[Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
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[Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
"Ruisselant d’eau, l'individu émerge. Il fait chaud et l’air étouffant a tôt fait d’évaporer le précieux liquide. La végétation, dense, semble se liguer avec l’aridité locale. En s’ouvrant un chemin au travers de la flore, d'innombrables feuilles viennent brosser sa silhouette, y éradiquant les dernières gouttelettes encore agglutinées. Malgré cela, il en subsiste encore quelques-unes. Autant de survivantes qui n’ont plus que quelques minutes d’existence, en tout cas sous cette forme. Difficile de ne pas faire l’analogie avec la situation actuelle. Ce qui ne l'empêche pas de sourire."
Comme le liquide qui perlait de son corps, ses compagnons et lui-même pouvaient passer de vie à trépas à n’importe quel moment.
Que ce soit par la volonté des dieux ou non, il préférait de loin mourir dans une tempête au large ou de la fourche d’une donzelle défendant son foyer qu'ici.
Tout ça pour un peu d'or....
Tout en remettant ses vêtements, cette pensée le fit grimacer... Quelle basse cupidité que c'était...
Mais le jarl était le jarl. Un de ces chef intrépide dans sa prime jeunesse et qui s'empâte après le temps des batailles.
Un chef gras, mais loin d'être un imbécile.
Il savait que les raisons de sa nomination à la tête de l'expédition n’étaient pas le fruit du hasard.
De nombreuses remises en question sur la destination des raids d’été, des terres fertiles et une certaine habileté dans les langues des hommes du sud…ce qui avait été une excuse parfaite.
L’arrivée des étrangers venue de bretonnie il y a trois lunes lui avait pourtant redonné espoir quant à la perspective de nouveaux accords commerciaux ou de nouvelles alliances.
La vérité n’était pas si loin pour la deuxième hypothèse, mais à la suite de cette rencontre
Et voilà que maintenant il se trouvait à s’empêtrer dans la végétation et étouffer de chaleur sous ce soleil aride, en servant de mercenaire pour un de ces hommes couard du sud.
Et ce qu’il exécrait au plus haut point était que le jarl avait nommé son premier fils, Thjorn, à la tête de l’expédition. Une brute épaisse incapable de discernement et ne cherchant qu’à se couvrir de gloire aux yeux de son père.
Se passant une dernière fois de l’eau sur le visage, il se dit que les chances de revoir son foyer étaient vraiment minces.
***************************************************************************************
-Dit lui bien que demain, son ennemi ne sera plus un souci pour lui et que nous le suivrons dans sa guerre.
Et Reik répéta les paroles de son chef au comte dans sa langue, scellant ainsi le serment de fidélité conclut entre eux.
Comme convenu lors de la visite du comte de Brandy à Vhergilar, une partie des hommes du jarl devaient l’accompagner jusqu’aux abords de Lustrie afin d’y traquer un autre noble de son pays…mais pas du même camp.
Son suzerain, le duc de Lyonnesse, sentait que la guerre entre lui et le duché d’Artenois était imminente et voulait alors contrecarrer le premier coup de son rival.
Ses plans méticuleux et provocations avaient eu raison de la patience délicate du tapageur duc d’Artenois.
Il sut par ses espions, qu’une flottille de navires aux couleurs d’Artenois avaient été aperçus voguant vers la Lustrie et se dirigeant en direction de l’embouchure du fleuve Amazonia. Un pari audacieux, qui pouvait lui être fatal.
Les norscans du sud étant au même titre que leurs cousins des Désolations du chaos, très robuste et bons combattants, ils n’étaient pas asservis par les dieux sombres.
Egalement excellent navigateurs, il les vit comme une solution inespérée à son problème. Le duc dépêcha l’un de ses meilleurs combattants, le comte de Brandy auprès d’une tribu sarl établie sur la côte
L’accord entre les deux nobles, garantissait deux tiers du trésor au jarl et l’autre tiers pour le duc. Mais ce dernier ne comptait pas s’arrêter là sur la question de la guerre contre l’Artenois et les norscans seraient aussitôt employés aux tâches ingrates.
