[Time of Legends] Hiver mort de CL Werner- La peste noire I

Même les âmes courageuses se méfient de l’hiver car par delà la blancheur immaculée, les ténèbres guettent et les loups rodent.

Ainsi commencera ma critique d’ « HIVER MORT »  écrit par CL Werner auteur également de Wulfrik qui en passant était à mon gout un bon bouquin. C’est donc avec entrain et bonne humeur que je me plonge dans ce livre. Après une quasi très bonne trilogie de sigmar (a mon gout bien sur) et deux quadrilogie camouflé en trilogie, j’ai cité NAgash et la Déchirure,  (bien commencé mal fini, mais c’est une autre histoire), ce nouveaux volet de l’Âge des légendes avait intérêt à être à la hauteur.
Pour les amateurs du fluff (et oui j’ai remarqué qu’il y en avait quelques uns quand même sur ce forum^^) je pense que vous trouverez ici votre intérêt puisque que comme ces prédécesseur de l’ADL (Age des Légendes), Hiver Mort ouvre une nouvelle fenêtre temporelle. Cette fois ci  sur la période encor peu connu entre le règne du très saint Sigmar Heldenhammer et l’Empereur Karl Franz.
Si je devais résumer ici en trois mots ce livre, ce serait : Complots, épidémies, vermine !!!

Beaucoup de chose, pour ne pas dire énormément en analysant un peu.   Bon vous aurez certainement tous lus le résumé, l’Empire est ravagé par la peste sous le règne d’un Empereur tyrannique.  Beaucoup de clins d’œil dans tous les sens, la Sylvanie n’est pas encor la province la plus détesté de l’empire, mais le comte Von Drak règne déjà signe que cava pas tarder à merder dans le genre cadavre… Mordheim n’est pas encor une ville morte non plus, Mariennburg n’as pas encor son d’indépendance véritable. Et le siège de l’Empereur vient seulement de quitté Nuln pour rentré à Altdorf. Et chose tout à fait intéressante, l’auteur s’est vue confié la difficile tache de mettre en scène la première véritable apparition dans le monde des hommes de l’Empire (historiquement et chronologiquement) de nos amis boule de poiles, j’ai nommé les Skaven.
Une ambiance épidémiologiquement remarquable (ne tenté pas de le sortir au scrabble il n’est pas dans le dictionnaire). Si vous êtes un  adepte de Nurggle je pense que cet ouvrage vous plaira. Sans être trop pointu dans la description l’auteur à su rendre sont récit très macabre. L’omniprésence de la peste et la peur qu’elle inspire devrai vous faire craindre de l’attraper rien qu’en feuilletant les pages.
Des personnage relativement réussi, avec des trait de caractère assez bien dosé à mon gout, un peu d’héroïsme et de chevalerie mais pas trop, de la compassion par ci par la, un lent et inéluctable passage de la lumière au ténèbres pour certain personnage. Des humains très humains, avec un peu de chevalerie, de la cupidité, et  de la méchanceté gratuite, compassion et vengeance… Tout ce que l’on aime. Et des Skaven très…Skaven. (Stupide boule de poile)Si vous aimé la vermine, je l’ai trouvé très bien mise en scène (pas mal de fluff sur cette race).

Pour ne pas vous dévoiler le scénario tout en revenant quand même sur le mots complots,  disons que l’Empereur complote pour s’en mettre plein les poches, son capitaine de la garde complote pour s’élever dans la hiérarchie, les comte et électeurs complotent pour renverser l’Empereur, les Skaven complotent pour renverser l’humanité tout en complotant pour se renverser les uns les autres… (Comme d’habitude) et bien sur nos amis du bas peuple font tout leur possible pour rester en vie… Vous êtes perdu ? Ne vous inquiéter pas c’était le but. Et la vous vous dite trop d’infos, trop d’intrique ca doit être lourd comme un Ogre à la sortie des fête de noël.
Et bien comme disais un amis à moi : « faux, archi faux j’ai envie de te dire menteur ! » je n’ai pas eu du tout cette sensation d’être  paumé.

