[Lettres de Sang 8] Tentation

Et hop, deuxième à poster son texte:

L'aube commençait à distiller sa teinte dorée à travers ce ciel encrassé par les gaz de combats, il respirait péniblement derrière son masque, tentant de reprendre un souffle voué à s'éteindre. Accroupis derrière un pilier ravagé par la mitraille adverse, il observait stoïquement la scène. Les ombres ennemies se faufilaient vers leur position mise à mal. La perspective d'une curée vengeresse donnait à ces chiens une audace répugnante. Le massacre avait duré toute la nuit. L'approvisionnement en munitions avait cessé il y à plus de deux heures, le laissant perplexe quant à l'état des lignes arrières. Plus aucune communication ni réponse n'était parvenue à son escouade en perdition. Son unité et lui étaient dangereusement isolés du reste des leurs, désormais les seuls à tenir cette section du front. Sa main engourdie par le combat ininterrompu se dirigea vers son dernier chargeur ….


Loken pesta. Il arma son fusil laser. Pourquoi me suis-je engagé, se demanda-t-il. Pour l’honneur de servir l’empereur ? Sûrement pas, il s’en foutait comme de son premier biberon. Mais alors pourquoi ? Pour la fierté de dire plus tard, je suis un vétéran de la treizième croisade ? Encore moins. Non, Loken le savait lui, pourquoi.

Le commissaire Tellern arma son pistolet bolter avec son dernier chargeur. Il savait que les temps allaient être durs, les hommes auront envie de déserter, le moral allait baisser, comme s’il n’était pas déjà assez bas, et lui, en tant que commissaire allait devoir faire des exemples, tuer de pauvres soldats cherchant à s’en sortir. Puis ensuite les soldats allaient commencer à le détester, et ça pourrait terminer en mutinerie de la dernière escouade qu’il lui restait. Mais ça n’arriverait pas, Tellern avait confiance en ses capacités.

Et Loken se remémora pourquoi avait-il quitté son monde natal pour la porte cadienne. Il y avait deux raisons pour cela, parce que là où il vivait, l’inquisition était devenue tellement impossible à vivre que les hommes et les femmes n’avaient ni le droit de se voir ni même de se parler avant d’être mariés, sous peine d’être accusé de soutenir un culte de Slaanesh. Mais il était surtout parti car une nuit, dans un rêve, une sorte d’entité était venue le visiter. Elle lui avait promis une récompense s’il s’engageait. Loken fut sorti brusquement de ses pensées, une ombre venait vers lui. Il ne réfléchit pas, braqua son fusil et tira. L’ombre s’écroula, sans bruit.

Tellern venait d’assister à une scène des plus étranges, un garde impérial, plongé dans ses plus profondes pensées, avait vu surgir un cultiste, qui semblait ne chercher que la mort en sortant de son couvert, hagard, comme si quelque chose le stupéfiait. Le commissaire allait s’approcher pour parler avec le soldat lorsque celui-ci eut une réaction inattendue.

Loken entendit pour la deuxième fois depuis qu’il avait quitté sa planète natale la voix de ses rêves. Elle lui susurrait de s’approcher, de se pencher sur le cadavre, de sortir de son couvert, de se risquer à subir les tirs adverses. Loken chassa d’abord cette idée suicidaire, mais la voit revint, encore plus forte, plus troublante, plus envahissante. Il se releva, sorti de son abri provisoire offert par les ruines et s’avança en direction du cadavre. Aucun tir ne vint des lignes ennemies. Il arriva à hauteur du cadavre. Le mort gisait dans une mare de boue malodorante. Des vers commençaient déjà à grimper sur le cultiste. Loken se planta là, observant le cadavre sous ses coutures. Il portait un pantalon bleu marine, déchiré à maints endroits, une veste sans manches rouge vif était par-dessus son plastron. Il portait accroché à son cou, plusieurs paires de mains. Le garde impérial put admirer le trou béant que son fusil avait laissé dans le crâne du macchabée. La cervelle sortait et se diluait dans la boue, la teintant de rouge. Une fine pluie commença à tomber. La présence revint, elle s’était emparée de son corps. C’était maintenant elle qui contrôlait son corps, qui lui dictait ses mouvements. Elle le fit s’emparer du corps. Il le traîna dans la boue, pendant que la pluie commençait à s’intensifier. Loken atteignit son couvert. Il n’essayait même plus de résister, tout ce qu’il faisait lui semblait absolument normal. Aussi il ne chercha pas à se retenir lorsque la présence l’obligea à emmener le cadavre dans une église en ruine à côté de son couvert. Il pénétra dans le vieux bâtiment.

