[Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
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[Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Sifflement de vent.
La porte s’ouvrit avec un gémissement, révélant un étroit couloir qui disparaissait dans les ténèbres.
Ils entendirent des bruits de pas résonner entre les murs décrépis et sans âge, puis un cri, étrange, inquiétant.
Ils se regardèrent. Ainsi, les autres disaient vrai.
Ils empoignèrent leurs armes avec plus de vigueur, puis s’engouffrèrent à l’intérieur.
Le couloir, bordé des cellules des moines qui vivaient ici, était plongé dans l’obscurité, malgré les quelques maigres rais orangés qui perçaient les grilles des premières cellules, dont les lucarnes étaient restées entre-ouvertes, annonçant le jour proche.
Les soldats, accoutumant leurs respirations à l’air stagnant et vicié qui parcourait la galerie, avancèrent lentement, pas à pas.
Ils inspectèrent une à une les cellules, qui, abandonnées depuis le début des conflits, étaient dans un état déplorable.
Si, en effet, les pillards n’avaient jamais pu accéder à ce segment du monastère, isolé du reste de la ruche par son éloignement, mais surtout le blizzard constant qui s’était abattu sur tout l’hémisphère nord, le temps et le froid avaient fait leurs ravages. Se tenant comme un roc solitaire sous l’ombre intimidante de la montagne, il était presque inaccessible par voie terrestre, et l’escalade de la falaise qu’il surplombait était rendue particulièrement périlleuse par les conditions climatiques.
De toute manière, maintenant que même les Sœurs avaient quitté le monastère, personne n’osait même parler de ce lieu, ne serait-ce par crainte des fléaux qui avaient fait fuir les combattantes, et pouvaient encore s’y trouver.
Mais les vétérans, eux, comptaient bien s’enfoncer dans le monastère et terminer leur mission, aussi irrationnelle que cette dernière puisse sembler. Aucun n’espérait encore atteindre le point d’extraction d’urgence sur le flanc ouest du mont, où les attendait une navette Arvus camouflée, positionnée ici grâce aux coordonnées acquises par les efforts des résistants.
Si leur insertion de nuit sur le premier plateau d’atterrissage du temple s’était déroulée sans trop d’encombres, leur transport avait dû repartir aussitôt, pour éviter de se faire repérer le matin venu.
Mais, s’ils atteignaient bientôt l’aube, la nuit avait emporté deux d’entre eux, et tous étaient fortement éprouvés. Maintenant, bien sûr, toutes ces mesures d’extraction en cas d’échec étaient inutiles, et les vétérans comprenaient que le commandement les avait envoyés en pleine conscience des risques. Les hommes, sans espoir, avançaient donc sans même prendre le soin de poster une sentinelle derrière eux, ou ne serait-ce que fermer la porte du couloir.
De toutes façons, peu importait maintenant ; ils allaient mourir, d’une mort impitoyable, atroce, et, pire, anonyme. Ils allaient mourir, et personne ne se souviendrait d’eux. Par leurs supérieurs, pour qui les hommes n’étaient envoyés à leurs morts que pour combler une case dans leurs ignobles statistiques.
Les hommes le comprenaient enfin. Ils n’étaient même pas des pions de l’échiquier, envoyés pour gagner du temps ou montrer l’exemple, dont le sacrifice serait retenu.
Non, ils allaient mourir, et ils n’en tireraient rien. Ils allaient mourir, et leur « Empereur » ne le remarquerait qu’à peine.
Non, personne ne se souviendrait d’eux.
A part peut-être cette jeune pilote, qui les avait menés au sommet de la montagne, et qui prenait des photos des soldats qu’elle convoyait.
Mais eux ne se souvenaient déjà plus d’elle.
Ils étaient perdus, abandonnés, condamnés, trahis. Leur volonté n’était plus que néant.
Mais ils iraient au bout de ce couloir. Et ils rempliraient la mission, malgré la peur.
Non, pire, sans la peur.
_______________________
Par une des lucarnes, Jeff contemplait l’aube naissante, et les rayons du soleil qui perçaient finalement les nuages et le blizzard.
C’était beau. Même si c’était peut-être la dernière chose qu’il lui serait donné de contempler. Mais ça, il s’en moquait. Sa volonté n’était plus sienne. Les cris stridents l’avaient emmenée avec leurs échos.
