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[Lettres de Sang 14] - La faute à pas de chance

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Message par Emperor Mer 3 Aoû 2016 - 22:47


La faute à pas de chance



D’ordinaire, pour n’importe quelle situation de ce genre, ils y seraient allés sans aucune retenue, délivrant l’ordre et la sécurité de la Pax Imperialis dans la violence la plus totale.

Et c’est une tâche qu’ils auraient accompli avec une satisfaction toute professionnelle, comme ils le faisaient de manière quasi quotidienne depuis la constitution de leur unité d’assaut et leur qualification pour l’opérationnel, un sésame obtenu après de nombreux mois d’entraînement intense dédié au combat urbain.

Pour lui et les membres de son équipe d’arbitrators, les multitudes de la population n’étaient rien de plus que des dommages collatéraux en devenir. Un état d’esprit que l’on retrouvait dans les fondements même de l’Imperium, qui ne s’embarrassait nullement de quelconques considérations humanistes, autant de portes ouvertes à la complaisance et à la faiblesse.

Mais cette fois-ci était différente. Un tribun était impliqué. Monseigneur le gouverneur planétaire avait lui-même exigé une résolution intelligente et en douceur de l’affaire en cours. L’attaché de défense mandaté par Terra n’avait pu qu’abonder dans son sens et cela s’était traditionnellement conclu en bout de chaîne par un austère feuillet en papier vélin qui lui avait alors été délivré par une estafette pompeuse au rictus de supériorité permanent et de laquelle semblait émaner une perpétuelle aura de navrance.

La missive avait été on ne peut plus claire, et son messager, une fois assuré que lecture en avait été faite, avait immédiatement entrepris un demi-tour droite d’une parfaite rectitude malgré l’incroyable encombrement de l’attirail cérémoniel qu’il portait. Ce parvenu ne lui avait laissé aucune possibilité de réponse, ce qu’il n’avait bien évidemment jamais imaginé posséder de toute façon. Il avait alors regardé l’homme d’apparat s’éloigner pendant qu’il froissait implacablement le papier dans sa main en une boule de plus en plus incompressible, s’imaginant comprimer le crâne du pantin à la place.


C’est encore plein de mauvaise volonté qu’il s’était dirigé un peu plus tard vers la toute dernière armoire de l’entrepôt sud-est de la gigantesque armurerie du palais de justice fortifié. Il maugréait encore lorsqu’il se débarrassa du cadenas pour ouvrir les volets blindés derrière lesquels étaient stockés des dizaines de racks de cartouches, chacune arborant une petite pastille mauve. Il essaya de se remémorer la dernière fois qu’il avait utilisé ces foutues munitions bonne nuit mais abandonna très vite lorsqu’il réalisa que ce serait aujourd’hui la première fois.

Il tira la grimace. Associer sa prérogative de maintien de l’ordre à un armement non létal lui était insupportable. Pour le reste, bien sûr qu’il allait faire son travail. Après tout, la mission attribuée à son unité était d’importance : sauver le tribun coûte que coûte. Et s’il devait le faire en distribuant des bastos hypodermiques et des coups de matraque à faible intensité énergétique pour éviter d’occire le noble par inadvertance dans le feu de l’action, et bien tant pis, il s’en accommoderait. Mais contrairement à son habitude, il ne le ferait qu’avec très peu de motivation.

Pendant qu’il chargeait de quoi équiper toute son escouade dans le chariot à sustentation magnétique, il recevait dans son oreillette vox les tous derniers éléments sur la situation, communiqués par le juge d’astreinte. La prise d’otages était en cours depuis quelques dizaines de minutes dans l’un des entrepôts du dock septentrional. Et c’est à peu près tout ce qui en ressortait. Nature de l’assaillant et de ses revendications ? Personne n’en savait rien. Mais un point précis du briefing lui triturait actuellement l’esprit, le faisant cogiter peut-être plus qu’il ne l’aurait dû. Les individus avec un rang sociétal aussi élevé que celui de tribun - un super statut obtenu de manière strictement héréditaire - étaient allergiques aux basses classes et aux principes qui régissaient leurs misérables vies, telle que la manutention. La simple vue des besogneux leur était insupportable. Alors bordel, qu’était venu foutre celui-ci sur ces quais crasseux ?