Et c’est ce que venait de conclure le fils du jarl avec le comte de Brandy avant la bataille du lendemain.
Tout ce qu’il désirait était à sa portée : la gloire, l’or et le pouvoir. La première serait entièrement attribuée de par sa grandeur guerrière et les deux autres par son père qui ne tarderait pas à lui céder sa place.
Reik ayant traduit durant trois longues heures toutes les stratégies pour la bataille du lendemain et les tractations du second accord. Il se retira afin de prendre une pinte d’hydromel qu’il partit siroter à l’écart des autres.
Une souche eu sa préférence afin de méditer sur les derniers évènements.
Il n’était pas étonné que le duc est demandé les services de Thjorn. De nouvelles promesses de richesses et un mariage avec la fille du comte avaient aisément retourné l’esprit du chef sarl.
Il espérait alors un sort meilleur si Thjorn accédait au pouvoir et la situation ne semblait plus aussi inquiétante…
-Alors Reik, fils de Freyr. On quitte la fête sans prévenir son vieil ami Horfar ?
Il sourit en réponse de sa plaisanterie.
- Si tu avais du traduire une conversation entre un porc et une chèvre, toi aussi tu serais las…
***************************************************************************************
Avant les premières lueurs de l’aube, les drakkars furent remis à l’eau et remontèrent le fleuve Amazonia.
Les espions avaient estimés que moins de trois heures de navigation seraient nécessaires et il fut ordonné de lever le camp dans la nuit.
Ainsi, la chaleur serait moins étouffante que pendant la journée et le baron serait pris de court.
L’un des trois drakkars débarquerait les hommes pour une attaque conjointe afin de diviser les forces ennemies.
Ceux qui ne reviendraient probablement pas de cette expédition.
Étonnamment il s’attendait à y être intégrer, mais Thjorn en personne vint le trouver pour le placer sur son propre drakkar.
-Ecoute, lui avait-il dit en le tançant de sa hauteur, mon père ne t’apprécie pas vraiment et moi non plus.
Il s’était alors attendu à se voir éliminer par l’un des thanes l’escortant et attendit qu’il poursuive.
-Mais tu as plus de valeur que n’importe quel homme ici et tu me seras précieux pour la suite.
-Le duché d’Artenois c’est ça ?
-Oui, oui, siffla-t-il, lorsque la guerre sera finie, tu me seras utile dans nos futures négociations et tu seras l’un de mes thanes.
Cette nouvelle fût une surprise pour lui et porteuse de belles perspectives, mais venant d’un individu comme Thjorn il fallait être prudent.
-C’est pour ça qu’aujourd’hui, tu viendras sur mon drakkar et tu te battras à mes côtés.
Puis sans un mot, partirent en direction du navire d’un pas pesant. Il avait pris deux secondes pour réfléchir et il leur avait emboîté le pas.
Horfar n’avait pas eu cette chance et progresserait avec le reste du groupe à travers les feuillages.
Le camp était encore assoupi. Il n’y avait quelques sentinelles pour le surveiller et ceux-ci n’étaient pas nombreux.
Encore quelques mètres et ils pourraient débarquer afin faire l’une des choses pour lesquelles ils étaient doués : tuer.
La cadence s’accéléra d’un coup afin d’aller le plus loin possible à terre.
Et dans un grand cri, les sarls se jetèrent en avant.
Thjorn était armé d’une bardiche à deux mains et avait ôté sa cotte de mailles, exposant son torse couvert de cicatrices.
Il s’enfonça comme un ours dans les lignes artenoises, hurlant tandis qu’il assénait des coups de tailles aux paysans désarmés.
Reik était un tueur, mais le massacre de personnes ne pouvant se défendre n’était pas pour lui.
Comme une réponse à ses attentes, les hommes d’armes artenois commençaient à opposer une résistance face aux géants du nord.
-Mur de bouclier, beugla Thjorn à travers la transpiration et le sang qui lui collaient la bouche, formez la ligne !
Instantanément, les sarls formèrent un mur compact sur lequel leurs adversaires vinrent s’entasser.
