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[BACKGROUND BATTLE] La Renaissance du Phénix

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Message par VinceDW Mer 7 Aoû 2013 - 14:52

INTRODUCTION HORS TEXTE
Je n'ai pas utilisé les tags exprès, histoire de vous laisser la surprise.
Cela fait un moment que je réfléchissais à la manière d'intégrer l'un de mes personnages favoris et son "fluff" au reste du "fluff". J'ai trouvé. Et puis...Comme je le fais souvent, je me permets quelques petits écarts. Libre à vous de hurler à l'hérésie pour certains points, mais bon. Après tout je hurle bien à l'hérésie quand je lis des trucs incohérents mais censés être officiels...

FIN INTRO HT

***************************************************************
La plaine étincelait des reflets du soleil sur les lances, les casques et les boucliers. En rangs parfaits, drapés dans leurs uniformes blancs arborant l’insigne d’un phénix de feu, vingt mille hommes attendaient. Les étendards flottaient au vent, bien levé ce jour-là, révélant la complexe héraldique des régiments rassemblés ici.

L’automne touchait à sa fin et l’hiver s’annonçait à travers la fraîcheur de ce vent d’ouest, l’Onêt. Avec l’hiver se termineraient les opérations et les tueries débutées à la faveur du dernier printemps. Avec l’hiver, l’herbe jaunie de la plaine et les arbres sans feuilles des forêts alentours se couvriraient de blanc.

Il avait beaucoup plu encore ce matin très tôt mais les nuages se dispersaient peu à peu à la faveur d’un soleil radieux qui avait provoqué une brume épaisse. L’Onêt se chargeait en ce moment même de la faire fuir.

Certains soldats semblaient danser d’un pied sur l’autre pour les extraire de la boue qui recouvrait la plaine. Elle sècherait doucement mais pour l’heure elle empêtrait toute l’armée. Pour autant, cela ne semblait gêner nullement les officiers qui accueillaient les éléments avec bienveillance. En réalité, la nature était avec eux.

***
La tente, hormis un râtelier d’armes et un mannequin qui servait de support à une armure, était vide de tout objet. Torse nu, assis sur ses genoux dans une posture de méditation, attendait un guerrier. Il avait le crâne rasé et un immense tatouage de phénix lui parcourait son dos musclé. Tout en lui évoquait la force physique ; depuis ses muscles saillant à ses traits évoquant la bravoure et l’indomptabilité.

Ses yeux clos ne laissaient rien paraître de sa détermination ni de son intelligence. Sa respiration forte et maîtrisée prouvait, elle, son degré de calme et de préparation avant la bataille. Mais ce qui restait le plus étonnant était sa chaleur corporelle : de son corps huilé de dieu grec émanaient quelques vapeurs.

Il était malgré tout si proportionné dans la longueur de ses bras, ses jambes, son buste que sa musculature ne pouvait en aucun cas cacher sa grâce féline, alors même qu’il méditait, immobile. De même, la douceur de ses traits et de sa peau évoquaient sa jeunesse. Curieusement, alors que sa grande taille en faisait nécessairement un adulte, il n’était couvert d’aucun poil.

Le seul vêtement qu’il portait était un ample sarong fait d’une laine épaisse blanchâtre qui lui arrivait aux pieds. Si simple, il contrastait avec la richesse des uniformes des officiers de la Marche. En réalité, le jeune guerrier ne possédait rien à part ce vêtement et son arme.

Le vouge se trouvait sur son râtelier. Sa hampe minérale était longue de quatre pieds, s’ouvrant sur une large lame tout aussi longue, faite d’un métal terne. Le tout avait l’air très lourd et difficile à manier mais donnait une impression de danger latent.

***
« Où est-il donc ? » S’enquît Desvros Khaine, commandant de la Marche de l’Est sur un ton impatient. Il avait l’air excédé et regardait son horloge solaire de plus en plus souvent. Ses troupes, elles, ne paraissaient nullement pressées de ce que le temps n’avance.