----------------


Chaque Monde Ruche, quel qu’il soit, recèle en son sein la même particularité agaçante. Plus qu’une anomalie, c’est avant tout la simple et logique manifestation urbaine du caractère monstrueusement démesuré et inextricable de l’Imperium. Et chaque citoyen assez aisé pour connaître une vie itinérante - qu’elle soit régionale, transcontinentale ou transmonde - maugrée contre cette particularité. Celle-ci est connue sous le nom de plaie du dernier kilomètre, et ce dernier kilomètre, il est vrai, se révèle bien souvent être un vrai parcours du combattant.

Car il en est ainsi. Sur la plupart des Mondes Ruches de l’Imperium, il ne faut que très peu de temps pour traverser des étendues immenses, via les navettes aériennes, les levmag subsoniques ou tout autre transport à grande vélocité que l’on trouve en nombre sur les planètes les plus densément peuplées de l’Humanité.

On peut par exemple rejoindre une aire d’atterrissage terrestre à partir d’un vaisseau en orbite en quelques minutes seulement et d’aucuns s’estimeraient alors pleinement satisfaits d’avoir ainsi avalé plus de quatre-vingt dix-neuf pourcent de leur trajet en un temps aussi minime.

Mais lorsqu’il s’agit ensuite de rejoindre un point précis au sein de la Ruche, la fin du voyage s’annonce bien plus ardue… si ce n’est interminable. Car il faut alors arpenter des voies qui n’ont plus rien de linéaires, entreprendre des trajets détournés au milieu de niveaux pas toujours interconnectés aux principales voies de passage et gangrenés d’innombrables cages d’ascenseurs grinçants et autres escalators longitudinaux où se pressent à toute heure une foule tellement compacte qu’il est impossible de la traverser. Jusqu’à plusieurs heures – voire plusieurs jours si la destination se situe dans le cauchemardesque labyrinthe d’une sous-Ruche – sont alors nécessaires pour réaliser les derniers kilomètres.


Et c’est exactement ce que vient de subir l’équipe d’intervention de l’Adeptus Arbites. Cela fait maintenant près de six heures que la prise d’otage est en cours lorsque l’escouade de cinq hommes s’engage enfin sur les docks souterrains. Ils ont fait la majeure partie du trajet à pieds avec près de soixante-dix kilogrammes d’équipement sur le dos mais sont à peine essoufflés lorsqu’ils arrivent en vue de l’objectif, un modeste entrepôt aux parois huileuses. Les rigoureux paramètres ayant présidés à leur sélection puis l’entraînement drastique qu’ils ont enduré depuis lors en ont fait de véritables parangons de robustesse et d’endurance. Certes, les milices chargées du maintien de l’ordre dans ce secteur auraient pu intervenir bien plus tôt, mais elles n’ont pas la compétence pour traiter ce genre de cas épineux. Ils sont l’élite et seront donc les primo-intervenants.

Sans hésitation, la colonne d’assaut s’engage dans le large espace à découvert qu’il va falloir traverser pour atteindre l’unique porte donnant d’abord sur un sas étanche à échelle humaine puis vers l’intérieur du hangar à proprement parlé. Les quais ont été entièrement désertés par les ouvriers, ces derniers ayant vraisemblablement et bien salutairement suivi les ordres de confinement que braillent en permanence les haut-parleurs officiels depuis le déclenchement de l’alerte. Un rapide échange vox avec le commandement entraîne leur extinction quasi immédiate. Même s’il doit alerter l’ennemi, le silence est de loin préférable dans ce contexte où ils ne savent strictement pas ce à quoi ils vont avoir à faire.

