[Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
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[Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
++ L’appel de sainte Lucia ++
Le combat qui s’en suivi fut violent. Les deux space marines tombèrent à terre, se bourrant de coups à mains nus, leurs gestes ralentis par les toxines qui se diffusaient dans leurs corps. La tempête s’arrêta soudainement au dessus de l’îlot. Interloqués, ils arrêtèrent de se battre. La silhouette d’une femme auréolée se révéla aux deux frères ennemis.
Ils se relevèrent doucement et s’agenouillèrent à l’unisson devant Elle.
C’est toujours à ce moment-là du rêve que je me réveille en sursaut, mes deux cœurs battant la chamade. Une sueur désagréable trempe ma robe en dépit du froid qui règne dans la bibliothèque. Une question monstrueuse tourne dans mon esprit: Suis-je atteint de sorcellerie?
Je m’appelle Jorius et je suis un space marine de l’Empereur.
Je ne devrais pas rêver et pourtant ces mêmes visions m’assaillent en permanence.
Peut-être que cette malédiction est une conséquence de mon voyage?
J’ai en effet vécu une douloureuse expérience: Au cours d’une sombre bataille dont je préfère ne pas me souvenir, j’ai été aspiré par l’aether. Pendant un temps qui me sembla être une éternité, je chutais dans un puit infini de lumières et de bruits, un vide dans lequel j’avais l’impression de devoir tomber à jamais. Mon corps y était dématérialisé et déchiré par une multitude d’énergies.
Les vents maudits du Warp me déposèrent au pied d’une forteresse qui avait la dénomination de couvent impérial. J’étais rassuré que mes hôtes soient des serviteurs de l’Empereur et non des traîtres à la solde du maître de guerre Horus. Mais j’appris bien plus tard que l’hérésie d’Horus s’était terminée avec la victoire de l’Empereur et que neuf mille ans s’étaient écoulés. Je me suis présenté comme un guerrier de ma légion. Mes hôtes furent surpris. Je me sentais abandonné et perdu, aussi j’accueillais avec délivrance leur hospitalité.
Je me situais sur la planète industrielle Martina III, un monde minier riche en macerium. Le processus d’affinage du macerium libérait dans l’air un gaz mortel, appelé le macerate. Malgré les précautions de l’industrie impériale, le dangereux gaz s’était répandu au fil des années dans l’atmosphère de Martina III. Le couvent de Notre-Dame Lucia de l’Ordre hospitalier de la Miséricode était bâti au cœur d’un archipel d’îles. J’y avais compté plus de trois cents sœurs, une cinquantaine de novices, près de quatre-vingts serviteurs, et quarante gardes chargés de la sécurité des lieux. Cet endroit était dédié à la prière, à l’accueil des nécessiteux venant des cités ruches martiniennes, ainsi qu’aux soins médicaux, il surplombait l’océan oriental de Martina III de sa structure massive et sombre.
La plupart des bâtiments, avaient été édifiés en meratson, un conglomérat naturel local noirâtre composé de vilex, de zuartz, d’arkil et de minerai de macerium. Un haut mur d’enceinte de trente pieds de hauteur et un dôme, protégeaient le couvent. Les remparts étaient troués par trois portes qui donnaient sur l’océan, dont l’une principale qui ouvrait au nord. Juste derrière cette porte se trouvaient les édifices où l’on tolérait les étrangers de passage: l’auberge, le parloir, et le garage à bateaux. Seuls les invités de la mère supérieure, comme moi, jouissaient de quelques libertés d’aller. À droite s’élevaient le logement de la grande prieure, puis le palais. La mère supérieure m’avait convoqué une fois dans ce lieu. Cette dénomination prestigieuse ne désignait en réalité qu’un petit édifice trapu d’un étage, guère plus confortable que les dortoirs des soeurs, où la mère supérieure et sa secrétaire travaillaient et logeaient.
Des escaliers descendaient au sud. Au sud-ouest du couvent s’étendaient l’infirmerie et ses jardins ainsi que la babillerie qui accueillait les enfants abandonnés des cités ruches et la chapelle Sainte Lucia. L’accès à l’infirmerie m’était interdit mais j’avais remarqué que ce bâtiment abritait des sœurs combattantes blessées à la physionomie d’astartes. Au sud-est commençait le grand cloître, qui faisait figure de lieu de vie principal pour les sœurs hospitalières. On y accédait par un étroit passage aménagé entre les caves et les celliers. Dans l’aile gauche du grand cloître s’élevait, les cuisines puis le réfectoire. Dans l’aile droite, la bibliothèque et la salle des reliques qui flanquaient le mur du couvent. L’aile sud du cloître était délimitée par l’enfilade de la salle de purification de l’air, du chauffoir éolien et des étuves avec à leur étage le dortoir des soeurs. Enfin, totalement au sud du couvent, excentré et sans accès direct au grand cloître, se tenait le petit cloître des Appelées. Ainsi que le sous-entendait son nom, il recevait les fillettes qui avaient choisi de rejoindre le couvent.
