous jurèrent à voix haute contre le fait qu’un squelette puisse bouger, surtout avec l’armure que portait celui-ci.




Certains poussèrent ceux devant eux, les forçant à faire face au mort qui marchait ver eux. Le premier, le Reiklander chercha à parler, mais sa bouche ne fit que cracher du sang, comme l’épée du squelette venait de lui transpercer le torse, blessant le mercenaire derrière lui au bras.
Lorsque d’autres silhouettes décharnées commencèrent à sortir des salles juste derrière le cadavre, les mercenaires se dirent que leur paye n’avait pas pris ce risque en compte et décampèrent vite.
Une fois tous dehors, Rako fit un rapide constat : ils n’étaient que la moitié du groupe qui était entré dans la pyramide. Ne considérant pas leur vie supérieure à la sienne, il ne se posa pas de question sur le destin des retardataires et repassa par l’allée, suivi par les autres « survivants ». Quand ils virent la poussière et le sable tomber des épaules des statues et colosses jouxtant l’allée, ils foncèrent comme si l’enfer s’ouvrait derrière eux, ce qui, de bien des points de vue, était le cas.
Ils repassèrent dans les ruelles qui, alors qu’elles avaient semblé si calmes à l’allée, semblaient envahies de « vie », si cela pouvait être assimilé à la vie.
Lorsqu’il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, Rako vit les plus lents se faire faucher comme les blés par des créatures de quelques mètres aux têtes d’animaux, tenant des armes faisant à elles seules la taille d’un humain, ce qui ne fit que le faire courir davantage.




Il se décida même à essayer de les semer, virant subitement dans une rue adjacente, suivi par la poignée de survivants en panique.
Etonnamment, cela sembla fonctionner et les homonculus osseux ne se montrèrent plus. Mais alors qu’il approchait des colosses qu’il avait aperçut non loin de la limite des ruines, Rako ne dut sa survie qu’à un réflexe soudain dont il avait le secret qui le fit bondir sur le coté, évitant ainsi de justesse une lame noire aussi longue que leurs poursuivants avaient été grands. 4 des mercenaires n’eurent pas cette chance et furent fauchés, et projetés plus loin dans la ville. Les quelques autre jurèrent sur leur chance inouïe et repérèrent vite le colosse animé qui les prenait pour cible, mais l’un d’eux ne se rendit pas compte à temps qu’il n’y avait pas qu’un colosse et fut écrasé par l’un d’eux.
Rako et les 2 derniers de leur groupe, qui, au départ de Marienburg, avait compté 40 membres, sortirent de la ville et, une fois au sommet d’une dune, s’autorisèrent à regarder derrière eux.
Ils virent des colosses animés dans toute la cité, cherchant tous à sortir de la ville, droit vers eux, certaines sculptures, plus petites, sautaient de colonnes en murs effondrés en s’approchant aussi. Ils prièrent un dieu quelconque de leur envoyer de l’aide. C’est alors qu’ils entendirent un hurlement et des battements d’ailes. Puis ,alors que le trio pensait voir arriver l’aide tant espérée, l’un d’eux fut prit par des serres décharnées et soulevé du sol. Rako regretta alors d’avoir confier le corps du guide à ces choses, les voyant enfin de plus près ,leurs ailes rongées, leurs os à l’air libre et leurs orbites vides, alors qu’ils embarquaient un mercenaire et se le partagèrent en vol, arrosant le sable de sang frais.




Alors qu’ils observaient le triste destin du corps du mercenaire, un sifflement d’air s’approcha, puis un bruit humide résonna tout près de Rako, lorsqu’il baissa les yeux, un pieu aussi grand que lui et large comme son bras, avait empalé son dernier camarade, en plein milieu du torse. Celui-ci, durant les dernières secondes de sa vie, chercha bêtement ce qui lui était arrivé, tâtonnant son torse et le pieu géant qui l’avait tué. Le mercenaire quant à lui, scruta la ville et vit des colosses avec des arcs et des flèches aux dimensions surhumaines et fonça alors s’abriter derrière la dune en voyant l’un d’eux bander son arc.
En regardant autour de lui, cherchant un moyen de fuir discrètement et rapidement, il remarqua une étrange tâche d’ombre, mais en voyant ses reflets carmins séchés, il comprit son erreur…
C’est le dernier souvenir que Rako Fizatti eut en ce monde avant d’être entrainé sous les sables de Nehekhara

Mots: 1895

Très bon récit, qui remet au goût du jour les Rois des Tombes !

Quelques répétitions "Rako ne dut sa survie qu’à un réflexe soudain de survie" par exemple mais rien qui pique les yeux, le style est soigné et les descriptions de la cité nombreuses, on s'y croirait

La galerie d'illustrations est superbe (nom de l'artiste ?) , et je dois avouer que sans elles j'aurais eu un peu de mal à tout suivre entre le scorpion, les piafs, les colosses, les squelettes etc...

