[Lettres de Sang 8] - Ad Astra
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[Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Repère chronologique : une grande partie de cette histoire se déroule durant l’Ère des Luttes.
L'aube commençait à distiller sa teinte dorée à travers ce ciel encrassé par les gaz de combats, il respirait péniblement derrière son masque, tentant de reprendre un souffle voué à s'éteindre. Accroupis derrière un pilier ravagé par la mitraille adverse, il observait stoïquement la scène. Les ombres ennemies se faufilaient vers leur position mise à mal. La perspective d'une curée vengeresse donnait à ces chiens une audace répugnante. Le massacre avait duré toute la nuit. L'approvisionnement en munitions avait cessé il y à plus de deux heures, le laissant perplexe quant à l'état des lignes arrières. Plus aucune communication ni réponse n'était parvenue à son escouade en perdition. Son unité et lui étaient dangereusement isolés du reste des leurs, désormais les seuls à tenir cette section du front. Sa main engourdie par le combat ininterrompu se dirigea vers son dernier chargeur....
Mais quelque chose retint son geste. Une clameur, un cri, venant du lointain. Un sifflement ininterrompu, un grondement qui se rapprochait. Il leva les yeux vers un ciel noirci, que les rayons du soleil naissant ne parvenaient à repousser. Quelque chose se taillait un chemin, une traînée blanche, tranchant dans l'atmosphère. Puis vint une explosion. Et l'Enfer se déchaîna.
Un torrent de flammes balaya une position en arrière de la sienne, et bien que la détonation fut suffisamment distante pour qu'il ne soit pas touché, il ressentit le souffle chaud du brasier lécher ses joues, et son visage se couvrit d'encore un peu plus de sueur. Une odeur de chair carbonisée s'élevait déjà dans l'air, alors que les relents de cadavres calcinés étaient intensifiés par le souffle d'explosions environnantes. Les chars super-lourds de Shang Khal n'avaient eu de cesse de bombarder leurs positions depuis huit jours déjà. Ou peut-être était-ce neuf. Cela n'avait de toute façon que peu d'importance. Xozer était perdue, depuis le premier jour où les bannières disparates de l'armée du général de Kalagann avaient été aperçu au loin.
Xozer était perdue. Et avec elle, tous les Conclaves Nordafrik. D'Ursh, venait un millier d'oriflammes, et un millier de milliers de soldats. Les états-clients du sud de l'empire de Kalagann s'étaient vidés de tous les hommes et femmes apte à tenir une arme. Les lanciers de Tupelov marchaient à leurs côtés, et les moteurs des Moteurs Rouges accompagnaient leurs chants guerriers.Un torrent de haine et de colère, de rancœur et d'ambition démesurée, était venue se briser sur les hautes murailles finement ouvragées de la Cité, et ses ruines ne parvenaient qu'à peine à entraver la marche des hordes de Khal.
Tous les défenseurs se savaient perdus avant même que la bataille ne s'engage. Mais tous étaient déterminés à sacrifier leurs vies pour que perdurent ne serait-ce qu'un jour de plus la splendeur de Xozer.
L'Enfer des flammes n'était qu'un prélude à la curée qui s'annonçait. Sortant à peine de la couverture offerte par le pilier en ruine derrière lequel il se trouvait, Akhoris jeta un regard sur chacun de ses côtés, apercevant les têtes couvertes de cendres et de poussières, ainsi que les visages crispés mais déterminés des derniers membres de son unité. Leurs uniformes, d'habitude si flamboyants, n'étaient aujourd'hui rien de plus qu'un triste reflet d'un futur qui ne ressemblerait jamais plus au passé.
Devant eux, les ombres des hordes de Shang se distinguaient de nouveau au-travers du brouillard des explosions. Quelque soit l'issue de cette bataille, cet assaut serait sans doute le dernier de tous les Nordafrikains présents en cet instant. La Cinquième Armée Oeinérique était le dernier rempart entre la suprématie de Kalagann et ce dernier fragment de liberté que représentaient les jardins du Conclave Intérieur de Xozer. Ses cadavres étaient brûlés, ses corps mutilés, ses bannières perdues dans les limbes d'une rage incontrôlable. Seule l'une d'elle tenait bon, dernière flamme de la force de résolution des hommes d'Akhoris, que la guerre avait transformé en une chose qu'il ne reconnaissait plus.
