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[Portrait de Noel 2017] Raziel, le maestro

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Message par vzh Dim 7 Jan 2018 - 21:59

La perfection n’est pas assez  


« Cherchez la perfection sans la moindre concession à la médiocrité »
Eidolon - Seigneur Commandant de la IIIe légion

[Portrait de Noel 2017] Raziel, le maestro 438689undertakerbyinnervalued8t7cdm
Raziel, 31e millénaire

Je me souviendrais toujours de mon excitation pendant que le dropbot tombait dans l’atmosphère de Seize cent quatre vingt. C’était ma première mission en tant que légionnaire Emperor Children. Je sentais ce même ressenti de joie et de crainte mêlés parmi mes frères scouts assis à mes côtés dans l’appareil. La descente sur cette planète surnommée « Meurtre » par les Blood Angels durerait cinq minutes. Nous serions les premiers astartes du déploiement d'attaque à poser les pieds sur ce monde. Nous savions que notre baptême du feu serait scrupuleusement analysé par le commandement. Nos performances étaient d’ailleurs notées en temps réel selon une grille normalisée de trois cents critères.

L’ennemi nous ciblait depuis le sol car j’entendais des explosions éclater à l’extérieur. J’étais tendu alors je trouvais du réconfort en prenant dans mes mains le danriibar qui était accroché à ma ceinture. Ce couteau qui m’avait été offert par ma femme Jelina avant mon initiation parmi les Emperor Children, me rappelait mes fières origines de mineur chemosien. Il n’était pas sage de conserver ce présent trop longtemps et de se tourner vers le passé, alors que l’on attendait rien de moins de tous les Emperor Children qu'ils soient tous excellents. En effet, la malencontreuse perte d’une large quantité du patrimoine génétique de la IIIe légion lors de sa création, avait eût pour conséquence que nos effectifs étaient réduits au strict minimum. La Grande Croisade représentait pour notre légion un défi immense, nous avions à faire aussi bien que les autres légions avec moins de compagnies actives.

L’appareil s’agitait plus vivement, la tension me gagnait encore, je me mettais donc à réciter des chants dans ma tête pour m'apaiser l'esprit :
« Je suis le fils de l’Empereur, il n’a pas d’enfant plus compétent que moi!
L’erreur est étrangère à ma nature.
Je suis le fils de l’Empereur, il n’a pas d’enfant plus fort que moi!
La faiblesse est étrangère à ma nature.
Je suis le fils de l’Empereur, il n’a pas d’enfant plus digne que moi!
...»
Le sergent Cassorus m’interrompait, il avait remarqué mon agitation :
« Raziel, tes battements de cœurs sont plus rapides que ton standard au repos. Je te transmets un protocole d’injection de 0,75 grammes d’Arkaline. Tu viens de perdre dix points sur ta note de concentration... »

La descente du dropbot restait perturbée, nous traversions maintenant une épaisse couche atmosphérique. J’entendais des éclairs qui ricochaient contre le blindage.
A une distance que j’évaluais être à un kilomètre de la zone d’atterrissage, le dropbot fut frappé de plein fouet par un projectile. La coque du dropbot était éventrée. Nous étions balayés par une dépressurisation brutale et violente de l'habitacle. Des éclairs nous électrocutaient. L'appareil se secouait dans tous les sens. Le sergent me contactait :
« -Raziel, Klaus à tes côtés ne respire plus. Peux-tu relancer manuellement la procédure de réanimation?
-Je ne peux pas le faire sans me détacher Sergent.
-Tu as ma permission pour enfreindre le protocole de sécurité.»

J’avais grandi avec Klaus sur Chemos, il avait été mon meilleur ami dans ma vie passée d’humain. Je me détachais de ma place pour lui prêter assistance. Je luttais contre l'aspiration de l'air. Je me plaçais prudemment sur les genoux de mon «frère de coeur» afin de reconnecter son siège. Je relançais la procédure de réanimation et Klaus se réveilla. «Raziel…».
« Pour Chemos Klaus! » « Pour Chemos, Raziel! » La dépression s’amplifiait et je n’arrivais plus à bouger pour regagner ma place. Klaus m’agrippait fortement à lui. Mais nous lâchâmes prise tour à tour et je fus éjecté du dropbot.
Je me retrouvais dans les airs à virevolter au milieu d’une multitude de nuages épais…