L’ordre de la Miséricorde jouissait d’une grande réputation d’accueil et de charité. Des masses de pauvres âmes venues depuis le continent avec des chaloupes de fortune se battaient au pied de la muraille pour trouver refuge au couvent. J’avais vu un soir trente deux enfants s’amasser devant la porte principale. La faim les avait poussé à traverser l’océan sur de fragiles embarcations et à affronter les dangers des tempêtes de macerate sans porter de masques respiratoires. Certains d’entre eux auraient pu faire de bonnes recrues pour une légion. A travers l’obscurité je voyais clairement leurs petits visages gris, déjà vieillis. Ils ne vociféraient pas, ils ne menaçaient pas. Ils attendaient. Ils espéraient. La vie dans les cités ruches martiniennes devait être rude. La mère supérieure avait donné l’ordre que soient divisés toutes les rations alimentaires pour les partager avec les malheureux, contre le sentiment de la grande prieure, une femme plus pragmatique, qui jugeait cette bienfaisance propre à encourager l’immigration des plus dépourvus. J’étais présent à leur côtés quand la mère supérieure sermonna la grande prieure: « Idiote, sombre et méchante idiote! » lui dit-elle. Depuis cet incident, à chaque fois que la grande prieure croisait la mère supérieure, elle la saluait bas de loin, et passait son chemin bien vite comme si elle redoutait qu’elle lui adresse la parole.
J’entrepris d’apprendre un maximum de choses sur ce qui s’était déroulé pendant les neuf mille ans écoulés. J’assaillis mes hôtes de questions et toutes les réponses que je reçu me firent l’effet d’un électrochoc. Sœur Elizae, la sœur la plus âgée ne connaissait pas mon monde chapitral. Au début, je ne l’ai pas cru, car comment la planète d’origine d’un Primarque avait pu sombrer dans l’oubli? Et en effet, mon monde d’origine n’apparaissait plus sur les cartes stellaires, et un sentiment de peur m’envahissait. Le couvent était pourvu d’archives conséquentes et j’étudiais les tablettes de données en passant mes nuits dans la bibliothèque. Excité par tout ce savoir, je dormais peu et je ne m’accordais qu’une heure par jour de méditation semi-lethargique.
Un jour, une novice vint à moi, troublée et incertaine. C’était une toute jeune femme, à peine engagée dans son noviciat. Elle me posa une question. Elle me demanda comment il était possible de réellement comprendre ce qu’était la Foi. En fait je me posais aussi cette question, et je ne savais pas quoi lui répondre. Je dois bien avouer que j’étais mal à l’aise avec la religion. Pour ma part, j’avais toujours considéré l’Empereur comme un leader extraordinaire fait de chair et de sang et j’avais du mal à le concevoir comme un Dieu. La grande prieure tenait six offices religieux par jour dans la chapelle Sainte Lucia. Je lui demandais à être dispensé d’assister aux messes. La religieuse n’y vit là aucun outrage dans la mesure où j’étais un guerrier et que mon rôle était de combattre.
Trente deux jours s’étaient écoulés depuis mon arrivée et mes frères n’avaient toujours pas répondu au message que leur avait envoyé la mère supérieure.
Il me tardait de les retrouver et j’étais prêt à affronter les conséquences de mes actes passés.
La mère supérieure entra dans le parloir.
Trois géants l’y attendaient.
Le space marine du milieu fit un pas en avant et amorça la discussion:
-Ave Imperator ma sœur.
-Ave Imperator mon frère.
-Je suis le sergent Raviel. Je viens récupérer le prisonnier.
-Le prisonnier? L’Ordre de la Miséricorde accueille les âmes perdues, il ne fait pas de prisonniers…
-Pardonnez moi cet élément de langage ma sœur, mais il sied à la situation: Notre procédure interne, consiste par prévention, à incarcérer nos guerriers perdus quand nous les retrouvons, afin de tester leur loyauté et de faciliter leur réhabilitation dans le service actif.
-En tout cas frère Jorius ne m’a pas semblé dangereux.
-Vraiment? Qu’est ce que votre hôte a dit sur lui?
-Rien. Il nous a juste dit qu’il faisait partie de votre chapitre.
-Avez-vous observé des choses curieuses le concernant?
- Je ne saurais le dire exactement, mais il m’a semblé ignorant des réalités de l’Imperium. Je ne connais pas suffisamment les Astartes pour savoir si cela est normal. Il a souhaité passer la majorité de son temps dans notre bibliothèque pour corriger ses connaissances.
-Autre chose?
-Il fait des rêves dans lequel notre patronne Sainte Lucia se révèle à lui.
-Voyons ma sœur, les Astartes ne sont pas censés rêver…
Raviel regarda derrière lui avec un air grave, inquiet, cherchant le regard de ses compagnons puis il termina sa phrase en réduisant son débit de paroles, afin que les mots prennent le temps de germer dans l’esprit de la religieuse:
« … Ne vous ait-il pas venu à l’idée que ces soi-disant visions puissent être un mensonge bâti à partir des informations qu’il a pu obtenir sur votre Ordre dans votre bibliothèque… »
Le regard noir, insondable et brûlant du space marine la perçait et fit frissonner la mère supérieure.