Le comte de Brandy et ses hommes n’étaient pas en reste et se battaient non loin de lui, ils ne se battaient pas comme eux, mais n’étaient pas inutiles.
-Attendez, hurla Thjorn, attendez !
Les coups pleuvaient sur les boucliers qui commençaient à se briser et les flèches commençaient à prélever un lourd tribut.
-Maintenant !
-Olrik ! hurlèrent les nordiques.
Les artenois furent renversés à la renverse par la puissance des boucliers et les haches des sarls ne leur permirent pas de se relever.
Reik bondit en avant et se jeta sur un soldat bretonnien.
Un coup de bouclier dans le crâne suivit d’un coup de hache dans le thorax le firent s’effondrer.
Un second tenta de lui assener un coup d’estoc, qu’il para aisément et le fit trébucher d’un coup de pied dans le genou.
Son crâne ne fut plus qu’une masse sanguinolente et l’instant d’après, un autre de ses camarades eût le ventre ouvert en deux.
Il avait progressé dans le campement et les hommes contre qui il se battait étaient mieux équipés.
L’étau se resserrait autour du baron qu’il avait pu apercevoir. Un bon combattant à ce qu’il avait pu constater.
Thjorn poussa de nouveau un grand cri et se précipita à sa rencontre.
Son attention sur Horfar et les autres qui arrivèrent à leur hauteur dans un grand cri, ce qui déstabilisa le reste des forces ennemies encore en train de se battre.
Celles-ci commencèrent à faiblir, mais il en restait suffisamment pour que la victoire puisse être considérer comme acquise.
Des chevaliers bardés de plates avaient chargé les hommes du comte et ils menaçaient de céder leur flanc droit.
-Horfar, hala-t-il dans la mêlée, vient avec moi, on va aider les hommes du comte.
L’intéressé lui adressa un hochement de tête et ils partirent avec d’autres des leurs prêter main forte à leurs alliés.
***************************************************************************************
Pendant près d’une heure les combats avaient continués et s’étaient achevés par la reddition du baron de Waldon.
Il progressait parmi les morts et les blessés en compagnie d’Horfar, portant assistance à ceux qui en avait besoin.
Ce fût l’un des chevaliers du comte de Brandy qui vint le trouver et lui demanda de l’accompagner auprès de son suzerain.
Il constata que Thjorn avait été sérieusement blessé dans l’attaque sur la position du baron et ses thanes n’étaient plus à ses côtés.
Le baron était à genoux, entravé et son visage était couvert d’hématomes.
-Ah te voilà Reik, susurra le comte, je tenais à te féliciter pour la bravoure dont tu as fait preuve en portant assistance à mes hommes tout à l’heure.
Il sourit, mais son regard se porta sur Thjorn.
Il n’en était pas sûr, mais celui-ci semblait avoir certains de ses boyaux à l’extérieur de son corps.
-Comme tu peux le voir dit le comte d’un ton grave, notre cher Thjorn ne sera pas en mesure de vous mener lors de la guerre à venir…aussi je te propose d’occuper sa place dans notre accord.
-Pardon ?
-Parfaitement et nous pourrions profiter de cet arrangement pour…
Le baron remua et cria d’un ton plaintif dans la langue des norscans.
-Plus d’or ! Plus d’or !
Un des chevaliers lui asséna un coup à la tête, ce qui le fit taire.
De Brandy fût un instant décontenancé par les paroles de son rival et tourna son regard vers Reik.
Ce dernier avait les yeux dans le vide et prenait conscience de ce qu’il se passait.
Les dieux lui avaient-ils sourit ? Se pourrait-il que son destin puisse changer en un rien de temps ?
Il pourrait trouver un allié chez ce noble entravé, les guerriers de son clan le suivraient et c’est chargé d’or qu’il rentrerait chez lui.
C’était l’instant qu’il fallait saisir.
Il ne dit rien et se dirigea vers Thjorn qui agonisait.
-Comme ton père, je ne t’aime pas non plus, lui murmura-t-il, mais il a fait l’erreur de te mettre sur mon chemin.
Et il l’égorgea sans autre forme de procès.