Mon casque visualisait en contrebas ce qui semblait être une zone liquide et j’essayais de planer pour tenter de rallier cette cible. Cette chute ne dura que dix secondes et je réussis à tomber dans un lac. Trois hémorragies mineures s’étaient déclarées. Des drogues m’étaient injectées automatiquement et mon organisme commençait à se soigner. Je nageais dans un fluide acide qui corrodait l’extérieur de mon armure. Je ralliais au plus vite le rivage à la recherche de mon unité. L’escouade avait déjà atterri et elle était encerclée par une centaine d’arachnides. Je rejoignis mes frères scouts dans la mêlée, le sergent Cassorus m’affectait à une position :
« Raziel, ici Cassorus, tu as mis trois minutes et quatre secondes pour te regrouper. Nous sommes en formation calibri, mets-toi immédiatement derrière Klaus... »  
Mes écrans tactiques flashaient rouge, j'avais certainement perdu des points de rigueur.

Pendant que nous finissions de sécuriser la zone, le sergent grimpa tout en haut d’un arbre de grande taille. Cassorus étudiait les relevés de descente des dropbots.
Il nous fit signe de monter le rejoindre à la cime de l’arbre. Il s’adressa aux membres de l’escouade :
« Nos forces devraient débarquer d’ici quinze minutes. Les communications ne fonctionnent pas. Les éclairs dévient les dropbots de nos frères. La course de M45-55 a été fortement détourné. Au vu de sa trajectoire de descente, cet appareil devrait atterrir là… »
Le sergent Cassorus indiquait avec son gantelet une plaine remplie d’ennemis.
« Il doit y avoir au moins mille arachnides, et peut-être d’autres supplémentaires dans les forêts aux alentours, frère sergent. » signalait Klaus.
« Quand M45-55 atterrira dans cette plaine, peut importe le talent de nos frères, ils n’auront aucune chance d’en réchapper » fis-je remarquer.
« Exact. Et c’est bien pour cela que nous allons nettoyer la zone avant que M45-55 n’arrive...» conclu le sergent.
Le sergent avait raison, c’était effectivement notre rôle de scouts que de s’assurer que nos frères puissent atterrir en toute sécurité. Les faibles effectifs de notre légion ne nous autorisaient aucune perte inutile.

L’escouade se dirigeait au pas de course vers la zone d’atterrissage de M45-55. Plus nous approchions de la plaine, et plus nous affrontions de xenos.  Au fil des escarmouches, je m’étais isolé du reste du groupe sans m’en apercevoir :
« - Raziel tu romps la formation Y depuis deux minutes, remets-toi immédiatement à ta place!
- Dix ennemis se sont intercalés entre nous et j’ai été contraint de me mettre à couvert pour échapper à l’embuscade frère sergent.  »
  -Cette excuse n’est pas recevable, je t’enlève cinq points en efficacité... »
Nous truffâmes une colline qui jouxtait la plaine de charges explosives. La détonation engendra un éboulement de roches qui vinrent s’écraser sur les insectes en contrebas. M45-55 allait atterrir d’ici cinq minutes, et nous chargeâmes les ennemis restants afin de créer une diversion et ainsi attirer l’attention de tous les xenos présents sur la plaine.  Dans le chaos de la bataille, j’avais de grandes difficultés à prêter attention aux remarques du sergent : « Raziel, tu as ouvert le feu trois cents vingt fois, or je constate que tu as touché tes cibles que trois cents deux fois. Ton score de tir est nettement insuffisant. Tu perds deux points supplémentaires en efficacité... »

Nous eûmes à affronter un immense arachnide qui semblait être le chef de la horde ennemie locale.
Cette créature avala le sergent Cassorus et le frère Madolm. Mon bolter s’arrêta de fonctionner, il avait subi des dommages pendant mon immersion dans le lac acide et j’avais perdu mon couteau de combat lors du vol plané. Je me retrouvais sans armes alors que l’insecte géant me chargeait.
Je pris instinctivement le semblant d’arme qui me restait, le danriibar décoratif attaché à ma ceinture, et je le lançais en direction de la tête du xenos dans un réflexe désespéré.
Par chance, le couteau vint se loger dans un des yeux de la bête. Cozel arriva juste à temps pour achever l’ennemi au lance-flammes. Klaus retira le danriibar brûlant de la dépouille du monstre, pendant que je ramassais le bolter qui avait appartenu à Cassidus.
« - Sacré porte-bonheur Raziel! Tiens je te le rends, tu devrais le garder. Nous avons fait honneur à Chemos et au Primarque en ce jour! Grâce à nos exploits, notre planète qui a vu grandir le Primarque, pourra être homologuée comme monde de recrutement!  
- Klaus… Qui prend le commandement maintenant que le sergent est tombé? »
- On verra ça plus tard si tu veux bien…»
Klaus était au prise avec trois arachnides comme moi-même.
La procédure voulait que le mieux classé sur l’indice de réussite établi par commandant Eidolon prenne le leadership de l’escouade. Mais pris par l’action, nous n’avions pas le temps pour l’instant de désigner le remplaçant de Cassorus.

