[Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
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[Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
"Ruisselant d’eau, l'individu émerge. Il fait chaud et l’air étouffant a tôt fait d’évaporer le précieux liquide. La végétation, dense, semble se liguer avec l’aridité locale. En s’ouvrant un chemin au travers de la flore, d'innombrables feuilles viennent brosser sa silhouette, y éradiquant les dernières gouttelettes encore agglutinées. Malgré cela, il en subsiste encore quelques-unes. Autant de survivantes qui n’ont plus que quelques minutes d’existence, en tout cas sous cette forme. Difficile de ne pas faire l’analogie avec la situation actuelle. Ce qui ne l'empêche pas de sourire."
Une créature ailée passe au dessus de leurs têtes, fouettant de sa queue leurs casques, et poussant un rugissement bestial avant de disparaitre à travers la couche de végétation dense. Est-ce un cri d’alarme ? Celui qui attirerait probablement ses congénères que des intrus pénétraient en terrain inhospitalier ? Ou est-ce tout simplement le cri de la faune à cette heure matinale ?
Le groupe de mercenaires, en file serpentine longue d’une centaine de mètres, éprouve des difficultés à progresser à travers jungle. Le capitaine Tibalt Frowst, reconnaissable dans son armure de plate plus très étincelante, les conduit. Ce dernier sort une vieille carte, ou une peau plutôt, dessinée par un vieil homme à Nuln.
Tibalt se souvient bien de cet homme. Il lui avait parlé entre deux bières d’un voyage dont il avait fait parti il y des années de cela. D’un endroit verdoyant, regorgeant de fruits exotiques, de couleurs et d’eau claire. D’arbres si hauts que l’on ne voyait jamais le bout. De créatures qui sautaient de lianes en lianes, et bien sûr, de cités gigantesques, recelant de joyaux et d’or convoités.
Mais l’homme, âgé, semblait exprimer un certain malaise. Il évoquait un mal qui avait terrassé les membres de sa propre expédition autrefois, mais l’ayant laissé on ne sait comment rentrer entier. Un mal qui se jetait sur vous et vous décimait si vous étiez éreinté ou incapable d’écarter les yeux des montagnes d’or.
Le groupe de Tibalt avait alors quitté le Wissenland et descendu les Montagnes Noires à l’abri des regards, pour enfin monter à bord de l’Ecarlate qui les attendait au large du Golf Noir. Face à une houle et une tempête démesurées tous avaient dû placer leur courage et leur foi en la personne du capitaine Boris, maitre du navire.
Au bout d’un mois de mésaventures en mer, l’expédition atteignait enfin les rivages de sable chaud et une terre insolite aux paysages tropicaux tout juste découverts par les braves hommes de l’Empire. Une mer et une terre qui arracheront au groupe de nombreuses vies, parmi les cinquante hommes embarqués.
*
Bardés de leur équipement, chaque homme de la petite compagnie avançait avec le poids du monde sur leurs épaules. Leur attirail et la chaleur accablante étaient éprouvants.
Cela faisait des jours qu’ils se frayaient un chemin à coups de lames. Pour l’instant, pas un seul indices de l’objectif pour lequel tous avaient signé en ville dans les tavernes, là où un avis de recrutement urgent avait été placardé.
-On avance ! Braille le second du capitaine Frowst au reste de la bande à la traine, un homme imposant dans sa propre armure.
Barbes et cheveux poussaient à une vitesse affolante, mais il était bien sûre hors de question de s’arrêter et de s’enliser encore plus longtemps ici leur avait-on fait remarquer. Car quelque chose les suivait. Déjà trois personnes avaient disparu.
-On est encore loin ? avait lancé un des arquebusiers qui faisait son possible pour que jamais son arme ne touche l’eau, qui à présent montait au niveau de leurs genoux.
-J’entends parler derrière ! s’écrie le second. La boucle !
-Salaud ! Lui répond un autre plus loin.
-Qui a dit ça !? Hurle t-il.
Le capitaine sourit de nouveau.
-Capitaine, intervint le second. On ne tiendra pas très longtemps à ce rythme. Les hommes sont épuisés en plus d’être insolents !