Les hommes font preuve d’une discipline d’airain lorsqu’ils sont amenés à piétiner plusieurs cadavres ensanglantés - des individus de haute naissance apparemment - de leurs bottes blindées. L’orientation des corps tend à prouver qu’ils tentaient de fuir l’entrepôt lorsqu’ils ont été abattus. Les os craquent sous leur poids mais ils ne peuvent pas se permettre de les contourner car arrivé à ce niveau d’engagement, tenir la ligne est primordial afin de profiter de la couverture que procure le bouclier anti-émeute de l’arbitrator de tête.

La colonne progresse inéluctablement jusqu’au sas, qui ne pose pas de problème. Leur entrée se fait de façon sereine, professionnelle. Tous leurs sens aux aguets, ils entendent tout à coup comme une sorte de couinement animal, suivi d’un frottement continu puis, quelques secondes plus tard, de grondements beaucoup plus inquiétants. Une simple porte elliptique étanche, similaire à celles que l’on retrouve sur les navires de la Flotte, les séparent désormais de l’intérieur du hangar, dont l’effervescence s’amplifie de manière inversement proportionnelle avec la capacité de l’escouade à garder son calme. Ils ne le disent pas, mais l’absence de vraies munitions commence déjà à se faire ressentir chez la troupe.

Pas de hublot ni d’ouverture donnant sur le local, impossible d’obtenir plus de renseignement tactique avant de donner l’assaut. Un dernier regard entre eux, puis ils investissent les lieux. Brutalement et efficacement, ajoutant à l’effet de surprise toute leur méthodique compétence de neutralisation. Protégés comme ils le sont par les deux centimètres de blindage du grand pavois anti-émeute qui les précèdent, les Arbites sont confiants. L’homme de tête hoquète lorsqu’enfin il aperçoit l’ennemi par la meurtrière barrant le haut de la céramite de son bouclier. Durant ces six dernières heures, ils ont eu tout le temps de se l’imaginer, mais jamais ils ne se seraient attendus à ce à quoi ils font désormais face. Pas ici.

Qu… Des orks ?!

A la décharge des hommes qui la constituent, la colonne ne marque pas d’arrêt.


----------------


Comme l’écrasante majorité des membres de son espèce, Gotmog était idiot. Oh certes, il savait nouer ses lacets sans tirer la langue, mais tout juste. Ses fiers chaussons rouges, habilement ficelés autour de ses pieds malodorants, en témoignaient.

Il était idiot, mais assez intelligent pour savoir qu'il l'était. Le petit détail qui faisait de lui un génie au milieu de ses pairs. De fait, il savait s’entourer d’éléments plus intelligents pour pourvoir à sa faiblesse cognitive. Monsieur Nailbrain par exemple, ou encore le petit grot qui lui avait conseillé de le laisser surveiller l’entrée et qui en ce moment même bondit vers lui en s’égosillant.

Un claquement soudain lui fait redresser la tête. Ses petits yeux mauvais et injectés de sang se fixent alors sur une sorte de gros rectangle noir qui avance vers lui. Il sursaute lorsque l’étrange chose se met tout d’un coup à pétarader, avant de se diviser en plusieurs morceaux. Il ressent maintenant comme des piqûres sur son ventre distendu, un peu comme la fois où il était tombé sur un nid de super-frelons. Là encore, il est plus surpris qu’autre chose.

Sa perplexité se transforme en colère puis en moquerie lorsque son instinct plus que son intellect limité lui fait enfin réaliser qu’il s’agit en réalité de plusieurs combattants humains. Maintenant qu’il les a clairement identifiés, leur attirail et leur comportement étranges ne lui procurent plus qu’un seul et unique sentiment, à la fois primal et atavique : une joie malsaine.

Gurarara ! Y sont rigolo ceux-là, krazons-les !