De l’autre côté de la plaine le dropbot M45-55 arrivait. Ce dropbot était magnifique et superbement décoré. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose concernant le contenu de l’appareil… Klaus, Cozel et moi, étions les derniers scouts survivants de l’escouade, et nous luttions vaillamment contre les xenos de la plaine. Alors que Cozel tombait à son tour, l’escouade de M45-55 sortait du dropbot.
Elle était menée par le capitaine Lucius en personne qui terrassait majestueusement de son épée les arachnides qu’il rencontrait sur son passage. Le capitaine s'approchait de Klaus et de moi. L'unité des scouts avait permis de sécuriser le déploiement des Emperor children sur Meurtre, et notamment de sauver la vie du capitaine Lucius et celle de ses guerriers. J'étais empli d’une immense fierté.
Mais j'étais dans l'erreur, j'avais tout raté, et les paroles du capitaine Lucius me ramenèrent à la dure réalité :
« Il n’y a rien de plus cruel que de vouloir élever le mineur chemosien à une perfection dont il est incapable…  Scout médiocre, as-tu déjà atteint ta limite? Evidemment oui… Ne reste pas dans mes pattes!»

La suite de notre campagne sur Seize cent quatre vingt fut un échec car nous retrouvèrent morts les Blood Angels que nous étions venus secourir sur ce monde hostile.
Pire, les Luna Wolves eurent à leur tour à venir nous aider dans cet enfer.
Je n’ai pas été à la hauteur, j’ai manqué d’efficacité au cours de cette première mission.
J’eus donc à faire pénitence pendant dix années dans une cellule sur Chemos.
Puisse t’on un jour me pardonner mon incompétence…



Concerto pour bolter sonique en massacre majeur


« La guerre est comme la musique, chaque nouveau mouvement apporte son lot de plaisirs. Nous vivons dans un monde où la jouissance est sans cesse perfectionnée. »
Marius Vairosean - Capitaine de la IIIe légion, Premier des noise marines

[Portrait de Noel 2017] Raziel, le maestro 530349raziel42e
Raziel, 41e millénaire

Le Cormoran, un antique croiseur de classe Murder, fait halte sur le paisible monde impérial d’Astronacum, pour y tenir l'affiche. Cette étape est prévue dans la tournée. Le croiseur est accompagné de la frégate le Vaurien, le bâtiment de guerre projette un feu d’artifices dans le ciel. Les effets d'éclairage et de sons se règlent. La sirène d’alarme retentit sur Astronacum. De nouveaux  projectiles pyrotechniques sont lancés par le Vaurien, les missiles multicolores viennent tomber sur les tours de défense impériales au sol. L'éclairage et les bruits sont réglés.

Dix Emperor Children attendent la levée de rideau dans la baie de débarquement du Cormoran. Dans l'entrée des artistes, les acteurs s’échauffent : ils réalisent leurs dernières répétitions avant de monter sur scène. Nous retrouvons Raziel dans ce groupe d’anges sombres décadents. En ce 41e millénaire, les Emperor Children sont des enemis de l'Imperium au service du dieu du chaos Slaanesh.  

Le show de la bande de guerre des rockouckas commence.
Comme le veut la tradition, le metteur en scène Klaus, demande au chauffeur de salle Targos, d’entamer la pièce de théâtre. L’Emperor Children s’exécute en bénissant le public avec le feu de son lance-flammes, et ainsi une colonne entière de gardes impériaux qui chargeait les anges noirs se retrouve immolée. Les cris de douleur des soldats brûlés sont une douce mélodie, et Raziel est déjà conquis : La représentation de ce jour sera excellente!

Puis le danseur étoile Zabu entre en action. Zabu virevolte avec ses deux épées énergétiques en main parmi les soldats impériaux qui ont échappé à la flambée introductive du chauffeur de salle. Mains, pieds, et têtes sont coupés à foison, le sang gicle, le public hurle, c’est donc qu’il est satisfait.
Cette pièce est effectivement sublime se dit Raziel, c’est le moment d’ajouter un peu de musique, et avec son bolter sonique, le maestro envoie un récital sonore en direction de cinq soldats qui le charge. Ceux-ci s’écroulent de douleur, leurs tympans explosés.