-Je sais, lui répondit-il. Mais gardons espoir. Je sens le bout de cet enfer.
*
Cinq heures plus tard, les mots du capitaine s’avèrent vrais. Le groupe atteint enfin la lueur du jour qu’il n’avait pas revu depuis des éons. Les hommes se retrouvent face à des chutes se jetant près de quatre vingt mètre en dessous d’eux. L’écume dégagée remonte jusqu’à eux et pénètre leurs armures. Beaucoup se jettent dans l’eau, s’arrosent et se poussent tels des enfants. Les hommes crient de joie. Ils lèvent les bras triomphants. Ils s’empoignent d’avoir réussi un tel exploit. D’être arrivés devant ce pourquoi ils ont été tourmenté tout ce temps.
Devant eux, plus loin en contrebas, une cité s’élève haut dans la jungle. Haut dans ce que les hommes appellent dorénavant la Lustrie. D’ici, la vue est magnifique. On peut voir la haute et épaisse muraille, les temples en nombre significatif, ainsi que le cri inlassable des créatures toutes plus étranges les unes des autres.
Tibalt Frowst sourit. Il se tient là, la main sur le pommeau de son épée, grand, majestueux et triomphant comme le seraient les nombreux autres explorateurs avides de richesses après lui.
-Allons-y, ordonne t-il.
*
Les hommes passe les uns derrière les autres dessous la cascade. Ils sont trempés. Il y a des petits lézards et des limaces sur les parois humides et peintes de dessins aux couleurs criardes. Des glyphes et des formes étranges parcourent ces murs. Des yeux espionnent les étrangers depuis les étangs.
-Faites attention, met en garde le capitaine.
Devant lui, deux de ses hommes partent en tête. Il les voit sectionner les lianes obstruant le passage.
Soudain, un homme crie. C’est Orga. Il se jette à terre et hurle, une main à son cou. Tibalt croit comprendre. Un homme coupe en deux de son épée un serpent embusqué au plafond et lui broie la tête de sa botte. La queue de l’animal remue encore, le pauvre Orga lui, s’éteint.
*
Ils passent l’arche surplombant l’entrée de la cité apparemment abandonnée. Le groupe se doute bien évidemment de quelque chose. Elle est ornée de mosaïques et de sculptures. Des colonnades humanoïdes aux têtes reptiliennes se tiennent là, postées comme gardiennes des lieux sur les côtés. Les hommes sont admiratifs, contemplatifs mais aussi craintifs.
Silencieux et alertes, ils s’engagent dans un chemin escarpé. Le sol et les habitations de pierre et de terre sont recouverts de végétation.
Tout à coup derrière eux, jaillit d’une multitude de trous de la falaise qu’ils descendaient il y a encore une heure, un nombre incalculable de ces bêtes ailées. Une envolée de ces créatures, hurlant et claquant des ailes. Elles se jettent dans les airs et entament des pirouettes et des danses. C’est là un beau spectacle.
Puis, comme pour couper court à cet instant, un cri féroce retentit dans la jungle.
Les hommes se regardent apeurés. Ils serrent les rangs.
-C’était plutôt gros, fait remarquer le second.
-Ça l’était oui, répond le capitaine. Ne vous dispersez pas.
Des yeux observent depuis les toits et les rues sombres. Les ombres s’avancent et reculent à nouveau.
Au loin, de la fumée s’élève dans le ciel. Un volcan s’apprête à entrée en éruption.
Des hommes s’arrêtent et s’adossent. Ils sont épuisés.
-Relevez-vous ! Les tance le second.
-On en peut plus ! Accordez nous cinq minutes !
-Tu vas voir toi ! S’élance la brute, avant d’être retenu par Tibalt Frowst d’une main ferme.
-Laissons-leur donc cinq minutes. Les trésors de cette cité ne vont pas s’envoler.
L’autre hoche la tête.
-J’ai besoin de quatre personnes, demande le capitaine.
Personne ne relève.