----------------


Il faut une force considérable pour ne serait-ce que gondoler un bouclier répressif de l’Adeptus Arbites. Lorsque l’énorme peau-verte se jette sur le gros rectangle noir qui le défie et l’homme arc-bouté derrière (dont l’armure carapace en position verrouillée le rend quasiment indéboulonnable), les deux centimètres de blindage ne se bombent pas sous le choc, non, ils se plient littéralement. Le pied d’appui de l’arbitrator encaisse la majeure partie de l’incroyable énergie déployée et s’en retrouve irrémédiablement broyé et incarcéré aux éléments blindés de ses jambières et de ses bottes. S’il survit, il faudra l’amputer.

Le leader et le reste de l’unité réagissent aussitôt, mais les plombs enduits d’agent soporifique ne font que rebondir sur le cuir épais et les plaques d’armure de la bête. Ils auraient pris des pistolets à bouchon que le résultat aurait été le même.

Au bout de plusieurs secondes de tirs ininterrompu, la somme de projectiles finit enfin par payer, quoique peut-être pas assez. Sous l’action de centaines de plombs s’écrasant contre son corps, l’ork finit par stopper net, cligner des yeux… avant de réprimer un bâillement et de charger les éléments de la colonne d’intervention d’une manière peut-être un peu moins véloce qu’à l’accoutumée mais tout de même efficace, comme en témoigne les tronçons humains voletant sur son passage.

Des rires gras et des morceaux d’armures et de corps déchiquetés fusent dans toute la pièce.

Le leader, désormais seul survivant de l’escouade, rejette son arme inefficace avec une moue de mépris teintée de fatalisme puis dégaine sa matraque énergétique, réglée à pleine puissance. Un rapide sprint le rapproche assez de sa cible, lui donnant l’occasion d’abattre son arme de toute ses forces sur le crâne bosselé du xeno. Le craquement qui en résulte est prometteur, mais il déchante très vite, et ce pour trois raisons.

Premièrement, il a entièrement vidé la cellule d’alimentation de sa matraque dans ce coup dévastateur. Deuxièmement, il se rend compte qu’il s’est brisé le poignet ce faisant. Ce bougre d’alien doit avoir un ciboulot en adamantium. Enfin, il ne peut que constater d’un air ahuri le peau-verte se contenter de se secouer vigoureusement la tête, à la manière d’un taureau qui viendrait s’ébrouer le mufle afin de repousser les mouches qui le harassent. C’est tout ce qu’il aura réussi à provoquer chez la bête, un léger étourdissement.

Las, il accepte sans broncher le regard goguenard du vert, déjà remis, et son sourire moqueur que déforment chacune des provocations obscènes qu’il beugle. Il accepte - quoique difficilement - et les remugles buccaux de l’ork qui lui assaillent maintenant le visage, et le geste de défi qui s’ensuit puis enfin le revers d’un bras aussi large qu’un chêne et aussi vert que ses feuilles qui vient le cueillir en pleine poitrine et le mettre définitivement hors de combat. Il accepte tout cela sans esquisser le moindre geste car c’est immuable. Il accepte tout cela en maudissant sa malchance et ces foutues munitions bonne nuit tout du long, en hurlant intérieurement sa haine à l’encontre de ce tribun qui fraye avec le xéno.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, son acuité d’enquêteur rompu au règlement des cas de contrebande ne le trompe pas. La nature du lieu, les caisses grossières d’un côté et les petits sacs en soie de l’autre, le fait que le tribun soit encore en vie, attendant dans un coin de l’entrepôt. Ça et les cadavres de ce qui devaient être les porte-flingues du noble, oui, ils avaient eu affaire ici à un cas patent de négociation commerciale musclée. Tout laisse à penser que sa planète fait désormais commerce avec les xenos. Et il ne peut que maudire de tout son être cette trahison suprême alors que sa vie se termine en une grossière prise de catch.



Son forfait accompli, la bête grommelle, paraît hésitante. Elle effectue un tour sur elle-même, semblant réfléchir, avant de hausser les épaules et de se diriger vers le seul être humain encore en vie dans le hangar.

