[NOUVELLE 40K] Dieux de Fer et de Sang

Dieux de Fer et de Sang  
 
 
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Belis Corona, planète impériale civilisée située aux alentours de la Porte Cadienne, Segmentum Obscurus, secteur Scarus.  Monde sous direction de l’Administratum. Y sont compilés les données et archives officielles de tout le secteur. Causes : la plupart des autres mondes impériaux de la zone sont voués à l’approvisionnement (mondes forges), à la défense de l’Imperium (mondes forteresses)  ou à toutes autres activités liées à l’effort de guerre. Population estimée à 9, 142 951 129 milliard d’habitants en 998.M41. Rayon équatorial : 6 467,489 km, Superfi…

La voix se tue brusquement et l’image s’éteignit. Nate Octavius, tribune hypaspiste de la Legio Equitis, se déconnecta du multiface. Ces séances d’information n’avaient selon lui aucune importance tactique. Il rouvrit les yeux dans la scientiam du Knowledge, un transporteur de troupe type Mars. A ses cotés, une cinquantaine d’hypaspistes allongés recevaient les données des machines pour « mieux se préparer ».

Octavius soupira.  Ce n’est pas la mesure du diamètre de Belis Corona qui allait leur sauver la vie pensa t-il. Même s’ils ne sont plus novices, ces hypaspistes continuaient de dévorer ces informations comme s’ils accédaient aux données d’une techno-relique. Octavius se redressa, il jeta un coup d’œil autour de lui pour vérifier s’il était seul réveillé. Quand il s’assura que ce fut le cas, il se leva et marcha vers l’un des hublots, il s’accouda contre le verre blindé et observa le vide sidéral.

Leur voyage s’était effectué sans encombre, jusqu'à il y a environ 24 heures, quand les multivox avaient  annoncé un changement de cap pour toute la flotte. Les rumeurs disaient qu’ils allaient porter secours à un monde impérial en proie à l’anarchie. A vrai dire, l’armada était en route pour Cadia, et la Legio Equitis s’y rendait avec plus de 90% de ses machines de guerre et  troupes conventionnelles. Tout cela pour parader,  s’était exaspéré Octavius.

Lorsque ses supérieurs avaient confirmé les rumeurs, les techno-gardes avaient reçu l’ordre de rejoindre la scientiam de leurs transporteurs afin de se renseigner sur leur destination. Octavius commençait enfin  à apercevoir ce qui devait être Belis Corona. Il savait où il allait, mais il ne savait toujours pas ce qu’il y trouverait.

Turielo a écrit:Très bon! j'attends la suite...

si en passant je peux donner un petit avis/conseil: aère un peu l'ensemble pour éviter l'effet bloc, on s'y retrouve mieux dans la lecture et c'est plus agréable à lire, moins indigeste qu'un bloc.

2

Assis confortablement dans son siège, Phileo passa en revue les données de ses lexmecaniciens. Les informations se déversèrent de l’affichage holohitique à grande vitesse, Phileo les enregistra toutes avec l’aisance d’une longue pratique.

Cela faisait plus de 70 ans qu’il servait la Legio Equitis en tant que Magos Collectio, responsable des archives. Une fois les renseignements triés, il les envoya directement par sa tablette de donnée à la hiérarchie des troupes conventionnelles pour qu’elles préparent leurs hommes au combat à venir.

Cependant, il était de son devoir de faire un rapport détaillé au princeps afin de répondre à leurs éventuelles questions. Il quitta son bureau, traversa les archives et en profita pour vérifier le travail de son personnel. Ce lieu était toujours en activité constante, les déplacements réguliers des servo-crânes créaient un bruit de fond continu et harmonieux, les aller et retour des serviteurs lobotomisés marquaient le rythme et les discussions binaires des leximecaniciens portaient un hymne doux. Jamais Phileo ne se lassait de cette mélodie.