Se régalant du trépas de ses adversaires, Raziel caresse de sa main droite le danriibar accroché à sa ceinture. Il a conservé son couteau chemosien. L’objet lui rappelle à quel point il était imparfait à l’époque de la Grande Croisade. Il a parcouru tant de chemin depuis. Il est maintenant un maestro grâce aux bienfaits de son Dieu tutélaire Slaanesh. Raziel se met à couvert et ferme les yeux, pour écouter avec son ouïe extraordinaire de noise marine, la majestueuse cacophonie de la bataille.

[Portrait de Noel 2017] Raziel, le maestro 514664noisemarine

Le délicieux son des corps qui se brisent l’excite au plus haut point. Il sent son sexe se raidir sous son armure impie. Raziel remarque sur sa gauche le dramaturge Jakichtaku. L'apôtre noir des rockouckas récite des chants impies au Dieu des plaisirs, tout en brisant des crânes avec son bâton :
«Je donne en ce jour son tribut de sang à notre Seigneur du Plaisir. Louons son nom au milieu de ce théâtre! » chante t'il.
Chaque bruit de crâne possède sa propre tonalité. Raziel connaît déjà la plupart de ces sons, cela manque d’originalité. C'est bien la démonstration qu'il n'y a pas d’ennemi plus médiocre que les gardes impériaux. La guerre est vraiment trop facile avec eux. Raziel se demande comment il va bien pouvoir faire pour réussir une action d’éclat. Parmi les milliers de bruits formant le vacarme de la bataille, il perçoit les pleurs d’un nourrisson. Raziel ouvre ces yeux et prend la poursuite d’une femme qui porte un bébé dans ses bras.

Raziel traverse une foule de figurants qui se déverse du Cormoran. Les esclaves rockouckas espèrent tenir des rôles intéressants. Habillés comme des acteurs de série B, un carnaval d’humains chaotiques déguisés de façon extravagante se répand dans la bataille. Dans ce troupeau, on y chante, on y boit et on y combat. Un Emperor Children couvert de plumes et de paillettes pilote le tintamarre des figurants. Il s’agit du directeur de casting Mama Olga, l’acteur transgenre des rockoukas. A l’occasion de cette audition, les figurants espèrent se faire remarquer de l’astartes travesti en femme. Deux jeunes civils capturés qui ont combattu vaillamment sont présentés à Mama Olga. Le Space Marine observe un instant  le couple terrorisé qui lui est amené et les adoube : « Suivez-moi mes enfants... ». Les deux prisonniers sont alors habillés, embrassés, enlacés, on leur donne une arme et on les intègre au carnaval des rockouckas.

Deux figurants quittent la procession et se désapent. Le premier s’adresse à un garde impérial agonisant au sol : « Qu’est ce que t’as à me regarder toi? Tu veux toucher mon dard? Je vais te faire les poches tu vas voir. ».  Le second urine sur une statue de l’Empereur : « C’est trop bon de pisser sur guignol… ». Un garde impérial vient embrocher ce cultiste distrait avec la baïonnette de son fusil laser, puis continue de même avec l’autre malheureux rockouckas retardataire.

Pendant ce temps, Raziel fait chanter son bolter sonique sur le spectateur qui s’interpose entre lui et le petit être qui est tenu dans les bras de sa mère. C’est certainement le père de l’enfant… Il arrache le bébé des mains de sa mère, ouvre le crâne du nourrisson comme si il était un fruit et boit le liquide qui s’en écoule devant les yeux horrifiés de la maman. L’ignominie de ce meurtre le fait éructer d’extase. Il se dit qu’il est immonde. Cette action d'éclat est grandiose. La règle de "la malséance" est respectée. La mère est vraiment superbe. Le regard de la belle lui rappelle celui de Jelena son épouse chemosienne, de quoi tomber raide mort…  La jeune femme prénommée Kosette s’évanouit d’horreur. Raziel entrevoit de nouvelles possibilités, il lui faut ramener cette humaine à bord du Cormoran.  Mais Klaus surgit soudainement. Le chef des rockouckas convoite le même butin que Raziel : « Elle est à moi! » dit-il à son frère chemosien. Un quiproquo est ainsi entamé.

