[Récit Thème 1] Trahison et libération

A perte de vue, la ville n’était plus qu’un champ de ruine. Les hautes tours de la capitale qui faisaient la fierté de la planète n’était plus que des pales reflets de leurs splendeurs passées. Elles avaient été méthodiquement détruites par des bombardements orbitaux. Les quartiers d’habitation n’étaient plus que des débris gris éparpillés sur le sol de la ville. Un vent froid et sec faisait tournoyer la poussière dans l’air ce qui rendait difficile la possibilité de respirer. Au loin, les plaines de Caterad ne résonnaient plus que des cris des mourants des deux camps et des véhicules de transport qui rapatriaient les derniers combattants vers les lignes arrières.

Gaius Varro se tenait accroupi derrière une barricade faite de bois, de statues brisées et de caisses de munitions, l'air hagard. Cela faisait à peine une heure que  les serviteurs des dieux sombres avaient fui tels des lapins face à un loup et pourtant, pas une seule Valkyrie pour venir chercher les quelques hommes qui restaient ici. Ce n'est pas faute d'avoir appelé, le soldat préposé à la radio ayant reçu l'ordre de continuer à demander l'extraction mais les grésillements étaient trop forts pour entendre quoi que ce soit. D'ailleurs, il semblait que la source de certaines interférences provienne de leur refuge.

Varro connaissaient tous ses hommes car ils avaient fait partie de la même cohorte depuis le début, sauf que lui-même était un patricien de Proxima et il avait fini centurion dans la IXème Légion proximienne. Contrairement aux autres planètes de l'Impérium, Proxima encourageait le progrès et avait foi en l'espèce humaine tout en conservant des traditions millénaires mais dissuadait implicitement chaque citoyen de vénérer l'Empereur en tant que divinité car celui-ci n'était qu'un homme, exceptionnel certes mais un homme tout de même. Personne n'en savait rien à travers l'empire car il était évident que si cela s'éventait, la planète était condamnée à subir la colère impériale et l'apparition d'inquisiteurs sur leur monde bien-aimé.

En ressassant ces souvenirs de Proxima et en regardant avec tristesse les quelques cent trente hommes qui avaient survécu à la fureur du Pacte du Sang, le centurion ne ressentait plus que du mépris pour cet Imperium régressif et impitoyable. De plus, les autres régiments du corps d'armée les considéraient comme des faibles parce que les proximiens combattaient avec des glaives, portaient des armures en cotte de maille et marchaient au son des flûtes et des tambours. Ces imbéciles pompeux des Sang-Bleu volponiens adoraient arborer des médailles et autres colifichets brillants pour impressionner les autres fantassins alors que les légionnaires proximiens ne demandaient qu'à se battre par devoir et leur fierté a toujours été de n'avoir jamais eu à demander une récompense pour leurs efforts.

    « -Centurion, venez vite. ». C'était Marcilus, l'expert en communications.
    « -Des nouvelles de l'état-major ? »,demanda Varro, anxieux par cette soudaine interruption de ce silence oppressant.
    « -Je...je vous met la transmission en haut-parleur, monsieur, elle passe en continu. »
L'homme était blanc comme un linge et Varro savait qu'il en fallait beaucoup pour impressionner ce vétéran de dizaines de conflits meurtriers.
Une voix froide et insensible se mit à parler à travers les communicateurs vocaux :
    « +++La cohorte Alaudae du centurion Gaius Varro a été rendue coupable de désertion envers le Maître de Guerre Macaroth et à travers lui envers Sa Majesté l'Empereur de l'Humanité. En conséquence de quoi lui sera envoyée un juste châtiment sous la forme du 50ème régiment royal de Volpone. Les hérétiques seront exterminés car la faiblesse mène à la corruption. Fin de transmission.+++ »
Les hommes de Varro sortirent de leur torpeur et se réunirent autour du centurion et de Marcilus afin de comprendre ce qui se passait. Tout le monde était sous le choc. Les demandes d'aide n'avaient pas été reçues mais ils auraient dû être pris pour morts et non pour des renégats, pas si tôt.