Une fois sorti de la pièce, il remonta le couloir silencieux vers un portillon autour duquel étaient stationnés deux énormes, musculeux et surarmés skitarii aux robes à capuche blanche immaculée et aux armures d’un bleu-gris doux, les couleurs de la Légio Equitis. Arrivé à destination, Phileo chargea le code d’ouverture et la porte blindée s’ouvrit lentement. Il dépassa les deux gardes et pénétrât dans le conventium.

Phileo se crispa. Ce vaste lieu était le centre de communication du vaisseau à bord duquel il voyageait. Le ronronnement des machines combiné à la symphonie produite par les circuits de refroidissements accentués par le déplacement irrégulier des serviteurs et complété par les cris occasionnels des transmécaniciens qui tentaient de se faire entendre par-dessus cette cacophonie rendaient cet endroit sans aucun timbre musical agréable aux oreilles de Phileo.

A contrecœur, il descendit les marches vers une table au centre de la pièce. Il s’assit dans le fauteuil et commença à télécharger ses données vers l’affichage tactile.

- Connexion en conférence vox dans 2 minutes, annonça la voie automatique.

Phileo étaient prêts. Tout autour de la table, des hologrammes commençaient à se former, chacune de ses projections représentaient en deuxième plan un chevalier en armure de l’ancienne Terra dont le heaume était en forme du crâne et l’engrenage du Mechanicus, monté sur un cheval mécanique caparaçonné. En premier plan étaient inscrits les noms des princeps. Seuls les plus gradés seraient représentés. Une dizaine d’hologramme étaient maintenant affiché.

- Connexion dans 5 secondes… 3… 2… 1…

Le passage du rouge au vert des voyants confirmèrent l’annonce et Phileo débuta.

- Complément de rapport 47-02 omicron bis. Belis Corona, monde de l’Administratum, a subit des soulèvements depuis plusieurs mois suite à la découverte d’un stock de machines du Mechacinum enfouies dans l’hémisphère sud. Les premiers rapports faisaient état d’une vingtaine de titans et de nombreux stocks d’armes. Une délégation fut envoyée de Mars pour établir les faits. L’étude dura plusieurs semaines, puis vint le jour où Belis Corona sombra dans l’anarchie. Des émeutes éclatèrent dans les ruches de l’hémisphère sud de la planète, les FDP étaient surpassés par les événements, d’autant plus que plus de la moitié d’entre eux étaient passés du côté des émeutiers. Puis la corruption du Chaos fut révélée, la délégation était, en fait, composée d’adeptes de Mechanicum Noir. Ils avaient reçu les accréditations nécessaires grâce à leurs infiltrés au sein de l’Administratum. Les ruches sud brulèrent longtemps sous le feu des titans maintenant corrompus. 4 mois auparavant, les forces impériales composées du 178 ème Cataphractaire Volscani (environ 3 compagnies) qui sont rattachées aux survivants de la Legio Draconis (neuf titans) arrivèrent peu de temps avant l’invasion de l’hémisphère nord. Les combats furent éprouvants. La Légio Draconis perdit trois titans et un bon nombre de ses troupes conventionnelles, les Volscani perdirent aussi environ 1 compagnie et bon nombre de leurs chars. Ils combattirent 4 mois sans le moindre soutien. Ils sont épuisés et sur le point de lâché. Beaucoup de savoir a été perdu, mais tant que la ruche-capitale d’Archiminne au nord perdure, les données les plus importantes seront conservées. La source du Chaos doit être purgée. Et les ordres viennent d’en haut. Je laisse maintenant place à vos éventuelles questions.

- Question : veuillez décrire les raison de l’assignation de la Legio Draconis avec un élément de la Garde Impériale grésilla une voix douce et féminine.

Philéo manœuvra l’écran tactile de façon à retrouver cette information.

- Tout de suite princeps Miena. La Legio Draconis avait été presque totalement oblitérée lors de l’attaque surprise des Iron Warriors sur son monde forge d’Oculiss il y a une dizaine d’années. Le Munitorum avait, avec l’accord de Mars, joint le Légio Draconis et le 178 ème Volscani afin que les titans puissent continuer à combattre.

- Question : Combien de titan reste t’il à l’ennemi ? demanda une voix bourrue.