Un silence surnaturel abattit soudain tout autour d'eux. Puis, montèrent en chœur le chœur de centaines de voix, scandant dans une langue inconnue un cri de guerre qui glaça le sang des Nordafrikains. Les trous béants de la dernière muraille extérieure se noircissaient d'êtres encore fantomatiques, entourés d'une brume empestant le sang et la mort. Mais une vague inconnue envahit l'esprit d'Akhoris. Un sentiment de révolte, une profonde fierté. Une envie vaine, mais tellement puissante, de vivre. Se redressant de son couvert, il regarda pour la dernière fois le visage de ses soldats avec qui il partageait ses derniers instants. Une trentaine d'hommes à peine, tant de choses à défendre, et si peu à sacrifier. Il prit une dernière inspiration, fermant les yeux. Puis, sa voix s'éleva, couvrant le vacarme des hordes d'Ursh.
-Si Xozer doit tomber, que la gloire de notre sacrifice résonne jusqu'aux confins des étoiles ! Tenez vos positions, qu'ils paient leur victoire avec ce sang qu'ils aiment tant !
Ses paroles futiles et fugaces firent briller d'un tout nouvel éclat les yeux des quelques hommes dont il parvenait à croiser le regard. Son cœur se gonfla d'une fierté retrouvée.
-Le sang est la vie !
Une clameur s'éleva des rangs clairsemés des Nordafrikains, à l'esprit guerrier réanimé.
-Le sang est la vie !
Un chœur plus fort encore résonna entre les ruines.
-Le sang est la mort !
Des larmes montèrent jusqu'à ses yeux, alors que les cors de guerre des Tupelov résonnèrent.
-Le sang est la mort !
Akhoris plongea à couvert, serrant son arme entre ses mains.
-A mort !
La brume se dissipa. Et le carnage commença.
Une lumière rouge clignota sur le petit écran de sa chambre d'armement, le distrayant de sa lecture, où l'hyperbole était maniée avec une élégance un peu trop exubérante, étant donnée la réalité des affrontements de cette époque aujourd'hui presque oubliée. Ses sacrifices héroïques sied plus aux guerriers de sa trempe qu'aux légions des techno-barbares de ce passé lointain.
Mais bizarrement, cette lecture n'était pas aussi désagréable qu'il l'avait pensé au premier abord. Vérifiant rapidement la nature de ce clignotement carmin, il s'en débarrassa bien vite avant de continuer à noyer son ennui dans ces chroniques.
Un torrent de sang et de flammes emplit la brèche, surchargeant la zone de tirs désespérément mortels. Akhoris sentait ses mains tremblées sous les tressautements de son fusil, qui lâchait balles après balles avec une précision qui n'avait plus lieu d'être en pareille situation. Un monticule de cadavres s’amoncelant ralentissait la progression des troupes ennemis, mais déjà, les lances des Tupelov se distinguaient. Ils s'avancèrent, imparables et imperturbables, malgré l'Enfer qui s'abattaient sur eux, se servant des troufions sacrifiables de l'armée de Shang Khal en guise de boucliers humains. Les Nordafrikains hurlaient leur défi à l'ennemi, tuant presque un adversaire à chaque tir de leurs armes finement ouvragées. Les derniers canons et obusiers tiraient leurs ultimes obus, rendant encore plus assourdissant le vacarme ambiant. Akhoris épuisa jusqu'à sa dernière cartouche, avant de sortir de son couvert, et de dégainer un sabre à lame courbe, symbole d'un rang qui fut autrefois le sien au sein de la Garde Royale de Xozer. Ses hommes firent de mêmes, alors que les lanciers se débarrassaient de leurs protections de chairs.
Saisissant l'oriflamme du dernier Conclave, Akhoris se jeta en avant, hurlant à s'en briser les cordes vocales. Lançant un cri guttural, les lanciers répondirent à la charge désespérée des Nordafrikains. Les corps et les lames s'entrechoquèrent, et son esprit perdit le fil de la réalité.
La lumière rouge clignota une nouvelle fois, insistante, le tirant à nouveau de sa lecture. Fronçant les sourcils, il examina le message transmis depuis l'écran. Après un lecture rapide, et s'étonnant presque du soupir qui s'échappa de sa bouche, il ramassa le livre qu'il avait précédemment jeté à ses pieds, et s'empressa de terminer sa page.