« Qui ça ? » Lui demanda son aide de camp, Scyllion. Jeune officier qui n’avait pas encore reçu les faveurs du Maître de clan, Scyllion n’avait pas encore le droit à un nom de famille. Il n’avait pas plus de vingt ans, mais son intelligence redoutable, allié à une ambition sans borne lui avait permis de grimper les échelons malgré sa jeunesse et son inexpérience. Un autre officier, un vétéran de multiples campagnes, qui triturait son épée batarde, lui répondit.

« Baltor ». Respect et crainte se trahissaient dans sa voix.

« Un fanatique religieux, mais un féroce combattant. » Ajouta Khaine, ses yeux fouillant l’horizon à la recherche de l’armée ennemie, dont il commençait à entendre les tambours de guerre. « Mais aussi un arrogant qui ne sait rester à sa place – et qui est toujours en retard. »

Un lourd silence s’abattit entre les trois hommes, uniquement ponctué du roulement des tambours ennemis, derrière la forêt s’étendant à deux miles de la Marche. Scyllion ne put s’empêcher un regard vers la tente à l’écart, hors du campement. Il fit un signe de tête en sa direction, comme pour se faire confirmer son appartenance.

« Oui. » Lui répondit le vétéran. « Le problème c’est que Jor Han l’a à sa bonne. » Jor Han était le maître de leur clan. En d’autres lieux, il aurait porté le titre de roi ou d’empereur, commandant à des centaines de milliers de paysans, combattants, religieux et artisans. Que ce Baltor soit son protégé revenait donc à dire qu’il était absolument intouchable.

Le Clan du Phénix avait embrassé la religion d’une divinité en forme de Phénix. C’était une religion particulièrement exclusive et qui exigeait valeur et loyauté. Dans les textes sacrés, tenus des seuls grands prêtres, il était dit que le Phénix se réveillerait dans une tornade de feu, lors d’une guerre qui défigurerait à jamais le monde. Il était également dit que longtemps, bien longtemps auparavant, le Phénix avait marché parmi les mortels et qu’il avait succombé face à un ennemi plus grand et plus maléfique.

Curieusement, tous se plaisaient à croire que son retour serait un triomphe. Néanmoins, leur croyance tenace avait permis au clan de progresser et de vaincre tous ses ennemis.

Jusqu’à aujourd’hui. Une coalition redoutable de tribus de l’Est leur faisait face, avec beaucoup plus d’hommes. Mais si ce n’était que le nombre. Le guerrier à leur tête était connu pour être le plus puissant guerrier du continent. Invaincu et invincible, inspirant la peur chez ses ennemis et le courage chez ses alliés. Masse musculaire sans pareille, il magnait une masse d’arme à deux mains avec une terrifiante dextérité…d’une seule main.

Il était Wolf et il était le plus grand danger qui ait jamais menacé le Phénix.

« Vous croyez que votre Baltor a une chance contre Wolf ? » S’inquiéta Scyllion, alors que les premiers étendards ennemis apparaissaient sur l’horizon.

« Jor Han semble croire que oui. » Evasa Desvros pas vraiment convaincu.

« Le problème c’est que toute cette bataille dépendra de ce combat… »  Expliqua le vétéran, son regard braqué vers l’armée ennemie qui approchait lentement mais inexorablement.

« Pourquoi sommes-nous là si nous ne sommes pas certains de remporter la victoire alors ? » S’étonna l’aide de camp. En fait, maintenant qu’il y repensait, il comprit que toute la campagne n’avait eu pour seul but que de rencontrer cette énorme armée, Wolf à sa tête. En effet, la vitesse d’exécution des premières manœuvres avait permis de surprendre les premières armées ennemies et de les écraser. De nombreux territoires avaient été pris ; pourtant jamais le cœur tribal n’avait été approché avant maintenant.