-Ils auront une part plus significative du butin si grâce à eux nous trouvons quelque chose aujourd’hui, déclare t-il avec un sourire. Toujours personne ? Vous, désigne t-il un vieux bonhomme avec ces gamelles dans le dos.
-Moi ?! Ah non, je n’en peux plus mon cher ami ! Proteste t-il.
-Je ne vous demande pas votre avis. Vous vous occuperez vous et les autres de nous trouver un terrain adéquat pour cette nuit. Vous pouvez faire ça ?
-Je le peux, oui.
-Bien, c’est décidé. En avant, dit-il aux quelques personnes qui s’étaient levées.
*
-C’est ça un temple ? demande un des hommes, ébahi face à la taille de l’édifice. Je n’en ai jamais vu de pareils même en tout Reikland !
-Il semblerait, répond Tibalt. Vous, ordonne t-il à un des hommes. Passez devant.
Le soldat avance, hallebarde en position. Il pénètre dans le noir. On ne l’entend plus. Deux longues minutes s’écoulent.
Le groupe s’engouffre à son tour dans le couloir ténébreux. A peine cinquante mètres plus loin, il retrouve le corps du soldat, cloué contre un mur par des sortes de lances projetées par le mur d’en face.
-Sacre dieu ! s’écrie un homme. Cet endroit est maudit ! Je le savais ! Nous ne sommes pas les bienvenus !
-La ferme Alainn ! Lui jette le second en le prenant par son justaucorps.
Un peu plus loin, un autre individu a le malheur de marcher sur une dalle. Alors, une lame tenue d’une corde épaisse se balance jusqu’à eux. Tous s’écartent. Le malheureux n’en a pas le temps. Le tranchant de la lame le sectionne en deux dans une gerbe de sang.
Après avoir évité deux autres pièges, les quatre hommes arrivent devant une grande porte en pierre dont la figure gravée dessus fait la grimace. Le capitaine écarte une toile d’araignée et tire instinctivement un crochet dans la bouche de la tête incrustée. Il y a un lourd fracas. Le temple tremble. De la poussière et quelques pierres s’effondrent. Alainn prend peur. Il détale en sens inverse et se perd.
Le second s’apprête à aller le chercher mais en est dissuadé par son supérieur. La gigantesque porte s’ouvre de côté. Alors, tout trois tombent à genoux. Ils y sont arrivés. Devant eux se trouve un monticule d’or, de joyaux et autres pierres précieuses, au dessus duquel se dresse une statue amphibie.
-Incroyable…lâche le troisième soldat.
-Il nous faudra revenir plus nombreux, fait remarquer le second.
-Bien plus nombreux, corrige le capitaine en le regardant.
Ils s’élancent alors tous les trois sans prêter attention au danger. Il y a de nombreuses statues, des têtes reptiliennes à la gueule ouverte de part et d’autre de la vaste salle. Le second plonge ses deux mains dans le tas d’or.
-Je suis riche ! S’égosille t-il.
Mais trop tard. De la boue coule des têtes reptiliennes en quantité. La porte se referme et tente de les emprisonner. Tibalt Frowst comprend.
-Que se passe t-il?! s’écrie quelqu’un à travers le vacarme.
Le sol tremble toujours. Le sol se fissure. Des pierres tombes. L’homme restant se fait écraser par l’une d’elles.
-Sortons ! crie Tibalt à son bras droit.
*
A l’extérieur, le sol tremble et se fissure aussi. Des habitations sont englouties. Le sommet du temple s’effondre. Le volcan au loin entre en éruption.
En contrebas, dans les rues de la cité, il y a des cris. Ce sont leurs hommes.
Quelqu’un remonte en courant. C’est le cuisinier.
-Tirez-vous ! Mais tirez vous bon sang !
Le capitaine et son second tirent leur lame respective. Des tirs d’arquebuses retentissent en faible nombre. Le bruit de tambours de guerre fait son apparition. Il y a des beuglements et des cris à vous glacer le sang. C’est une synchronisation parfaite de hurlements guerriers. Puis à nouveau ce cri féroce se répercute. Au loin, la jungle bouge. Des morceaux de forêt sont fauchés, écrasés, piétinés.