Le noise marine sent l’appel du succès, il n’entend pas se soumettre : « Non » répond t’il à son ancien frère de cœur. Les deux Emperor Children s’affrontent donc en duel pour Kosette. Les Emperor Children dans les environs accourent pour se régaler de cette scène d’improvisation théâtrale. L’affrontement est sauvage et les deux chemosiens bouillonnent de fureur. Ils ont quitté les sphères de la raison, ce sera un combat à mort. Raziel s’efforce de garder ses distances avec Klaus. Il lui envoie deux vagues sonores dans la tête. Avec une pareille dose, le metteur en scène devrait déjà être à terre, mais le chef des rockouckas est l’hôte du démon Zenak’yn. Cet ancien démon majeur de Slaanesh tombé en disgrâce, avait été condamné par le Seigneur des Plaisirs à le servir emprisonné dans le corps de Klaus. L’énergie du démon Zenak’yn régénère instantanément les blessures de Klaus. Les chances de victoire de Raziel sont minces. Cela fait de Raziel l’égérie du public Emperor Children.

Pendant ce temps, la garde impériale profite de la distraction qu’apporte cette scène d’improvisation, pour contre-attaquer et faire un coup de théâtre. Un peloton de soldats se concentre sur Klen, le second rôle. Le novice Emperor Children distrait, occupé à baver devant la prestation de Klaus et Raziel, s’effondre au sol et succombe à ses blessures. Puis les gardes impériaux ciblent Jakichtaku, qui loue en transe Slaanesh pour la qualité de ce divin divertissement, et l'apôtre noir tombe dans le coma alors qu'il n'a pas terminé de réciter son texte. Le grand méchant loup Lorban, l’astartes qui terrorise les foules, s'occupe de cette complication en chargeant le peloton impérial. Lorban a un jeu remarquable. Les impériaux pris de panique se débandent et s’enfuient en courant. Mais d'autres colonnes impériales approchent déjà, et le grand méchant loup s'emploie à distraire une salle comble avec le renfort du carnaval de Mama Olga.

Klaus charge Raziel au corps à corps. C’est la dernière chance de Raziel. Son tir fait mouche sur la poitrine de Klaus. Mais c’est insuffisant, Klaus se régénère déjà. Raziel anticipe la fin de son rôle, Klaus va le découper en rondelles quand il enoncera sa tirade avec les pinces qui lui servent de mains. Raziel peste contre son sort, il aurait pu expérimenter tant de vilaines choses avec cette prisonnière... Curieusement l’énergie du démon Zenak’yn s’échappe du corps de Klaus. « Slaanesh que m’arrive t’il ? » s’alarme Klaus dans un monologue burlesque. « Arrêtons là cette farce... Ton heure de gloire est finie, la mienne commence! » lui répond Raziel avant de le repousser du pied et de lui jeter une salve d’onde sonique en plein thorax. Klaus s’effondre au sol les tympans détruits. Décidement, le metteur en scène de ce spectacle est pathétique se dit Raziel.

Quel dénouement! Raziel brûle les planches!
Exultant de joie, Raziel remarque que son danriibar à sa ceinture fume, il luit d’une étrange énergie. Cela ne peut être que le signe d'une force supérieure, il en déduit qu’il a les faveurs de Slaanesh.
Raziel éprouve une émotion triomphale à voir le corps de Klaus, son frère de cœur, à ses pieds. Le héros piétine le vaincu. Raziel se sent frappé par la gloire. Il est décidément une bête de scène. Il est la vedette du spectacle!

Lorban et Mama Olga sonnent la retraite car les spectateurs les encerclent. Les figurants ramènent à la hâte la recette du spectacle, les armes et les objets précieux qui ont été récupéré lors du raid. C’est l’heure de baisser le rideau. Raziel délire d'orgueil et vit une marche triomphale, alors que son armée d'acteurs se fait rosser par les spectateurs. Le régisseur de plateau Kator protégé par son armure Terminator, ferme la marche sous les feux des applaudissements d'un Leman Russ qui le cible particulièrement. La réception de la pièce par le public a été bonne, le Cormoran et le Vaurien quittent Astronacum sous les acclamations des tirs de DCA impériaux.



Amour fané, amour cassé


« La vie nous met devant un grand défi : celui d’expérimenter encore et encore afin de tendre à la perfection... »
Fabius Bile - Apothicaire des Emperor Children

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Raziel et Kosette

A bord du Cormoran, Kosette passe dans les mains du maquilleur Jorias, le talentueux apothicaire des rockouckas.
Les souvenirs de sa capture sur Astronacum, et notamment la douloureuse perte de son enfant et de son époux, sont effacés de sa mémoire. Jorias le maquilleur, réalise un travail extraordinaire sur son apparence, et il transforme la jeune esclave en une copie physique conforme de la défunte épouse de Raziel. A la suite d’une chirurgie lourde et d’un reconditionnement mental minutieux, Kosette devient Jelena. Raziel passe aussi sur le billard afin de retrouver son visage de jeune astartes.

