[Récit Thème 1] La vengence attendra

A perte de vue, la ville n’était plus qu’un champ de ruine. Les hautes tours de la capitale qui faisaient la fierté de la planète n’était plus que des pales reflets de leurs splendeurs passées. Elles avaient été méthodiquement détruites par des bombardements orbitaux. Les quartiers d’habitation n’étaient plus que des débris gris éparpillés sur le sol de la ville. Un vent froid et sec faisait tournoyer la poussière dans l’air ce qui rendait difficile la possibilité de respirer. Au loin, les plaines de Caterad étaient désertes.

Goran ouvrit lentement les yeux mais ce ne fut que pour les refermer de nouveau, ébloui par le soleil. Il avait mal à la tête et ses muscles le faisaient souffrir. Il ne savait pas où il était ni ce qui l’avait mi dans un tel état. Mais quelque chose d’autre l'effraya: il avait perdu toute notion du temps. Il fit une pause dans ses pensées et arrêta de se poser des questions. Il avait un doute. Pouvait t-il vraiment être effrayé? Non, il ne connaissait pas la peur car il avait appris à ne plus la connaître.
Il ouvrit de nouveau les yeux et les laissa s’adapter à la lumière du jour. Peu à peu il prit conscience de son environnement immédiat. De nombreux brasiers brûlaient aux alentours et les bâtiments qui l'entouraient n’étaient guère plus que des ruines. Avec un effort, il se mit en position assise et retira les morceaux de maçonnerie qui étaient tombés sur ses jambes. Son armure l’avait bien protégé mais elle présentait de nombreuses éraflures. Il porta une main à sa tête, quelque chose de dur lui était tombé dessus et l’avait probablement assommé sur le coup. Du sang avait séché dans ses cheveux. Pourquoi n’avais-je pas mon casque? se demanda t-il en se relevant lentement. Il se sentais un peu idiot.

Après avoir vérifié l’état de son armure et ses blessures, il en conclut qu’il était affaibli mais qu’il avait été chanceux. Il avait le bras cassé, sa blessure à la tête et quelques égratignures. Dans quelques heures, il pourrait de nouveau se battre à son plein potentiel.
Se battre? Mais contre qui?
Il regarda les environs: il n’y avait pas une âme qui vive. à quelques mètres de là où il était tombé, il ramassa une épée énergétique recouverte de poussière. Il la reconnut comme étant la sienne. Il commença à arpenter les décombres, contournant les brasiers et les murs encore debout et eut un pincement au cœur en voyant de nombreux corps en armure énergétique, aux couleurs de son chapitre, les Blazing Fists.
- Capitaine!
Il fit volte face. Derrière lui, l’un de ses frère venait d’apparaître au coin d’un bâtiment à moitié effondré et marchait rapidement dans sa direction, enjambant les corps. Il boitait légèrement de la jambe gauche mais Goran vit qu’il accélérait sa course. Il se précipita instinctivement dans la direction de celui qui l’appelait capitaine. Une fois arrivé à sa hauteur, il le reconnu: c’était Alrik, l’un des hommes de l’escouade tactique de Sandro. Tout devenait plus limpide dans la tête de Goran bien qu’il ne sut pas encore ce qu’il s’était réellement passé.
- Alrik? Où est Sandro?
- Il est mort, répondit Alrik, essoufflé, en s’arrêtant devant lui. Nous devons partir, les traîtres pourchassent les survivants, et ils semblent y prendre un malin plaisir.
- Quoi...?
Goran ne savait que dire, il ne comprenait pas. De quels traîtres parlait-il?
- On étais encore six tout à l’heure. J’ai été obligé de fuir. Le reste de l’escouade s’est fait massacrer, ainsi que le sergent. Je pense que c’est vous qu’ils cherchent.
Goran voulu en savoir plus mais un son familier le fit réagir. Des ennemis étaient apparus à l’angle du mur d’où Sandro était venu et avaient activé leurs épées tronçonneuses en les apercevant. Ils étaient au moins dix et chacun portait une arme a feu qui pendait négligemment à la ceinture. Goran se rendit alors compte qu’ils devaient être dans une situation vraiment désespérée pour que leurs ennemis ne se donnent même plus la peine d’utiliser leurs bolters. Quand ils sortirent de l’ombre du bâtiments, il déglutit. Ils portaient une armure énergétique de la même couleur que la sienne, couleur crème, proche du jaune avec les épaulières brun clair. Le symbole des Blazing Fists avait été volontairement recouvert de poussière, de boue ou pour certains, de sang. Goran sentit la haine gronder dans son ventre. Il les reconnaissais. Les traîtres de son propre chapitre, ses anciens frères. Il voulut charger, courir de toutes ses forces pour les mettre à terre. Mais il n’étaient que deux contre une quinzaine.