De Brandy devint blême face à cette scène et le foudroya du regard.
Reik n’en tint pas compte et sorti de la tente. Une fois à l’extérieur il cria à l’attention des hommes de son clan
-Tuez les hommes du comte et épargnez les prisonniers.
Et l’instant d’après les norscans se mirent à tailler en pièces les hommes du comte.
Ce dernier ne se rendit pas sans résistance. Il fût battu à mort, défait de son armure et attaché à la vue de tous.
Reik s’apprêta à taillader son dos avec un coutelas, il se retourna vers le baron qui paraissait encore effrayé.
Il lui adressa un sourire en coin et comme pour l’avertir, prononça des mots teintés de menaces.
-Plus d’or…
2000 mots pile =)
Comme le liquide qui perlait de son corps, ses compagnons et lui-même pouvaient passer de vie à trépas à n’importe quel moment.
Que ce soit par la volonté des dieux ou non, il préférait de loin mourir dans une tempête au large ou de la fourche d’une donzelle défendant son foyer qu'ici.
Tout ça pour un peu d'or....
Tout en remettant ses vêtements, cette pensée le fit grimacer... Quelle basse cupidité que c'était...
Mais le jarl était le jarl. Un de ces chef intrépide dans sa prime jeunesse et qui s'empâte après le temps des batailles.
Un chef gras, mais loin d'être un imbécile.
Il savait que les raisons de sa nomination à la tête de l'expédition n’étaient pas le fruit du hasard.
De nombreuses remises en question sur la destination des raids d’été, des terres fertiles et une certaine habileté dans les langues des hommes du sud…ce qui avait été une excuse parfaite.
L’arrivée des étrangers venue de bretonnie il y a trois lunes lui avait pourtant redonné espoir quant à la perspective de nouveaux accords commerciaux ou de nouvelles alliances.
La vérité n’était pas si loin pour la deuxième hypothèse, mais à la suite de cette rencontre
Et voilà que maintenant il se trouvait à s’empêtrer dans la végétation et étouffer de chaleur sous ce soleil aride, en servant de mercenaire pour un de ces hommes couard du sud.
Et ce qu’il exécrait au plus haut point était que le jarl avait nommé son premier fils, Thjorn, à la tête de l’expédition. Une brute épaisse incapable de discernement et ne cherchant qu’à se couvrir de gloire aux yeux de son père.
Se passant une dernière fois de l’eau sur le visage, il se dit que les chances de revoir son foyer étaient vraiment minces.
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-Dit lui bien que demain, son ennemi ne sera plus un souci pour lui et que nous le suivrons dans sa guerre.
Et Reik répéta les paroles de son chef au comte dans sa langue, scellant ainsi le serment de fidélité conclut entre eux.
Comme convenu lors de la visite du comte de Brandy à Vhergilar, une partie des hommes du jarl devaient l’accompagner jusqu’aux abords de Lustrie afin d’y traquer un autre noble de son pays…mais pas du même camp.
Son suzerain, le duc de Lyonnesse, sentait que la guerre entre lui et le duché d’Artenois était imminente et voulait alors contrecarrer le premier coup de son rival.
Ses plans méticuleux et provocations avaient eu raison de la patience délicate du tapageur duc d’Artenois.
Il sut par ses espions, qu’une flottille de navires aux couleurs d’Artenois avaient été aperçus voguant vers la Lustrie et se dirigeant en direction de l’embouchure du fleuve Amazonia. Un pari audacieux, qui pouvait lui être fatal.
Les norscans du sud étant au même titre que leurs cousins des Désolations du chaos, très robuste et bons combattants, ils n’étaient pas asservis par les dieux sombres.
Egalement excellent navigateurs, il les vit comme une solution inespérée à son problème. Le duc dépêcha l’un de ses meilleurs combattants, le comte de Brandy auprès d’une tribu sarl établie sur la côte
L’accord entre les deux nobles, garantissait deux tiers du trésor au jarl et l’autre tiers pour le duc. Mais ce dernier ne comptait pas s’arrêter là sur la question de la guerre contre l’Artenois et les norscans seraient aussitôt employés aux tâches ingrates.