    « -Ne vous l'avais-je pas dit ? » clama une voix douce et en même temps empreinte d'une violence contenue. « N'avais-je pas dit que l'Imperium vous prenait pour des êtres sacrifiables et sans valeur ? »
Varro se retourna vers l'individu qui sortait d'un recoin d'une ruine sombre de ce qui fut jadis une chapelle de l'Ecclésiarchie. L'homme était gigantesque et d'une musculature supérieure à celle d'une homme ordinaire. Il était un space marine, un ange de la mort. Ce demi-dieu avait rejoint la cohorte Alaudae quelques heures après le début de la bataille et avait déstabilisé le centurion par ses propos étrangement similaires à ses pensées sur la véritable nature de l'empire humain.
    « - Oui, seigneur mais l'entendre véritablement est plus douloureux encore. Et plus réel, sans doute. » Varro se retourna subitement et monta sur un promontoire rocheux pour que tous puissent le voir et entendre sa voix.
    « Ainsi, voilà notre récompense après tant de bons et loyaux services, de sang versé et de camarades tombés. Voici donc la punition de l'Empereur pour n'avoir pu rejoindre la base à l'heure. » Le centurion tremblait de colère, à l'instar de ses hommes qui se sentaient trahis et méprisés par leurs semblables.
    « Maintenant, on nous envoie un autre régiment pour nous éliminer. Est-ce seulement acceptable, mes frères ? Non, et puisqu'ils ne veulent plus de nous, allons chercher un nouveau but dans la vie. A partir de cet instant, nous sommes libres, libres de choisir ce que nous deviendrons et libérés de cet Imperium inique et maudit. Que souhaitez vous, amis et frères de Proxima ? Désirez vous la vengeance ? Voulez vous tendre les bras aux délices de la vie et non à ceux de la soumission à un empereur que personne n'a jamais vu ?
Le discours exalté de Gaius Varro eut un écho enthousiaste chez ces hommes avides de rendre la monnaie de leur pièce aux impériaux devenus en l'espace d'une transmission l'ennemi honni. Beaucoup arrachèrent les symboles caractéristiques de l'Imperium de leurs armures et hurlèrent leur assentiment aux paroles de Gaius. Celui-ci reprit alors son discours improvisé.
    « Mes amis, à partir de cet instant, nous ne seront plus à leurs yeux que des  hérétiques mais en réalité, nous serons des résistants, combattants contre les cultistes et contre les impériaux, qu'importe si nous devons mourir, au moins mourrons nous par choix ».

Ce n'est que plus tard, quand la cohorte se prépara à recevoir les volponiens avec toutes les armes à sa disposition que l'Astartes discret s'adressa à un Gaius Varro plus déterminé que jamais à combattre avec ses hommes leurs anciens alliés.
    « -Votre choix vous honore, centurion. Votre cohorte ne baisse pas les bras facilement, même face à une trahison de cette ampleur », dit-il en esquissant un sourire mystérieux.
Varro haussa les épaules.
    « - Nous mourrons tous ici, j'en suis sûr mais au moins, nous sommes restés intègres face à nos principes de devoir et de sacrifice jusqu'à la fin. »
Les deux hommes se tinrent côte à côte devant les colonnes de fumée annonçant l'arrivée imminente de l'ennemi impérial. Le géant s'adressa à Gaius Varro :
    « - Je ne puis rester ici, même si votre cause est juste. Une autre mission m'attend, et je ne peux y échapper. Ma priorité est de guider l'Humanité vers le chemin de l'illumination, vers la droiture et vers la vérité alors que l'Empereur et ses sbires n'apportent que mensonges et futilités.»
Varro savait qu'il ne reverrait plus ce noble space marine mais une question le taraudait depuis leur rencontre.
    « -Monseigneur, avant que vous nous quittiez, j'aimerai savoir quel est votre nom, que je puisse le chérir pour nous avoir permis de gagner notre liberté. »
L'Astartes sourit, son visage aussi net et glabre qu'une statue de marbre. Il enleva l'un de ses gantelets pour montrer sa main ornée d'un tatouage représentant une hydre.
    « -Mon nom est Alpharius ».



PS: Bon, c'est fini mais je dois dire que je ne suis pas convaincu par cela, et je n'ai pas d'excuses à fournir. J'ai eu beaucoup de mal à trouver une histoire plus ou moins intéressante et même là il y a des lacunes. Merci aux gens qui auront le courage de lire ça jusqu'à la fin.

Et bien mis a part quelques fautes de temps , je dois dire que j'aime bien ton texte . GG

J'aime bien aussi ... Bravo pour ton récit .
A titre perso, je n'aurais pas fait intervenir un space marines mais plutôt un espion humain de l'alpha légion ....

Bien dans l'esprit Alpha légion, très bon..

Eh bien, je ne croyais pas que ça vous plairait.
Utiliser un humain comme espion aurait pu effectivement être utile mais j'ai voulu montrer que certains Alpha légionnaires ne sont pas corrompus physiquement et qu'ils peuvent infiltrer assez facilement la structure militaire de l'Imperium sans se faire repérer.

Trahison et surement une manipulation...
Très bon texte.

Sympa à lire.

Et encore cette fichue Alpha Legion pour mettre le cirque

Ton histoire m'a bien plu. La vérité a une nouvelle fois été révélé !!

Et pour les quelques fautes de temps ... tu n'es pas le seul, à ce qu'il parait.







-1

Ca m'a fait penser à la nouvelle "Le Fruit Du Mensonge". (Dans l'idée)
Bien mené.

La façon d'écrire n'est pas parfaite mais ça se "laisse lire" sans trop de problèmes et comme les autres, j'ai bien aimé l'originalité du scénario

C'est sur l'Alpha Légion , alors +1 pour ton récit SANGUINIUS.