Une bête énorme, un reptile bipède aux instincts carnassiers, sorti tout droit d’un cauchemar s’élance avec à sa suite une marée de créatures plus petites à la peau tannée bleuté et pourvues d’armures d’os et d’or.
-Ralliez vous à moi ! Tente désespérément Tibalt.
Le mastodonte vient d’enfoncer la porte principale et les hordes reptiliennes déferlent dans les rues. Les hommes sont écrasés, massacrés, dévorés.
Le capitaine voit un homme tomber à terre atteint par plusieurs fléchettes. Un autre glisse et est piétiné par le monstre colossal. Deux autres tombent dans le gouffre béant d’une fissure. Un autre encore est perforé d’une lance par un guerrier de deux mètres au casque d’os et à la gueule garnie de dents acérées. Les bêtes ailées ont trouvé des cavaliers. Elles se jettent dans la mêlée et emportent plusieurs des hommes.
Tout à l’air de se terminer dans un bain de sang une fois encore, songe Tibalt.
-Et tout ça pour quelques pièces d’or, murmure t-il avant de connaitre la colère vengeresse du chef de la horde.
FIN
1991 mots
Une créature ailée passe au dessus de leurs têtes, fouettant de sa queue leurs casques, et poussant un rugissement bestial avant de disparaitre à travers la couche de végétation dense. Est-ce un cri d’alarme ? Celui qui attirerait probablement ses congénères que des intrus pénétraient en terrain inhospitalier ? Ou est-ce tout simplement le cri de la faune à cette heure matinale ?
Le groupe de mercenaires, en file serpentine longue d’une centaine de mètres, éprouve des difficultés à progresser à travers jungle. Le capitaine Tibalt Frowst, reconnaissable dans son armure de plate plus très étincelante, les conduit. Ce dernier sort une vieille carte, ou une peau plutôt, dessinée par un vieil homme à Nuln.
Tibalt se souvient bien de cet homme. Il lui avait parlé entre deux bières d’un voyage dont il avait fait parti il y des années de cela. D’un endroit verdoyant, regorgeant de fruits exotiques, de couleurs et d’eau claire. D’arbres si hauts que l’on ne voyait jamais le bout. De créatures qui sautaient de lianes en lianes, et bien sûr, de cités gigantesques, recelant de joyaux et d’or convoités.
Mais l’homme, âgé, semblait exprimer un certain malaise. Il évoquait un mal qui avait terrassé les membres de sa propre expédition autrefois, mais l’ayant laissé on ne sait comment rentrer entier. Un mal qui se jetait sur vous et vous décimait si vous étiez éreinté ou incapable d’écarter les yeux des montagnes d’or.
Le groupe de Tibalt avait alors quitté le Wissenland et descendu les Montagnes Noires à l’abri des regards, pour enfin monter à bord de l’Ecarlate qui les attendait au large du Golf Noir. Face à une houle et une tempête démesurées tous avaient dû placer leur courage et leur foi en la personne du capitaine Boris, maitre du navire.
Au bout d’un mois de mésaventures en mer, l’expédition atteignait enfin les rivages de sable chaud et une terre insolite aux paysages tropicaux tout juste découverts par les braves hommes de l’Empire. Une mer et une terre qui arracheront au groupe de nombreuses vies, parmi les cinquante hommes embarqués.
*
Bardés de leur équipement, chaque homme de la petite compagnie avançait avec le poids du monde sur leurs épaules. Leur attirail et la chaleur accablante étaient éprouvants.
Cela faisait des jours qu’ils se frayaient un chemin à coups de lames. Pour l’instant, pas un seul indices de l’objectif pour lequel tous avaient signé en ville dans les tavernes, là où un avis de recrutement urgent avait été placardé.
-On avance ! Braille le second du capitaine Frowst au reste de la bande à la traine, un homme imposant dans sa propre armure.
Barbes et cheveux poussaient à une vitesse affolante, mais il était bien sûre hors de question de s’arrêter et de s’enliser encore plus longtemps ici leur avait-on fait remarquer. Car quelque chose les suivait. Déjà trois personnes avaient disparu.