En fait, la Marche de l’Est avait tourné autour du pot pendant presque quatre mois alors qu’elle aurait pu enfoncer et vaincre l’ennemi définitivement s’il avait poursuivi ses premiers efforts. Une erreur de stratégie lui avait-il semblé, mais qui prenait désormais tout son sens.

« Vous vouliez battre Wolf et son armée principale pour marquer les esprits ? »

Pour seule réponse, le commandant de la Marche baissa les yeux, maudissant son maître de clan pour la première fois.

« Maudit Jor Han. C’était son idée. Il m’a fourni le plan de campagne – comme il fait depuis deux ans qu’il s’intéresse à nos manœuvres. Maintenant tout repose sur son favori et il n’est pas fichu de se présenter à moi à l’heure ! » Fulmina Khaine.

***
Le promontoire se situait un peu en retrait du futur champ de bataille.  Battu par les vents, la roche s’érodait au fil du temps, inexorablement. Un immense guerrier s’y trouvait. Habillé d’un pagne et de peaux de bêtes, il affichait un air féroce. La masse d’arme colossale qu’il portait dans le dos ne faisait qu’ajouter à la terreur qu’il inspirait chez ses ennemis.

Wolf.

Un regard acéré. Des dents taillées en pointes. Des traits brutaux. Des muscles omniprésents. Et la plupart des hommes ne lui arrivaient qu’au sternum. Tel était Wolf, dont les légendes disaient qu’il était de nature tantôt divine, tantôt démoniaque. Certains disaient qu’il était immortel. D’autres allaient même jusqu’à prétendre qu’il avait toujours été à la tête des tribus…Depuis le commencement.

Lui seul connaissait évidemment la vérité à son sujet. Mais pour rien au monde n’aurait-il démenti ces rumeurs.
Alors que le vent lui fouettait le visage, froid et sec, ses yeux se portèrent sur l’armée du Phénix rassemblée en rang serrée dans la plaine. De par la largeur de leur déploiement, Wolf calcula qu’il devait y avoir environ entre quatre mille et six mille hommes de front et a priori trois à quatre rangs ; ce qui donnait un chiffre total compris entre douze mille et vingt-quatre mille hommes. Du simple au double.

Il regarda sa propre armée avancer et se déployer à son tour dans la plaine, au rythme des tambours de guerre et des braillements des chefs de tribu. Il disposait de plus de quarante mille guerriers. Même s’ils étaient moins bien équipés, ils étaient chacun plus redoutables que les soldats ennemis. Et deux fois plus nombreux.

« Attaquez sur les deux flancs. » Ordonna-t’il finalement de sa sombre voix gutturale. Puis il s’élança. En quelques sauts, il eut descendu le promontoire avant de rejoindre en petite foulée la ligne de front.

***
Les deux armées se faisaient enfin face. La matinée était entamée depuis un moment déjà et l’impatience était palpable. Soudain, un puissant cor de bataille retenti dans la vallée, couvrant tous les bruits. C’était le signal.
Les guerriers des tribus se ruèrent à l’assaut de la ligne de la Marche de l’Est – si tenté qu’ils pouvaient courir avec toute cette boue. En réponse, des roulements de tambours précis et des signaux de pavillons mirent cette dernière en mouvement : les régiments du Phénix se replièrent de façon à créer une formation non pas en ligne mais en pointe : la pointe était le centre, alors que les flancs étaient maintenant en position bien plus sur l’arrière.
La formation ainsi créée permettait de protéger les flancs tout en portant le poids de l’attaque sur le centre de la ligne ennemie.

Enfin, les guerriers de Wolf arrivèrent à une cinquantaine de mètres des lignes claniques ; lorsqu’ils furent reçus par une décharge de flèches venues du quatrième rang. Ces flèches étaient tirées d’arcs longs de courte portée, capable de transpercer une armure sans aucune difficulté.

Le premier rang tribal tout entier sembla s’écrouler dans la mort. Les autres poursuivirent comme si de rien était, hurlant pour se donner du courage plus que pour effrayer les soldats dont les lignes semblaient faites de métal. Mais la boue les empêcha d’accélérer.