Alrik se retourna et commença à courir en tirant sur le bras de son capitaine pour l’entraîner avec lui. Un tel geste aurait été sévèrement puni en temps normal. Mais aujourd’hui, Alrik avait raison et Goran le suivit, ils devaient courir pour avoir une chance de s’en sortir vivant. Ils s’enfuirent mais ne le firent pas comme des civils apeurés qui courent dans tout les sens. Ils contournèrent volontairement les obstacles qu’ils pouvaient mettre entre eux et leurs assaillants afin d’éviter les tirs qui commençaient à pleuvoir. En face d’eux, un large bloc d’habitation avait plus ou moins survécu au bombardement. Des murs de plusieurs étages, à moitié éventrés menaçaient de s’effondrer à tout instant. Pour l’heure, ils feraient l’affaire.
- Là! dit Goran en se stoppant net derrière un mur.
- C’est prévisible... avertit Alrik à voix basse.
Goran ne voyait pas d’autre solution, ils étaient désavantagés et ne pouvaient se permettre de courir des heures durant. Leurs assaillants n’étaient pas très loin derrière, ils devaient se douter de quelque chose en les ayant vu disparaitre. Mais le bloc d’habitation était vaste et ils ne pouvaient savoir où exactement se cachaient leurs proies. Goran parcourut lentement le mur et trouva une faille par laquelle épier l’avancée des ennemis. Ils s’étaient arrêtés à quelques dizaines de mètres de là.
- Ils se séparent, dit il. En deux groupes. On dirait qu’ils vont nous contourner. Il vit Alrik s’emparer de son poignard, c’était aparemment la seule arme qu’il lui restait.
Ils restèrent aux aguets, attendant patiemment que les ennemis approchent. L’un des deux groupes, sept guerriers, étaient partis trop à droite, dans l’ombre de petites ruelles jonchées de débris. Les huit autres fouillaient le secteur où Alrik et Goran étaient cachés. Un cri brisa le silence.
- Où est ce que vous vous cachez, bande de sale rats! On va vite vous faire regretter d’avoir trahi le chapitre!
Goran connaissait cette voix. Elle appartenait a quelqu’un qu’il avait considéré comme un frère, il s’était battu à ses côtés, et le comptait désormais parmi ses ennemis. Il se mit rapidement en mouvement et sortit de l’ombre du mur, son épée énergétique à la main. Le renégat fut surpris et n’eut pas le temps de réagir avant que l’épée ne lui transperce la gorge pour ressortir de l’autre côté. Goran retira son épée promptement et le corps tomba au sol comme un i. Juste avant qu’il ne meure, il avait croisé le regard de son ancien compagnon qui ne lui avait renvoyé que de la haine et du mépris. De son côté, Alrik avait fait deux victimes, courant comme une ombre entre des blocs de férrobéton et de murs effondrés pour poignarder ses ennemis dans le dos. Quelques secondes après le début de l’assaut, les space marines renégats réagirent et tentèrent de riposter.
- Emparez-vous d’eux! cria une voix.