-On est encore loin ? avait lancé un des arquebusiers qui faisait son possible pour que jamais son arme ne touche l’eau, qui à présent montait au niveau de leurs genoux.
-J’entends parler derrière ! s’écrie le second. La boucle !
-Salaud ! Lui répond un autre plus loin.
-Qui a dit ça !? Hurle t-il.
Le capitaine sourit de nouveau.
-Capitaine, intervint le second. On ne tiendra pas très longtemps à ce rythme. Les hommes sont épuisés en plus d’être insolents !
-Je sais, lui répondit-il. Mais gardons espoir. Je sens le bout de cet enfer.
*
Cinq heures plus tard, les mots du capitaine s’avèrent vrais. Le groupe atteint enfin la lueur du jour qu’il n’avait pas revu depuis des éons. Les hommes se retrouvent face à des chutes se jetant près de quatre vingt mètre en dessous d’eux. L’écume dégagée remonte jusqu’à eux et pénètre leurs armures. Beaucoup se jettent dans l’eau, s’arrosent et se poussent tels des enfants. Les hommes crient de joie. Ils lèvent les bras triomphants. Ils s’empoignent d’avoir réussi un tel exploit. D’être arrivés devant ce pourquoi ils ont été tourmenté tout ce temps.
Devant eux, plus loin en contrebas, une cité s’élève haut dans la jungle. Haut dans ce que les hommes appellent dorénavant la Lustrie. D’ici, la vue est magnifique. On peut voir la haute et épaisse muraille, les temples en nombre significatif, ainsi que le cri inlassable des créatures toutes plus étranges les unes des autres.
Tibalt Frowst sourit. Il se tient là, la main sur le pommeau de son épée, grand, majestueux et triomphant comme le seraient les nombreux autres explorateurs avides de richesses après lui.
-Allons-y, ordonne t-il.
*
Les hommes passe les uns derrière les autres dessous la cascade. Ils sont trempés. Il y a des petits lézards et des limaces sur les parois humides et peintes de dessins aux couleurs criardes. Des glyphes et des formes étranges parcourent ces murs. Des yeux espionnent les étrangers depuis les étangs.
-Faites attention, met en garde le capitaine.
Devant lui, deux de ses hommes partent en tête. Il les voit sectionner les lianes obstruant le passage.
Soudain, un homme crie. C’est Orga. Il se jette à terre et hurle, une main à son cou. Tibalt croit comprendre. Un homme coupe en deux de son épée un serpent embusqué au plafond et lui broie la tête de sa botte. La queue de l’animal remue encore, le pauvre Orga lui, s’éteint.
*
Ils passent l’arche surplombant l’entrée de la cité apparemment abandonnée. Le groupe se doute bien évidemment de quelque chose. Elle est ornée de mosaïques et de sculptures. Des colonnades humanoïdes aux têtes reptiliennes se tiennent là, postées comme gardiennes des lieux sur les côtés. Les hommes sont admiratifs, contemplatifs mais aussi craintifs.
Silencieux et alertes, ils s’engagent dans un chemin escarpé. Le sol et les habitations de pierre et de terre sont recouverts de végétation.
Tout à coup derrière eux, jaillit d’une multitude de trous de la falaise qu’ils descendaient il y a encore une heure, un nombre incalculable de ces bêtes ailées. Une envolée de ces créatures, hurlant et claquant des ailes. Elles se jettent dans les airs et entament des pirouettes et des danses. C’est là un beau spectacle.
Puis, comme pour couper court à cet instant, un cri féroce retentit dans la jungle.
Les hommes se regardent apeurés. Ils serrent les rangs.
-C’était plutôt gros, fait remarquer le second.
-Ça l’était oui, répond le capitaine. Ne vous dispersez pas.
Des yeux observent depuis les toits et les rues sombres. Les ombres s’avancent et reculent à nouveau.
Au loin, de la fumée s’élève dans le ciel. Un volcan s’apprête à entrée en éruption.
Des hommes s’arrêtent et s’adossent. Ils sont épuisés.
-Relevez-vous ! Les tance le second.
-On en peut plus ! Accordez nous cinq minutes !