Une deuxième décharge de flèches, un deuxième rang qui s’effondra sans vie. Mais il n’y aurait pas de troisième décharge. Les lanciers du Clan eurent juste le temps de se mettre en position de combat pour réceptionner la charge ennemie. Beaucoup reculèrent sous le choc. Finalement peu furent tués. Les deuxième et troisième rangs poussèrent en avant comme d’un seul homme, rétablissant la ligne.

Alors que la première ligne servait tout entière à bloquer l’ennemi par un mur de bouclier et de lance, la deuxième ligne les soutenait de son poids et de ses propres boucliers. Armés de lances plus longues, la troisième ligne donnait du coup d’estoc, tentant de réduire le nombre d’ennemis. Le quatrième rang était composé d’archers qui ne servaient plus dans la phase de corps à corps. Sous le commandement de leurs officiers, les archers se mirent en position pour protéger les flancs et arrière de l’armée, donnant à celle-ci un aspect de losange ouvert sur l’arrière.

***
Depuis une colline qui surplombait le champ de bataille, Desvros Khaine observait les combats. Sans cette boue, il eut été possible que ces barbares aient pu enfoncer ses lignes. Mais à présent, la bataille était à peu près sous contrôle. L’armée avait adopté sa formation en pointe de flèche qui lui avait rapporté de multiples victoires. Celle de l’ennemi tentait à présent de l’envelopper sur les deux flancs, mais ce faisant, réduisait la résistance de son centre.

Le commandant de la Marche se retourna vers ses signaleurs. Il affichait un sourire de prédateur qu’ils ne connaissaient que trop bien. En fait ils s’attendaient à son ordre.

« Lâchez les Anges de la Mort ! » Commanda Khaine sans pitié.

L’un des signaleurs leva un de ses fanions, présentant un phénix armé d’une faux.

***
Derrière le centre de la ligne de bataille clanique, le capitaine Akthad observait la colline depuis un moment, attendant patiemment son ordre d’attaque. Enfin, il vit le fanion de son unité s’élever, signal de l’attaque.

« Guerriers de la mort !! » S’exclama-t’il, ramenant l’attention de ses hommes sur lui. Au contraire des autres soldats réguliers de l’armée, ils étaient armés de haches, d’épées batardes, de masses et de fléaux d’arme. Engoncés dans des armures sombres qui ne reflétaient aucune lumière, leur heaume en forme de crâne démoniaque, ils avaient toujours été le symbole de l’effroi. Leur seule vue avait permis de nombreuses victoires.

« C’est à notre tour. Nous avons le privilège, une nouvelle fois, d’obtenir ce droit divin de la décision de la bataille. Nous allons porter la mort à l’ennemi, dans un ouragan de violence et de sang, qui marquera leurs esprits pour des générations.

« Rappelez-vous qui vous êtes, les porteurs de mort du Phénix, ses plus fidèles adorateurs, ses meilleurs guerriers. Apportons-leur aujourd’hui l’unique vérité ! Celle qu’on ne renaît qu’une fois mort ! »

Des tonnerres de vivats des Anges de la Mort accueillirent le discours de leur capitaine, avant qu’ils ne se mettent en mouvement.

Précédent leur arrivée, les deux régiments qui occupaient le centre de l’armée lancèrent une brusque attaque divergente qui ouvrit la ligne alors qu’ils partaient l’un vers le flanc gauche et l’autre vers le flanc droit. De la brèche ainsi créée, les guerriers d’élite du capitaine Akthad apparurent à l’ennemi qui hésita à leur seule vue.