L’histoire d’amour entre Kosette et Raziel commence comme un conte de fée.
Isolée dans la loge du nouveau chef des rockoukas la jeune femme est préservée de la violence et des dangers qui rôdent à bord du croiseur. Cette captivité tient en réalité au fait que Raziel a peur de tout ce que Kosette pourrait aimer d’autre à part lui même, et de tout ce qui pourrait se placer entre lui et le contrôle qu’il exerce sur elle. Il la veut en effet entièrement à lui. C’est ainsi que les moindres faits et  conversations de la belle avec les autres humains sont traqués via des caméras dissimulées dans l’appartement.

Raziel lui dit qu’il l’aime, se montre doux et attentionné, et elle est aux anges. Kosette est fière d’être l’élue d’un seigneur aussi flamboyant, et se sent galvanisée par l’intérêt qu’il lui porte.  Le reflet splendide qu’elle renvoie à l’astartes, le comble. Les esclaves humains de corvées dans les appartements de Raziel, sont envieux  du sort de Kosette : « Vous formez un si beau couple! Le seigneur Raziel s’occupe si bien de toi Jelena, tu as tellement de chance! ». Kosette ressent une immense fierté, d’autant qu’elle croit combler celui qu’elle aime.

L’impression d’être essentielle à un chef de guerre aussi fort, lui donne l’illusion d’un amour idéal. Raziel manipule si bien Kosette, que celle-ci imagine qu’elle lui est indispensable. Il assoit son emprise sur elle et l’installe dans une situation de dépendance. Elle n’a pas conscience du piège dans lequel elle est en train de tomber. Car Raziel n’est ni authentique, ni sincère. Il ne ressent pas d’amour pour sa partenaire, mais seulement le besoin de ce qu’elle peut lui apporter.

Kosette plonge dans le sexe crade des Emperor Children. Elle devient un objet. Des orgies d’esclaves, six sur elle, aux autres astartes voyeurs qui matent derrière les miroirs de la chambre à coucher, de la laisse de démonette au fouet bestial ravageur, rien ne lui est épargné. Sa vie à bord du Cormoran devient progressivement un enfer.

En remettant en question régulièrement ses qualités et ses actes, Il la fait se sentir médiocre. Il va même jusqu'à l’a faire douter de la sincérité de l’amour qu’elle lui porte. Quand il est défoncé, Raziel se montre violent et cruel. Il bat d’ailleurs la jeune femme tous les jours à vingt heures tapante. Ainsi il l’absout « des fautes » qu’il lui a reprochées dans la journée. Il lui pardonne et lui confie qu’elle est toujours la femme de sa vie. Malgré tous les malheurs qu’elle subit, Kosette reste persuadée qu'elle est responsable de tout ce qui ne va pas dans leur relation.

Autrefois une jeune femme dynamique, Kosette est maintenant vidée après plusieurs années de maltraitance. Raziel s’est nourri d’elle, il lui a tout pris : son époux, son enfant, sa vie.
Elle devient progressivement moins attirante pour l'Emperor Children, et Raziel finit par se désintéresser de Kozette.



Spleen noir


« Ce qui nous met à l'épreuve nous apportera le triomphe, ce qui fait souffrir nos cœurs nous emplira de joie. Car la seule vraie satisfaction est d'apprendre, d'aller de l'avant et de s'améliorer. Et rien de tout cela ne peut arriver sans rejeter l'erreur, l'ignorance et l'imperfection. Nous devons passer outre les ténèbres pour atteindre la lumière. »
Le Primarque Fulgrim

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Il était incapable d’aimer. Il ne savait aimer que lui-même. Il resterait donc imparfait. Il n’avait jamais connu pareil échec depuis sa première mission à l'époque de la Grande Croisade. Raziel ne s'en remettait pas, c’était une vraie torture. Rien ne l’intéressait plus. Sa vie lui devenait insupportable.


Raziel s’enfermait durant des mois entiers dans ses appartements laissant ainsi vacant le commandement des rockouckas. Personne n’arrivait à voir le maestro quand celui-ci s’isolait dans sa loge, et de façon étonnante, Le Cormoran protégeait son maître en déplaçant les murs et les couloirs, de sorte qu’il était impossible de déranger le chef des rockouckas.