« … Autrement dit, n’avez-vous pas pensé qu’il pouvait vous manipuler? »
La question fit l’effet d’un électrochoc, et elle ne sut quoi répondre. Toutes les certitudes de la mère supérieure s’effondraient. Avait-elle laissé ses émotions obscurcir son jugement dans cette affaire?
Un silence. Un sanglot. Nulle parole.
Le space marine adoucissait sa voix:
« Vous avez bien fait de nous prévenir ma sœur. Vous n’avez commis aucune faute, vos actes étaient guidés par votre sens du devoir. Nous prenons maintenant le relais, nous viendrons récupérer votre hôte demain à la même heure. Je vous demande de rester discrète sur cette entrevue. »
Les space marines se retournèrent pour quitter le parloir.
Leurs craintes étaient fondés, ils leur fallaient faire part de ces informations à leur commandement.
Une terrible pensée traversa Raviel, celle que ce Jorius pouvait avoir un autre but bien plus monstrueux encore que celui de corrompre des filles de l’Empereur.
- Mon frère! Haleta la religieuse.
-Oui ma sœur?
-Je n’ai toujours pas eu de réponse pour notre demande d’assistance.
-Pouvez-vous me rappeler le sujet?
La mère supérieure respira un grand coup pour reprendre de l’assurance.
- Le couvent principal de notre Ordre sur Metanik II est assiégé par les orcs. Notre ordre militant y est en grande difficulté et la garde impériale est démobilisée.
-Oui je me souviens de votre demande. Je ne peux malheureusement pas vous donner de réponse pour le moment, car nous sommes actuellement sollicités sur d’autres conflits plus prioritaires. Mais soyez assuré que je reviendrai vers vous rapidement.
C’était de la langue de bois, les space marines n’avaient cure des affaires de la Sororité, et ils prirent congé de la mère supérieure.
La mère supérieure l’avait comprit, elle soupira. Assaillie par le chagrin, elle se sentait transpercée par mille poignards. Elle n’était plus qu’une enveloppe vide, comme si tout ce qui constituait son être lui avait été arraché et détruit. Les larmes menaçaient une fois de plus de déborder. Elle s’efforça de les contenir. Par-delà les minces rideaux de la fenêtre à sa droite, elle vit la chapelle de sainte Lucia apparaître au loin. Elle pria de nouveau la sainte pour le salut de son Ordre. Elle s’abandonna à sa douleur, étouffant ses sanglots dans les replis de son châle.
Des space marines prirent d’assaut les trois portes du couvent dans la nuit.
Les hôtes cherchèrent à fuir en hurlant.
Mais les assaillants tirèrent, tirèrent et tirèrent encore jusqu’à ce qu’il ne reste plus personne débout dans les édifices accueillant les visiteurs.
Puis les envahisseurs entreprirent de progresser à l’intérieur du couvent, et ils poursuivirent méthodiquement leurs travaux d’extermination, chaque aboiement de leurs armes ponctué du cri d’agonie d’une sœur hospitalière. Le vacarme des tueries se répercutait dans toute la forteresse. Dix sœurs de bataille en convalescence dans l’infirmerie purent fuir à temps pour rejoindre le grand cloître et y établir une position défensive avec une vingtaine de gardes. Les sœurs militantes fortifièrent le passage d’entrée entre les caves et les celliers.
Quand les attaquants pénétrèrent dans la galerie étroite, le combat se mua rapidement en un ouragan de feu et de ténèbres. Les rafales des sœurs abattirent l’un des assaillants jusqu’à ce qu’une grenade à fragmentation explose en plein vol dans la cour du grand cloître, projetant ses shrapnels sur tous les défenseurs qui se trouvaient derrière.
Dans la foulée, les space marines émergèrent dans la cour. L’un d’eux tira au lance-flammes et sa langue de feu jaune illumina trois sœurs de bataille. Un autre découpa une sororita en deux avec son épée, il sectionna ensuite le bras d’un garde avant de le jeter au sol et de piétiner son crâne. Dans le chaos ambiant, Jorius rampa dans la galerie du cloître se frayant un passage à travers les corps mutilés qui jonchaient le sol. Il ramassa une épée à terre et s’engouffra dans la salle des reliques.
Il aperçut dans la salle, la mère supérieure, allongée et à demi consciente, les bandages autour de son abdomen noircis du sang. La grande prieure tentait de soigner la mère supérieure dont la tête pendait de côté, révélant son visage choqué. Tandis que la mère supérieure cherchait à s’agripper à sa soeur, la lumière quitta son regard et elle lâcha prise. Des larmes de chagrin dévalèrent des paupières de la grande prieure: « Empereur tout-puissant, prenez grand soin de mon amie. »
Elle reposa à terre le corps sans vie de la mère supérieure, puis elle se faufila au fond de la salle et souffla un peu sous le regard de Jorius, qui était resté aux aguets derrière la porte.
Elle récupéra un reliquaire renfermant une somptueuse amulette.