Goran se remit rapidement à couvert mais il se rendit compte qu’il y avait quelqu’un derrière lui et il fut alors forcé de tenter le tout pour le tout. Il fonça droit sur sa cible quand un bolt lui transperça l’armure au niveau de la hanche et explosa dans la chair tendre. Il tomba à la renverse sous le choc et serra les dents sous la douleur fulgurante en tentant de se remettre debout. Mais le renégat qu’il avait pris pour cible s’était avancé, appuyant une lourde botte sur son épaule pour le forcer à s’allonger dans la poussière. Il lui fit lâcher son épée d’un coup de pied.
- Votre petite fuite désespérée s’arrête ici, lui dit son ancien frère, une note de satisfaction dans la voix.
Goran pouvait entendre Alrik se débattre à quelques mètres de là. Le renégat maintenait une forte pression sur son dos, il ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre que son destin ne vienne le chercher. Il se sentit honteux et se maudit pour les erreur qu’il avait commises, même si cela ne changerait rien à sa situation.
- Le maître de Chapitre te veut vivant. Mais sache qu’on se serais fait un plaisir de te liquider, frère. Le renégat insista longuement sur le dernier mot et se mit à glousser.
- Par contre, l’autre...
Goran tourna la tête en direction d’Alrik mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Son angle de vue ne lui permit pas de voir la tête de son camarade exploser sous l’impact du bolt tiré à bout portant. Il vit cependant le corps s’effondrer lentement pour s'affaisser dans la poussière. Un cri de rage lui échappa et il se promit qu’il vengerait Alrik le moment venu. Lui et tout les autres.

Très bon texte également. Des frères qui s'affrontent...

J'aime bien aussi . Dommage que ça soit si court .

Par contre petite question : le héros et son compagnon se battent contre des "renégats" au chapitre , et pourtant tu fais dire que les renégats bossent pour le Maitre de Chapitre . Ça me semble bizarre , non ?

Un combat fratricide .... bonne idée ... Texte bien écrit ..... bravo

Magnus a écrit:J'aime bien aussi . Dommage que ça soit si court .

Par contre petite question : le héros et son compagnon se battent contre des "renégats" au chapitre , et pourtant tu fais dire que les renégats bossent pour le Maitre de Chapitre . Ça me semble bizarre , non ?

Pas bizarre pour moi, on a déjà vu des chefs succomber aux chaos et entrainer leur hommes (une certaine compagnie des salamanders par exemple).

Cependant, s'il n'y avait pas eu cette phrase:

Le symbole des Blazing Fists avait été volontairement recouvert de poussière, de boue ou pour certains, de sang.

, on aurait pu supposer que les 2 traitres étaient en réalité Goran et Alrik.

Jamais la haine n'est aussi pure qu'entre anciens frères.. Un bien joli morceau Madame.

Moi aussi les notions de qui sont les renégats m'a un peu perturbé, mais on comprend quand même à la fin. Pour moi ca fait plus une bonne préface qu'un one shot.

Très bon récit qui appelle une suite .

Merci! Ça me rassure que ça vous ait plu parce qu'en voyant le niveau des deux premiers textes publiés j'ai eu un peu peur

Pour répondre à vos question, disons que je me suis inspirée d'un chapitre que j'ai créé depuis un moment déjà. J'avais commencé un roman que j'ai laissé en stand-by n'ayant pas le temps de continuer, c'est pourquoi j'en ai pas parlé. En fait, c'est le chapitre entier qui se rebelle (le maître de chapitre) mais il reste quand même des loyalistes qui ne suivent pas et qui choisissent de rester loyaux à l'Imperium. Ça créé donc des guerre internes au chapitre.

Merci pour vos appréciations!

Varney a écrit:Merci! Ça me rassure que ça vous ait plu parce qu'en voyant le niveau des deux premiers textes publiés j'ai eu un peu peur

Pour répondre à vos question, disons que je me suis inspirée d'un chapitre que j'ai créé depuis un moment déjà. J'avais commencé un roman que j'ai laissé en stand-by n'ayant pas le temps de continuer, c'est pourquoi j'en ai pas parlé. En fait, c'est le chapitre entier qui se rebelle (le maître de chapitre) mais il reste quand même des loyalistes qui ne suivent pas et qui choisissent de rester loyaux à l'Imperium. Ça créé donc des guerre internes au chapitre.

Merci pour vos appréciations!

Une 2eme hérésie mais à plus petite échelle