Les cris, d’ailleurs, il ne les entendait même plus. Ils faisaient partie intégrante de lui.
Ils n’avaient tous passé que quelques heures dans le monastère, et pourtant, il lui semblait s’être écoulé une éternité. Il avait vieilli de dix ans.
Le sergent Karl, qui était aussi de la partie, le rappela à ses ordres. Ils devaient avancer.
Quelque peu à contrecœur, Jeff, las, reprit son fusil qu’il avait posé contre la paroi, et suivit son sergent. Les deux hommes accélérèrent le pas, et rattrapèrent le reste de l’escouade, qui les avait devancés.
Jeff, seul, avait comme un sourire sur les lèvres. Finalement, il ne partageait pas les ressentiments des autres. Cette mission lui convenait, et, depuis quelques instants, sa mort ne lui importait plus.
Cinq minutes ne s’étaient pas écoulées lorsqu’ils atteignirent la deuxième porte du couloir. Celle-ci était défoncée. Ils approchaient du but. Enfin.
Ils entrèrent dans une grande pièce rectangulaire, non éclairée, dont ils ne voyaient pas les extrémités. Non, décidément, ce n’était pas une simple salle.
Ils avaient atteint l’objectif. Maintenant, il fallait atteindre la salle de contrôle.
Ils firent quelques pas. Ils n’avaient pas fait une poignée de mètres que le cri retentit à nouveau. Il résonna plusieurs fois, se répercutant sur les parois. Les hommes s’aperçurent de leur erreur. Il n’y avait pas qu’un seul cri. Mais plusieurs.
Elle était de retour. Les cris en étaient les garants. La raison. L’origine. Oui, elle était de retour, et les vétérans en furent comme frappés de stupeur. La peur les avait ressaisis. Ils avaient beau croire, penser s’être armés contre elle. Elle était là. La peur était là.
Jeff émit un son étouffé, au travers de son écharpe. Il braqua son arme dans le vide. Sa lampe tactique, qui y était accrochée, s’arrêta un instant sur une silhouette qui bondit dans les ombres. Une forme humanoïde, qu’il peinait pourtant à distinguer.
Il y eut alors un moment de statu quo. Les hommes s’étaient positionnés en demi-cercle, à quelques mètres de la porte.
Il y eut alors un bruit sourd. Puis d’autres. Le moment était venu.
Les hommes, comme pris en léthargie, allaient bientôt paniquer, lorsque Karl beugla dans le vox-com. de l’escouade :
-« Ils arrivent. Restez groupés et tirez à vue ! »
La fusillade qui s’en suivit fut intense. Les hommes tiraient sur des spectres, et les traits de lumière de leurs armes illuminèrent l’obscurité. Mais leurs adversaires, d’une agilité surhumaine, ne semblaient en aucun cas pris au dépourvu. Au contraire, ils profitaient de l’agitation pour avancer.
Jeff, lui, braquait sa lampe dans toutes les directions. A dix mètres, son regard fut pris d’effroi. Une figure à l’armure ivoire s’élançait vers son escouade. Vers lui.
Une coiffure rousse s’échappait du masque de son adversaire. Il était submergé par ses pensées. Incapable de réagir.
Mais, si Jeff restait subjugué, ses frères réagirent aussi promptement que possible. La cible se désengagea aussitôt d’un gracieux bond en arrière.
Karl reprit le commandement :
-« On peut pas rester ici. On tire, et on avance le long du mur à 9 heures. Sur le plan, il y a un escalier à une vingtaine de mètres d’ici. On y est presque ! »
Cette fois-ci, tous obéirent sans attendre. Continuant leurs tirs de couverture, ils atteignirent au pas de course un escalier métallique, qui montait vers un poste de commandes.
Ils commencèrent alors l’ascension de la charpente métallique.
C’est alors que Jeff se rendit compte de leur erreur. Deux de leurs adversaires, plus rapides qu’eux, les attendaient déjà en haut de l’escalier. Un troisième les avait poursuivis, et arrivait sur l’escouade.
Leur supériorité numérique n’était rien, et ils étaient encerclés. Ils étaient forcés au corps à corps dans un escalier, à plusieurs mètres du sol. Une situation bien précaire.
