[Portrait de Noël 2018] Arwin Jahnke: un Guerrier béni des Dieux

Arwin Jahnke, jeune homme tout juste instruit à l’Ordre de la Flamme Purificatrice des Prêtres Guerriers de Sigmar, entra dans le temple pour sa dernière semaine d’études auprès de son mentor pour apprendre auprès de lui tout ce qu’un bon Sigmarite devait savoir, tout ou presque ; celui-ci semblant estimer que certaines connaissances ne devaient pas être communiquées au jeune néophyte. Le vieux maître avait tout de l’homme de foi qui n’était pas sorti de son temple depuis des années, bien que l’œil averti remarquerait des restants de musculature attestant qu’il avait rempli son office comme il fallait durant sa prime jeunesse. D’ailleurs, son mentor était fier de ses capacités au combat qu’il avait éveillé sous ses instructions. Mais Arwin se cacha d’évoquer la part de lui qui voulait broyer autre chose qu’un mannequin de bois sous ses coups de marteau, une part plus violente de lui réclamait le sang, n’importe lequel…
Durant leur routine matinale ils passèrent devant une section de la bibliothèque enchainée, bloquée par des grilles, Arwin s’arrêtant à nouveau pour regarder l’entrée, son maitre lui rappela de ne jamais y aller, tout en étant, encore une fois, par trop évasif quant au contenu de ces étagères.

« Certains ouvrages n’auraient jamais dû être écrits. »

Voilà tout ce que répétait le maître à son disciple pour contenter sa soif de connaissance, continuant de son coté à arpenter le reste de la bibliothèque tout en philosophant sur la déité de Sigmar et les nombreuses sagas le concernant. C’est ainsi qu’une nuit, uniquement éclairé par un lampion, le jeune homme se tint devant la porte ferrée si mystérieuse. Comme tout jeune homme en soif d’apprendre, la curiosité guidait souvent ses actes, et il ouvrit donc la porte, combinant le pêché de vol des clefs à une vile curiosité…
Le jeune homme entra dans un autre monde, là où le reste de la bibliothèque était un modèle de rangement et d’organisation, ici régnait le désordre et le chaos. De récents parchemins se disputaient avec de vieux grimoires à la couverture lissée par le temps, et aux chaines depuis trop longtemps rongées par la rouille…
Il tourna sur lui-même en observant toute cette connaissance mise sous-scellé car d’autres avaient peur de ce qu’un tel savoir pouvait déclencher. Mais Arwin n’avait pas peur, toute connaissance était bonne à prendre, même la plus dangereuse…

Il finit donc par poser son lampion sur une vieille table couverte de poussière et ses doigts parcoururent les étagères, quand, par une simple préférence, ou un nœud du destin, il arrêta son choix sur un épais grimoire. Il le délogea de sa place millénaire et souffla la poussière qui en couvrait la couverture. Mais ses espoirs furent vite brisés quand il ne vit aucun titre, pas même une preuve qu’il n’y en ai jamais eu un. Trouvant cela curieux, il ouvrit l’ouvrage et tomba directement sur ce qui semblait être un journal, au détail près que les propos qui y étaient compilés n’avaient aucun sens, aucune chronologie compréhensible. Et au moment même où il pensa à refermer ce livre, sa vision se voila. Quand il recommença à y voir clair, il n’était plus dans la bibliothèque du temple sigmarite, mais au milieu de ce qu’il aurait aisément pu appeler l’Enfer. Il marchait sur un tapis de corps ensanglantés, mais il arrivait à discerner ça-et-là des bouts d’uniformes aux couleurs de presque tous les comtés de l’Empire. Il y avait également des corps massifs engoncés dans de lourdes armures couvertes de runes qu’Arwin ne sut lire. Mais dès qu’il se focalisait sur une rune, celle-ci semblait se tortiller comme pour échapper à sa vue ; son cerveau n’arrivant pas à assimiler cela, le fit détourner les yeux.
Il vit alors que la bataille n’était pas finie, mais n’était clairement pas en faveur de l’Empire : partout, les mêmes colosses en armures lourdes affrontaient ce qui semblait être la Reiksguard, à pied, les rares encore en selle étant rapidement mis à bas par les barbares pour être massacrés. Le jeune néophyte ne remarqua même pas qu’aucune personne ne semblait le remarquer, comme s’il n’était pas vraiment là, ou qu’il aurait dû se trouver ailleurs…
Arwin erra sur ce vaste champ de bataille, sous des nuages rendus rouges par les nombreux bûchers où brûlaient les cadavres impériaux. Mais alors qu’il suivait la fumée d’un des bûchers, il se rendit compte que les soldats brûlés vifs étaient les plus chanceux : certains étaient crucifiés sur d’étranges étoiles à 8 branches et élevés sur de longs mâts, toujours hurlant qu’on mette fin à leur tourment. Et d’autres étaient emportés, seul Sigmar-sait-où, par des hybrides entre humains et chauve-souris. Déjà bien affecté par ce sordide spectacle, il remarqua que certaines bandes sortaient de la masse des barbares : certains semblaient laisser leurs tripes racler le sol comme si de rien était, alors que leur peau cloquée tombait par plaques entières pour être remplacée par une couche de pus épaisse, leur bouche babillant une phrase…ou peut-être un décompte, d’autres parcouraient le champ de bataille et décapitait tout soldat impérial avant de lever la tête et hurler un mot…ou peut-être un nom, quelques-uns dansaient, au son d’une musique qu’Arwin n’entendait pas, et étaient entourés de vapeurs qui, quand il approcha, troublèrent les sens du jeune homme…ou peut-être son âme elle-même. Et enfin plusieurs avaient plus de membres que nécessaires, ou leur peau ne cessait de changer de couleur et de consistance…ou peut-être n’étaient-ils pas de ce monde.
Mais ce qui troubla par-dessus tout le jeune homme fut la créature se tenant au milieu de ces monstres : un guerrier encore plus grand que les autres, à l’armure aux runes luisantes de puissance, et à l’épée palpitante d’une vie qui lui semblait propre. Le casque de ce guerrier était braque sur Arwin, et, sans qu’il sache pourquoi, il était convaincu que cette créature le voyait, sans doute le troisième œil sur son casque l’aidait-il…
Le guerrier rengaina sa lame, laissant retomber le corps d’un soldat impérial, ou d’un comte à en juger par les atours sur son armure, et se tourna complètement vers le jeune homme avant d’enlever son casque. Cet instant révélateur sembla passer au ralenti dans le cerveau d’Arwin : ce guerrier était lui, il était ce guerrier, bien que son regard semblait receler une vile ruse et une profonde sagesse qui contredisait son âge apparent, mais il s’agissait indubitablement de lui-même.
Cette violente révélation le ramena à la réalité alors qu’il percuta la bibliothèque dans son dos, renversant le lampion qui se brisa au sol, répandant son huile enflammée. Rapidement, le feu engloutit les parchemins et livres les plus proches. Arwin, encore sous le choc, fonça hors du temple, et continua de courir, s’éloignant le plus possible de ce maudit livre. Il quitta le temple qui prenait lentement feu, comme pour effacer ses traces, alors que l’agitation montait dans le dit-temple et aux alentours, ne se souciant pas d’un jeune homme s’en éloignant le sourire aux lèvres. Car oui, il ne se rendit pas compte que, dans sa course, il arborait un sourire de fou-à-lier, car de sombres rouages s’étaient enfin mis en marche et ne s’arrêteraient qu’à la fin de ce monde, des mains même d’Arwin, qui reprendrait le nom que ces barbares hurlaient dans ce rêve : Archaon….