+1 pour le premier sang

Et bravo à toi !

Merci Vect ^^
Pour l'artiste...je t'aurais dit Warhammer Online mais je n'ai aucune idée du nom de l'artiste précis qui a réalisé ces illustrations ^^' navré

Ah les Rois des Tombes, mon armée préféré de Battle (bien que je ne connaisse d'eux que leur tête)

Très bon écrit, comme a dit Vect on s'y croirait et la galerie d'image n'y est peut être pas pour rien !
Pas mal la fin.

Bonne continuation !

Super, les description sont bien on s'y croirait, quelques répétitions mais ça ne gène pas la lecture.

Bravo pour l'ambiance film d'horreur/Égypte antique !
('fin c'est sûrement souvent comme ça, avec les rois des tombes!)
En tout cas, félicitations

Sympathique récit d'horreur à la gloire des Tomb Kings et premier à avoir livré ta LdS!

En effet ce sont les artworks de Warhammer online Land of the Dead qui ont servi de 'squelette' à ton récit sur tes morts préférés.
Outre quelques répétitions oublis de relecture et effets de style oui, il m'a semblé que tu as écrit ton récit en fonction des images rassemblées, et parfois j'ai eu l'impression que les textes devenaient des illustrations des illustrations; effet d'optique surement ^^ car le scénario se tient jusqu'à la fin et dans le genre horreur en 2000 mots, on attendait pas de ces pauvres Marienburgeois qu'ils fassent autre chose que de la chair à zombie.

Dommage qu'ils aient tué le guide aussi tôt (?)
Pfähler: l'arme dans Guild Wars?

En effet ce sont les artworks de Warhammer online Land of the Dead qui ont servi de 'squelette' à ton récit sur tes morts préférés.

Ce ne sont pas mes préférés mais ils sont dans mon top 3 oui ^^

Outre quelques répétitions oublis de relecture et effets de style oui, il m'a semblé que tu as écrit ton récit en fonction des images rassemblées, et parfois j'ai eu l'impression que les textes devenaient des illustrations des illustrations; effet d'optique surement ^^

Il faut croire que oui c'est une illusion, car, aussi dur à croire soit-il, c'est tout l'inverse x') j'ai pris les images en fonction du récit ^^ je ne les ai mises que pour aider à plonger dans le récit ,sans penser qu'elles prendraient l'ascendant sur le récit aux yeux des lecteurs x)

car le scénario se tient jusqu'à la fin et dans le genre horreur en 2000 mots, on attendait pas de ces pauvres Marienburgeois qu'ils fassent autre chose que de la chair à zombie.

J'ai longtemps hésiter à en faire survivre au moins un qui finirait par rentrer au pays...pour y être retrouvé mort, entouré de filets de sables...

Dommage qu'ils aient tué le guide aussi tôt (?)

Je pensais que des mercenaires, appâtés par les richesses, préfèreraient se débarrasser des informateurs pour ne pas que d'autres leur pique plus tard le "spot" ^^

Pfähler: l'arme dans Guild Wars?

Ah, possible, j'ai juste chercher un nom un peu stylé grâce à Google Traduction et ai finalement choisi "Empaleur" comme ça, ça faisait un petit clin d'oeil à mes CV favoris ^^ tout en restant dans le fluff avec ses consonances germaniques

Rien à redire, c'est propre, bien écrit, une histoire "classique" d'aventuriers massacrés alors qu'ils tentent de piller un temple maudit. J'aime le soin apporté aux descriptions, aux personnages.
Et cool d'avoir écrit sur Battle, et surtout les RdT qui sont très rarement abordés.

Du bon Battle, les Rois des Tombes sont bien exploités, ton récit se suit bien, sans temps mort. Et c'est bien écrit !

Petit bémol pour moi, autant je suis pour des images dans un récit comme celui-là, autant je trouve qu'il y en avait peut-être trop, mais cela reste anecdotique.

Bravo à toi !

Encore une fois, rien à redire sur le style et les descriptions, c'est bien écrit, fluide et rien n'est laissé au hasard, ça se lit très bien, GG !

Si tu n'étais pas aussi académique et linéaire dans ta narration, ça serait même excellent je trouve. Mais là en te lisant j'ai eu une impression de survol de l'histoire plutôt que d'immersion avec le groupe. L'idée de départ est pourtant bien : on s'ambiance bien avec les décors, bestiaire varié, sensations du chef de groupe, membres de la bande de mercenaires qui tombent un par un pour n'en laisser qu'un,... mais le mode de narration est un peu trop distant et "scripté" pour que je puisse avoir des sensations. Un poil pas assez punchy aussi, je dirais.

Mais bon texte quand même.