Epiant l’ombre d’un muret, la religieuse scruta, tapota chaque pierre, examina chaque pouce de la maçonnerie, enfonçant son index dans les rainures, jusqu’à activer un passage secret. Les souterrains conduisaient vers une ouverture sur la mer. Un bateau sonique était amarré et Jorius prit le volant à l’avant.
Ils quittèrent le couvent à pleine vitesse. Leur bateau s’éloignait, sèchement balancé par la houle, en direction de la bouche avide d’un océan affamé. Une énorme vague déferlante souleva l’embarcation. La coque s’inclina brutalement et Jorius fut projeté par-dessus bord. Quand Jorius sortit la tête de l’eau, il vit que le bateau était déjà loin de lui. Le vent du large rugissait, les nuages s’accumulaient, les embruns le cinglaient tandis qu’il nageait. Après deux heures à progresser dans l’océan il aperçu enfin la ligne du ressac. Il gagna un îlot et prit pied sur une plage sablonneuse. La pluie balayait la plage et le vent harcelait le rivage.
Puis une moto arriva sur l’ilot, et un space marine en ressortit…
Tout était exactement comme dans le rêve et il faisait face à l’un des tueurs du couvent.
La tempête de macerate serait bientôt sur eux, elle ne serait pas mortelle pour Jorius, mais pendant que ses glandes de Betcher désintoxiqueraient son organisme tous ses mouvements en seraient ralentis.
Son adversaire était lui vêtu d’une armure énergétique, de plus il était bien entraîné, ses chances de le battre deviendraient nulles s’il ne l’attaquait pas rapidement.
A travers la pluie cinglante, son adversaire prit la parole:
- Je suis le sergent Raviel des Dark Angels. Rends-toi déchu!
- Je refuse de me soumettre à votre autorité, pas après ce qu’il vient de se passer.
- Dans ce cas je vais te ramener par la force avec moi.
Des éclairs s’allumèrent parmi les nuages et un tonnerre sourd gronda, un trou dans la couverture nuageuse apparu laissant passer des rayons lumineux qui tombèrent sur un point lointain.
Un grondement sourd se répercuta entre les vagues, le bombardement orbital du couvent venait de commencer.
Raviel retira son casque. Sa gorge le brûlait, sa bouche était emplie d’un goût de cendres, et ses cœurs étaient rongés par la honte. Seul la capture du renégat pourrait le soulager, son repentir chasserait le poids des exactions qu’il avait commises dans le couvent.
Il tendit son doigt en direction de Jorius, son regard brûlant de férocité:
- Ce drame est arrivé par ta faute! Tu avais souillé ces servants de l’Empereur. Tu imploreras le pardon pour ce que tu nous as forcé à faire!
- Jamais! C’est plutôt vous qui devriez implorer la pitié de l’Empereur pour vos crimes. J’ai juré de protéger les domaines de l’Empereur. A aucun moment je n’ai rompu mon serment contrairement à vous.
-Quel beau blasphème de la part d’un hérétique qui a trahi ses frères et son Primarque!
-C’est eux qui nous ont trahi… Ma loyauté ne va qu’à l’Empereur!
Raviel retira son armure vierge de tout marquage, puis il brandit son épée:
-Alors que le véritable ange de l’Empereur triomphe. En garde!
Au cours de leur duel, le sol sablonneux se déroba sous leurs pieds et les deux combattants s’étalèrent de tout leur long.
Les coups de poings fusèrent, puis plus rien, le temps semblait suspendu.
La grande prieure avait elle aussi rejoint l’îlot, le visage ravagé par le macerate, elle se dressait devant les guerriers à terre.
Le silence les étourdissait. C’était comme si l’environnement avait disparu et que seuls eux trois existaient. Les astartes levèrent la tête, lentement.
La grande prieure, auréolée d’une aura divine, approcha de quelques pas, jusqu’à les frôler, et répéta d’une voix douce:
« Chevaliers sans honneur… Aidez-nous… Ramenez cette sainte amulette sur Metanik II... »
Elle sortit après sur ces mots un sourire qui s’adressait aux deux, puis mourut.
2 994 mots
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Les deux se faisaient face, en silence, leurs corps cinglés par les embruns qui s’écrasaient de manière incessante sur l’îlot. Des vagues régulières s’adonnaient à un assaut côtier qui n’aurait pas de résultats concrets avant plusieurs millénaires, une patience élémentaire dont ne disposaient pas les êtres carbonés qui occupaient actuellement la masse de terre. Lorsqu’elle fût détectée, l’odeur des toxines poussa l’un des deux à l’action.
Le combat qui s’en suivi fut violent. Les deux space marines tombèrent à terre, se bourrant de coups à mains nus, leurs gestes ralentis par les toxines qui se diffusaient dans leurs corps. La tempête s’arrêta soudainement au dessus de l’îlot. Interloqués, ils arrêtèrent de se battre. La silhouette d’une femme auréolée se révéla aux deux frères ennemis.
Ils se relevèrent doucement et s’agenouillèrent à l’unisson devant Elle.