Attendez, tout cela est un… malentendu. Nous pouvons encore nous entendre et conclure notre affaire. Considérons que je… je vous offre le double.

Oki doki.

Qu’ouïs-je ? Vraiment ? Euh… Vous êtes fort urbain.

Quoi k’cé, urbain ?

Le tribun soupire. C’était bien sa veine d’avoir perdu le gueux chargé de la transaction. Lui au moins arrivait à se faire comprendre de ce bestiau, alors pourquoi avait-il fallu qu’il se fasse embrocher ? En réalité, il ne le savait que trop bien. C’était sa radinerie habituelle qui avait fait capoter l’affaire, bien évidemment. Feu ses gardes du corps avaient bien tenté de le mettre en garde. On ne traitait pas avec les orks comme avec la canaille habituelle, qui elle conservait toujours un certain degré de respect envers son statut. Il en allait bien différemment avec ces animaux, comme il venait d’en faire l’amère expérience.

Il devait maintenant tâcher de dialoguer avec ce demeuré au regard bovin. Ne connaissant que le riche langage propre aux plus hautes spires de la Ruche, il haussa les épaules, et tenta :

Hmm… Disons que vous m’êtes sympathique. Bref, puisqu’aucun de nous deux n’a le temps que je fasse venir davantage de ce que vous êtes venus chercher ici, considérez que je m’octroie la moitié de votre… stock. Vous conserverez en échange la totalité de vos émoluments, tel que cela fut initialement convenu. En sus, pour me faire pardonner de cette bien fâcheuse…distraction, veuillez accepter à titre de dédommagement la cession d’une de mes caravelles à votre personne. Une bien généreuse donation, vous en conviendrez. Vous pourrez en prendre possession aux coordonnées orbitales qui sont indiquées sur ce parchemin. Bien entendu, vous en conserverez l’usufruit ou le transmettrez à un pair, à votre convenance. » ajouta-t-il en jetant le feuillet aux pieds de l’ork avec la fierté d’un capitaine de frégate.



Roger, passe-moi l’Diko » ordonna Gotmog à destination du petit grot, sa grosse main ouverte et tendue vers le vide.

Ce dernier, qui jusque-là était occupé à barbouiller les murs d’hideuses inscriptions en utilisant ses gencives comme pots de peinture, sursauta à l’appel de son maître. Puis il se précipita vers une grosse besace qui trainait dans un coin, y plongea complètement avant d’en ressortir beaucoup moins prestement, l’échine ployant sous le plus énorme grimoire que le tribun ait jamais vu. Il l’apporta en ahanant sous l’effort.

L’ork s’empara du copieux manuscrit, gratifia le gobelin d’un coup de pied puis de sa main libre fourragea dans l’une de ses poches avant d’en ressortir cette fois-ci la plus petite paire de lunettes que le tribun ait jamais vu. Il les déplia d’un geste expert puis les chaussa avec délicatesse sur son mufle grossier.

Il fit mine d’ouvrir le livre, sembla peser le pour et le contre, puis avec un soupir l’entrouvrit assez pour en parcourir le contenu du regard, ses doigts boudinés faisant défiler les pages avec la lenteur d’un simplet. Puis, n’y tenant plus, il le referma d’un claquement sec avant d’en asséner un grand coup sur le crâne du tribun.

Les vertèbres de l’homme craquèrent comme du petit bois. Il s’effondra au sol, empêtré dans ses vêtements bouffants, raide mort.

C’t’apprendra à causer pas kom’ y faut !

Puis, grondant dans l’appareillage rustique et semblable à un bigophone qui pend sur son épaule massive :

Téla-Tépula Monsieur Nailbrain ! On va vend’ not’ kamelotte ailleurs !



/3 000 mots/



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Message par - Ghost of Arkio - Lun 8 Aoû 2016 - 22:24

rire1

à la limite du réaliste dans le fluff mais très bien maîtrisé de bout en bout (forme/fond).