_______________________
Le cri retentit à nouveau. Une dernière fois. Les hommes se regroupent autour de leur sergent.
Les Banshees tombent sur les soldats comme un ouragan de lames. L’un des hommes tombe par-dessus la rampe.
Craquements d’os. Le sang coule.
Trois des impériaux sont blessés mortellement.
Karl riposte, assaillant de larges coups d’épée tronçonneuse un adversaire qui le surplombe.
Les hommes tentent maladroitement de porter des coups de crosse à leurs ennemis.
Jeff reste ébahi au milieu du combat. Malgré toute son expérience du combat, il n’a jamais été préparé à affronter ce type d’adversaires.
Karl est touché au bras par un shuriken. Il lâche son pistolet bolter.
Un vétéran fait basculer un des combattants à l’armure d’ivoire au sol. La tête du malheureux vétéran est tranchée par un revers de lame énergétique.
Jeff, se ressaisissant, profite de la diversion et court le long de l’escalier. Il pare une attaque avec son fusil, qu’il lâche alors, rendu inutile par la large entaille faite en son centre.
Jeff atteint le centre de contrôle. Il entre les commandes d’activation.
Une des silhouettes s’approche de lui. Il ne la voit pas, ne l’entend pas. Il entre la procédure d’ouverture de la porte du hangar. Il valide la commande. Alors que le xéno arrive à sa portée, un rugissement mécanique se fait entendre. L’instant d’après, des dents de plastacier s’abattent vers le visage tourné du guerrier aspect. D’un mouvement souple, ce dernier se retourne et se penche, esquivant de justesse l’attaque.
Le masque du guerrier tombe. Le xéno bondit sur Karl blessé. Le sergent n’a aucune chance.
La grande porte du hangar s’ouvre lentement, et la neige et la lumière pénètrent l’endroit. La nuit devient pénombre. La pénombre lumière. Une aube blanche entre dans le hangar. Jeff distingue un escadron impérial qui s’approche, pour se poser. Mission accomplie.
Le vent siffle, couvrant les râles des mourants.
_______________________
La Banshee au visage découvert s’avance de nouveau vers Jeff. Un pas après l’autre.
Jeff n’a plus peur. L’air angélique de la guerrière prend possession de lui.
Jeff sourit. Il croit distinguer comme un simulacre d’expression humaine sur le visage de sa meurtrière.
L’épée imite le vent.
Jeff peut rêver pour l'éternité.
_______________________
Total : environ 1620 mots.
Merci de m’avoir lu.
La porte s’ouvrit avec un gémissement, révélant un étroit couloir qui disparaissait dans les ténèbres.
Ils entendirent des bruits de pas résonner entre les murs décrépis et sans âge, puis un cri, étrange, inquiétant.
Ils se regardèrent. Ainsi, les autres disaient vrai.
Ils empoignèrent leurs armes avec plus de vigueur, puis s’engouffrèrent à l’intérieur.
Le couloir, bordé des cellules des moines qui vivaient ici, était plongé dans l’obscurité, malgré les quelques maigres rais orangés qui perçaient les grilles des premières cellules, dont les lucarnes étaient restées entre-ouvertes, annonçant le jour proche.
Les soldats, accoutumant leurs respirations à l’air stagnant et vicié qui parcourait la galerie, avancèrent lentement, pas à pas.
Ils inspectèrent une à une les cellules, qui, abandonnées depuis le début des conflits, étaient dans un état déplorable.
Si, en effet, les pillards n’avaient jamais pu accéder à ce segment du monastère, isolé du reste de la ruche par son éloignement, mais surtout le blizzard constant qui s’était abattu sur tout l’hémisphère nord, le temps et le froid avaient fait leurs ravages. Se tenant comme un roc solitaire sous l’ombre intimidante de la montagne, il était presque inaccessible par voie terrestre, et l’escalade de la falaise qu’il surplombait était rendue particulièrement périlleuse par les conditions climatiques.
De toute manière, maintenant que même les Sœurs avaient quitté le monastère, personne n’osait même parler de ce lieu, ne serait-ce par crainte des fléaux qui avaient fait fuir les combattantes, et pouvaient encore s’y trouver.