Et c’est ce que venait de conclure le fils du jarl avec le comte de Brandy avant la bataille du lendemain.
Tout ce qu’il désirait était à sa portée : la gloire, l’or et le pouvoir. La première serait entièrement attribuée de par sa grandeur guerrière et les deux autres par son père qui ne tarderait pas à lui céder sa place.
Reik ayant traduit durant trois longues heures toutes les stratégies pour la bataille du lendemain et les tractations du second accord. Il se retira afin de prendre une pinte d’hydromel qu’il partit siroter à l’écart des autres.
Une souche eu sa préférence afin de méditer sur les derniers évènements.
Il n’était pas étonné que le duc est demandé les services de Thjorn. De nouvelles promesses de richesses et un mariage avec la fille du comte avaient aisément retourné l’esprit du chef sarl.
Il espérait alors un sort meilleur si Thjorn accédait au pouvoir et la situation ne semblait plus aussi inquiétante…
-Alors Reik, fils de Freyr. On quitte la fête sans prévenir son vieil ami Horfar ?
Il sourit en réponse de sa plaisanterie.
- Si tu avais du traduire une conversation entre un porc et une chèvre, toi aussi tu serais las…
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Avant les premières lueurs de l’aube, les drakkars furent remis à l’eau et remontèrent le fleuve Amazonia.
Les espions avaient estimés que moins de trois heures de navigation seraient nécessaires et il fut ordonné de lever le camp dans la nuit.
Ainsi, la chaleur serait moins étouffante que pendant la journée et le baron serait pris de court.
L’un des trois drakkars débarquerait les hommes pour une attaque conjointe afin de diviser les forces ennemies.
Ceux qui ne reviendraient probablement pas de cette expédition.
Étonnamment il s’attendait à y être intégrer, mais Thjorn en personne vint le trouver pour le placer sur son propre drakkar.
-Ecoute, lui avait-il dit en le tançant de sa hauteur, mon père ne t’apprécie pas vraiment et moi non plus.
Il s’était alors attendu à se voir éliminer par l’un des thanes l’escortant et attendit qu’il poursuive.
-Mais tu as plus de valeur que n’importe quel homme ici et tu me seras précieux pour la suite.
-Le duché d’Artenois c’est ça ?
-Oui, oui, siffla-t-il, lorsque la guerre sera finie, tu me seras utile dans nos futures négociations et tu seras l’un de mes thanes.
Cette nouvelle fût une surprise pour lui et porteuse de belles perspectives, mais venant d’un individu comme Thjorn il fallait être prudent.
-C’est pour ça qu’aujourd’hui, tu viendras sur mon drakkar et tu te battras à mes côtés.
Puis sans un mot, partirent en direction du navire d’un pas pesant. Il avait pris deux secondes pour réfléchir et il leur avait emboîté le pas.
Horfar n’avait pas eu cette chance et progresserait avec le reste du groupe à travers les feuillages.
Le camp était encore assoupi. Il n’y avait quelques sentinelles pour le surveiller et ceux-ci n’étaient pas nombreux.
Encore quelques mètres et ils pourraient débarquer afin faire l’une des choses pour lesquelles ils étaient doués : tuer.
La cadence s’accéléra d’un coup afin d’aller le plus loin possible à terre.
Et dans un grand cri, les sarls se jetèrent en avant.
Thjorn était armé d’une bardiche à deux mains et avait ôté sa cotte de mailles, exposant son torse couvert de cicatrices.
Il s’enfonça comme un ours dans les lignes artenoises, hurlant tandis qu’il assénait des coups de tailles aux paysans désarmés.
Reik était un tueur, mais le massacre de personnes ne pouvant se défendre n’était pas pour lui.
Comme une réponse à ses attentes, les hommes d’armes artenois commençaient à opposer une résistance face aux géants du nord.
-Mur de bouclier, beugla Thjorn à travers la transpiration et le sang qui lui collaient la bouche, formez la ligne !
Instantanément, les sarls formèrent un mur compact sur lequel leurs adversaires vinrent s’entasser.
