[Les Treize Piliers de la Vengeance] - VI - Lhamaéenne
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[Les Treize Piliers de la Vengeance] - VI - Lhamaéenne
Gare aux dames de Commorragh ! Vous voilà prévenus
- Spoiler:
Dramatis Personnae :
Velyna : Lhamaéenne
Kyvar : Archon de la Cabale du FaucheurLhamaéenne
Son souffle s’accélérait.
Luttant pour conserver le contrôle de ses instincts, il serrait les poings comme pour se briser les doigts. Dans ses yeux se lisaient la violence, la cruauté, mais aussi la dépendance et une ambition depuis longtemps érodée. Cette dernière était son défaut. Elle avait desserré son étreinte pour flatter son égo, le convaincant à tort de l’invulnérabilité de son statut. Après quatre siècles de règne, ses manœuvres maladroites avaient été les premiers signes de son relâchement monarchique. Au sein de sa Cabale lézardaient la dissension et la trahison, rongeant le socle de son pouvoir inconsistant. Nombre d’orateurs dissidents murmuraient leur légitimité imaginaire, rassemblant des forces à même de menacer l’Archon lui-même. Profitant des flottements de commandement de leur maître, poussés par leur nature propre, c’est par centaines que les guerriers de différents groupes usurpateurs se massacraient dans les bas-fonds de Commorragh. Les membres les plus éminents de la Cabale du Faucheur, autrefois fort influente dans la Haute-Cité, se vautraient désormais dans de vulgaires pugilats sanglants au cœur de leurs revendications puériles. Aux rapports de ses espions, Kyvar n’entendait rien, négligeant l’éruption qui bouillonnait sous ses pieds.
Bien loin en ce moment de son pouvoir bancal, allongé sur la table de torture de ses quartiers personnels, l’Archon transi se délectait des mouvements de sa partenaire.
Avec une grâce féline, celle-ci s’était présentée à lui des jours plus tôt, et avait immédiatement remarqué dans son regard blasé les perspectives qu’il envisageait tirer de sa compagnie. Alors que même les galeries sanglantes de la Tour de Chair ne le revigoraient qu’à grand peine, le déhanché de l’inconnue l’avait hypnotisé dès son entrée dans le dôme surplombant la Haute-Cité. Elle avait su dès cet instant que son charme opérait. Croisant de façon exagérée ses jambes interminables elle avait, d’une démarche lente, rejoint l’Archon dans le crissement exquis de ses talons pointus sur le sol d’obsidienne. Arrivée à portée de lames, elle s’approcha comme pour l’embrasser mais se contenta d’expirer lentement près de son visage, tournant la tête pour offrir à Kyvar son cou pâle et la naissance de son épaule. La frôlant de ses crocs, le seigneur manqua de l’égorger sur place alors qu’un sursaut d’excitation menaçait de le submerger. Sans un bruit, l’inconnue avait alors reculé lentement en le fixant de ses yeux en amande, la bouche semi-ouverte en une promesse de plaisirs infinis. Découvrant une partie de ses robes aiguisées, elle avait offert à l’Archon un regard sur son intimité, se délectant intérieurement de l’effet qu’elle produisait. Son corps d’albâtre n’était qu’à peine recouvert par des pièces de cuir parfaitement ajustées à sa morphologie, contrastant ses courbes et renforçant sa beauté insolente. Dans un rire fluet, presque innocent, elle avait fait volte-face dans le mouvement fluide de sa chevelure élaborée, laissant le seigneur sur place, figé par cet instant prometteur réduit au néant. Frustré, il avait tenté de la rattraper. Sans succès, car à peine eût-elle refermé la porte de la salle qu’à sa suite, il n’avait rencontré qu’une coursive vide.
Durant les jours suivants, Kyvar n’avait cessé d’apercevoir celle qu’il s’était mis à aimer autant qu’à maudire. Telle une ombre, elle se faufilait dans chaque pièce, se jouait de tous ses gardes, s’offrait à lui avant de disparaître. De frustration, l’Archon en était arrivé à tuer ceux de ses gardes qui se trouvaient près de lui lorsque cette femme de malheur lui échappait. Il l’avait aperçue dans tous ses couloirs, avait repéré sa main qui fuyait vers une ombre le long d’un mur, avait senti son souffle aphrodisiaque dans son cou lors d’un repas et n’avait rencontré que le vide en se retournant. A chaque apparition elle se faisait plus tentante, plus furtive, elle jouait avec sa proie et, Kyvar n’en doutait pas, elle se délectait de son influence.