-Tu vas voir toi ! S’élance la brute, avant d’être retenu par Tibalt Frowst d’une main ferme.
-Laissons-leur donc cinq minutes. Les trésors de cette cité ne vont pas s’envoler.
L’autre hoche la tête.
-J’ai besoin de quatre personnes, demande le capitaine.
Personne ne relève.
-Ils auront une part plus significative du butin si grâce à eux nous trouvons quelque chose aujourd’hui, déclare t-il avec un sourire. Toujours personne ? Vous, désigne t-il un vieux bonhomme avec ces gamelles dans le dos.
-Moi ?! Ah non, je n’en peux plus mon cher ami ! Proteste t-il.
-Je ne vous demande pas votre avis. Vous vous occuperez vous et les autres de nous trouver un terrain adéquat pour cette nuit. Vous pouvez faire ça ?
-Je le peux, oui.
-Bien, c’est décidé. En avant, dit-il aux quelques personnes qui s’étaient levées.
*
-C’est ça un temple ? demande un des hommes, ébahi face à la taille de l’édifice. Je n’en ai jamais vu de pareils même en tout Reikland !
-Il semblerait, répond Tibalt. Vous, ordonne t-il à un des hommes. Passez devant.
Le soldat avance, hallebarde en position. Il pénètre dans le noir. On ne l’entend plus. Deux longues minutes s’écoulent.
Le groupe s’engouffre à son tour dans le couloir ténébreux. A peine cinquante mètres plus loin, il retrouve le corps du soldat, cloué contre un mur par des sortes de lances projetées par le mur d’en face.
-Sacre dieu ! s’écrie un homme. Cet endroit est maudit ! Je le savais ! Nous ne sommes pas les bienvenus !
-La ferme Alainn ! Lui jette le second en le prenant par son justaucorps.
Un peu plus loin, un autre individu a le malheur de marcher sur une dalle. Alors, une lame tenue d’une corde épaisse se balance jusqu’à eux. Tous s’écartent. Le malheureux n’en a pas le temps. Le tranchant de la lame le sectionne en deux dans une gerbe de sang.
Après avoir évité deux autres pièges, les quatre hommes arrivent devant une grande porte en pierre dont la figure gravée dessus fait la grimace. Le capitaine écarte une toile d’araignée et tire instinctivement un crochet dans la bouche de la tête incrustée. Il y a un lourd fracas. Le temple tremble. De la poussière et quelques pierres s’effondrent. Alainn prend peur. Il détale en sens inverse et se perd.
Le second s’apprête à aller le chercher mais en est dissuadé par son supérieur. La gigantesque porte s’ouvre de côté. Alors, tout trois tombent à genoux. Ils y sont arrivés. Devant eux se trouve un monticule d’or, de joyaux et autres pierres précieuses, au dessus duquel se dresse une statue amphibie.
-Incroyable…lâche le troisième soldat.
-Il nous faudra revenir plus nombreux, fait remarquer le second.
-Bien plus nombreux, corrige le capitaine en le regardant.
Ils s’élancent alors tous les trois sans prêter attention au danger. Il y a de nombreuses statues, des têtes reptiliennes à la gueule ouverte de part et d’autre de la vaste salle. Le second plonge ses deux mains dans le tas d’or.
-Je suis riche ! S’égosille t-il.
Mais trop tard. De la boue coule des têtes reptiliennes en quantité. La porte se referme et tente de les emprisonner. Tibalt Frowst comprend.
-Que se passe t-il?! s’écrie quelqu’un à travers le vacarme.
Le sol tremble toujours. Le sol se fissure. Des pierres tombes. L’homme restant se fait écraser par l’une d’elles.
-Sortons ! crie Tibalt à son bras droit.
*
A l’extérieur, le sol tremble et se fissure aussi. Des habitations sont englouties. Le sommet du temple s’effondre. Le volcan au loin entre en éruption.
En contrebas, dans les rues de la cité, il y a des cris. Ce sont leurs hommes.
Quelqu’un remonte en courant. C’est le cuisinier.
-Tirez-vous ! Mais tirez vous bon sang !