Je trouve que les orks fonctionnent bien sous ta plume, avec cet humour qui rappelle les patrouilles romaines des forêts d'armorique et nos lointains ancêtres irreductibles.. Wink (un mélange qui fonctionne bien) en tous les cas un bon moment de lecture, un scénario original et un dark millénium toujours aussi rafraîchissant dans tes histoires!

Mais bon, là encore on est un peu loin d'illustrer "la guerre éternelle" ; à croire que la guerre vous inspire pas trop en ce moment ! mais pas mécontent quand-même que vous ayez retrouvé tous l'inspiration. Smile
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Message par Emperor Mer 10 Aoû 2016 - 14:32


Mais bon, là encore on est un peu loin d'illustrer "la guerre éternelle"

Hé oui, j'admets ! Dans ma tête, le commerce avec les xénos n'aurait dû être que la première étape d'une suite d’événements intolérables menant à l'Exterminatus de la planète mais je me suis laissé emballé par l'écriture. Projet trop ambitieux + je n'ai pas eu le temps/courage de tout reprendre. Donc au final je ne suis pas satisfait à ce niveau là et ça me disqualifie presque du concours mais tant pis, l'essentiel est que j'y ai pris du plaisir et que je vous propose un texte qui j'espère - nonobstant le honteux HS - en satisfera quelques-uns. Smile

à la limite du réaliste dans le fluff

Ah ?

En tout cas, merci pour le retour Wink



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Message par - Ghost of Arkio - Mer 10 Aoû 2016 - 14:52

J'ai p.e. trop les œillères avec mon interprétation hard SF du fluff, Smile
mais je vois mal comment une race de xenos aussi belliqueuse et voyante que les orks pourraient se faufiler jusqu'au cœur d'une ruche urbaine de l'imperium (qui sous entend toujours milliards d'habs un standard de technologie de l'armée, des FDP, etc.) et qui plus est, du niveau de naïveté de ce nobliau plus proche d'un scénario de lanfeust que de par ex. Feux croisés.

Reste que la qualité de ton écriture balaye facilement les défauts qu'on pourrait lui reprocher dans le cadre d'un concours, et que je suis content que tu aies pu livrer ce texte où je sens que tu t'es bien amusé Very Happy et du coup nous aussi!
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Message par Emperor Mer 10 Aoû 2016 - 21:55


Ah oui. En gros, le concept c'est un noble vénal, consanguin et ouvert d'esprit dont le niveau extrêmement élevé au sein de la hiérarchie planétaire lui permet de s'arranger pour faire arriver en toute discrétion un vaisseau transportant des orks ouverts au commerce (vieux fluff) en orbite autour de sa planète. Ensuite, le téla-tépula (téléportation ork de DOW II, comme quoi je suis pas totalement HS aha) permet de balayer sans vergogne tous les problèmes liés à une infiltration/exfiltration du et vers le point d'échange.

Mais la limite de mots ne me permet malheureusement pas d'expliquer comme je le voudrai dans le détail toute la crédibilité de l'entreprise et de l'état d'esprit du tribun je le reconnais. Neutral



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Message par - Ghost of Arkio - Mer 10 Aoû 2016 - 22:16

Ha oui c'est vrai, le téléporteur..
mais il reste quand même cette historie de prise d'otage (qui, apprend quoi, et comment?) je vois mal un responsable quel qu'il soit envoyer un seul squad d'arbites avec des fléchettes tranquillisantes en sachant ce qu'il y a en face, voir pas même un servo skull de reconnaissance ou des systèmes de caméra de surveillance. Et si c'est le nobliau qui a feinté, alors quand les orks lui auraient laissé le temps de dire ouf? Ni pourquoi une transaction aussi risquée et qui vaudrait l'exécution directe (inquisition, ecclesiarchie) doit se passer absolument en plein milieu d'une ruche surpeuplée et bourrée de gens qui hurleraient en apercevant le moindre ork.