Mais les vétérans, eux, comptaient bien s’enfoncer dans le monastère et terminer leur mission, aussi irrationnelle que cette dernière puisse sembler. Aucun n’espérait encore atteindre le point d’extraction d’urgence sur le flanc ouest du mont, où les attendait une navette Arvus camouflée, positionnée ici grâce aux coordonnées acquises par les efforts des résistants.
Si leur insertion de nuit sur le premier plateau d’atterrissage du temple s’était déroulée sans trop d’encombres, leur transport avait dû repartir aussitôt, pour éviter de se faire repérer le matin venu.
Mais, s’ils atteignaient bientôt l’aube, la nuit avait emporté deux d’entre eux, et tous étaient fortement éprouvés. Maintenant, bien sûr, toutes ces mesures d’extraction en cas d’échec étaient inutiles, et les vétérans comprenaient que le commandement les avait envoyés en pleine conscience des risques. Les hommes, sans espoir, avançaient donc sans même prendre le soin de poster une sentinelle derrière eux, ou ne serait-ce que fermer la porte du couloir.
De toutes façons, peu importait maintenant ; ils allaient mourir, d’une mort impitoyable, atroce, et, pire, anonyme. Ils allaient mourir, et personne ne se souviendrait d’eux. Par leurs supérieurs, pour qui les hommes n’étaient envoyés à leurs morts que pour combler une case dans leurs ignobles statistiques.
Les hommes le comprenaient enfin. Ils n’étaient même pas des pions de l’échiquier, envoyés pour gagner du temps ou montrer l’exemple, dont le sacrifice serait retenu.
Non, ils allaient mourir, et ils n’en tireraient rien. Ils allaient mourir, et leur « Empereur » ne le remarquerait qu’à peine.
Non, personne ne se souviendrait d’eux.
A part peut-être cette jeune pilote, qui les avait menés au sommet de la montagne, et qui prenait des photos des soldats qu’elle convoyait.
Mais eux ne se souvenaient déjà plus d’elle.
Ils étaient perdus, abandonnés, condamnés, trahis. Leur volonté n’était plus que néant.
Mais ils iraient au bout de ce couloir. Et ils rempliraient la mission, malgré la peur.
Non, pire, sans la peur.
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Par une des lucarnes, Jeff contemplait l’aube naissante, et les rayons du soleil qui perçaient finalement les nuages et le blizzard.
C’était beau. Même si c’était peut-être la dernière chose qu’il lui serait donné de contempler. Mais ça, il s’en moquait. Sa volonté n’était plus sienne. Les cris stridents l’avaient emmenée avec leurs échos.
Les cris, d’ailleurs, il ne les entendait même plus. Ils faisaient partie intégrante de lui.
Ils n’avaient tous passé que quelques heures dans le monastère, et pourtant, il lui semblait s’être écoulé une éternité. Il avait vieilli de dix ans.
Le sergent Karl, qui était aussi de la partie, le rappela à ses ordres. Ils devaient avancer.
Quelque peu à contrecœur, Jeff, las, reprit son fusil qu’il avait posé contre la paroi, et suivit son sergent. Les deux hommes accélérèrent le pas, et rattrapèrent le reste de l’escouade, qui les avait devancés.
Jeff, seul, avait comme un sourire sur les lèvres. Finalement, il ne partageait pas les ressentiments des autres. Cette mission lui convenait, et, depuis quelques instants, sa mort ne lui importait plus.
Cinq minutes ne s’étaient pas écoulées lorsqu’ils atteignirent la deuxième porte du couloir. Celle-ci était défoncée. Ils approchaient du but. Enfin.
Ils entrèrent dans une grande pièce rectangulaire, non éclairée, dont ils ne voyaient pas les extrémités. Non, décidément, ce n’était pas une simple salle.
Ils avaient atteint l’objectif. Maintenant, il fallait atteindre la salle de contrôle.
Ils firent quelques pas. Ils n’avaient pas fait une poignée de mètres que le cri retentit à nouveau. Il résonna plusieurs fois, se répercutant sur les parois. Les hommes s’aperçurent de leur erreur. Il n’y avait pas qu’un seul cri. Mais plusieurs.
Elle était de retour. Les cris en étaient les garants. La raison. L’origine. Oui, elle était de retour, et les vétérans en furent comme frappés de stupeur. La peur les avait ressaisis. Ils avaient beau croire, penser s’être armés contre elle. Elle était là. La peur était là.