LE récit est certes découpé en cinq points de vue majeurs en cinq points de l’empire avec quelques petites parenthèses. Mais à aucun moment on ne perd vraiment le fil du récit. Alors oui cinq c’était peut être un peu trop. Bon je vous cache pas qu’à la fin y’en à quand même un qui se fait sabré (définitivement ou pas ? on verra).
Donc voila un ouvrage très complet avec une bonne dose de suspens, beaucoup de problème, et vous verrez qu’il n’y a pas grand-chose de résolue à la fin du tome 1, ce qui laisse quand même le lecteur sur sa faim (vivement le tome 2). Il faut bien prendre ce récit pour ce qu’il est, c’est-à-dire un ouvrage qui plante le décore, beaucoup d’infos, beaucoup de scénario. Si la suite est aussi complète et dans le même style d’écriture, je pense que la série méritera bien 4 tomes. Contrairement à la Déchirure qui n’en méritait pour moi certainement pas 4.

Gloriam Imperator

Hiver Mort de C.L Werner

Scénario et mise en scène : 4/5

La première chose qui frappe dans ce roman, et particulièrement dans les deux premiers chapitres, c'est l'abondance de personnages, en particulier du côté impérial. Entre l'Empereur Boris, les Comtes/Ducs/Chevaliers/Paysans/Prêtres, etc...Il est parfois dur de s'y retrouver au début, principalement aussi à cause de l'abondance de noms à consonance germanique. Mais très vite, une fois ses personnages posés et présentés, le style fluide de Werner fait que l'on finit par s'y retrouver.

Mais tous ses personnages sont loin d'être manichéens, et leur diversité est l'un des points forts du roman. Boris pour commencer, est un tyran de la pire espèce. De mêmes les autres impériaux, sont tous motivés par une ambition personnelle, et se révèlent être intolérants, colériques, etc...Il n'y a pas de réels héros parmi les nobliaux, seulement des hommes aux motivations bien plus prosaïques que la seule volonté de justice. Un bon exemple de la façon dont Werner a traité ses personnages est le cas d'Adolf Kreyssig, chef des Kaiserjaeger, sorte de police personnelle de l'Empereur. Kreyssig était un paysan, avant de ''monter en grade'', et n'a de cesse de cracher son mépris et sa haine des sang bleus tout au long du roman, au point d'en devenir absolument détestable. Il est pétris d'ambition, en plus d'être particulièrement psychopathe. Werner a inversé la vision du paysan soumis et montre d'une certaine manière que les nobles devraient toujours craindre le peuple. Et c'est une très très bonne chose.

J'ai aussi bien aimé la partie se déroulant en Sylvanie, à l'époque où les Von Carstein n'en avaient pas encore pris possession, ainsi que la façon dont est montré la déchéance du prêtre que l'on suit durant les parties en Sylvanie.

C'est du côté des Chevaliers que l'on trouve des personnages motivés par un idéal plus noble, et même s'ils peuvent paraître parfois un peu approfondi, du moins je trouve, ils restent intéressants à suivre, en particulier le prince Mandred de Middenheim.

Spoiler:

Côté Skaven, beaucoup moins de personnages, mais leur importance rattrape leur faible nombre. On suit principalement Puskab Crasse-Fourrure, maître des véroles du clan Pestilens, et Pustule Moultgratte, seigneur du clan Verms. Mais Werner a tout de même pris la peine de donner un nom à chacun des Seigneurs siégeant au Conseil des Treize, en plus de nommer leur Clan respectif. Et cela contribue énormément à l'immersion, et permet de mieux cerner l'ambiance de paranoïa qui règne constamment à la table du Cornu.

Mais durant le roman, seuls deux Skavens seront mis en avant, Puskab Crasse-Fourrure, maître des véroles du clan Pestilens, et Pustule Moultgratte, Seigneur du Clan Verms et membre du Conseil. Et la relation de ses deux Skavens montre de fort belle manière ce qu'est la vie dans l'Empire Souterrain.