Le capitaine et son second tirent leur lame respective. Des tirs d’arquebuses retentissent en faible nombre. Le bruit de tambours de guerre fait son apparition. Il y a des beuglements et des cris à vous glacer le sang. C’est une synchronisation parfaite de hurlements guerriers. Puis à nouveau ce cri féroce se répercute. Au loin, la jungle bouge. Des morceaux de forêt sont fauchés, écrasés, piétinés.
Une bête énorme, un reptile bipède aux instincts carnassiers, sorti tout droit d’un cauchemar s’élance avec à sa suite une marée de créatures plus petites à la peau tannée bleuté et pourvues d’armures d’os et d’or.
-Ralliez vous à moi ! Tente désespérément Tibalt.
Le mastodonte vient d’enfoncer la porte principale et les hordes reptiliennes déferlent dans les rues. Les hommes sont écrasés, massacrés, dévorés.
Le capitaine voit un homme tomber à terre atteint par plusieurs fléchettes. Un autre glisse et est piétiné par le monstre colossal. Deux autres tombent dans le gouffre béant d’une fissure. Un autre encore est perforé d’une lance par un guerrier de deux mètres au casque d’os et à la gueule garnie de dents acérées. Les bêtes ailées ont trouvé des cavaliers. Elles se jettent dans la mêlée et emportent plusieurs des hommes.
Tout à l’air de se terminer dans un bain de sang une fois encore, songe Tibalt.
-Et tout ça pour quelques pièces d’or, murmure t-il avant de connaitre la colère vengeresse du chef de la horde.
FIN
1991 mots
Dernière édition par Nero le Mer 3 Juin 2015 - 9:51, édité 4 fois
AVE DOMINUS NOX
Nero Space Marine - Messages : 191
Localisation : Terra
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
C'est un texte plutôt fluide à lire et assez sympa ! On est bien plongés dans l'ambiance Indiana Jones, c'est chouette. Malgré les quelques fautes, ton texte est très plaisant !
"In darkness, all men are equal. Save those who embrace it."
- Kayvan Shrike
Caddon Varn Vétéran Space Marine - Messages : 619
Age : 24
Localisation : Lyon
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Je viens de terminer ton texte.
Déjà pour avoir rendu la copie en premier et avoir fait un texte sur le Vieux Monde et la Lustrie (Même si le thème entrainera surement beaucoup d'histoires d'Hommes-Lézards et d'Exodites).
Le texte est globalement bon mais pourrait être peaufiné :
-Certaines tournures de phrases pourraient être améliorer par exemple.
-Le dialogue central est un peu long et ne sert pas assez l'intrigue.
-Fin quelque peu abrupte.
Au demeurant texte très facile à lire.
(Mais tu aurais pu faire du Bretonnien)
Déjà pour avoir rendu la copie en premier et avoir fait un texte sur le Vieux Monde et la Lustrie (Même si le thème entrainera surement beaucoup d'histoires d'Hommes-Lézards et d'Exodites).
Le texte est globalement bon mais pourrait être peaufiné :
-Certaines tournures de phrases pourraient être améliorer par exemple.
-Le dialogue central est un peu long et ne sert pas assez l'intrigue.
-Fin quelque peu abrupte.
Un Slann momifié?Devant eux se trouve un monticule d’or, de joyaux et autres pierres précieuses, au dessus duquel se dresse une statue amphibie.
Au demeurant texte très facile à lire.
(Mais tu aurais pu faire du Bretonnien)
Anton Narvaez Sergent Space Marine - Messages : 667
Age : 34
Localisation : Savoie
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Rien à dire de plus que mes confrères du dessus, si ce n'est que je déplore un peu la limite de 2000 mots qui n'est jamais simple à rentabiliser. Content de retrouver les Hommes-Lézards, race que j'ai toujours aimé malgré leur manque de notoriété...
Bravo à toi !
Bravo à toi !
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Mon récit en cours sur la VIIIème Légion :
Leviathan - Blog
Leviathan - Black Librarium
Mes reportages historiques, c'est par là : Ad Memoriam
"Mourez comme vous avez vécu, fils de la VIIIème Légion. Drapés de nuit." Konrad Curze.