Jeff émit un son étouffé, au travers de son écharpe. Il braqua son arme dans le vide. Sa lampe tactique, qui y était accrochée, s’arrêta un instant sur une silhouette qui bondit dans les ombres. Une forme humanoïde, qu’il peinait pourtant à distinguer.
Il y eut alors un moment de statu quo. Les hommes s’étaient positionnés en demi-cercle, à quelques mètres de la porte.
Il y eut alors un bruit sourd. Puis d’autres. Le moment était venu.
Les hommes, comme pris en léthargie, allaient bientôt paniquer, lorsque Karl beugla dans le vox-com. de l’escouade :
-« Ils arrivent. Restez groupés et tirez à vue ! »
La fusillade qui s’en suivit fut intense. Les hommes tiraient sur des spectres, et les traits de lumière de leurs armes illuminèrent l’obscurité. Mais leurs adversaires, d’une agilité surhumaine, ne semblaient en aucun cas pris au dépourvu. Au contraire, ils profitaient de l’agitation pour avancer.
Jeff, lui, braquait sa lampe dans toutes les directions. A dix mètres, son regard fut pris d’effroi. Une figure à l’armure ivoire s’élançait vers son escouade. Vers lui.
Une coiffure rousse s’échappait du masque de son adversaire. Il était submergé par ses pensées. Incapable de réagir.
Mais, si Jeff restait subjugué, ses frères réagirent aussi promptement que possible. La cible se désengagea aussitôt d’un gracieux bond en arrière.
Karl reprit le commandement :
-« On peut pas rester ici. On tire, et on avance le long du mur à 9 heures. Sur le plan, il y a un escalier à une vingtaine de mètres d’ici. On y est presque ! »
Cette fois-ci, tous obéirent sans attendre. Continuant leurs tirs de couverture, ils atteignirent au pas de course un escalier métallique, qui montait vers un poste de commandes.
Ils commencèrent alors l’ascension de la charpente métallique.
C’est alors que Jeff se rendit compte de leur erreur. Deux de leurs adversaires, plus rapides qu’eux, les attendaient déjà en haut de l’escalier. Un troisième les avait poursuivis, et arrivait sur l’escouade.
Leur supériorité numérique n’était rien, et ils étaient encerclés. Ils étaient forcés au corps à corps dans un escalier, à plusieurs mètres du sol. Une situation bien précaire.
_______________________
Le cri retentit à nouveau. Une dernière fois. Les hommes se regroupent autour de leur sergent.
Les Banshees tombent sur les soldats comme un ouragan de lames. L’un des hommes tombe par-dessus la rampe.
Craquements d’os. Le sang coule.
Trois des impériaux sont blessés mortellement.
Karl riposte, assaillant de larges coups d’épée tronçonneuse un adversaire qui le surplombe.
Les hommes tentent maladroitement de porter des coups de crosse à leurs ennemis.
Jeff reste ébahi au milieu du combat. Malgré toute son expérience du combat, il n’a jamais été préparé à affronter ce type d’adversaires.
Karl est touché au bras par un shuriken. Il lâche son pistolet bolter.
Un vétéran fait basculer un des combattants à l’armure d’ivoire au sol. La tête du malheureux vétéran est tranchée par un revers de lame énergétique.
Jeff, se ressaisissant, profite de la diversion et court le long de l’escalier. Il pare une attaque avec son fusil, qu’il lâche alors, rendu inutile par la large entaille faite en son centre.
Jeff atteint le centre de contrôle. Il entre les commandes d’activation.
Une des silhouettes s’approche de lui. Il ne la voit pas, ne l’entend pas. Il entre la procédure d’ouverture de la porte du hangar. Il valide la commande. Alors que le xéno arrive à sa portée, un rugissement mécanique se fait entendre. L’instant d’après, des dents de plastacier s’abattent vers le visage tourné du guerrier aspect. D’un mouvement souple, ce dernier se retourne et se penche, esquivant de justesse l’attaque.
Le masque du guerrier tombe. Le xéno bondit sur Karl blessé. Le sergent n’a aucune chance.
La grande porte du hangar s’ouvre lentement, et la neige et la lumière pénètrent l’endroit. La nuit devient pénombre. La pénombre lumière. Une aube blanche entre dans le hangar. Jeff distingue un escadron impérial qui s’approche, pour se poser. Mission accomplie.