Raziel écrivait des quantités d’œuvres romantiques sur l’amour. Ces récits mélancoliques étaient les plus tristes qui aient pu exister, ils devinrent des best-sellers dans tout l’Imperium. La détention de ces écrits était interdite et fortement réprimée par les autorités impériales. Mais malgré cela, la renommée de Raziel se propagea comme une trainée de poudre. Des milliers de citoyens impériaux se suicidaient de désespoir chaque jour après avoir été transporté par le sublime de ces chefs d'oeuvre. Du fait de la popularité de Raziel, la flotte des rockouckas s’était agrandie d’une centaine de transports civils. Des milliers d’humains qui aspiraient à vivre une vie plus exaltante que leur condition dans l’Imperium, avaient rejoint les rockouckas.

Sur le pont de commandement du Cormoran, Raziel, avachi dans son fauteuil, écoutait d’une oreille distante ses seconds débattre entre eux des affaires courantes de la flotte. Il fixait passivement  l'aquarium situé devant lui. Le corps mutilé de Klaus, se débattait frénétiquement dans un liquide bioactif, sa tête était une peinture vivante de haine et de folie. Déprimé et abattu par ses échecs amoureux, le chef des rockouckas se disait que son tourment était pire que celui de Klaus.

A l'inverse de Raziel, les astartes situés à la table de commandement se divertissaient avec leur victime. Ils se livraient en présence d’un prisonnier bâillonné, à un « brainstorming » concernant son sort :
« - On lui coupera le sexe à cette mauviette!»  disait le directeur de casting Mama Olga, qui ne supportait pas les déserteurs dans son troupeau de cultistes.
« - Avec mon scalpel de calibre six s'il vous plait... »  ajoutait le maquilleur Jorias.
« - Et on le lui fera bouffer tout cru! » tranchait plus pragmatique le grand méchant loup Lorban.
« - Très lentement... » complétait le régisseur de plateau Kator, de sa voix stone.
« - Il sera la vedette de la prochaine messe! » concluait avec enthousiasme le dramaturge Jakichtaku.

Puis Kator poursuivait la réunion avec son rapport habituel sur les dernières avaries du vaisseau. Le Cormoran avait dernièrement ouvert le feu sans raison sur son petit frère le Vaurien. Une fois que les boucliers du Vaurien avaient cêdés, le Cormoran était venu se frotter à son blindage dans un mouvement de va et vient. Kator expliquait son incompréhension. Il peinait à trouver une explication à ce dysfonctionnement. Ce vaisseau était un ancien croiseur des Imperial Fists, que Klaus et Raziel avaient capturé lors des évènements du Siège de Terra. Les deux frères rebaptisèrent ce bâtiment de guerre le Cormoran, du nom du magnifique oiseau terrien éteint et qui avait été recrée sur Chemos par le Primarque Fulgrim.  

Le lent monologue des analyses de Kator, ennuyaient au plus haut point son entourage. Mama Olga avait sorti son matériel de maquillage et profitait de la pause pour se refaire une beauté. Le grand méchant loup Lorban désertait la réunion pour aller taquiner les navigateurs du Cormoran avec une petite matraque électrique de poche. Lorban prenait plaisir à terroriser les humains. Il racontait souvent que « la peur était la spécialité des spectateurs ». Lorban se différenciait d'un night lord par le fait que pour lui, la peur était un but et non un moyen. Mama Olga remarquant l'attaque du loup, quittait elle aussi la table des opérations pour défendre ses brebis. La bergère des figurants raccompagnait Lorban à la table de la réunion après avoir cajolée les pauvres navigateurs qui s'étaient fait mordre par le grand méchant loup. Mama Olga et Lorban étaient complémentaires. Le premier maternait les esclaves et le second les terrorisait. Leur duo permettait de faire régner l'ordre dans la bergerie.
 
A leur retour, Kator n'avait toujours pas fini ses analyses. Le pire, c'est que le techmarine se croyait passionnant. Il n'intéressait en réalité que lui-même : il parlait à la cantonnade. On ne lui donnait pas la réplique de peur que la tirade de ce cabotin s'éternise encore plus longtemps. Kator passait tout son temps dans son hangar à sculpter son armure Terminator personnelle, et à cultiver de l'herbe. Il consommait à lui seul la moitié du canabisiat de la flotte. Comme Kator était apathique, il eut été vain de lui suggérer l'évidence, à savoir que le Cormoran reproduisait certainement la love story de Raziel avec Kozette.