- Information introuvable princeps Regi, répondit Philéo. Le nombre très approximatif faisait état d’une vingtaine de machines, lors de la découverte de l’entrepôt. Les forces impériales en présence ont en éliminé dix.

- Trois titans de perdu pour en détruire dix. Je trouve que l’écart parle de lui-même. Les Draconis se débrouillent très bien sans nous, annonça une voix mécanique.

- Sauf votre respect, princeps Kæm, les machines ennemies sont manœuvrées par des novices sans expérience et corrompus par la folie du Chaos, leurs machines manœuvraient lentement et leurs tirs étaient imprécis. Cependant, le Mechanicum Noir a pu envoyer de nombreux agents sur Belis Corona et la tête de ces titans, ils sont redoutables.

2 Suite

Plus personne ne parla pendant un moment. Philéo passa à la phase suivante de la réunion.

- Maintenant, si vous le permettez, je tiens à parler du déploiement de nos forces. Les Magos Logis ont établi une force d’intervention dans le but d’en finir au plus vite et de minimiser les pertes. Ils recommandent donc l’envoi immédiat de trois titans de classe Warlord, cinq titans de classe Reaver et trois titans de classe Warhound ainsi que le déploiement de deux cent skitarii, quatre cent hypaspistes et, en soutien, une trentaine de Leman Russ couverts par une dizaine de batterie d’artillerie Colossus et Basilisk. Je demande donc l’approbation du Premier Princeps.

Après plusieurs instants de réflexion, une voix jeune, calme et détendue répondit à Philéo.

- Demande acceptée, fit-elle. Magos, faites transmettre ces ordres au magus Technicus : ordonnez leurs le déploiement des Warhounds Sagittae, Equites Mechanica et Sicarius Silentium, des Reavers Phalarica, Clypeum, Armorum Ferrum et Gladius Ignis et enfin des Warlords Perditor Orbis, Campum Rex et Dominus Mundi. Je laisse le choix des troupes et soutien aux adeptes responsables. Précisez leurs que je veux que nos canons verrouillent ces profanateurs dans vingt quatre heures.

- Vous nous accompagnerez, Premier Princeps ? S’étonna Miena.

- Nous devons en finir vite, notre Seigneur-Chevalier nous attend sur Cadia, déclara Primus.

- Pourquoi ne pas envoyer la moitié de la légio ? Intervint une voix brusque mais sûre d’elle. Une quarantaine de titans envoyés en même temps contre une dizaine d’autres. On en finit vite et on repart vers Cadia, proposa t-elle.

Philéo s’apprêtait à répondre mais le Premier Princeps fut plus rapide.

- Kanne-Kel, je comprends que tu sois déçu de ne pas faire partie de ceux qui vont combattre, mais réfléchit un peu. Débarquer tant de machines prendrait quatre jours et il nous faudrait au moins trois semaines pour les rembarquer sur nos transporteurs. N’est ce pas magos ? interrogea Primus.

- C’est exactement cela Premier Princeps, conceda Philéo. Et puis cela représenterait un véritable gâchis d’efforts et de munitions. Ce serait comme tirer au canon fournaise sur un serviteur.

- De plus, le nombre d’ennemis donné n’est pas fiable, continua Primus. Ce sont des entrepôts vieux depuis au moins l’hérésie d’Horus. J’ordonne donc à l’ensemble de la flotte de rester en orbite, prête à déployer plus de machines. Maintenant si personne n’a autre chose à dire…

Il laissa sa phrase en suspens quelques instants avant de reprendre.

- La séance et close, conclut-il.

Les hologrammes disparurent un à un, laissant Philéo seul occupant de la table. Il se brancha à cette dernière puis draina et tria mentalement ses ordres. Deux servo-crânes sortirent des plis intérieurs de sa robe blanche pour les porter aux transmecaniciens.

Un serviteur de service monté sur chenille s’approcha de lui, il portait à la main un plateau sur lequel était posé un verre rempli d’un rafraichissant. Philéo le prit et s’affaissa dans son fauteuil. Malgré le boucan infernal, il se mit à son aise et considéra le liquide. Enfin, se dit-il, les dieux de la Légio Equitis vont de nouveau marcher à la guerre.