Le vent siffle, couvrant les râles des mourants.
_______________________
La Banshee au visage découvert s’avance de nouveau vers Jeff. Un pas après l’autre.
Jeff n’a plus peur. L’air angélique de la guerrière prend possession de lui.
Jeff sourit. Il croit distinguer comme un simulacre d’expression humaine sur le visage de sa meurtrière.
L’épée imite le vent.
Jeff peut rêver pour l'éternité.
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Total : environ 1620 mots.
Merci de m’avoir lu.
- NB :
- Malheureusement, ça ne ressemble en rien à ce que j’aurais aimé faire. Mais, malgré la rallonge de temps, j’ai été pris de court. (raaah, pourquoi j’ai pris un double-cursus ? ^^ -trop de travaaiiiillll ! - -j’imagine pas plus tard…-) (aaah, le arckik, toujours à justifier son incompétence et son manque d’organisation !)
J’ai donc dû rédiger tout le texte ce matin, à partir de mes quelques maigres brouillons.
Du coup, le texte contient pas mal d’incohérences et manquements. Désolé.
J’espère tout de même que ça reste lisible, malgré un côté « bolt-porn », et un autre "bizounours" (je ne peux réprimer ce dernier).
J’attends vos avis/commentaires/remarques, enfin, vos critiques, quoi ! (que j’accueillerais avec grande joie ! Car oui, le but, c’est bien avant tout de partager et de s’améliorer !)
(Question pour la prochaine LDS : peut-on rédiger son texte en anglais ? Juste pour savoir, même si je crains que ça repousse une grande partie des lecteurs du fofo…:/)
Post-scriptum : oui, il n'y a aucun "dialogue" oral dans le texte.
Post-post-scriptum : oui, j'ai toujours du mal à accepter les noms de mes personnages. Le problème n'est pas uniquement de les choisir, mais aussi de les apprécier...
Post-post-post-scriptum : bon, j'dois filer, Aristote m'attend. Vilain Aristote... ! ^^
Post-post-post-post-scriptum : Jeff aura t'il une médaille posthume ?
Post-post-post-post-post-scriptum : oui, j'aime bien les post-scriptum.
arckik Space Marine - Messages : 260
Age : 25
Localisation : Devant mon pc - Nantes
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Premièrement joli clin d’œil à taArckik a écrit:A part peut-être cette jeune pilote, qui les avait menés au sommet de la montagne, et qui prenait des photos des soldats qu’elle convoyait.
Sinon plus sérieusement, je trouve le texte bien écrit, le manque de dialogue n'impact pas vraiment la lecture vu que c'est vraiment court comme nouvelle et l'histoire est plutôt captivante, avec ce bon côté "sacrifice" des fières soldats de l'Empereur que j'aime tant!
Bon texte, même si j'ai du mal à croire qu'un soldat encerclé dans un escalier arrive à échapper à des Banshees en fonçant tout droit.
PS: pour le texte en anglais aucun problème pour moi personnellement. Même si je préfère largement en français^^.
Rhydysann Premier Capitaine - Messages : 1998
Age : 25
Localisation : Paris
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Premièrement joli clin d’œil à ta horrible pilote qui ne sait pas conduire Gwen! Twisted Evil
Aaah... Quel plaisir ! Lâcher des gens en pleine forêt, puis sauter soi-même... Une joie !
En fait, il y a trois Banshees, et ils sont 10. (bon, 9 au moment ou il court). Donc, si 8 se font découper par les Banshees, 1 seul peut bien s'éloigner. Et Karl essayait de gagner du temps.Bon texte, même si j'ai du mal à croire qu'un soldat encerclé dans un escalier arrive à échapper à des Banshees en fonçant tout droit.
Mais je vois le souci. A réviser...
arckik Space Marine - Messages : 260
Age : 25
Localisation : Devant mon pc - Nantes
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Pas mal pas mal ça ^^
Un beau petit temple tibétain mais qui doit receler bien des mystères pour qu'on se donne tant de mal pour l'atteindre et en prendre possession ,et pour qu'une escouade de Banshee s'y établisse
Un beau petit temple tibétain mais qui doit receler bien des mystères pour qu'on se donne tant de mal pour l'atteindre et en prendre possession ,et pour qu'une escouade de Banshee s'y établisse
Zekka Premier Capitaine - Messages : 1415
Age : 32
Localisation : Dijon
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Donc pour toi le cri était celui d'une banshee? pourquoi pas.