Cette fois néanmoins, il la possédait.
Elle avait fini par le rejoindre dans ses quartiers, la seule pièce où ils ne s’étaient pas croisés. Alors que le seigneur de la Cabale du Faucheur étripait un cadavre dans un besoin irrépressible de sensations, il avait senti flotter dans l’air un parfum annonciateur de luxure. Vêtue uniquement de lambeaux de cuirs, qui ne masquaient qu’à grand peine ses atouts, et de cuissardes tranchantes, elle avait saisi une main de Kyvar et porté ses doigts sanglants à ses lèvres dans un regard glacé. Cela avait été trop. Dégageant d’un geste rageur le corps meurtri de sa table de dissection, l’Archon avait empoigné sa prétendante infernale et l’avait jeté dessus en mordant sa chair. Dans un jet sanglant, elle avait laissé son plaisir s’exprimer, ajoutant au désir de Kyvar le besoin de la posséder.*
Il était à elle depuis le premier instant, et elle l’avait su en lisant son regard pervers. Les jours passés n’avaient pas été de tout repos, les gardes du Faucheur n’avaient rien à envier aux Incubes de Khaine. L’intelligence peut-être, se reprit-elle. Ces idiots étaient comme leur maître, relâchés et au point mort. Plus aucune ambition ne régnait au sommet de la spire de l’Archon, alors que dans ses profondeurs la dissidence allait atteindre un point de rupture. Comme prévu, le comportement de Kyvar avait tangué depuis son apparition, et Velyna se félicita qu’un seigneur aussi influent se soit retrouvé désarmé face à ses charmes. L’effet de ses apparitions successives, à chaque fois plus risquées, avait été de le rendre totalement aveugle à ce qui se préparait sous ses pieds. Il n’avait plus eu qu’une seule obsession : elle.
Il l’avait désirée durant des jours et n’avait jamais pu l’attraper. Cela l’avait frustré, cela l’avait humilié. A présent, au point d’orgue de sa séduction, Velyna avait fait tomber les dernières barrières de Kyvar en s’offrant directement à lui.
Elle s’était forcée à gémir alors que les mâchoires grossières de sa proie s’étaient refermées sur elle. Sachant que le contrôle devait rester en sa possession, elle avait repoussé l’Archon d’un violent coup de coude. Surpris par un tel revirement, ses yeux s’étaient emplis de sang et il avait rugi en se jetant à nouveau sur elle. Esquivant le coup maladroit, elle utilisa habillement le coup qui lui était destiné pour étaler Kyvar sur sa propre table. Sans lui laisser le temps de se relever, elle bondit sur lui alors qu’il râlait de plaisir. Arrachant le peu de vêtements qu’elle portait, il lui tira les cheveux en arrière et elle se redressa, le dos cambré dans une danse lascive. Sous les mouvements de ses hanches, Kyvar s’abandonna tout entier à son plaisir égoïste, comme Velyna s’y attendait.*
Son souffle s’accélérait.
Cette scélérate était enfin à lui. Elle n’avait pas quitté son esprit depuis sa première venue et sa beauté l’avait tétanisé. Plus que les arènes, plus que les tortures, il s’était surpris à trouver quelque chose d’authentiquement beau. Il l’avait cherché sans relâche, avait tué de ses mains ceux qui revenaient bredouilles de leurs traques. A présent, malgré les frustrations répétées qu’elle lui avait infligé, il éprouvait un plaisir incomparable alors que sa muse ondulait, nue à l’exception de ses cuissardes et d’un collier en diamants noirs qui chutait entre ses seins. Ses cheveux de ténèbres coulaient le long de son corps et s’envolaient à chaque souffle que sa bouche exquise relâchait.
Ce plaisir qui lui était offert allait être le sien à jamais. Là où rien d’autre n’arrivait à le contenter, Kyvar se promit de garder cette amante dans son cercle. Aucune autre n’était si talentueuse, tous domaines confondus, il le reconnaissait pleinement. La valeur de cette mystérieuse tentatrice lui apparaissait d’autant plus pleinement maintenant qu’elle s’offrait toute entière.
Il goûtait enfin à celle qui avait joué avec lui.