C’est toujours à ce moment-là du rêve que je me réveille en sursaut, mes deux cœurs battant la chamade. Une sueur désagréable trempe ma robe en dépit du froid qui règne dans la bibliothèque. Une question monstrueuse tourne dans mon esprit: Suis-je atteint de sorcellerie?
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Je m’appelle Jorius et je suis un space marine de l’Empereur.
Je ne devrais pas rêver et pourtant ces mêmes visions m’assaillent en permanence.
Peut-être que cette malédiction est une conséquence de mon voyage?
J’ai en effet vécu une douloureuse expérience: Au cours d’une sombre bataille dont je préfère ne pas me souvenir, j’ai été aspiré par l’aether. Pendant un temps qui me sembla être une éternité, je chutais dans un puit infini de lumières et de bruits, un vide dans lequel j’avais l’impression de devoir tomber à jamais. Mon corps y était dématérialisé et déchiré par une multitude d’énergies.
Les vents maudits du Warp me déposèrent au pied d’une forteresse qui avait la dénomination de couvent impérial. J’étais rassuré que mes hôtes soient des serviteurs de l’Empereur et non des traîtres à la solde du maître de guerre Horus. Mais j’appris bien plus tard que l’hérésie d’Horus s’était terminée avec la victoire de l’Empereur et que neuf mille ans s’étaient écoulés. Je me suis présenté comme un guerrier de ma légion. Mes hôtes furent surpris. Je me sentais abandonné et perdu, aussi j’accueillais avec délivrance leur hospitalité.
Je me situais sur la planète industrielle Martina III, un monde minier riche en macerium. Le processus d’affinage du macerium libérait dans l’air un gaz mortel, appelé le macerate. Malgré les précautions de l’industrie impériale, le dangereux gaz s’était répandu au fil des années dans l’atmosphère de Martina III. Le couvent de Notre-Dame Lucia de l’Ordre hospitalier de la Miséricode était bâti au cœur d’un archipel d’îles. J’y avais compté plus de trois cents sœurs, une cinquantaine de novices, près de quatre-vingts serviteurs, et quarante gardes chargés de la sécurité des lieux. Cet endroit était dédié à la prière, à l’accueil des nécessiteux venant des cités ruches martiniennes, ainsi qu’aux soins médicaux, il surplombait l’océan oriental de Martina III de sa structure massive et sombre.
La plupart des bâtiments, avaient été édifiés en meratson, un conglomérat naturel local noirâtre composé de vilex, de zuartz, d’arkil et de minerai de macerium. Un haut mur d’enceinte de trente pieds de hauteur et un dôme, protégeaient le couvent. Les remparts étaient troués par trois portes qui donnaient sur l’océan, dont l’une principale qui ouvrait au nord. Juste derrière cette porte se trouvaient les édifices où l’on tolérait les étrangers de passage: l’auberge, le parloir, et le garage à bateaux. Seuls les invités de la mère supérieure, comme moi, jouissaient de quelques libertés d’aller. À droite s’élevaient le logement de la grande prieure, puis le palais. La mère supérieure m’avait convoqué une fois dans ce lieu. Cette dénomination prestigieuse ne désignait en réalité qu’un petit édifice trapu d’un étage, guère plus confortable que les dortoirs des soeurs, où la mère supérieure et sa secrétaire travaillaient et logeaient.
Des escaliers descendaient au sud. Au sud-ouest du couvent s’étendaient l’infirmerie et ses jardins ainsi que la babillerie qui accueillait les enfants abandonnés des cités ruches et la chapelle Sainte Lucia. L’accès à l’infirmerie m’était interdit mais j’avais remarqué que ce bâtiment abritait des sœurs combattantes blessées à la physionomie d’astartes. Au sud-est commençait le grand cloître, qui faisait figure de lieu de vie principal pour les sœurs hospitalières. On y accédait par un étroit passage aménagé entre les caves et les celliers. Dans l’aile gauche du grand cloître s’élevait, les cuisines puis le réfectoire. Dans l’aile droite, la bibliothèque et la salle des reliques qui flanquaient le mur du couvent. L’aile sud du cloître était délimitée par l’enfilade de la salle de purification de l’air, du chauffoir éolien et des étuves avec à leur étage le dortoir des soeurs. Enfin, totalement au sud du couvent, excentré et sans accès direct au grand cloître, se tenait le petit cloître des Appelées. Ainsi que le sous-entendait son nom, il recevait les fillettes qui avaient choisi de rejoindre le couvent.