Original ce décor dans la neige (je sens qu'on aura que le froid et la pollution cet hiver) et bonne progression du scénario; je n'ai pas tellement remarqué l'absence de dialogue, car tu l'as compensé par une description du mouvement de l'escouade.
Attention à certaines expressions
Sinon félicitations pour avoir pu trouvé du temps au milieu de ton double cursus! Tu devrais essayer un jour de transcrire un dialogue platonicien dans 40k
Original ce décor dans la neige (je sens qu'on aura que le froid et la pollution cet hiver) et bonne progression du scénario; je n'ai pas tellement remarqué l'absence de dialogue, car tu l'as compensé par une description du mouvement de l'escouade.
Attention à certaines expressions
- Spoiler:
Mais, s’ils atteignaient bientôt l’aube, la nuit avait emporté deux d’entre eux, et tous étaient fortement éprouvés. = ?
Il y eut alors un moment de statu quo= d'accalmie?
il ne partageait pas les ressentiments des autres (plutôt aversion, sentiments des autres)
qui montait vers un poste de commandes. = de commandement? un monastère d'a pas de cabine de pilotage (?)
Ils commencèrent alors l’ascension de la charpente métallique. = ils grimpent au plafond ou sur la structure métallique des escaliers?
Sinon félicitations pour avoir pu trouvé du temps au milieu de ton double cursus! Tu devrais essayer un jour de transcrire un dialogue platonicien dans 40k
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Merci du retour !
Je m'explique (sans me justifier) .
(Si seulement j'avais plus de temps, j'aurais essayé d'improviser une peinture du machin' ^^).
Concernant l'italique, c'est l'habitude des mises en forme de JdR que j'utilise sur les forums. Même si ça ne fait pas partie des conventions du Black Librarium, c'est devenu un "réflexe". Peut-être malvenu ici...
Je m'explique (sans me justifier) .
Ils ont tenu jusqu'à l'aube, même si 2 étaient morts pendant la nuit (ils ont eu d'autres affrontements / pertes -pièges?-). Ils sont donc tous épuisés et nerveusement à bout.Mais, s’ils atteignaient bientôt l’aube, la nuit avait emporté deux d’entre eux, et tous étaient fortement éprouvés. = ?
Pas exactement d'accalmie. Plutôt, d'arrêt incongru, insolite, étrange par rapport à la situation. Décalé.Il y eut alors un moment de statu quo= d'accalmie?
Ressentiments envers les supérieurs, non sentiments. De la colère sourde refoulée à la haine ouverte.il ne partageait pas les ressentiments des autres (plutôt aversion, sentiments des autres
C'est probablement la passage que j'ai le plus mal exprimé du texte. L'endroit où ils se trouvent est un hangar. Mais fermé de l'intérieur : ils n'ont pu y accéder par Arvus. Et donc, un peu comme sur un porte-avion, mais de l'intérieur, il y a un poste "de commandes" plus que "de commandement", du quel on ne décide pas, mais on opère les décisions sur la gestion du "hangar". Je crois que le mieux, c'est de considérer la pièce comme un porte-avion "souterrain" ou intégré dans le flanc du monastère et de la montagne.qui montait vers un poste de commandes. = de commandement? un monastère d'a pas de cabine de pilotage (?)
(Si seulement j'avais plus de temps, j'aurais essayé d'improviser une peinture du machin' ^^).
Repensons au porte-avion : l'escalier est très "aéré" (escaliers d'urgence des immeubles américains / bateaux...) Mais j'me suis bien raté sur ce coup-là, j'ai pas repéré la confusion à la relecture... Woops'!Ils commencèrent alors l’ascension de la charpente métallique. = ils grimpent au plafond ou sur la structure métallique des escaliers? Very Happy
C'est vrai, ce n'est pas toujours bienvenu, les sauts de ligne à répétition. Mais dans la narration de première partie, j'ai préféré couper. Dans la seconde, je voulais accentuer les phrases courtes par des lignes courtes. Mais, c'est vrai, ça nuit à la lisibilité.et à mon avis ce n'était pas forcément utile d'aérer ton texte avec autant de sauts de ligne : avec l'italique j'ai eu un peu de mal à lire.