Mots: 1303

Sympa comme tout ce portrait d'un des chefs du Chaos.

Je me joins à Corax pour ce portrait Zekka, vraiment sympa à lire. Je pensais au début que l'histoire allait partir sur AOS, ce qui n'est pas ma tasse de thé je t'avoue. Finalement j'ai beaucoup aimé car l'histoire traite d'Archaon, l'élu des Dieux, à l'image d'Horus ou d'Abbadon.

Je dois aussi signaler que ton récit m'a fait penser à un moment dans un livre de l'Hérésie d'Horus, celui du conseil de Nikaea dans un Millier de Fils, lorsque Magnus explique le Mythe de la Caverne à son auditoire, avec la quête d'un savoir interdit et la richesse qu'il pourrait procurer là où un maître à défendu de s'en approcher à cause de la damnation qui pourrait apporter.

Je ne sais pas si c'est volontaire de ta part mais cela m'y a fait penser, ça m'a fait passer un bon moment à chaque fois donc bien joué.

Argel Tal a écrit:Je dois aussi signaler que ton récit m'a fait penser à un moment dans un livre de l'Hérésie d'Horus, celui du conseil de Nikaea dans un Millier de Fils, lorsque Magnus explique le Mythe de la Caverne à son auditoire, avec la quête d'un savoir interdit et la richesse qu'il pourrait procurer là où un maître à défendu de s'en approcher à cause de la damnation qui pourrait apporter.

Je ne sais pas si c'est volontaire de ta part mais cela m'y a fait penser, ça m'a fait passer un bon moment à chaque fois donc bien joué.

Ah, et ben ça fait un clin d'oeil de plus alors x')
Parce que oui, il y en a des clins d'oeil :p au moins 1 pour chacune des 4 Sombres Puissances ,saurez-vous les trouver ? :p

Archaon et du WHB!
Au passage il était déjà templier de Sigmar avant sa damnation(ce stupide hérétique)

Sinon sympa le texte nous présentant Archaon et ce qu'il a vu en lisant le bouquin.
Pareil bien joué la présentation des quatre dieux du Chaos sans citer une seule fois leurs noms impies.

Haaaa c'était une autre époque...

La jeunesse d'Archaon, rien que ça ^^
En tout cas j'avoue que je ne m'y attendais pas, c'est cool.

Perso le texte m'a fait penser à une scène du livre Warcraft Le dernier gardien, dans la bibliothèque de Medivh quand son apprenti Khadgar a une vision de lui-même dans le futur, à combattre les orcs sur Draenor. Mais je m'égare.