Sa respiration faiblissait, aux rythmes des battements de son corps mourant. Des bulles de sang éclataient à intervalles irréguliers de sa bouche entrouverte. Son regard se perdait sur les restes piétinés de son étendard. Ses hommes étaient morts, leur sang nourrissant déjà la terre qui les avait vu naître. Il avait peur, mais il n'avait aucun regret. Leur sacrifice avait offert un dernier répit aux jardins édéniques de Xozer. Un sacrifice que nul livre, nulle histoire ne conterait jamais. Les étoiles seules avaient été les témoins de cette dernière nuit de folie.
Il tourna son regard vers le ciel d'un noir d'encre, où l'aube ne commençait qu'à peine à percer, qui s'étendait au-dessus de lui. Si grand, si beau. Un sourire se dessina sur ses lèvres, lui qui avait toujours rêvé de mourir au grand air. Il toussa, crachant le peu de sang qu'il restait dans son corps détruit. Ses lèvres bougèrent faiblement, alors que ses derniers mots s'échappaient en même temps que son dernier souffle de vie.
-Jusqu'aux confins des étoiles...
Ad Astra Per Aspera...
Il murmura ses paroles, sans réellement le vouloir. Un sentiment étrange l'habitait en cet instant. Il déposa doucement le livre à ses côtés, cornant la page où il s'était arrêté. Se levant, il s'approcha du panneau radio proche de la porte de sa chambre d'armement. Une voix ne tarda pas à s'en élevait.
-Mon capitaine ?
Il hésita un instant, ne sachant pas vraiment pourquoi il faisait cela.
-Vipus...Pensez-vous que nos actes ne soient que les échos de notre passé ?
La réponse tarda à se faire entendre, mais elle lui parvint finalement, hésitante.
-Je ne saurai le dire, mon capitaine.
Loken eut un petit rire, alors qu'il coupait la communication. Après tout, tous espéraient la même chose.
Que leur sacrifice résonne au-delà des étoiles.
(1457 mots)
Edit : avec la correction, c'est mieux
Ad Astra
L'aube commençait à distiller sa teinte dorée à travers ce ciel encrassé par les gaz de combats, il respirait péniblement derrière son masque, tentant de reprendre un souffle voué à s'éteindre. Accroupis derrière un pilier ravagé par la mitraille adverse, il observait stoïquement la scène. Les ombres ennemies se faufilaient vers leur position mise à mal. La perspective d'une curée vengeresse donnait à ces chiens une audace répugnante. Le massacre avait duré toute la nuit. L'approvisionnement en munitions avait cessé il y à plus de deux heures, le laissant perplexe quant à l'état des lignes arrières. Plus aucune communication ni réponse n'était parvenue à son escouade en perdition. Son unité et lui étaient dangereusement isolés du reste des leurs, désormais les seuls à tenir cette section du front. Sa main engourdie par le combat ininterrompu se dirigea vers son dernier chargeur....
Mais quelque chose retint son geste. Une clameur, un cri, venant du lointain. Un sifflement ininterrompu, un grondement qui se rapprochait. Il leva les yeux vers un ciel noirci, que les rayons du soleil naissant ne parvenaient à repousser. Quelque chose se taillait un chemin, une traînée blanche, tranchant dans l'atmosphère. Puis vint une explosion. Et l'Enfer se déchaîna.
Un torrent de flammes balaya une position en arrière de la sienne, et bien que la détonation fut suffisamment distante pour qu'il ne soit pas touché, il ressentit le souffle chaud du brasier lécher ses joues, et son visage se couvrit d'encore un peu plus de sueur. Une odeur de chair carbonisée s'élevait déjà dans l'air, alors que les relents de cadavres calcinés étaient intensifiés par le souffle d'explosions environnantes. Les chars super-lourds de Shang Khal n'avaient eu de cesse de bombarder leurs positions depuis huit jours déjà. Ou peut-être était-ce neuf. Cela n'avait de toute façon que peu d'importance. Xozer était perdue, depuis le premier jour où les bannières disparates de l'armée du général de Kalagann avaient été aperçu au loin.