***
Une peur panique prit les guerriers tribaux qui reculèrent en désordre devant les Anges de la Mort. Mais pas assez vite. Ils arrivèrent finalement au corps à corps et enfoncèrent la ligne de Wolf avec une facilité déconcertante. Ainsi, tout ce que Wolf avait pu gagner sur les flancs à force de sang et de sueur, il le perdait au centre.
Et le prix à payer était gargantuesque. Ses guerriers tombaient comme des mouches sous les coups précis et redoutables des Anges. Rien ne semblait en mesure de les arrêter.

Jusqu’à ce qu’un cri de guerre sans commune mesure ne retentisse. Les combattants semblèrent se figer, à la recherche de l’origine de ce cri. Semblant tomber littéralement du ciel, Wolf apparut au beau milieu des lignes des Anges, les dominant de toute sa taille magistrale. Instinctivement, ses adversaires reculèrent. Avant qu’ils aient pu se reprendre, Wolf attaqua.

D’un coup circulaire, il brisa net l’armure et les os d’un premier ennemi, l’envoyant valser à quelques mètres, bousculant ses camarades venus en renfort. Sans attendre, Wolf se rua sur les Anges, les écrasant de ses coups rapides et puissants, les repoussant d’un coup de pied et les faisant voler d’un seul coup de sa masse.
Pour la première fois dans leur histoire, les Anges de la Mort connurent la terreur.

L’assaut de Wolf suffit à rallier les autres guerriers tribaux qui contre-attaquèrent à sa suite, tuant et se faisant tuer sans relâche. Le centre du champ de bataille devînt une véritable hécatombe, dans le plus sauvage des corps à corps. Mais rien n’était en mesure d’arrêter Wolf. Avec l’offensive au centre enrayée et les flancs en difficulté, l’armée du Phénix ne tarderait plus à s’effondrer.

***
« Seigneur Baltor, seigneur Baltor !! » L’appela une voix au ton un peu désespéré, à quelques mètres de sa tente austère. Le guerrier du Phénix ne répondit rien. Une main tremblante ouvrit la tente laissant apparaître dans la lumière un officier chétif d’une trop grande jeunesse. Scyllion certainement, pensa Baltor, les yeux à demi-clos.

« Seigneur Baltor, le commandant Khaine vous demande. Wolf mène l’attaque. Nous allons perdre. » Finit par annoncer Scyllion en haletant. Les jambes fléchies, l’aide de camp récupérait de sa course, les mains sur les genoux, le corps en avant.

« Un seul guerrier ennemi transforme une victoire évidente en défaite ignominieuse, c’est cela que vous me dîtes, Scyllion. » Répondit enfin Baltor. Sa voix était comme un grondement de tonnerre, grave et ancestrale. Elle emplissait l’espace et semblait provenir de tous les côtés à la fois. Elle glaça le sang de Scyllion plus sûrement que ne l’aurait fait la charge d’un Ange.

« Il a rallié ses guerriers face aux Anges de la Mort et les repousse en ce moment même, Seigneur. » Lui expliqua l’aide de camp lorsqu’il eut repris ses esprits.

« Et vous croyez que mon intervention changera le cours de la bataille.» S’intéressa Baltor, avec ce qui aurait pu être interprété comme un sourire moqueur. Sa voix était monocorde, sombre et puissante. Il était difficile de faire la différence entre une affirmation et une question.

Un lourd silence accueilli son interrogation – affirmation. Scyllion lutta quelques instants pour relever les yeux et regarder le guerrier directement.

« Oui. » Affirma-t’il finalement. « Car vous êtes l’élu du Grand Phénix. Si vous n’y parvenez pas, c’est que tout ceci n’est qu’une mascarade. »

Derrière son hésitation, Baltor ressentit une conviction unique, qu’il avait rarement rencontrée. Sans ajouter un mot, il se releva doucement, dévoilant son corps formidable à Scyllion qui manqua de tomber à genoux devant tant de grandeur éblouissante. Néanmoins, il ne put refréner une larme de joie en observant l’Elu, pour la première fois de sa vie.