Le comte de Brandy et ses hommes n’étaient pas en reste et se battaient non loin de lui, ils ne se battaient pas comme eux, mais n’étaient pas inutiles.
-Attendez, hurla Thjorn, attendez !
Les coups pleuvaient sur les boucliers qui commençaient à se briser et les flèches commençaient à prélever un lourd tribut.
-Maintenant !
-Olrik ! hurlèrent les nordiques.
Les artenois furent renversés à la renverse par la puissance des boucliers et les haches des sarls ne leur permirent pas de se relever.
Reik bondit en avant et se jeta sur un soldat bretonnien.
Un coup de bouclier dans le crâne suivit d’un coup de hache dans le thorax le firent s’effondrer.
Un second tenta de lui assener un coup d’estoc, qu’il para aisément et le fit trébucher d’un coup de pied dans le genou.
Son crâne ne fut plus qu’une masse sanguinolente et l’instant d’après, un autre de ses camarades eût le ventre ouvert en deux.
Il avait progressé dans le campement et les hommes contre qui il se battait étaient mieux équipés.
L’étau se resserrait autour du baron qu’il avait pu apercevoir. Un bon combattant à ce qu’il avait pu constater.
Thjorn poussa de nouveau un grand cri et se précipita à sa rencontre.
Son attention sur Horfar et les autres qui arrivèrent à leur hauteur dans un grand cri, ce qui déstabilisa le reste des forces ennemies encore en train de se battre.
Celles-ci commencèrent à faiblir, mais il en restait suffisamment pour que la victoire puisse être considérer comme acquise.
Des chevaliers bardés de plates avaient chargé les hommes du comte et ils menaçaient de céder leur flanc droit.
-Horfar, hala-t-il dans la mêlée, vient avec moi, on va aider les hommes du comte.
L’intéressé lui adressa un hochement de tête et ils partirent avec d’autres des leurs prêter main forte à leurs alliés.
***************************************************************************************
Pendant près d’une heure les combats avaient continués et s’étaient achevés par la reddition du baron de Waldon.
Il progressait parmi les morts et les blessés en compagnie d’Horfar, portant assistance à ceux qui en avait besoin.
Ce fût l’un des chevaliers du comte de Brandy qui vint le trouver et lui demanda de l’accompagner auprès de son suzerain.
Il constata que Thjorn avait été sérieusement blessé dans l’attaque sur la position du baron et ses thanes n’étaient plus à ses côtés.
Le baron était à genoux, entravé et son visage était couvert d’hématomes.
-Ah te voilà Reik, susurra le comte, je tenais à te féliciter pour la bravoure dont tu as fait preuve en portant assistance à mes hommes tout à l’heure.
Il sourit, mais son regard se porta sur Thjorn.
Il n’en était pas sûr, mais celui-ci semblait avoir certains de ses boyaux à l’extérieur de son corps.
-Comme tu peux le voir dit le comte d’un ton grave, notre cher Thjorn ne sera pas en mesure de vous mener lors de la guerre à venir…aussi je te propose d’occuper sa place dans notre accord.
-Pardon ?
-Parfaitement et nous pourrions profiter de cet arrangement pour…
Le baron remua et cria d’un ton plaintif dans la langue des norscans.
-Plus d’or ! Plus d’or !
Un des chevaliers lui asséna un coup à la tête, ce qui le fit taire.
De Brandy fût un instant décontenancé par les paroles de son rival et tourna son regard vers Reik.
Ce dernier avait les yeux dans le vide et prenait conscience de ce qu’il se passait.
Les dieux lui avaient-ils sourit ? Se pourrait-il que son destin puisse changer en un rien de temps ?
Il pourrait trouver un allié chez ce noble entravé, les guerriers de son clan le suivraient et c’est chargé d’or qu’il rentrerait chez lui.
C’était l’instant qu’il fallait saisir.
Il ne dit rien et se dirigea vers Thjorn qui agonisait.
-Comme ton père, je ne t’aime pas non plus, lui murmura-t-il, mais il a fait l’erreur de te mettre sur mon chemin.
