[Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
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[Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
Le Premier et le Dernier
- Portrait:
La fatigue me guette, faisant tomber mes paupières. Le siège est confortable, ce qui augmente le désir de m'assoupir, renforcé par la relative stabilité du transport, ce dernier ne subissant que peu de turbulences. La lumière du monde décroît lentement et la pénombre s'installe, de minces rayons perçants le smog qui jamais ne cesse de tourmenter l'atmosphère de la planète. Les lumières naturelles faiblissent, tel un brasier dont l'intensité s'étiole faute de comburant, restreignant la clarté pour laisser place aux ténèbres.
Les immenses ruches bordant les côtes de ce qui fut autrefois l'Atalantike se parent alors de mille feux, faisant reculer les ténèbres comme s'ils étaient porteurs de maléfices. Des lumiglobes d'une taille cyclopéenne s'éveillent, puisant leurs éclats dans d'immenses batteries alimentés par des centrales nucléaires souterraines. Les lumiglobes éclairent d'une lumière jaune quelque peu maladive les avenues et grands axes de ces constructions quasi contre - nature, résultant d'empilements urbains anarchiques, dont les fondations remontent à des millénaires et qu'aucune guerre ni aucune catastrophe ne semblent avoir entamé.
Je regarde par le hublot, à la fois attiré et révulsé par ces constructions qui exercent sur moi une étrange fascination. Je rêve de les mettre à bas, et je suis pourtant obligé de reconnaître le talent de ceux qui ont dessinés de tels amas de ferrobéton. Des esthètes dans l'art de l'optimisation urbaine, dont le cynisme sans limite les a pousser à imaginer semble-t-il le pire habitat possible pour tout être vivant. Je me demande intérieurement si un seul de ceux qui eurent à imaginer les Schémas de Constructions Standards de tels bâtisses prévoyaient de vivre ne seraient - ce qu'un seul jour dans un tel enfer. Je parle d'expérience pour être né et pour avoir habité trois décennies entières dans un tel ensemble, précisément au 134 étage du bloc 13 de la Ruche Burdigala, dans un minuscule appartement de trois pièces sales, dont l'air constamment recyclé se révélait au final un poison insidieux , charriant avec lui son lot de maladies, tuant à petit feu ceux incapable de s'extraire de la ruche.
Une vie misérable qui eut raison de la santé de ma mère, sa forme physique faiblissant peu à peu à mesure que le travail à l'usine siphonnait ces dernières ressources. Elle mourut d'épuisement dans son atelier, entouré de ses équipiers de travail, des forçats de ce nouvel Imperium dont la vie se résumait à manger, dormir et riveter des plaques de blindages sur des transports de troupe de L'Armée Impériale. Son corps fut immédiatement incinéré, le manque de place et de terre meuble empêchant tout enterrement. Mon dernier souvenir d'elle fut un bracelet auquel pendait une Aquila, symbole omniprésent du règne d'un nouveau Tyran, simplement plus puissant que les précédents.
J'aurai pu trouver cela presque comique si cela n'avait pas été aussi tragique, que le seul élément qu'il me reste d'elle, de cette femme pleine d'abnégation qui éleva seul un fils au milieu de ce capharnaüm de misère et de violence, fut le symbole d'un système autoritaire à l'administration inflexible, n'envisageant ces citoyens que comme un facteur de production pour son immense machine de guerre, sa Grande Croisade au travers des étoiles, comme une denrée périssable, corvéable à merci et aisément remplaçable, les ouvriers se tuant docilement à la tâche pour quelques maigres rémunérations et bribes d'une gloire partagée par un Empereur décidément trop lointain pour se soucier du malheur du petit peuple.
Mes pensées se perdent peu à peu et s'embrouillent, me faisant ruminer mon amertume envers les dirigeants de ce nouvel Empire de la race humaine, censé apporter bonheur au cœur des hommes et prospérité à leurs existences. Je me garde bien de partager mes pensées avec les autres individus présents avec moi dans le transport. Ce sont des hommes lourdement armés, intimidant par leur carrure autant que par leur silence. Ils ne m'ont pas adressé la parole une seule fois depuis que nous sommes montés à bord et je m'inquiète pour mon futur sort. Suis - je emmener dans une des prisons secrètes dont nul ne ressort jamais ? Je conjecture le motif qui a poussé cette troupe à se saisir de moi à la sortie de mon appartement.