3

Octavius se décrispa, sa navette venait de passer une zone de turbulence lors de l’entrée dans la stratosphère. Les forces du Mechanicus avaient entamé leurs descentes sur Belis Corona depuis plusieurs heures. Octavius et ses hommes faisaient partie des derniers à être déployés.

- Atterrissage dans 5 minutes, annonça le décompte automatique.

Octavius décrocha son harnais puis se leva difficilement. Son bras droit bionique empoigna fermement une poignée du plafond de l’allée centrale. 9 hypaspistes sur sa gauche et autant sur sa droite le fixèrent.

Le sagitarii était sanglé à l’arrière de la navette, ses jambes avaient été remplacées par des chenilles et un bolter lourd remplacait son bras droit. Il était trop imposant pour être dans le même compartiment qu’eux. Octavius allait devoir utiliser leur fréquence personnelle.

- Soldats ! Débutat-il. Notre combat s’effectuera en milieu urbain, jusque là pas d’obstacles, c’est ce à quoi nous avons l’habitude. La difficulté est que les rapports font état d’un brouillard épais, impossible de voir au dessus de 50 mètres. Nous devrons nous fier à nos auspex sans pouvoir distinguer nos ennemis de nos alliés. Pour les distinguer, nous utiliserons le logus binaire afin de vérifier leurs identités. Reste un problème, la communication avec les Volscani. Ils ne sont pas modifiés comme nous, ne tirez pas sur tout ce qui bouge et réfléchissez bien avant d’ouvrir le feu, conclut-il.

Une à une, les confirmations lui arrivèrent par son oreillette signum.

- Atterrissage imminent, vociféra le multivox.

Il y eut quelques secousses, puis tout fut calme. Les voyants devinrent verts et la porte s’abaissa tandis que les troupes se détachèrent. Octavius les pressât.

- Allez, allez, allez !

Les hypaspistes sortirent en formation parfaite au pas de gymnastique et se placèrent à côté d’une autre phalange. Ils avaient atterris dans les ruines de la banlieue d’Armeridiem, la plus importante des ruches du sud. Les rapports disaient vrai, Octavius ne put voir de la ville que les murailles éventrées. Une épaisse fumée grise recouvrait la totalité de la ruche de la base jusqu'aux nuages.

Octavius se retourna pour contempler les représentations du Dieu-Machine. Les rampes d’atterrissage et les amortisseurs finissaient d’être retirés aux titans, comme on enlèverait la peau morte d’un homme. Les nuages laissèrent filtrer quelques rayons de soleil qui éclairèrent partiellement les machines telle une vision angélique.

Bientôt les géants marcheraient, mais il était de leur devoir de veiller à ce qu’aucune unité ennemie ne leurs gêne la route. Son oreillette grésilla.

- Escouade Thêta- Xi 06, votre déploiement vient d’être téléchargé sur votre carte. Départ de votre unité après confirmation, ordonna la voix du transmécanicien.
Octavius jeta un œil à la carte de sa tablette de donnée, enregistra leurs parcours puis enfila son masque respiratoire qui recouvrait la totalité de son visage. Ses hommes l’imitèrent, les gaz pouvaient être toxiques. Octavius cala son fusil.

- Confirmé, répondit-il.

Puis ils s’élancèrent.

Logan Grimnar a écrit:Non Corax, je n'ai pas prévue de nommr mes parties. Etant donné l'importance de certaines, je trouve que cela n'est pas nécessaire.

4

Le pont de commandement était en ébullition. Les membres d’équipage couraient dans tout les sens afin de finir à temps la préparation au combat de la divine machine. Dominus Mundi était le Warlord, considéré comme le deuxième plus puissant titan de la Legio Equitis après Equitem Albus, le Warlord du Seigneur-Chevalier Caeruleus, maître de la légio. Le sansori se brancha à la machine tandis que le timonier vérifiait les stabilisateurs et testait les amortisseurs.