Et il l’égorgea sans autre forme de procès.
De Brandy devint blême face à cette scène et le foudroya du regard.
Reik n’en tint pas compte et sorti de la tente. Une fois à l’extérieur il cria à l’attention des hommes de son clan
-Tuez les hommes du comte et épargnez les prisonniers.
Et l’instant d’après les norscans se mirent à tailler en pièces les hommes du comte.
Ce dernier ne se rendit pas sans résistance. Il fût battu à mort, défait de son armure et attaché à la vue de tous.
Reik s’apprêta à taillader son dos avec un coutelas, il se retourna vers le baron qui paraissait encore effrayé.
Il lui adressa un sourire en coin et comme pour l’avertir, prononça des mots teintés de menaces.
-Plus d’or…
2000 mots pile =)
Hydra Dominatus
Ave Dominus Nox
Jago Sevatarion Space Marine - Messages : 402
Age : 34
Localisation : Nostramo
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Très bon texte! j'ai bien aimé. En plus le côté expédition m'a fait penser à mon propre récit xD or toi, on sent l'inspiration Viking! (même et surtout de la série j'ai trouvé)
AVE DOMINUS NOX
Nero Space Marine - Messages : 191
Localisation : Terra
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
J'adore le récit de la bataille, on est vraiment plongé dans l'action tout de suite !
C'est assez sympa et pas besoin d'être un pro de Battle pour comprendre l'histoire...^^
C'est assez sympa et pas besoin d'être un pro de Battle pour comprendre l'histoire...^^
"In darkness, all men are equal. Save those who embrace it."
- Kayvan Shrike
Caddon Varn Vétéran Space Marine - Messages : 619
Age : 24
Localisation : Lyon
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Du pur Ragnor Lodbrok Superbe ! Moi qui adore la culture Viking, j'ai adoré retrouver toutes ces références.
La fin est vraiment sympa, j'aurais pas fait mieux
La fin est vraiment sympa, j'aurais pas fait mieux
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Mon récit en cours sur la VIIIème Légion :
Leviathan - Blog
Leviathan - Black Librarium
Mes reportages historiques, c'est par là : Ad Memoriam
"Mourez comme vous avez vécu, fils de la VIIIème Légion. Drapés de nuit." Konrad Curze.
"Vous êtes une race de proies, rien de plus, rien de moins." Asdrubael Vect.
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Excellent Texte, Battle qui plus est.
Déjà ça fait plaisir de voir du Norscan pas complètement abrutie par les Dieux du Chaos. Mais des mecs un peu barbare, mercenaires, et même marchands si ça rapporte coquelucheuse d'intéressant. Bref on est très loin du Fluff Norsca en vigueur actuellement.
Le récit s'appuie sur du bon vieux Fluff Bretonnien et ça, ça me réjouit.
L'histoire est efficace et précise.
Elle respecte le thème (La Lustrie n'étant pas un lieu de villégiature) mais peut-être que le coté Inhospitalier n'est pas assez pousser (La Limite de 2000 mots).
Bravo
Déjà ça fait plaisir de voir du Norscan pas complètement abrutie par les Dieux du Chaos. Mais des mecs un peu barbare, mercenaires, et même marchands si ça rapporte coquelucheuse d'intéressant. Bref on est très loin du Fluff Norsca en vigueur actuellement.
Le récit s'appuie sur du bon vieux Fluff Bretonnien et ça, ça me réjouit.
L'histoire est efficace et précise.
Elle respecte le thème (La Lustrie n'étant pas un lieu de villégiature) mais peut-être que le coté Inhospitalier n'est pas assez pousser (La Limite de 2000 mots).
Bravo
Anton Narvaez Sergent Space Marine - Messages : 667
Age : 34
Localisation : Savoie
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Bravo pour ce texte, je suis un novice en la matière de Warhammer Battle et je ne peux que constater ta totale maîtrise du sujet ( je trouve même qu'il y a un petit côté début de Prospero brûle très bien écrit de ta part ).