Ils s'étaient saisis de moi en quelques instants, sans hésitation et sans sommation, ce qui dénotait une certaine préparation et un objectif clair. Ils venaient pour moi et pour personne d'autre, et le fait qu'ils se soient engagés dans les coursives délabrés du bloc 13 était déjà une preuve suffisante, au vue du fait qu'aucune personne saine d'esprit ne s'engagerait par plaisir dans ce coupe - gorge pour tous ceux qui ne sont pas nés et qui par conséquent n'en n'envisage pas réellement le danger. Les soldats vérifièrent mon identité sur une tablette numérique. Une fois formellement identifié, je fus emmené sans ménagement au travers des couloirs de la ruche, notre groupe atteignant finalement l'ascenseur centrale, ceci pour gagner le 260ème étage.
Une surprise pour moi qui n'avait jamais été au-delà du 153ème. Les étages supérieurs de la ruche étaient réservés aux riches familles, celles possédant les usines fournissant les équipements aux armées de l'Empereur. Je fus entraîné à l'extérieur de l'ascenseur, vers une plateforme d'atterrissage où nous attendait une luxueuse barge de transport, aux larges tuyères et à la coque gravé d'écritures dont je ne saisissais que difficilement le sens et que je reconnaissais comme étant du Haut - Gothique, la langue de la noblesse, la nouvelle Nomenclature qui administrait l'Imperium bien à l'abri derrière les murs du Palais Impérial.
On m'ordonna de m'asseoir dans un siège du transport et ce fut la dernière information que l'on dénia me procurer. La panique se mit à grandir lorsque le vaisseau s'éleva dans les airs, ce fut pour moi une expérience effrayante à plusieurs titres ; premièrement car c'était la première fois que je voyageais à bord d'un engin volant, deuxièmement car je venais de quitter le seul monde que je connaissais, les frontières de ce qui avait été jusqu'à maintenant l'ensemble de mon existence, une vie miséreuse dans une ruche Terrane ; troisièmement car je m'imaginais déjà quelques terrifiants scénarios.
Je pensais avoir un jour parlé trop haut et exprimer ouvertement mon mépris pour l'Imperium qui avait tué ma mère, la seule personne à ne m'avoir jamais aimé. J'imaginais une délation dans ce royaume de silence et de dissimulation, ou chacun, pour espérer une récompense et une amélioration de ses conditions de vie, serait prêt à dénoncer ces propres parents. Je m'imaginais déjà la torture et les privations, des geôles sombres et froides, ou je ne ferais pas long feu, la fin d'une vie où il y avait eu un peu d'espoir, où j'avais eu accès à des études poussés, un véritable miracle dans mon milieu social, ceci grâce à l'acharnement de ma mère à faire de moi quelqu'un d'autre qu'un esclave dans une usine d'armement.
J'étais ainsi entouré d'hommes en armes, me rongeant le sang sur mon avenir, en essayant de savoir si ce dernier se compterait en heures ou en jours. Le stress n'empêcha pas la fatigue de me gagner peu à peu, ce fut résigné que je me décidai à laisser le sommeil me gagner, conscient que cette période de repos pourrait bien être la dernière de ma courte existence.
Ce furent les rayons du soleil qui me réveillèrent, la lumière me chauffant légèrement ma peau et perçant le fin interstice de mes paupières.
Je m'éveille peu à peu, et je décide de regarder par le hublot, intrigué de savoir où notre long nous a transporté.
La vision que j'ai est la plus formidable de toute mon existence, et s'imprime durablement dans mon esprit.
La Palais Impérial dans toute sa splendeur se tient devant moi, bâti sur les plus hauts monts du monde, une forteresse de pierre et d'or, garnie de hautes murailles et d'élancés minarets.
Notre transport contourne le plus vaste ensemble de construction cyclopéenne pour se diriger vers un tablier d'atterrissage plus en retrait, presque caché.
Le vaisseau atterrit et je suis invité à descendre, solidement escorté par mes geôliers. Nous marchons jusqu'au bord de la zone d'atterrissage, où un géant nous attend.
Quel qu'il fut, le terme géant rend véritablement hommage à ce guerrier en armure d'or. Immobile, solidement ancré au sol avec sa hallebarde entre les mains, il aurait pu être une statue si une telle aura de dangerosité ne se dégageait de sa posture. Il semble prêt à bondir, comme un puissant prédateur attaquant sa proie à la gorge. J'en suis terrifié, me demandant quel a été mon péché pour qu'un élu de l'Empereur soir présent.
L'escouade m'escorte jusqu'au géant. Les soldats gardent le silence, seul l'officier prend la parole pour soumettre son rapport :
" L'individu a été appréhendé sans difficulté, seigneur - Custodien".