Le Prêtre des Runes avertit que l’Esprit de la Machine était enfin réveillé, le technaugure prit sa place afin de « s’entretenir » avec elle. Les moderatis tripotaient toutes sortes de commandes en communiquant leurs ordres au serviteur-canonnier. La cacophonie régnait.

Un homme entra par le portillon d’accès gauche du pont. Il portait un uniforme sans manches aux couleurs de la Légio Equitis. Ses deux avant-bras étaient bioniques, mais ses bras étaient encore de chair avec un tatouage sur chaqun. Sur l’un, le droit, était représenté le cavalier, signe de la légio, sur l’autre était tatoué un robot humanoïde aux formes féminines accentuées. Sa figure, rendue jeune par quelques traitements rajeunissants, le faisait paraître 25 ans. Sa tête était surmontée par une touffe de cheveux courts en désordre et ses yeux étaient cachés par une paire de lunette miroir.

Peu firent attention à lui, préférant se concentrer sur leurs tâches. Il traversa ainsi le pont d’un air fatigué jusque devant le trône de commandement vide avant de s’y laisser tomber. Un moderati s’approcha du siège. Sébastion Primus, Premier Princeps de la Légio Equitis, mit une main dans sa poche avant d’en sortir un cigare dont la légalité aurait eu du mal à être prouvée au magos biologis. Un enfant serviteur armé d’un chalumeau s’avança pour allumer le cigare du princeps.

- Seigneur Primus, commença le moderati. Les dernières vérifications sont en place, les autres titans sont aptes à partir.

Primus sembla l’ignorer. Il prit une grande bouffée de son cigare, le savoura longuement avant d’en souffler lentement la fumée. Il considéra son havane avant de porter son regard vers son interlocuteur.

- Merci moderati.

Primus observa son pont de commandement, le silence s’était fait, son équipage attendait ses ordres.

- Bon, les enfants, poursuivit-il. C’est pas comme si on avait un monde à sauver, mais va peut être falloir partir un jour. Moderati, niveau de munition, ordonna Primus.

- Maximal mon princeps, lui fut-il répondu.

- Timonier ?

- Les boucliers sont prêts, princeps.

- Magos, qu’en est t-il des réacteurs ?

< Niveau acceptable, princeps. L’Esprit de la Machine semble impatient de combattre. >

- Sansori, qu’en est t-il de ce brouillard ?

- Il s’agit d’un brouillard magnétique, seigneur. Nos scanners sont affaiblis, ainsi que nos communications. Nous ne pouvons plus nous fier au visuel, seules les signatures thermiques nous permettrons de nous repérer.

- Les Draconis nous avaient prévenus, dit le transmécanicien. Lorsque nous croiserons une machine, nous devrons modifier notre signature de trois zéros six, si la machine en fait de même, il s’agira d’un titan allié.

- C’est noté, annonça Primus. Transmécanicien, ouvrez une liaison avec les autres machines.
Un affichage holographique se forma devant lui, neuf cases apparurent. L’image du princeps de chaque machine les remplirent lentement, le temps que chacun accepte la communication. Quand toutes furent complètes, Primus débuta.

- Légio Equitis, il va falloir rester le plus prudent possible, je pense que c’est la première fois que nous allons nous battre sans visuel concret. Je vous demanderai de ne pas jouer les héros, d’après les informations, les Warlords ennemis sont dirigés par des princeps et des équipages entrainés. Pour ce qui est du reste, restez prudent, ce n’est pas parce que ce sont des novices avec moins d’expérience que vos famulus que vous devez vous relâchez. C’est exactement cette inaptitude qui les rend imprévisibles et dangereux. Maintenant resserrez la formation et préparez vous. Pour l’Omnimessi et pour Mars, en avant !

Il reçut les confirmations de chaque princeps, puis se connecta à Dominus Mundi. Le titan était en forme, le cœur remplit du feu de la hargne et ses armes prêtes à le prouver.

- Messieurs dames, let’s rock ! Lança Primus le sourire aux lèvres.