L’ordre de la Miséricorde jouissait d’une grande réputation d’accueil et de charité. Des masses de pauvres âmes venues depuis le continent avec des chaloupes de fortune se battaient au pied de la muraille pour trouver refuge au couvent. J’avais vu un soir trente deux enfants s’amasser devant la porte principale. La faim les avait poussé à traverser l’océan sur de fragiles embarcations et à affronter les dangers des tempêtes de macerate sans porter de masques respiratoires. Certains d’entre eux auraient pu faire de bonnes recrues pour une légion. A travers l’obscurité je voyais clairement leurs petits visages gris, déjà vieillis. Ils ne vociféraient pas, ils ne menaçaient pas. Ils attendaient. Ils espéraient. La vie dans les cités ruches martiniennes devait être rude. La mère supérieure avait donné l’ordre que soient divisés toutes les rations alimentaires pour les partager avec les malheureux, contre le sentiment de la grande prieure, une femme plus pragmatique, qui jugeait cette bienfaisance propre à encourager l’immigration des plus dépourvus. J’étais présent à leur côtés quand la mère supérieure sermonna la grande prieure: « Idiote, sombre et méchante idiote! » lui dit-elle. Depuis cet incident, à chaque fois que la grande prieure croisait la mère supérieure, elle la saluait bas de loin, et passait son chemin bien vite comme si elle redoutait qu’elle lui adresse la parole.
J’entrepris d’apprendre un maximum de choses sur ce qui s’était déroulé pendant les neuf mille ans écoulés. J’assaillis mes hôtes de questions et toutes les réponses que je reçu me firent l’effet d’un électrochoc. Sœur Elizae, la sœur la plus âgée ne connaissait pas mon monde chapitral. Au début, je ne l’ai pas cru, car comment la planète d’origine d’un Primarque avait pu sombrer dans l’oubli? Et en effet, mon monde d’origine n’apparaissait plus sur les cartes stellaires, et un sentiment de peur m’envahissait. Le couvent était pourvu d’archives conséquentes et j’étudiais les tablettes de données en passant mes nuits dans la bibliothèque. Excité par tout ce savoir, je dormais peu et je ne m’accordais qu’une heure par jour de méditation semi-lethargique.
Un jour, une novice vint à moi, troublée et incertaine. C’était une toute jeune femme, à peine engagée dans son noviciat. Elle me posa une question. Elle me demanda comment il était possible de réellement comprendre ce qu’était la Foi. En fait je me posais aussi cette question, et je ne savais pas quoi lui répondre. Je dois bien avouer que j’étais mal à l’aise avec la religion. Pour ma part, j’avais toujours considéré l’Empereur comme un leader extraordinaire fait de chair et de sang et j’avais du mal à le concevoir comme un Dieu. La grande prieure tenait six offices religieux par jour dans la chapelle Sainte Lucia. Je lui demandais à être dispensé d’assister aux messes. La religieuse n’y vit là aucun outrage dans la mesure où j’étais un guerrier et que mon rôle était de combattre.
Trente deux jours s’étaient écoulés depuis mon arrivée et mes frères n’avaient toujours pas répondu au message que leur avait envoyé la mère supérieure.
Il me tardait de les retrouver et j’étais prêt à affronter les conséquences de mes actes passés.
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La mère supérieure entra dans le parloir.
Trois géants l’y attendaient.
Le space marine du milieu fit un pas en avant et amorça la discussion:
-Ave Imperator ma sœur.
-Ave Imperator mon frère.
-Je suis le sergent Raviel. Je viens récupérer le prisonnier.
-Le prisonnier? L’Ordre de la Miséricorde accueille les âmes perdues, il ne fait pas de prisonniers…
-Pardonnez moi cet élément de langage ma sœur, mais il sied à la situation: Notre procédure interne, consiste par prévention, à incarcérer nos guerriers perdus quand nous les retrouvons, afin de tester leur loyauté et de faciliter leur réhabilitation dans le service actif.
-En tout cas frère Jorius ne m’a pas semblé dangereux.
-Vraiment? Qu’est ce que votre hôte a dit sur lui?
-Rien. Il nous a juste dit qu’il faisait partie de votre chapitre.
-Avez-vous observé des choses curieuses le concernant?
- Je ne saurais le dire exactement, mais il m’a semblé ignorant des réalités de l’Imperium. Je ne connais pas suffisamment les Astartes pour savoir si cela est normal. Il a souhaité passer la majorité de son temps dans notre bibliothèque pour corriger ses connaissances.
-Autre chose?
-Il fait des rêves dans lequel notre patronne Sainte Lucia se révèle à lui.
-Voyons ma sœur, les Astartes ne sont pas censés rêver…
Raviel regarda derrière lui avec un air grave, inquiet, cherchant le regard de ses compagnons puis il termina sa phrase en réduisant son débit de paroles, afin que les mots prennent le temps de germer dans l’esprit de la religieuse:
« … Ne vous ait-il pas venu à l’idée que ces soi-disant visions puissent être un mensonge bâti à partir des informations qu’il a pu obtenir sur votre Ordre dans votre bibliothèque… »
Le regard noir, insondable et brûlant du space marine la perçait et fit frissonner la mère supérieure.
« … Autrement dit, n’avez-vous pas pensé qu’il pouvait vous manipuler? »
La question fit l’effet d’un électrochoc, et elle ne sut quoi répondre. Toutes les certitudes de la mère supérieure s’effondraient. Avait-elle laissé ses émotions obscurcir son jugement dans cette affaire?
Un silence. Un sanglot. Nulle parole.