Xozer était perdue. Et avec elle, tous les Conclaves Nordafrik. D'Ursh, venait un millier d'oriflammes, et un millier de milliers de soldats. Les états-clients du sud de l'empire de Kalagann s'étaient vidés de tous les hommes et femmes apte à tenir une arme. Les lanciers de Tupelov marchaient à leurs côtés, et les moteurs des Moteurs Rouges accompagnaient leurs chants guerriers.Un torrent de haine et de colère, de rancœur et d'ambition démesurée, était venue se briser sur les hautes murailles finement ouvragées de la Cité, et ses ruines ne parvenaient qu'à peine à entraver la marche des hordes de Khal.
Tous les défenseurs se savaient perdus avant même que la bataille ne s'engage. Mais tous étaient déterminés à sacrifier leurs vies pour que perdurent ne serait-ce qu'un jour de plus la splendeur de Xozer.
L'Enfer des flammes n'était qu'un prélude à la curée qui s'annonçait. Sortant à peine de la couverture offerte par le pilier en ruine derrière lequel il se trouvait, Akhoris jeta un regard sur chacun de ses côtés, apercevant les têtes couvertes de cendres et de poussières, ainsi que les visages crispés mais déterminés des derniers membres de son unité. Leurs uniformes, d'habitude si flamboyants, n'étaient aujourd'hui rien de plus qu'un triste reflet d'un futur qui ne ressemblerait jamais plus au passé.
Devant eux, les ombres des hordes de Shang se distinguaient de nouveau au-travers du brouillard des explosions. Quelque soit l'issue de cette bataille, cet assaut serait sans doute le dernier de tous les Nordafrikains présents en cet instant. La Cinquième Armée Oeinérique était le dernier rempart entre la suprématie de Kalagann et ce dernier fragment de liberté que représentaient les jardins du Conclave Intérieur de Xozer. Ses cadavres étaient brûlés, ses corps mutilés, ses bannières perdues dans les limbes d'une rage incontrôlable. Seule l'une d'elle tenait bon, dernière flamme de la force de résolution des hommes d'Akhoris, que la guerre avait transformé en une chose qu'il ne reconnaissait plus.
Un silence surnaturel abattit soudain tout autour d'eux. Puis, montèrent en chœur le chœur de centaines de voix, scandant dans une langue inconnue un cri de guerre qui glaça le sang des Nordafrikains. Les trous béants de la dernière muraille extérieure se noircissaient d'êtres encore fantomatiques, entourés d'une brume empestant le sang et la mort. Mais une vague inconnue envahit l'esprit d'Akhoris. Un sentiment de révolte, une profonde fierté. Une envie vaine, mais tellement puissante, de vivre. Se redressant de son couvert, il regarda pour la dernière fois le visage de ses soldats avec qui il partageait ses derniers instants. Une trentaine d'hommes à peine, tant de choses à défendre, et si peu à sacrifier. Il prit une dernière inspiration, fermant les yeux. Puis, sa voix s'éleva, couvrant le vacarme des hordes d'Ursh.
-Si Xozer doit tomber, que la gloire de notre sacrifice résonne jusqu'aux confins des étoiles ! Tenez vos positions, qu'ils paient leur victoire avec ce sang qu'ils aiment tant !
Ses paroles futiles et fugaces firent briller d'un tout nouvel éclat les yeux des quelques hommes dont il parvenait à croiser le regard. Son cœur se gonfla d'une fierté retrouvée.
-Le sang est la vie !
Une clameur s'éleva des rangs clairsemés des Nordafrikains, à l'esprit guerrier réanimé.
-Le sang est la vie !
Un chœur plus fort encore résonna entre les ruines.
-Le sang est la mort !
Des larmes montèrent jusqu'à ses yeux, alors que les cors de guerre des Tupelov résonnèrent.
-Le sang est la mort !
Akhoris plongea à couvert, serrant son arme entre ses mains.
-A mort !
La brume se dissipa. Et le carnage commença.
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Une lumière rouge clignota sur le petit écran de sa chambre d'armement, le distrayant de sa lecture, où l'hyperbole était maniée avec une élégance un peu trop exubérante, étant donnée la réalité des affrontements de cette époque aujourd'hui presque oubliée. Ses sacrifices héroïques sied plus aux guerriers de sa trempe qu'aux légions des techno-barbares de ce passé lointain.
Mais bizarrement, cette lecture n'était pas aussi désagréable qu'il l'avait pensé au premier abord. Vérifiant rapidement la nature de ce clignotement carmin, il s'en débarrassa bien vite avant de continuer à noyer son ennui dans ces chroniques.