Joué…*
Le doute passa dans le regard de Kyvar une fraction de seconde avant que Velyna ne l’égorge de ses ongles. Le poison dont ils étaient enduits paralysa immédiatement sa proie, alors qu’elle se penchait sur lui pour resserrer son étreinte. Dans un rictus carnassier, elle observa les veines de l’Archon noircir puis éclater, faisant naître des mares de sang sous sa peau cadavérique. Un gargouillis provenant de sa gorge indiqua à Velyna que ses organes luttaient vainement pour leur intégrité, alors que tous leurs fluides se mélangeaient. En seulement quelques secondes son organisme avait été ravagé, les organes se fondant les uns dans les autres alors que, sans qu’il ne bouge, ses os s’étaient rompus comme du verre.
La tueuse, satisfaite d’une mort aussi douloureuse, tressaillit avant de se relever à côté de la table.
Reprenant son souffle, Velyna laissa son propre plaisir évacuer son corps, contemplant la dépouille flétrie de sa victime imbécile. Elle garda sa satisfaction pour elle. Sa mission n’était pas terminée. Récupérant sa combinaison holographique cachée dans une alvéole, elle effleura une rune violacée de ses doigts délicats. A peine eût-elle le temps d’enfiler son accoutrement que les premières détonations retentirent. Le dernier acte se jouait.
Le seigneur Vect lançait son assaut, et récupèrerait ainsi un territoire vaste à même de renforcer son influence. Les gardes de Kyvar qui seraient assez fous pour résister seraient abattus sans pitié, les autres rejoindraient la Cabale du Cœur Noir pour gonfler ses effectifs déjà effrayants. Bien que dédaignant les complots politiques qui régissaient la Haute-Cité, Velyna se promit de rappeler à Vect le rôle qu’elle avait joué.
Sans même un regard vers son amant infortuné, elle se fondit dans les ombres et disparut du dôme alors que partout dans la tour retentissaient les échos de la corruption.
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"Vous êtes une race de proies, rien de plus, rien de moins." Asdrubael Vect.
Re: [Les Treize Piliers de la Vengeance] - VI - Lhamaéenne
C'est vraiment chouette, cette nouvelle !
Le mec s'est trop fait berner, ça paraissait évident qu'il y aurait un truc comme ça, on parle quand même d'eldars noirs !
En tout cas, j'ai adoré, comme pour les autres !
Le mec s'est trop fait berner, ça paraissait évident qu'il y aurait un truc comme ça, on parle quand même d'eldars noirs !
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- Kayvan Shrike
Caddon Varn Vétéran Space Marine - Messages : 619
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Re: [Les Treize Piliers de la Vengeance] - VI - Lhamaéenne
Merci Caddon Varn
C'était pas évident de s'attaquer à une caste aussi mystérieuse (puisque récente dans le fluff) que celle des Lhamaéennes, mais l'avantage du format "nouvelle" c'est qu'il me permet de m'attaquer très vite à de nombreux aspects de la société EN. Le peu que l'on sait de ces tueuses membres du temple de Shaimesh (le Dieu/Seigneur des Poisons) est expliqué dans le Codex et leurs règles octroient à l'Archon d'avoir des armes empoisonnées.
J'ai voulu pousser le truc encore plus loin dans la perversion en donnant à Velyna un rôle de séduction bien précis et plus poussé que ce à quoi on pourrait s'attendre, avec bien entendu en grand final l'utilisation du poison J'ai quand même gardé en laisse les termes à connotation trop "sexuelle" pour que le lecteur se fasse aussi son image et "voyage" avec le texte.
Si un Modérateur juge le contenu trop explicite, qu'il n'hésite pas à supprimer la nouvelle.
C'était pas évident de s'attaquer à une caste aussi mystérieuse (puisque récente dans le fluff) que celle des Lhamaéennes, mais l'avantage du format "nouvelle" c'est qu'il me permet de m'attaquer très vite à de nombreux aspects de la société EN. Le peu que l'on sait de ces tueuses membres du temple de Shaimesh (le Dieu/Seigneur des Poisons) est expliqué dans le Codex et leurs règles octroient à l'Archon d'avoir des armes empoisonnées.
J'ai voulu pousser le truc encore plus loin dans la perversion en donnant à Velyna un rôle de séduction bien précis et plus poussé que ce à quoi on pourrait s'attendre, avec bien entendu en grand final l'utilisation du poison J'ai quand même gardé en laisse les termes à connotation trop "sexuelle" pour que le lecteur se fasse aussi son image et "voyage" avec le texte.
Si un Modérateur juge le contenu trop explicite, qu'il n'hésite pas à supprimer la nouvelle.
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