5

La colonne derrière laquelle il s’était abrité s’effondra. Il se plaqua au sol derrière le muret qui la rejoignait. De fins morceaux de plâtre le recouvrirent alors que le mur au dessus de lui se faisait cribler de décharges laser.

- Sagitarii ! criat-il dans son micro.

Octavius avait joué l’appât afin de distraire les hérétiques et de révéler leurs positions. Grâce à son auspex intégré et sa vision thermique, le sagitarii avait pris le temps de positionner son bolter lourd et de verrouiller ses cibles. Le bruit des déflagrations fut intense. Octavius ne vit pas ce qui arriva aux rebelles et c’était mieux ainsi. Les bolter lourds étaient des armes faites pour percer des armures beaucoup plus lourdes que les simples gilets pare-balles usés que ces engeances corrompues pouvaient posséder comme meilleure défense.

< Éliminations confirmées, tribune > annonça le sagitarii en logus binaire.

Octavius se relava péniblement et s’essuya un peu. Le blanc de sa tunique avait viré au gris au moment où ils étaient entrés dans le brouillard vingt minutes auparavant. Il s’agissait du troisième groupe d’émeutier rencontré jusque là. Les hypaspistes sortirent des ombres et vinrent se placer en formation de couverture. Il fallait avancer lentement et prudemment, cette formation leur avait permis de ne subir aucune perte depuis le début de l’offensive.

Les techno-gardes longèrent chaque coté de la grande rue, passant de couvert en couvert les armes levées et les auspex à l’affut. Ils n’eurent pas fait vingt mètres qu’un hypaspiste de l’allée droite poussa un cri étouffé alors qu’il tombait subitement en arrière comme projeté par une force invisible.

- A couvert ! cria Octavius en sautant derrière la ruine la plus proche.

Ses hommes se dépêchèrent d’obéir. Mais certains, trop surpris par l’agitation soudaine, eurent un moment d’hésitation. Il n’en fallait pas plus. Un deuxième hypaspiste fut touché, ce coup-ci à la tête. Il retomba violemment deux mètres plus loin, le haut du crâne en fumée. Cette fois, Octavius aperçut la cause de cette attaque.

- Sniper ! hurlât-il dans son micro.

Il prit son auspex et ne vit aucune onde. Cet enfoiré est bien équipé, il se couvre d’une cape empêchant les radars de le détecter, pensat-il. Un tel matériel, il devait s’agir d’une des fameuses troupes entrainées du Mechanicum Noir.

Octavius se pencha pour ramasser un morceau de parpaing et le jeta au milieu de la rue. Rien ne se produisit. Cela confirma ses pires soupçons, l’ennemi était sûrement modifié d’une aide de visée et était assez expérimenté pour ne pas tomber dans le panneau.

Le tribune en profita pour adresser une courte prière de remerciement à l’Omnimessie d’être toujours en vie. Les snipers avaient la mauvaise habitude de toujours viser le gradé de l’escouade. Le Mechanicus, dans son infini sagesse, donnait les mêmes uniformes à toutes les troupes. De cette façon, un hypaspiste était indifférenciable d’un tribune.
Cependant, Octavius ressentit une certaine culpabilité à l’idée que d’autres prennent des tirs qui lui étaient destinés. Il était de son devoir d’assurer la sécurité de son escouade, il fallait en finir au plus vite. C’est alors qu’il eut une idée. Il tendit son aupex vers l’homme à côté de lui.

- Notre seule chance de trouver ce salopard est la signature thermique des tirs de son arme. Prends cet auspex et cartographie-moi sa position.

L’ hypaspiste s’emparat du détecteur, hochat la tête en se pressant d’ajouter :

- Mais, tribune, même si nous connaissons sa localisation, il sera presque impossible pour nous de l’avoir.

- C’est pour cela que tu transmettras ces coordonnées à notre opérateur. Dis-lui de se brancher sur la fréquence 286.9, deux, huit, six, point, neuf. Il entrera en contact avec la formation de soutien et elle s’occupera du reste.