Le space marine adoucissait sa voix:
« Vous avez bien fait de nous prévenir ma sœur. Vous n’avez commis aucune faute, vos actes étaient guidés par votre sens du devoir. Nous prenons maintenant le relais, nous viendrons récupérer votre hôte demain à la même heure. Je vous demande de rester discrète sur cette entrevue. »
Les space marines se retournèrent pour quitter le parloir.
Leurs craintes étaient fondés, ils leur fallaient faire part de ces informations à leur commandement.
Une terrible pensée traversa Raviel, celle que ce Jorius pouvait avoir un autre but bien plus monstrueux encore que celui de corrompre des filles de l’Empereur.
- Mon frère! Haleta la religieuse.
-Oui ma sœur?
-Je n’ai toujours pas eu de réponse pour notre demande d’assistance.
-Pouvez-vous me rappeler le sujet?
La mère supérieure respira un grand coup pour reprendre de l’assurance.
- Le couvent principal de notre Ordre sur Metanik II est assiégé par les orcs. Notre ordre militant y est en grande difficulté et la garde impériale est démobilisée.
-Oui je me souviens de votre demande. Je ne peux malheureusement pas vous donner de réponse pour le moment, car nous sommes actuellement sollicités sur d’autres conflits plus prioritaires. Mais soyez assuré que je reviendrai vers vous rapidement.
C’était de la langue de bois, les space marines n’avaient cure des affaires de la Sororité, et ils prirent congé de la mère supérieure.
La mère supérieure l’avait comprit, elle soupira. Assaillie par le chagrin, elle se sentait transpercée par mille poignards. Elle n’était plus qu’une enveloppe vide, comme si tout ce qui constituait son être lui avait été arraché et détruit. Les larmes menaçaient une fois de plus de déborder. Elle s’efforça de les contenir. Par-delà les minces rideaux de la fenêtre à sa droite, elle vit la chapelle de sainte Lucia apparaître au loin. Elle pria de nouveau la sainte pour le salut de son Ordre. Elle s’abandonna à sa douleur, étouffant ses sanglots dans les replis de son châle.
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Des space marines prirent d’assaut les trois portes du couvent dans la nuit.
Les hôtes cherchèrent à fuir en hurlant.
Mais les assaillants tirèrent, tirèrent et tirèrent encore jusqu’à ce qu’il ne reste plus personne débout dans les édifices accueillant les visiteurs.
Puis les envahisseurs entreprirent de progresser à l’intérieur du couvent, et ils poursuivirent méthodiquement leurs travaux d’extermination, chaque aboiement de leurs armes ponctué du cri d’agonie d’une sœur hospitalière. Le vacarme des tueries se répercutait dans toute la forteresse. Dix sœurs de bataille en convalescence dans l’infirmerie purent fuir à temps pour rejoindre le grand cloître et y établir une position défensive avec une vingtaine de gardes. Les sœurs militantes fortifièrent le passage d’entrée entre les caves et les celliers.
Quand les attaquants pénétrèrent dans la galerie étroite, le combat se mua rapidement en un ouragan de feu et de ténèbres. Les rafales des sœurs abattirent l’un des assaillants jusqu’à ce qu’une grenade à fragmentation explose en plein vol dans la cour du grand cloître, projetant ses shrapnels sur tous les défenseurs qui se trouvaient derrière.
Dans la foulée, les space marines émergèrent dans la cour. L’un d’eux tira au lance-flammes et sa langue de feu jaune illumina trois sœurs de bataille. Un autre découpa une sororita en deux avec son épée, il sectionna ensuite le bras d’un garde avant de le jeter au sol et de piétiner son crâne. Dans le chaos ambiant, Jorius rampa dans la galerie du cloître se frayant un passage à travers les corps mutilés qui jonchaient le sol. Il ramassa une épée à terre et s’engouffra dans la salle des reliques.
Il aperçut dans la salle, la mère supérieure, allongée et à demi consciente, les bandages autour de son abdomen noircis du sang. La grande prieure tentait de soigner la mère supérieure dont la tête pendait de côté, révélant son visage choqué. Tandis que la mère supérieure cherchait à s’agripper à sa soeur, la lumière quitta son regard et elle lâcha prise. Des larmes de chagrin dévalèrent des paupières de la grande prieure: « Empereur tout-puissant, prenez grand soin de mon amie. »
Elle reposa à terre le corps sans vie de la mère supérieure, puis elle se faufila au fond de la salle et souffla un peu sous le regard de Jorius, qui était resté aux aguets derrière la porte.
Elle récupéra un reliquaire renfermant une somptueuse amulette.
Epiant l’ombre d’un muret, la religieuse scruta, tapota chaque pierre, examina chaque pouce de la maçonnerie, enfonçant son index dans les rainures, jusqu’à activer un passage secret. Les souterrains conduisaient vers une ouverture sur la mer. Un bateau sonique était amarré et Jorius prit le volant à l’avant.