D’une main puissante, le guerrier du Phénix agrippa la hampe de son arme, qui était plus un gigantesque hachoir qu’un vouge. La lame vers le sol, il sortit de sa tente, Scyllion sur ses talons. Il ouvrit enfin totalement les yeux, dévoilant deux cyclones de feu autour de ses pupilles.

Les prémices de la défaite s’étendaient devant ses yeux : les flancs reculaient sous les coups de boutoir des combattants tribaux alors que le centre piétinait devant la contre-attaque de Wolf. Le fantastique guerrier ennemi était visible, toisant les deux armées de sa taille. Le voir ne pouvait que glacer le sang de Baltor. Il hésiterait avant d’y aller pour un stupide code d’honneur. Il terminerait écrasé comme tant d’autres guerriers sous la puissance de la masse de Wolf.

Sauf que le visage de Baltor affichait tout sauf de l’inquiétude. Un sourire en coin prouvait même son excitation à l’idée d’un combat contre un tel adversaire. Sans plus attendre, il se mit à courir. Il était d’une rapidité insoupçonnable, ses mouvements étaient amples et agiles. Il dévora ainsi les cinq cents mètres qui le séparaient du champ de bataille en quelques instants.

Ce n’est qu’à ce moment qu'en baissant les yeux, Scyllion remarqua que les traces de pas du guerrier étaient sèches.

***
Les Anges de la Mort se repliaient ! C’était la première fois qu’une telle chose se passait. Aucun ennemi n’avait jamais résisté face à leur charge et voilà qu’aujourd’hui, non content d’y résister, l’ennemi contre-attaquait de toute part. Ah, ils ne se repliaient pas sans infliger des pertes bien supérieures. Mais ce damné Wolf à lui seul changeait la balance. Le capitaine Akthad gisait sous son pied droit, la cage thoracique défoncée, du sang s’écoulant de sa bouche. Il n’avait même pas placé une seule attaque contre l’énorme guerrier.

Maintenant, leurs adversaires les encerclaient peu à peu. L’objectif avoué était simple : aucun Ange n’en réchapperait. Ils adoptèrent donc une formation en cercle, alors que Wolf tournait autour d’eux tel un prédateur. Et alors qu’il se décida soudain à attaquer, percutant un Ange, des hurlements d’agonie se firent entendre derrière. Interrompu dans son élan, il chercha du regard l’origine des hurlements, quand il le vit. Seul, implacable et sans peur, il tranchait dans les lignes tribales avec une arme gargantuesque. Les lignes se désagrégèrent et les hommes de Wolf s’enfuirent devant leur redoutable adversaire.

Alors que Wolf laissait tomber les Anges pour se focaliser contre le guerrier à moitié nu et non protégé d’une armure, les Anges de la Mort survivants se jetèrent contre leurs ennemis, la vengeance en tête. Le massacre commença…

***
Wolf s’avança doucement vers Baltor qui ne le regardait même pas directement. En fait, Baltor n’était pas en garde. Une insulte délibérée qu’un guerrier maître de ses émotions utilisait contre un autre guerrier pour le forcer à attaquer sans réfléchir. Mais Wolf n’était pas n’importe quel guerrier. Il découvrit les dents et grogna, mais ne se laissa pas emporter.

Les deux combattants se jaugèrent ainsi pendant une bonne minute. Wolf allant et venant comme un lion en cage, faisant tournoyer sa masse d’arme. Baltor, d’un calme absolu, immobile comme une statue millénaire.

N’y tenant plus, Wolf attaqua. Coup circulaire haut, Baltor fléchit ses jambes et se baissa, évitant l’assaut. Utilisant la force de son attaque, Wolf se retourna sur lui-même et se remit en position d’attaque. Coup d’écrasement de haut en bas, Baltor lança son buste en arrière et recula son pied droit, s’écartant de la trajectoire du coup. Cinq autres attaques, de plus en plus rapides de plus en plus puissantes. Baltor les esquiva une à une de la façon la plus simple qui soit.