Le problème est que l’adversaire était un tireur d’élite et maître dans son art. Lorsque celui-ci tirait, c’était dans le but de tuer. Agiter sa main à découvert dans le but de la sacrifier pour qu’il ouvre le feu était impossible. Il ne révélerait pas sa situation si facilement. La seule option que voyait Octavius était dangereuse, voir suicidaire. Mais c’était la seule.

- Si je venais à tomber, ne vous occupez pas de moi, suivez la procédure donnée.

- Qu’allez vous faire tribune, interrogea l’hypaspiste inquiet ?

Octavius ne répondit pas, il se mit à quatre pattes sur ses appuis, fixant l’autre coté de la rue. 20 mètres le séparait du couvert sur le trottoir en face.

- Tribune ?

Octavius inspira longuement, préparant ses muscles à un court et intense effort. L’ hypaspiste réalisa les intentions de son chef.

- Tribune ! Non !

Il était trop tard. Avec une détermination implacable, Octavius se mit à courir à découvert.

6

Octavius courait comme il n’avait jamais couru de toute sa vie. Il marmonna une litanie de protection au Dieu-Machine alors qu’il s’élancait vers le trottoir opposé dans un véritable défi à la chance.

Il eut le temps de faire huit pas avant que le premier tir ne retentisse. L’endroit où était son pied gauche une fraction de seconde plus tôt éclata dans un shrapnel de béton et de plâtre. Même si ce tireur était expérimenté, un acte si suicidaire venant de troupe entrainée était inenvisageable.

Octavius misait tout sur l’effet de surprise et fit cinq pas supplémentaires avant que son bras bionique ne fut touché, il ne ressentit pas la douleur, mais l’impact aurait surement arraché son bras charnel. Le choc lui fit faire une rotation de 135 degrés sur lui-même, il s’occupera des dégâts plus tard et sans perdre son objectif de vue, il prit appui sur son pied gauche en se redirigeant dans l’axe avec une vélocité remarquable. Cette pirouette lui fit perdre une précieuse seconde.

Ce fut ce qui le sauva, la visée du sniper avait anticipé sa course selon une vitesse croissante, le troisième tir passat à un mètre devant lui, là où il aurait dû se trouver sans ce contre temps.

Octavius continua sa route vers le pavé, plus que deux mètres, plus que ce qu’il n’en fallait au tireur selon-lui pour lui exploser le crâne. Octavius se jeta derrière la petite ruine en un bond grandiose, le tir vola au dessus de sa tête. Il s’écrasat maladroitement sur le sol poussiéreux à couvert.

Il n’en revint pas d’être une fois de plus toujours en vie et interpréta cela comme une intervention de l’Omnimessi en personne. Octavius y vit un destin à accomplir.

Il s’adossa au mur en haletant et porta son regard vers l’accotement opposé. L’ hypaspiste à qui il avait confié son auspex le regardait. Octavius sourit, s’imaginant facilement le soldat avec la bouche ouverte d’incrédulité sous son masque à gaz. Il mit la main à son oreillette.

- Dis-moi que tu as enregistré sa position, parce que je vais pas le faire une deuxième fois.

Octavius s’effondra encore plus au milieu des débris alors qu’il prenait un repos bien mérité. Il entendit l’échange de coordonnées entre le soldat et l’opérateur, puis la confirmation de l’ordre de ce dernier. Malgré le brouillard, les communications longue portée étaient encore possibles, mais leur efficacité était amoindrie.

Il se souvint soudain avoir était touché au bras droit et observa son membre bionique, le tissu s’était arraché sur presque toute la longueur du bras laissant sa prothèse visible. Une énorme brûlure noire partait du bas du poignet jusqu'à la moitié de son avant bras. Quelques uns de ses doigts boguaient involontairement.

Il sortit son kit d’entretien afin d’effectuer une réparation de fortune. Il bidouillat quelques fils et fixa une fine protection d’acier sur la partie touchée de son membre.

Puis leur salut se matérialisa sous la forme de salves d’explosions. L’escouade sortit timidement de son couvert.