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Un torrent de sang et de flammes emplit la brèche, surchargeant la zone de tirs désespérément mortels. Akhoris sentait ses mains tremblées sous les tressautements de son fusil, qui lâchait balles après balles avec une précision qui n'avait plus lieu d'être en pareille situation. Un monticule de cadavres s’amoncelant ralentissait la progression des troupes ennemis, mais déjà, les lances des Tupelov se distinguaient. Ils s'avancèrent, imparables et imperturbables, malgré l'Enfer qui s'abattaient sur eux, se servant des troufions sacrifiables de l'armée de Shang Khal en guise de boucliers humains. Les Nordafrikains hurlaient leur défi à l'ennemi, tuant presque un adversaire à chaque tir de leurs armes finement ouvragées. Les derniers canons et obusiers tiraient leurs ultimes obus, rendant encore plus assourdissant le vacarme ambiant. Akhoris épuisa jusqu'à sa dernière cartouche, avant de sortir de son couvert, et de dégainer un sabre à lame courbe, symbole d'un rang qui fut autrefois le sien au sein de la Garde Royale de Xozer. Ses hommes firent de mêmes, alors que les lanciers se débarrassaient de leurs protections de chairs.
Saisissant l'oriflamme du dernier Conclave, Akhoris se jeta en avant, hurlant à s'en briser les cordes vocales. Lançant un cri guttural, les lanciers répondirent à la charge désespérée des Nordafrikains. Les corps et les lames s'entrechoquèrent, et son esprit perdit le fil de la réalité.
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La lumière rouge clignota une nouvelle fois, insistante, le tirant à nouveau de sa lecture. Fronçant les sourcils, il examina le message transmis depuis l'écran. Après un lecture rapide, et s'étonnant presque du soupir qui s'échappa de sa bouche, il ramassa le livre qu'il avait précédemment jeté à ses pieds, et s'empressa de terminer sa page.
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Sa respiration faiblissait, aux rythmes des battements de son corps mourant. Des bulles de sang éclataient à intervalles irréguliers de sa bouche entrouverte. Son regard se perdait sur les restes piétinés de son étendard. Ses hommes étaient morts, leur sang nourrissant déjà la terre qui les avait vu naître. Il avait peur, mais il n'avait aucun regret. Leur sacrifice avait offert un dernier répit aux jardins édéniques de Xozer. Un sacrifice que nul livre, nulle histoire ne conterait jamais. Les étoiles seules avaient été les témoins de cette dernière nuit de folie.
Il tourna son regard vers le ciel d'un noir d'encre, où l'aube ne commençait qu'à peine à percer, qui s'étendait au-dessus de lui. Si grand, si beau. Un sourire se dessina sur ses lèvres, lui qui avait toujours rêvé de mourir au grand air. Il toussa, crachant le peu de sang qu'il restait dans son corps détruit. Ses lèvres bougèrent faiblement, alors que ses derniers mots s'échappaient en même temps que son dernier souffle de vie.
-Jusqu'aux confins des étoiles...
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Ad Astra Per Aspera...
Il murmura ses paroles, sans réellement le vouloir. Un sentiment étrange l'habitait en cet instant. Il déposa doucement le livre à ses côtés, cornant la page où il s'était arrêté. Se levant, il s'approcha du panneau radio proche de la porte de sa chambre d'armement. Une voix ne tarda pas à s'en élevait.
-Mon capitaine ?
Il hésita un instant, ne sachant pas vraiment pourquoi il faisait cela.
-Vipus...Pensez-vous que nos actes ne soient que les échos de notre passé ?
La réponse tarda à se faire entendre, mais elle lui parvint finalement, hésitante.
-Je ne saurai le dire, mon capitaine.
Loken eut un petit rire, alors qu'il coupait la communication. Après tout, tous espéraient la même chose.
Que leur sacrifice résonne au-delà des étoiles.
***
(1457 mots)
Edit : avec la correction, c'est mieux
Vlad Primarque - Messages : 3582
Age : 34
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Mis à part deux ou trois tournures de phrases à revoir , selon moi , c'est un excellent texte que voila , dans le style et dans la forme.
Bravo !
Bravo !
———
"Pride,not flesh, is weak"
"Quel mal pouvait bien causer l'étude et l'apprentissage ?"
Magnus Maitre de chapitre - Messages : 2299
Age : 46
Localisation : Normandie , LE pays du Cidre ...