Tellern était de plus en plus intrigué par les façons de ce soldat. Il s’approcha à son tour de l’église et par une fente du mur qui possédait de nombreuses lézardes, il continua à observer, trop intrigué pour intervenir.

Loken posa enfin le corps à terre. Il trébucha à terre, épuisé par l’effort. Il attrapa sa gourde, et tenta d’y boire, mais l’entité ne lui laissa pas ce repos, et, malgré lui, il se releva. Il s’approcha du cultiste. L’entité lui demanda alors de le déshabiller, de prendre ses vêtements, de les mettre et de rejoindre les lignes ennemies. L’esprit lui montra des moments de gloire où il se voyait, tuant des spaces marines, recevant des récompenses et gagnant la vie éternelle. Tenté par ce futur radieux et glorieux, Loken s’empressa de s’exécuter lorsqu’il entendit des pas derrière lui.

Tellern était maintenant devant ce soldat qu’il filait depuis deux bonnes heures :
« Comment vous appelez-vous ? Dit-il avec un ton courtois sachant déjà qu’il allait devoir le tuer.
-Loken, répondit le garde impérial, sachant déjà qu’il devrait trouver un moyen de se défendre contre le commissaire.
-Et que faisait tu avec ce cadavre ? Continua le commissaire.
-Je le fouillai, pour voir s’il avait des chargeurs, bafouilla Loken pour gagner du temps.
-Tu te fous de moi ?! Armé d’un fusil d’assaut, tu crois vraiment qu’il va porter des chargeurs de fusil laser ?! Moi, je crois plutôt que tu voulais rejoindre l’ennemi en prenant ses habits ! Explosa Tellern.
-Pas du tout, mon commissaire, qui fut surpris lorsqu’il remarqua que le commissaire le tutoyait. »
Loken se dit que toutes ses chances résidaient dans la surprise. Il dégaina son couteau de survie et se jeta sur Tellern. A ce moment précis, il perdit le contrôle de ses mouvements et sa conscience disparue dans le warp. Le brave commissaire assista alors à une mutation des plus horribles et soudaines : Le masque à gaz de Loken fut aspiré dans sa bouche, laissant voir une longue ouverture remplie de dents plus aiguisées que des lames. Ses jambes se retournèrent dans un violent bruit d’os brisés, son ventre s’ouvrit, laissant voir ses boyaux et autres dégouliner sur le sol de l’église. Ses pieds se déchirèrent, laissant pousser des sabots et enfin un visage poussa derrière sa tête.
« Je me présente, petit commissaire, je suis Tentation. J’adore jouer avec les humains, mais cela ne doit pas t’intéresser, car je vais te tuer. »