"Bien, rompez".
Et ce fut tout. Pas de présentation de ma personne, pas de garde à vous martial, pas de menottes aux poignets. Les soldats inclinent légèrement la tête pour saluer et s'en retournent au transport, sans un mot.
Le géant se tourne vers moi, et malgré son casque d'or serti d'une fine écriture, je peux deviner un regard perçant de sa part.
" Je suis Zaelkar Oros Torochi, de la Garde Custodienne, suivez - moi".
Et je m'exécute immédiatement, sans même savoir si je l'ai véritablement décidé. Une telle aura de puissance et de respectabilité se dégage de ce guerrier qu'il semble impossible de lui résister. Je marche ainsi quelques pas derrière lui, arpentant le Palais Impérial, l'endroit le plus sanctifié de tout l'Imperium.
"Les Lucifers Noirs vous ont - ils malmené ?"
"Non, seigneur."
Mes geôliers m'avaient saisis sans violence mais avec fermeté. Je choisis de répondre franchement, sûr que le guerrier saurait déceler le moindre mensonge. Ce sont les seuls mots que nous échangeons sur notre parcours.
Au bout de ce qui parait une heure de marche au travers du dédale de couloir et d'escaliers, nous atteignons une vaste porte ornée de l'Aquila, symbole du nouvel Imperium victorieux.
"Entrez, il vous attend".
Et une nouvelle fois, je m'exécute. Les battants s'ouvrent. Ma vision s'emplit d'émerveillement, alors que ce dresse devant moi un vaste espace orné de verdures, d'arbres et d'une cascade à l'eau cristalline, manifestement si pur pour une planète comme Terra qu'elle en parait irréelle.
Sous un conifère hors d'âge se tient un Banc de marbre, et sur ce banc de tient un homme, un livre entre les mains, simplement vêtu d'une ample toge couleur crème, lui couvrant l'ensemble du corps et ne laissant paraître à la lumière du jour que les mains et le visage.
L'homme est âgé, pensé-je, véritablement âgé, comme si plusieurs vies étaient contenues en seul corps. Pourtant, et sans que je puisse expliquer pourquoi, il parait vif, alerte, et doté d'une infinie sagesse. Il ne fait aucun doute que son rang au sein de la hiérarchie impérial devait être important, pour être en mesure d'ordonner à un Custodien de m'escorter jusqu'à lui.
Il tourne son visage vers moi, et d'un simple regard, m'invite à m'approcher afin de m'asseoir à ses côtés. Je m'exécute une dernière fois, et viens prendre place en silence.
L'homme continue sa lecture. Mon regard ne peut s'empêcher d'être attiré par la couverture, mais la langue inscrite dessus m'est inconnu. Mû par une réelle curiosité, je me décide à l'interroger.
"Que lisez - vous ?"
"Un traité écrit en Chtonien sur la perfectibilité de la navigation Warp. Un cadeau d'un des fils de l'Empereur".
"Vous connaissez les Primarques ?"
"En quelque sorte, nul ne les connait vraiment, Monsieur Voss."
"Vous me connaissez ?"
"Oui, Solomon, je t'observe depuis quelques années."
"Pourquoi ? Et qui êtes-vous ?"
"J'ai veillé sur toi, en ma qualité de régent de l'Imperium, pour que le jour de notre rencontre advienne. Malcador est le nom que je porte."
"Seigneur Malcador, attendez - vous quelque chose de moi ?"
"Oui, tu es ici car tu as une qualité qui serait utile d'exploiter pour le bien de l'Imperium, et c'est ce à quoi je vais prochainement m'employer."
2000 mots.
Argel Tal Space Marine - Messages : 439
Age : 25
Localisation : Paris
Re: [Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
Une nouvelle bien rythmée et tenant en haleine. Solomon est très intéressant !
J'espère que nous aurons droit à une suite l'an prochain, pour montrer la transition entre le personnage des débuts et celui qui ira jusqu'à retourner vers Horus ayant trahi pour accomplir sa mission envers l'Impérium.
Merci pour ce beau portrait
J'espère que nous aurons droit à une suite l'an prochain, pour montrer la transition entre le personnage des débuts et celui qui ira jusqu'à retourner vers Horus ayant trahi pour accomplir sa mission envers l'Impérium.