Concernant la téleportation, il faut une énergie considérable pour un croiseur en orbite (voir Thraka durant armageddon 3), donc un vaisseau ork en mode stealth.. dans un système et une planète plus que peuplée.. la liste commence a être longue.. ^^

Mais disons surtout que c'est la race ork qui est un peu capilotractée dès le départ; pas des orks de fantasy crées comme ceux de tolkien mais des champignons qui portent des ranger et articulent du haut gothic avec des mâchoires de sanglier rire1 c'est la part de fun dans le "sombre millénium" beaucoup plus basée sur un humour décalé et qui laisse toujours dans le fluff la porte ouverte à des réalités 'WTF??'

et c'est pour ca qu'on les aime Smile
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Message par Emperor Jeu 11 Aoû 2016 - 14:17


Avec le nombre de mots qui va bien, toutes ces questions qui ici relèvent du non-dit et du hors-champ peuvent aisément être expliquées, t'inquiètes. Wink  Les auteurs le font bien, eux. Smile

Mais à moins de s'en tenir à un scénario plus ramassé (ce que j'essaye de faire d'ordinaire), un tel format engendre forcément un certain aspect simpliste. Il faut alors choisir où l'on place le curseur sur ce que l'on "souhaite" sacrifier en priorité, c'est-à-dire entre la forme (en sabrant des descriptions qui donnent du corps et de l'intérêt rédactionnel au récit) et le scénario (en usant d'ellipses, de procédés simplifiant le cheminement comme la téléportation, etc.). J'essaye toujours d'équilibrer au maximum les deux mais dieu sait que j'ai un problème avec les descriptions à rallonge qui empiètent donc sur l'autre partie ^^

Et donc, en gros, par exemple :

Spoiler:


et qui laisse toujours dans le fluff la porte ouverte à des réalités 'WTF??'

Exactement. Dès lors que tu vois qu'un scénario comme par exemple celui de Catch Da Squidgeon est fluff approved, tu te dis que les possibilités de lol canonique sont impressionnantes avec cette espèce. Smile



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Message par - Ghost of Arkio - Jeu 11 Aoû 2016 - 15:17

Je pensais aussi au big boss d'abnett sur The beast arise.. Smile

Ork a toujours été un superlatif, mais je pense que ce n'est pas non plus un hasard si c'est la seule race à 40k à consonante "humoristique".
Bien plus qu'à battle, et à une époque d'origine où les auteurs avaient encore des space dwarf qui se dandinaient en armure terminator, les orks sont la seule race qui ait véritablement résisté à la transposition des cadres fantasy battle -> dans le futur.

Le nombre de mots est oui toujours une limite, mais pas la seule: c'est aussi moins gênant l'absence de justifications dans un texte qui se veut humoristique.
C'est un genre qui a pourtant longtemps existé à 40k dans ses débuts et avec des personnalités comme Andy Chambers (ses escouades d'assaut en patins à roulette, "Rocks Are Not Free!"), mais dont la série Ciaphas Cain doit être le dernier soubresaut. Quasi zéro romans 40k centrés sur les orks, encore moins de points de vue à la 1ère personne, même pour Gharzkull.

La mode en SF a bien plus évolué qu'en fantasy, et le curseur qu'on placerait aujourd'hui sur la tendance du fluff 40k actuel (un fluff remaché et remasterisé à chaque réédition du jeu de plateau) serait le "serious darkness" rire1

Bien incarné par le trailer de DOW3, et superbement détourné j'avoue, par ton histoire d'ork à lunettes Very Happy
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Message par Caddon Varn Sam 3 Sep 2016 - 14:28

Désolé de couper votre débat...^^'
Juste pour dire que j'ai beaucoup aimé, une fois encore Smile
Et que tu maîtrises toujours aussi bien les orks ^^
Voilà Rolling Eyes


"In darkness, all men are equal. Save those who embrace it."
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