Concernant l'italique, c'est l'habitude des mises en forme de JdR que j'utilise sur les forums. Même si ça ne fait pas partie des conventions du Black Librarium, c'est devenu un "réflexe". Peut-être malvenu ici...
J'aimerais dire "pari tenu", mais je ne suis sur de rien ^^. Enfin, l'idée est bonne, j'pourrais essayer "qué'qu'chose dans c'genre"... Que ce soit un dialogue de Platon ou un échange Descartes-Pascal sur "Le Vide"... A tester, l'idée me plaît.Tu devrais essayer un jour de transcrire un dialogue platonicien dans 40k Wink
arckik Space Marine - Messages : 260
Age : 25
Localisation : Devant mon pc - Nantes
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
Voilà qui rend hommage aux Banshees
La qualité est là malgré ton manquement de temps, chapeau. Je trouve la majorité des phrases trop longues, avec trop de virgules, mais c'est un avis perso
Le dynamisme est bien présent, avec les coups de lampe tac à droite et à gauche, la scène de l'escalier (j'ai adoré le principe), toute ce barbarisme humain mis à bas par la fluidité des xenos.
Bravo à toi
La qualité est là malgré ton manquement de temps, chapeau. Je trouve la majorité des phrases trop longues, avec trop de virgules, mais c'est un avis perso
Le dynamisme est bien présent, avec les coups de lampe tac à droite et à gauche, la scène de l'escalier (j'ai adoré le principe), toute ce barbarisme humain mis à bas par la fluidité des xenos.
Bravo à toi
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Mon récit en cours sur la VIIIème Légion :
Leviathan - Blog
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Mes reportages historiques, c'est par là : Ad Memoriam
"Mourez comme vous avez vécu, fils de la VIIIème Légion. Drapés de nuit." Konrad Curze.
"Vous êtes une race de proies, rien de plus, rien de moins." Asdrubael Vect.
Re: [Lettres de sang 15] - Sifflement de vent.
arckik a écrit:
- NB :
Malheureusement, ça ne ressemble en rien à ce que j’aurais aimé faire. Mais, malgré la rallonge de temps, j’ai été pris de court. (raaah, pourquoi j’ai pris un double-cursus ? ^^ -trop de travaaiiiillll ! - -j’imagine pas plus tard…-) (aaah, le arckik, toujours à justifier son incompétence et son manque d’organisation !)
J’ai donc dû rédiger tout le texte ce matin, à partir de mes quelques maigres brouillons.
Du coup, le texte contient pas mal d’incohérences et manquements. Désolé.
J’espère tout de même que ça reste lisible, malgré un côté « bolt-porn », et un autre "bizounours" (je ne peux réprimer ce dernier).
J’attends vos avis/commentaires/remarques, enfin, vos critiques, quoi ! (que j’accueillerais avec grande joie ! Car oui, le but, c’est bien avant tout de partager et de s’améliorer !)
(Question pour la prochaine LDS : peut-on rédiger son texte en anglais ? Juste pour savoir, même si je crains que ça repousse une grande partie des lecteurs du fofo…:/)
Post-scriptum : oui, il n'y a aucun "dialogue" oral dans le texte.
Post-post-scriptum : oui, j'ai toujours du mal à accepter les noms de mes personnages. Le problème n'est pas uniquement de les choisir, mais aussi de les apprécier...
Post-post-post-scriptum : bon, j'dois filer, Aristote m'attend. Vilain Aristote... ! ^^
Post-post-post-post-scriptum : Jeff aura t'il une médaille posthume ?
Post-post-post-post-post-scriptum : oui, j'aime bien les post-scriptum.
Hey je te trouve bien trop critique envers toi même!
Ton récit à un style atypique mais très plaisant je trouve: bref, tranchant et descriptif à la fois, tu m'a bien fait voyager malgré 2-3 moments plus flous (surement à cause de ce manque de temps), mais tu peux carrément être fier de toi, c'est très réussit.
Les dialogues ne manquent pas du tout, par contre pour ta proposition reste en français sinon tu n'aura plus beaucoup de lecteurs...
Et hop un bon point (+1).
Au plaisir de te relire.
BlooDrunk Modérateur - Messages : 9076
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