"Vous êtes une race de proies, rien de plus, rien de moins." Asdrubael Vect.
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Merci pour vos retours les gars!
ouais je sais 2000 mots c'était ultra tendu je me doute qu'il aurait fallu plus, j'ai fait au mieux pour que ça soit compréhensible et vous tenir en haleine! et d'où une fin plutôt abrupte je le reconnais.
Après, Anton Navaez, oui il s'agit bien su Slann mais j'avais espéré que tous les membres du forum sur le fluff en general et même battle aurait su l'entrevoir
Et navré encore pour les bretoniens j'y avais songé mais j'ai changé d'avis à la dernière minute
ouais je sais 2000 mots c'était ultra tendu je me doute qu'il aurait fallu plus, j'ai fait au mieux pour que ça soit compréhensible et vous tenir en haleine! et d'où une fin plutôt abrupte je le reconnais.
Après, Anton Navaez, oui il s'agit bien su Slann mais j'avais espéré que tous les membres du forum sur le fluff en general et même battle aurait su l'entrevoir
Et navré encore pour les bretoniens j'y avais songé mais j'ai changé d'avis à la dernière minute
AVE DOMINUS NOX
Nero Space Marine - Messages : 191
Localisation : Terra
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Effectivement, cette intro se voulait être un appeau à HL (je les adore et on ne les voit jamais) et je vois que tu as répondu présent. Rien que pour ça, bravo et merci !
J'adore vraiment cette faction et c'était également sympa de voir cette expédition guidée par la cupidité, avec il est vrai un petit côté Indiana Jones. Ça m'a rappelé un texte d'un ancien White Dwar d'ailleurs.
"la boucle" , "sacre bleu"
on dirait presque une caravane de franchouillards !
Autrement, l'histoire est assez convenue mais ça fait le taf. Peut-être un poil trop de dialogues à mon goût.
C'est un Kuraq (Kaq) qui les attaque à la fin ?
Emperor Maître de Guerre - Messages : 4754
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Indiana jones, tomb raider, conquistadors du Reikland, ton texte colle bien avec la chaleur estivale !
Justement; c'est agréable comme tu as aéré ton texte et ajouté dialogues et images; ca passe tout seul et peu de fautes de relecture.
Et oui quelques adjectifs sur la statue amphibie ou le monstre de la fin auraient pu donner des effets dramatiques et croustillants supplémentaires.
Justement; c'est agréable comme tu as aéré ton texte et ajouté dialogues et images; ca passe tout seul et peu de fautes de relecture.
Et oui quelques adjectifs sur la statue amphibie ou le monstre de la fin auraient pu donner des effets dramatiques et croustillants supplémentaires.
Dernière édition par - Ghost of Arkio - le Dim 5 Juil 2015 - 22:31, édité 1 fois
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
Un bon texte, aéré, et très bien mis en page (+1 pour toutes les illustrations).
Ton texte m'a rappelé la campagne qui se passait en Lustrie et qui avait été faite pour Battle, il y a pas mal de temps maintenant, avec son lot de chasses aux trésors et d'expéditions ratées !
Bravo à toi !
Ton texte m'a rappelé la campagne qui se passait en Lustrie et qui avait été faite pour Battle, il y a pas mal de temps maintenant, avec son lot de chasses aux trésors et d'expéditions ratées !
Bravo à toi !
Vlad Primarque - Messages : 3582
Age : 34
Re: [Lettre de sang 12] Et tout ça pour quelques pièces d'or...
EMPEROR: Oui c'est bien un Kuraq sur son Carnosaure =)
GHOST: Oui je reconnais que peut être plus détailler la statue aurait été très sympa mais le manque de mots comme vous savez.....
Sinon, merci à vous pour vos retour
GHOST: Oui je reconnais que peut être plus détailler la statue aurait été très sympa mais le manque de mots comme vous savez.....
Sinon, merci à vous pour vos retour
AVE DOMINUS NOX
Nero Space Marine - Messages : 191
Localisation : Terra
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