Tentation se jeta sur Tellern, mais le commissaire esquiva de peu les griffes acérées qui avaient remplacé les ongles du garde. Il se retrouva à terre, fit une roulade sur le côté pour esquiver un coup de sabot et dégaina son sabre énergétique. Il s’éloigna d’un bon pas du démon pour évaluer la situation. Le monstre était deux fois plus grand que lui, et il barrait toutes les issues. Tellern sortit son pistolet bolter et vida son chargeur dans le démon avant de se rendre compte que c’était son dernier. Il jura avant de remarquer que Tentation n’aimait pas du tout être blessé. Il hurla, et se jeta sur le commissaire téméraire. Cette fois-ci, Tellern se prit un coup de poing dans le ventre qui l’envoya valser dans un des murs, passant à travers et se retrouvant sous la pluie dans une mare de boue. Il se releva juste à temps pour esquiver une nouvelle charge. Il fallait qu’il trouve un moyen de le vaincre, sinon s’en était fini de lui. Il remarqua que le monstre était bancal, ne se tenait pas droit. Une idée germa dans son cerveau :
« Alors, Tentation, même pas capable de tuer un simple mortel comme moi ? Que vont dire les autres démons s’ils apprennent ça ? »
L’horreur sortie du warp hurla, et lança une boule de feu, chose à laquelle Tellern ne s’attendait pas du tout. Il esquiva de justesse mais une partie de son fut réduite en fumée.
« Tu es si faible que tu dois m’éliminer à l’aide de la magie ? Je t’avais surestimé, cria le commissaire. »
Alors Tentation chargea une fois de plus, amis cette fois-ci, Tellern fit exprès d’esquiver de justesse, puis prit appui sur le sol et envoya un coup de pied dans la jambe de Tentation, le faisant basculer. Une fois que l’horreur fut à terre, l’envoyé de l’empereur prit son sabre, se jeta sur le monstre et lui coupa la tête. Un rire sinistre explosa alors, une aura rose s’échappa du corps et s’envola dans les airs. Tellrn tenait maintenant dans ses mains la tête de Loken avec des yeux éclatés, et son corps gisait, avec les pieds transformés en bouillie. Le commissaire s’assit, il savait qu’il avait une autre mission désormais : Tentation était toujours de ce monde, et il était le seul à connaître son existence : il fallait qu’il le traque, même s’il devait aller au bout de la galaxie.

Le texte contient 1416 mots
Bien sur, si vous voulez une suite, faites moi signe  .

Je ne participe pas au concours.

Cependant je me permets juste après une première lecture de ton texte, de dire ce que j'en ai pensé en deux ou trois mots...

Déjà, je n'arrive à pas situer les lieux à part l'église. Après la reprise du nom de Loken me tracasse un peu (personnage emblématique des premiers volumes de HH), mais bon c'est pas le plus gênant. Ensuite, je trouve tes personnages pas prenants du tout, désolé, mais un commissaire qui se remet en question de la sorte xD enfin je veux dire eux ne se soucient pas des sentiments des hommes sous leurs ordres!
Et puis on a l'impression d'être dans la tête de tes deux bonhommes en même temps, ce qui fait aussi que j'ai eu du mal à accroché à ton récit, au départ, qui pourtant est bien écrit.

Sinon, la scène de métamorphose de Loken est bien décrite, j'ai bien aimé!

Jolie histoire par contre tu aurais pu trouvé un autre que Loken pour ton Garde Impérial devenu un hérétique.

Désolé pour le nom, il m'ait venu tout seul.

Nero a parfaitement souligné les faiblesses de ton texte.

Bravo pour la participation .

Du bon et du moins bon. C'est bien écrit, y'a des formulations et des descriptions vraiment pas mal, mais certaines autres ne font malheureusement pas réalistes (commissaire...). Le problème de ton texte vient surtout du manque de crédibilité des situations et des pensées des persos en fait, pour le style y'a rien à dire.  

Et l'alternance de points de vue, c'est bien, mais tu aurais peut être dû espacer un peu plus chaque paragraphe dès qu'on change de personnage, ou mettre un trait pour les séparer. Là tout est mêlé, ça peut prêter à confusion.

Mon avis rejoint globalement celui d'Emperor, je ne vais donc pas le répéter.

Bravo tout de même pour ta participation !

Mes camarades ont déjà souligné ce que tu peux améliorer. Ca reste un récit agréable à lire et il le serait encore plus si il avait été plus aéré...

"parce que là où il vivait, l’inquisition était devenue tellement impossible à vivre que les hommes et les femmes n’avaient ni le droit de se voir ni même de se parler avant d’être mariés, sous peine d’être accusé de soutenir un culte de Slaanesh."

Texte bien aéré et peu de fautes de relecture; mais en effet Loken est le héros iconique de la série HH, donc là tu aurais surement pu gagner des points avec un autre prénom.

J'ai bien aimé comme Nero la description dans l'église et le duel, même si commissaire VS démon est normalement assez inégal et que le 1er paragraphe après l'intro coupe la suite qui vient juste après.

Tu sais faire des dialogues et des descriptions ; j'espère qu'on aura la suite dans la prochaine LdS !