Ils quittèrent le couvent à pleine vitesse. Leur bateau s’éloignait, sèchement balancé par la houle, en direction de la bouche avide d’un océan affamé. Une énorme vague déferlante souleva l’embarcation. La coque s’inclina brutalement et Jorius fut projeté par-dessus bord. Quand Jorius sortit la tête de l’eau, il vit que le bateau était déjà loin de lui. Le vent du large rugissait, les nuages s’accumulaient, les embruns le cinglaient tandis qu’il nageait. Après deux heures à progresser dans l’océan il aperçu enfin la ligne du ressac. Il gagna un îlot et prit pied sur une plage sablonneuse. La pluie balayait la plage et le vent harcelait le rivage.
Puis une moto arriva sur l’ilot, et un space marine en ressortit…
*
****
****
*
Tout était exactement comme dans le rêve et il faisait face à l’un des tueurs du couvent.
La tempête de macerate serait bientôt sur eux, elle ne serait pas mortelle pour Jorius, mais pendant que ses glandes de Betcher désintoxiqueraient son organisme tous ses mouvements en seraient ralentis.
Son adversaire était lui vêtu d’une armure énergétique, de plus il était bien entraîné, ses chances de le battre deviendraient nulles s’il ne l’attaquait pas rapidement.
A travers la pluie cinglante, son adversaire prit la parole:
- Je suis le sergent Raviel des Dark Angels. Rends-toi déchu!
- Je refuse de me soumettre à votre autorité, pas après ce qu’il vient de se passer.
- Dans ce cas je vais te ramener par la force avec moi.
Des éclairs s’allumèrent parmi les nuages et un tonnerre sourd gronda, un trou dans la couverture nuageuse apparu laissant passer des rayons lumineux qui tombèrent sur un point lointain.
Un grondement sourd se répercuta entre les vagues, le bombardement orbital du couvent venait de commencer.
Raviel retira son casque. Sa gorge le brûlait, sa bouche était emplie d’un goût de cendres, et ses cœurs étaient rongés par la honte. Seul la capture du renégat pourrait le soulager, son repentir chasserait le poids des exactions qu’il avait commises dans le couvent.
Il tendit son doigt en direction de Jorius, son regard brûlant de férocité:
- Ce drame est arrivé par ta faute! Tu avais souillé ces servants de l’Empereur. Tu imploreras le pardon pour ce que tu nous as forcé à faire!
- Jamais! C’est plutôt vous qui devriez implorer la pitié de l’Empereur pour vos crimes. J’ai juré de protéger les domaines de l’Empereur. A aucun moment je n’ai rompu mon serment contrairement à vous.
-Quel beau blasphème de la part d’un hérétique qui a trahi ses frères et son Primarque!
-C’est eux qui nous ont trahi… Ma loyauté ne va qu’à l’Empereur!
Raviel retira son armure vierge de tout marquage, puis il brandit son épée:
-Alors que le véritable ange de l’Empereur triomphe. En garde!
Au cours de leur duel, le sol sablonneux se déroba sous leurs pieds et les deux combattants s’étalèrent de tout leur long.
Les coups de poings fusèrent, puis plus rien, le temps semblait suspendu.
La grande prieure avait elle aussi rejoint l’îlot, le visage ravagé par le macerate, elle se dressait devant les guerriers à terre.
Le silence les étourdissait. C’était comme si l’environnement avait disparu et que seuls eux trois existaient. Les astartes levèrent la tête, lentement.
La grande prieure, auréolée d’une aura divine, approcha de quelques pas, jusqu’à les frôler, et répéta d’une voix douce:
« Chevaliers sans honneur… Aidez-nous… Ramenez cette sainte amulette sur Metanik II... »
Elle sortit après sur ces mots un sourire qui s’adressait aux deux, puis mourut.
2 994 mots
Dernière édition par vzh le Mar 12 Sep 2017 - 13:13, édité 1 fois
vzh Scout - Messages : 126
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
Petite question quel est le texte de la LDS du coup?
Rhydysann Premier Capitaine - Messages : 1998
Age : 25
Localisation : Paris
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
Bah, en fait, j'aimerais présenter les deux récits au concours si cela est possible.
vzh Scout - Messages : 126
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
A voir avec mes collègues de la modération, mais normalement les règles des LDS stipulent bien un texte par participant.
2 - Un seul récit par participant.
Vlad Primarque - Messages : 3582
Age : 34
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
Bah, en fait, j'aimerais présenter les deux récits au concours si cela est possible. Razz Razz Razz
Po-po-police des mœurs ! les mains sur le capot !
Je devrais t’engueuler parce que tu penses que lire les règles ou demander avant ça te paraît démodé,
mais je me contenterais de te demander humblement de choisir rapidement entre tes 2 textes, sinon zéro,
okay?
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
Je n'avais pas fait attention à ce point du règlement.
Je m'excuse pour cette erreur.
Je retire donc ce récit du concours.
vzh Scout - Messages : 126
Re: [Hors concours - Lettres De Sang 17] L'appel de sainte Lucia
Je l'ai déplacé pour plus de clarté pendant les votes,
et t'inquiète pas, ce texte "restera quand-même dans nos cœurs"
et t'inquiète pas, ce texte "restera quand-même dans nos cœurs"
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