De nombreuses intrigues se mêlent et s’entremêlent continuellement, toutes ayant pour même point de départ la Peste Noire mis au point par les Skavens. Bien que finalement peu présents, les Skavens restent les grands comploteurs, les grands conspirateurs, manipulant les choses-hommes comme ils se manipulent entre eux. Tout ce qui arrive n'est que le résultat de l’intelligence maligne/malsaine des Hommes-Rats.

Au début, je craignais un peu que certaines intrigues, et donc personnages, soient plus mis en avant que d'autres, mais même si cela est effectivement le cas, Werner a construit son histoire d'une telle façon que chaque groupe de personnages à droit à son lot de révélations/rebondissements/fins tragiques. Il n'y a aucun déséquilibre dans ce roman, et l'histoire se révèle être véritablement excellente.

Intérêt fluffique : 5/5

Là aussi, il s'agit d'un gros point fort du roman. Même si c'est par petites doses, par petits détails disséminés tout au long de l'histoire, on en apprend beaucoup sur l'Empire de cette époque, soit près de 1400 ans avant l'Empire de maintenant. On peut voir qu'à cette époque, Marriennburg n'est pas la ville indépendante que l'on connait, que le Clergé Sigmarite n'a pas encore la puissance et l'influence qu'il a aujourd'hui. De même, le siège du pouvoir impérial vient tout juste d'être déplacé à Altdorf. On en apprend aussi un peu sur les différents comtés de l'Empire, sur les relations que certains entretiennent entre eux, notamment la Sylvanie et le Stirland (la Sylvanie faisant officiellement partie du Stirland, et c'est encore le cas maintenant). Même la grande guerre qui a opposé l'Empire aux Hommes-Bêtes est racontée, même si cela reste de manière succincte. Mais encore une fois, Werner fait le boulot jusqu'au bout, en détaillant la façon dont les impériaux ont mené cette guerre, et cela en devient même un élément supplémentaire de l'histoire. Il est même l'élément déclencheur d'une des intrigues du roman.

Les Skavens ne sont pas en restes non plus. Outre le Conseil des Treize et son fonctionnement, Werner développe aussi la façon dont se comporte, réagit un Skaven. Idem, il prend soin de décrire Skarogne, ainsi que la hiérarchie qui régit la capitale de l'Empire Souterrain, ainsi que son lot de conspirations/trahisons/manipulations qui rythme la vie des Skavens. Le parler Skaven est aussi, je trouve, particulièrement savoureux dans ce roman, et renforce encore un peu l'identité si forte déjà des Hommes-Rats.  

Rien que pour tout cela, ce roman mérite d'être lu.

Style et écriture : 4/5

Bien qu'un peu lourd au début, avec cette avalanche de noms germaniques en tout genre, le style de Werner s'avère au final excellent. Il est particulièrement bon quand il s'agit de décrire l'ambiance de mort et de désespoir qui entoure la Peste Noire. De même, la noirceur de certains de ses personnages est réellement bien décrite, au point que je souhaitais en voir mourir certains avant la fin du roman. J'ai bien aimé également la façon dont il relie Empire et Skavens durant tout le roman, comme avec la scène du conseil de l'Empereur, qui, quelques pages plus tard, voit s'en dérouler presque une parodie chez les Skavens, avec la scène du Conseil des Treize.

C'est le premier bouquin que je lisais de lui, et je le relirais avec plaisir (j'essaie notamment de trouver Le Duc Rouge).

Appréciation personnelle : 5/5

Grand fan des Skavens, j'ai dévoré ce livre (pour la seconde fois). Tout y est : personnages intéressants, fluff, Skavens et leur conspiration contre le monde entier...Bref, un régal pour tout fan des Hommes-Rats. J'espère qu'un jour la suite débarquera en VF, aussi bien le deuxième que le troisième de la série.

TOTAL : 18/20