Vlad Primarque - Messages : 3582
Age : 34
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Très beau texte, je vais galérer pour donner mon trio de tête.
Codex Raven Guard
Corax Maître de Guerre - Messages : 6772
Age : 46
Localisation : Délivrance / Lorraine
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Bien ! Je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit Garvi'. La morale est cool.
Une très bonne idée d'avoir fait ton récit sur l'ère technobarbare de Terra, une période trop peu vue et pourtant vachement intéressante. En plus, tu utilises les noms qu'il faut, et ceux inventés sont crédibles.
J'aime bien les références à Babylone et aux Perses, et aux Tupolev ^^
En plus, c'est bien écrit, bravo !
Emperor Maître de Guerre - Messages : 4754
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Très bon texte, la mise en scène de Garvi était astucieuse, et le récit sur l'ère technobarbare est également très réussit. Un grand bravo à toi.
Par le plus grand des hasard se ne serait pas les Chroniques d'Ursh, qu'il serait entrain de lire ?
Par le plus grand des hasard se ne serait pas les Chroniques d'Ursh, qu'il serait entrain de lire ?
Tout n'est que poussière.
Garvieloken Vétéran Space Marine - Messages : 640
Age : 25
Localisation : Prospero : Tizca
Vlad Primarque - Messages : 3582
Age : 34
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Voilà un texte très bien écrit. Lecture agréable .... Un prétendant sérieux au 3 premières places.
Haut Connétable Uther - Pour les Black Librarians ! Pour le Forum !
Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire
uther33 Maître de Guerre - Messages : 5674
Age : 54
Localisation : Guyenne
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Très bon texte. Le fait que cette histoire est lue par "Loken" est un plus et une belle surprise. Très agréable à lire.
Dans mon trio de tête ...
Dans mon trio de tête ...
" Dans le doute, frappe encore...."
http://arghail.blogspot.be/
Re: [Lettres de Sang 8] - Ad Astra
Une LdS comme je les aime : une idée globale simple et claire, et une chute maîtrisée.
Alors toi tu ne continues pas la phrase de l'intro, mais tu crées une nouvelle scène par dessus.
TB mise en page, efficace, et malgré des petites fautes encore visibles (j'ai trouvé celles de ma LdS aujourd'hui..) la narration est fluide et originale, entre ce passé exotique de l'Ère des Luttes (sans réf. impériale!) et un M31 qui ne se révèle qu'à la chute, comme la cerise sur le gâteau.
Ton choix de noms propres mais aussi l'ambiance d’héroïsme lyrique un peu suranné respecte bien cette espèce d'antiquité en opposition avec le futurisme de l'Imperium, et comme si le feu d'artifice ne suffisait pas, tu as laissé au dernier étage de ta fusée la réf. aux loges, et dans la chute de Xozer on aperçoit Isstvan..
Je trouve que tu aurais pu davantage mettre en avant la réf. de corruption au Chaos des armées de Kalagann, (grand ennemi de l'Empereur dans les guerres d'unification), mais c'est surtout de mettre le lecteur en face de lui-même avec Nero Vipus (loyaliste donc) que j'ai beaucoup aimé.
Alors toi tu ne continues pas la phrase de l'intro, mais tu crées une nouvelle scène par dessus.
TB mise en page, efficace, et malgré des petites fautes encore visibles (j'ai trouvé celles de ma LdS aujourd'hui..) la narration est fluide et originale, entre ce passé exotique de l'Ère des Luttes (sans réf. impériale!) et un M31 qui ne se révèle qu'à la chute, comme la cerise sur le gâteau.
Ton choix de noms propres mais aussi l'ambiance d’héroïsme lyrique un peu suranné respecte bien cette espèce d'antiquité en opposition avec le futurisme de l'Imperium, et comme si le feu d'artifice ne suffisait pas, tu as laissé au dernier étage de ta fusée la réf. aux loges, et dans la chute de Xozer on aperçoit Isstvan..
Je trouve que tu aurais pu davantage mettre en avant la réf. de corruption au Chaos des armées de Kalagann, (grand ennemi de l'Empereur dans les guerres d'unification), mais c'est surtout de mettre le lecteur en face de lui-même avec Nero Vipus (loyaliste donc) que j'ai beaucoup aimé.
Dernière édition par - Ghost of Arkio - le Lun 28 Avr 2014 - 10:40, édité 1 fois
Vlad Primarque - Messages : 3582
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