Merci pour ce beau portrait
Crabouyator Scout - Messages : 108
Localisation : Toulouse
Re: [Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
Merci beaucoup pour ton retour Crabouyator
Oui, j'ai beaucoup aimé travaillé sur ce personnage et je dois le dire, sans limite de mots, j'aurai pu continuer à écrire longtemps à son propos. Je pense que dès que j'aurai un peu de temps, j'écrirai la suite pour étoffer le personnage et lui permettre d'assister de l'intérieur à la Grande Croisade, de fréquenter les arcanes du pouvoir sur Terra et les répercutions des décisions politiques au sein des flottes expéditionnaires. C'est en relisant la nouvelle qui lui est consacré dans le recueil l'Âge des Ténèbres que je me suis dit que le personnage de Solomon Voss pouvait être un bon personnage à explorer, surtout vu l'importance qu'il obtiendra par la suite en fondant avec l'approbation de Malcador l'ordre des Commémorateurs. Je trouvais que l'idée d'en faire un individu parti de rien mais possédant une vision, un talent particulier exploitable pour la grandeur de l'Imperium ouvrait la voie à de nombreux récits et à une vision finalement assez personnel de ce que peuvent être l'art et le savoir ainsi que leurs transmissions au 31ème Millénaire.
Oui, j'ai beaucoup aimé travaillé sur ce personnage et je dois le dire, sans limite de mots, j'aurai pu continuer à écrire longtemps à son propos. Je pense que dès que j'aurai un peu de temps, j'écrirai la suite pour étoffer le personnage et lui permettre d'assister de l'intérieur à la Grande Croisade, de fréquenter les arcanes du pouvoir sur Terra et les répercutions des décisions politiques au sein des flottes expéditionnaires. C'est en relisant la nouvelle qui lui est consacré dans le recueil l'Âge des Ténèbres que je me suis dit que le personnage de Solomon Voss pouvait être un bon personnage à explorer, surtout vu l'importance qu'il obtiendra par la suite en fondant avec l'approbation de Malcador l'ordre des Commémorateurs. Je trouvais que l'idée d'en faire un individu parti de rien mais possédant une vision, un talent particulier exploitable pour la grandeur de l'Imperium ouvrait la voie à de nombreux récits et à une vision finalement assez personnel de ce que peuvent être l'art et le savoir ainsi que leurs transmissions au 31ème Millénaire.
Argel Tal Space Marine - Messages : 439
Age : 25
Localisation : Paris
Re: [Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
Je confesse mon oubli de ce personnage pourtant "important" de l'Histoire de l'Imperium à l'échelle humaine, et non sur-humaine (coucou les Primarques)
Mais ton histoire lui redonne sa juste place dans l'Histoire ^^
Je rejoins Crabouyator pour dire que j'ai hâte d'en lire plus à son sujet ^^
Mais ton histoire lui redonne sa juste place dans l'Histoire ^^
Je rejoins Crabouyator pour dire que j'ai hâte d'en lire plus à son sujet ^^
Zekka Premier Capitaine - Messages : 1415
Age : 32
Localisation : Dijon
Re: [Portrait de Noël 2019] Solomon Voss [Warhammer 30K]
Zekka a écrit:Je confesse mon oubli de ce personnage pourtant "important" de l'Histoire de l'Imperium à l'échelle humaine, et non sur-humaine (coucou les Primarques)
Mais ton histoire lui redonne sa juste place dans l'Histoire ^^
Je rejoins Crabouyator pour dire que j'ai hâte d'en lire plus à son sujet ^^
Merci pour ton retour Zekka
Je dois avouer que j'ai toujours été passionné pas les commémorateurs, ces "Petites Mains" de la Grande Croisade dans le sens où elles sont le lien entre la population civile, les masses populaires de l'Imperium et les protecteurs de l'Imperium que sont les Astartes et l'Armée Imperial. Ce qui m'a toujours frappé, c'est l'abnégation avec laquelle les commémorateurs participent à cette "aventure galactique", la volonté qu'il y a à créer des chefs d'œuvres sur des personnages surhumains, à essayer de retranscrire la puissance, le courage, la beauté et tant d'autres qualités des plus exceptionnels créations de l'Empereur. J'ai voulu commencer mon récit avec ce constat, pour parler d'une époque antérieur à l'Hérésie, où tout semblait possible pour l'Humanité, où le rêve de l'Empereur d'une Humanité éclairé était possible. Je vois ces hommes et ces femmes comme le symbole d'une époque qui va disparaitre, et c'est ce qui m'a motivé à rédiger ce début de récit sur le premier d'entre eux.
Argel Tal Space Marine - Messages : 439
Age : 25
Localisation : Paris
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