Encore un grand bravo
Encore un grand bravo
Argel Tal Space Marine - Messages : 439
Age : 25
Localisation : Paris
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Le scénario est cool, en particulier l'emploi de mercenaires sur fond politique bretonnien. Ça change, on est ici dans le médiéval pur jus et ça marche très bien ! On est très loin de la Fantasy trololo d'Age of Sigmar, qui ne permettra plus de telles histoires...
Sinon, j'ai quand même eu un peu de mal à bien identifier les persos lors de la première lecture.
Mais bravo !
Emperor Maître de Guerre - Messages : 4754
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Bonsoir, bonsoir =)
C'est avec (beaucoup) de retard que je répond à vos retours qui m'ont fait extrêmement plaisir !!
Alors c'est indéniable, je me suis beaucoup inspiré de la série Viking et du fluff Norscans (surtout la partie Lustrie que j'ai découverte lors de la campagne Battle de 2005) et d'un conflit latent bretonnien.
Effectivement, je ne voulais pas de "brutes" corrompues par le chaos, mais des nordiques vénérant les autres dieux du panthéon (Olric et consort) et qui ne soit pas pleins de tentacules ^^.
Mention à Emperor, oui, assez dommage que cet univers et son fluff s'arrêtent là...il restera le jeu "Warhammer Total War" ^^
Merci encore à vous =)
C'est avec (beaucoup) de retard que je répond à vos retours qui m'ont fait extrêmement plaisir !!
Alors c'est indéniable, je me suis beaucoup inspiré de la série Viking et du fluff Norscans (surtout la partie Lustrie que j'ai découverte lors de la campagne Battle de 2005) et d'un conflit latent bretonnien.
Effectivement, je ne voulais pas de "brutes" corrompues par le chaos, mais des nordiques vénérant les autres dieux du panthéon (Olric et consort) et qui ne soit pas pleins de tentacules ^^.
Mention à Emperor, oui, assez dommage que cet univers et son fluff s'arrêtent là...il restera le jeu "Warhammer Total War" ^^
Merci encore à vous =)
Hydra Dominatus
Ave Dominus Nox
Jago Sevatarion Space Marine - Messages : 402
Age : 34
Localisation : Nostramo
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Oui, très bon texte;
outre la forme et la relecture en bonne et due forme, c'est vraiment l'immersion bretonnie battle viking remontant le fleuve amazone qui est bien retranscrite, avec une belle chute à la fin pile dans l'esprit mercenaire!
C'est doublement original avec du battle, et d'éviter le manichéisme factions méchants VS gentils
Coté respect du fluff battle je fais confiance à mes ptits camarades, et je te flanque un +1 bien mérité !
outre la forme et la relecture en bonne et due forme, c'est vraiment l'immersion bretonnie battle viking remontant le fleuve amazone qui est bien retranscrite, avec une belle chute à la fin pile dans l'esprit mercenaire!
C'est doublement original avec du battle, et d'éviter le manichéisme factions méchants VS gentils
Coté respect du fluff battle je fais confiance à mes ptits camarades, et je te flanque un +1 bien mérité !
Re: [Lettres de sang 12] "Plus d'or..."
Très bon texte !
Du très bon Battle, comme celui que tu avais fait pour les LdS 10 et que j'avais déjà grandement aimé ! C'est riche, hyper crédible, et très bien écrit ! Le côté plus ''moyenâgeux'' (avec les références Viking and co') que fantastique (surtout en ayant choisi d'autres Dieux moins typés que les Quatre) est un plus également, et puis oui, ça rappelle tout ce fluff de Battle qui ne sera (et n'est déjà) plu.
Bravo pour ton texte et gros +1 !
Du très bon Battle, comme celui que tu avais fait pour les LdS 10 et que j'avais déjà grandement aimé ! C'est riche, hyper crédible, et très bien écrit ! Le côté plus ''moyenâgeux'' (avec les références Viking and co') que fantastique (surtout en ayant choisi d'autres Dieux moins typés que les Quatre) est un plus également, et puis oui, ça rappelle tout ce fluff de Battle qui ne sera (et n'est déjà) plu.
Bravo pour ton texte et gros +1 !
Vlad Primarque - Messages : 3582
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