Une autre attaque circulaire de droite à gauche, Baltor envoya son corps dans le sens opposé, tournant sur lui-même et prenant appui sur le pied gauche dos à son adversaire. Il lança alors son pied droit dans un coup circulaire qui cueillit Wolf de plein fouet et l’envoya à terre.

Le guerrier du Phénix observa un instant son adversaire qui se relevait, puis tourna les talons et fit mine de s’éloigner.

« Tu ne vaux pas d’être mon adversaire » Lâcha-t’il simplement, ultime insulte délibérée. Cette fois-ci, elle fit mouche.

Wolf chargea, libérant toute sa fureur et décuplant sa force. En une fraction de seconde, Baltor s’était retourné, mis en position de combat avec son hachoir et cueillit la charge de Wolf, parant coup sur coup, reculant pas à pas. Puis, après une habile esquive, il dégagea la masse de Wolf d’un coup de vouge et envoya un coup de pied dans le sternum de Wolf qui recula sur plusieurs mètres avant de reprendre son équilibre et de se remettre en position de combat.

Et ce fut le tour de Baltor. Le cri de guerre qu’il poussa à ce moment ne ressemblait à aucun autre. Plus proche du rugissement que du cri et d’une force si inhumaine que les autres combattants autour se figèrent en l’entendant. Il s’élança vers Wolf avec une rapidité à laquelle le champion des tribus ne s’attendait pas. Les attaques s’enchaînèrent à un rythme effréné, Wolf reculant pied à pied mais parant chaque assaut.

Ou plutôt, les attaques de Baltor visaient-elles sa masse d’arme. Et enfin, dans une puissance attaque, Baltor dégagea la masse sur son côté gauche. Profitant de l’inertie de son coup, il attrapa la masse de sa main droite et balança un puissant coup de pied circulaire dans le sternum de Wolf, qui vola à terre, désarmé.

Maintenant armé des deux armes, l’Elu du Grand Phénix s’approcha de son ennemi vaincu. Wolf était à sa merci et il serait si aisé de le tuer. Baltor posa son pied sur la poitrine de son adversaire sans même daigner le regarder. Puis, lentement, il baissa la tête et porta son regard vers les yeux de Wolf.

« La colère du Phénix coule dans tes veines guerrier, je peux le sentir. » Gronda l’Elu. « Rejoins-moi, je t’apprendrai à libérer ta colère et à devenir plus puissant encore. » Lui exposa-t’il, en laissant tomber la masse d’arme près de Wolf. Ce dernier l’enserra de sa puissance poigne.

« Si je te rejoins et que j’apprends de toi, ce sera pour te tuer. » Répondit finalement Wolf la voix assourdie par le coup reçu dans le sternum. De fait, si sa constitution n’avait pas été aussi extraordinaire, il serait mort à coup sûr.

« Je n’en attends pas moins de ta part, guerrier ! » Répliqua Baltor en tournant les talons. Il s’éloigna de Wolf, le laissant reprendre ses esprits. Partout autour de lui, les troupes du Phénix repoussaient leurs ennemis qui partaient en déroute alors que la nouvelle de la défaite de Wolf se répandait comme une traînée de poudre.

***
Ce jour-là, vingt mille des ennemis du Phénix furent tués et leur plus grand héro les quitta pour rejoindre Baltor, l’Elu du Grand Phénix. Il était encore inconnu, mais bientôt, très bientôt, son nom résonnerait en chacun comme un symbole de gloire pour certains et de terreur absolue pour d'autres…
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Message par Corax Mer 7 Aoû 2013 - 16:33

joli texte, je ne connaissais pas le Clan du Phénix, je connais juste la Garde Phénix des Haut Elfes.


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Message par - Ghost of Arkio - Sam 10 Aoû 2013 - 18:14

Bon,
sympathique texte mais je voudrais encore être sûr:
- c'est un BG de battle ou déviant? j'ai eu du mal à trouver des références claires, mais je ne connais que très peu le BG de Battle.
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