- Ne nous refaites plus jamais ça, tribune, lui adressa le soldat en lui rendant l’auspex.

Octavius l’acceptat avant d’ajouter :

- L’Omnimessie nous garde.

Le soldat acquiesçat immédiatement mais ne semblait pas convaincu de la réponse. Ils se remirent en formation et continuèrent de descendre la rue.

6

- Échos à 350 mètres, transmit le sansori. Modification de notre signature thermique en cours.

Assis dans son trône de commandement, Primus continuait de déguster son cigare par petite bouchée. Il était dans son habitude de laisser une certaine autonomie à son équipage en ce qui concernait le déplacement tactique. 350 mètres était le maximum de portée de tout radar du Mechanicum dans ce brouillard, si celui-ci ne modifiait pas sa signature sous peu…

- Moderati, calculez moi une solution de tir, ordonnat-il.

- Bien, princeps.

- Magos ?

< Bouclier déployé à 70% > logua le technaugure.

-Sanrori ?

- La machine se dirige actuellement vers notre position, il s’agit certainement d’un Warhound. Aucun changement de leurs données enregistré.

Primus réfléchit, il s’agissait sûrement d’un titan ennemi, mais il envisageat la probabilité que ce soit une machine amie dont le système radar avait été endommagé et qu’ils n’aient pas remarqué leur présence. La Legio Draconis avait combattu pendant trop de temps sur le terrain pour subir les révisions obligatoires imposées à tout titan.

- Sansori, transmettez-moi votre écran. Moderati, verrouillez la cible.

- Cible acquise princeps.

Le radar s’afficha sur un écran secondaire. Primus y guetta la réaction du titan, mais ce dernier continua son avance implacable, certainement pour arriver à distance de tir. Un Warhound bien commandé chercherait une approche beaucoup moins directe que celle entreprise devant eux.

- Attendez, un nouvel écho vient d’apparai… Le sansori hésita.

- Sansori, que se passe-t-il ? interrogea Primus.

Celui-ci trifouilla ses commandes, l’air perplexe.

- Juste un fantôme, princeps.

Il ne sembla pas convaincu, mais n’eut pas le temps de finir ses recherches. Plusieurs écrans affichaient des signaux d’avertissement.

- Nous sommes verrouillés, cria quelqu’un !

- Moderati, ouvrez le feu je vous prie.

Primus prononça cet ordre calmement d’un air las. Un Warhound si mal utilisé ne représentait pas de menaces concrètes. C’était presque trop facile. Le Méga Canon Melta tira.

Les boucliers du titan adverse cédèrent instantanément sous la puissance de l’impact. La machine disparut elle aussi un instant plus tard. Quelques rayons du soleil virent percer la brume et éclairer Dominus Mundi. L’explosion avait chassé le brouillard à l’endroit de l’impact et désépaissit les nuages. La lumière éblouie l’équipage mais Primus, muni de ses lunettes miroir, saisit l’opportunité d’observer l’extérieur. Il y vit quelques restes du Warhound, notamment une de ses jambes, sa couleur d’un gris métal indiquait qu’elle n’avait jamais été peinte.

Ces titans devaient avoir été construits en masse pour être ensuite distribués aux Légios. Peut être une SCS d’assemblage avait été entreposée avec eux. Alors que Primus envisageait cette possibilité, des sirènes d’alarme se mirent à retentirent.

- Princeps ! Nous sommes verrouillés, cria le sansori !

- Timonier, virez de tribord, manouvre d’esquive, ordonna Primus. Par le sang de L’Omnimessie, mais d’où vient-il ?

- Je ne sais pas, princeps, s’alarma le sansori.

L’explosion ne s’était pas contentée que d’éclaircir la zone sinistrée, elle avait renforcé le brouillard alentour. L’ennemi avait du se camoufler grâce à cela. Peut être même que le Warhound était un appas destiné à détourner leur attention.

Turielo a écrit:cool ça bastonne! (le "let's rock" m'a beaucoup fait rire, héhé!^^)

belles suites!