Après un temps qui dura une éternité, le directeur de casting Mama Olga enchaîna avec la présentation de deux aspirants qui se tenaient à ses côtés :
« - Muzmo et Fuzia que j’ai trouvé sur Astronicum seront nos deux nouvelles silhouettes. »
« - N'est pas Emperor Children qui veut. Il y a des critères à respecter… » objectait avec dédain, Jakichtaku. L'apôtre noir bénissait Fuzia de son regard mauvais...
« - Oui c’est une femme mon chou, et alors??? Jorias n'aura qu'à la transformer en homme avant de la maquiller en Astartes…»

Cette proposition suscitait une grande méfiance parmi les autres Emperor Children...
Mama Olga, pour s'en sortir, en appela à Raziel qui écoutait les débats d’un silence distant :
« Par ailleurs Muzmo et Fuzia sont en couple. Ils sont amoureux… Jorias pourait aussi faire en sorte qu’ils le restent... » reprit Mama Olga d’un ton amusé.
« Salope… » fit tout bas Jakichtaku, en rage, et qui avait compris le subterfuge du travesti.

« Est-ce possible Jorias? Peux-tu faire en sorte de préserver la zone de leur cerveau qui touche à l’amour? » interrompit le poisson Raziel qui avait mordu à l'hameçon de Mama Olga.
« Bien sûr! » mentit superbement Jorias. Le sournois apothicaire adorait en effet les aventures scientifiques...
Cette réponse fut saluée par une manifestation d’enthousiasme de la part de Raziel : Il se leva de son siège et vint rejoindre le groupe d’Emperor Children rassemblé autour de  la table de commandement.
Jakichtaku riait de dépit. 

« Jorias, mon ouie continue de se dégrader, j’ai besoin que tu me maquilles encore. » poursuivait le maestro. L'audition de Raziel s’était mysterieusement fortement dégradée. Le chef des rockouckas perdait ses facultés de noise marine.
Jorias allait répondre mais Jakichtaku lui coupa la parole:
« Maestro, le mal qui te touche à des origines divines. A te renfermer sur toi-même, tu délaisses aussi tes devoirs au Seigneur des Plaisirs. Notre Dieu te punit »

Le grand méchant loup Lorban, en profitait lui aussi pour livrer son analyse, qui se voulait plus pragmatique :
« Rien d'étonnant à cela Raziel, je ne te vois plus aux répétitions. Tu t'encrasses comme un mauvais artiste. A ne pas jouer, tu finiras par oublier ton texte sur scène. »
Ces propos ressemblaient à une menace voilée, Raziel n'était pas à l'abri d'une tentative de meurtre de la part du grand méchant loup. Il fallait qu'il monte Lorban d'un niveau dans le classement de sa « watch-list ».

Jakichtaku enchaina :
« Par ailleurs, Maestro, tu dois prendre conscience que tu es un exemple pour tous les rockouckas. Ton comportement a de mauvaises répercutions. Je constate que les messes noires sont désertées de tous les rockouckas... Oui notre Dieu te punit, mais il nous punira bientôt tous si nous ne réagissons pas…»
termina t'il, et son regard pieux fixa tour à tour chacun des autres astartes réunis autour de la table.
Jakichtaku pestait en son for intérieur contre le manque de piété de son diocèse. L'apôtre noir ne supportait plus cette troupe de guignols. Ses ingrats de compagnons étaient tellement occupés à vivre leurs vices qu'ils en oubliaient de contenter leur Dieu.

« Alors que me conseilles-tu, Jakichtaku? » demanda Raziel.
« Nous pourrions abandonner la flotte ici et voguer avec le Cormoran vers l’œil de la terreur. Je te propose un pèlerinage pour que nous retrouvions la foi et les grâces du Seigneur du Plaisir. Ce sera aussi  l’occasion pour moi de faire un rapport au sorcier Margenavo, pour la perte du démon de Klaus sur Astronacum, et dont les rockouckas avaient la responsabilité. Margenavo peut te mettre en relation avec le fils préféré de Slaanesh. Il se dit que ce noble prince, notre géniteur, a goûté aux plaisirs de tous les sentiments humains…. Y compris l’amour bien sûr…»
répondit l'apôtre noir avec un ton mielleux qui indiquait qu'il essayait de l'enfumer.

« N’écoute pas ce félon, il te tend un piège… »
aurait voulu dire l’entité démoniaque qui se cachait de Jakichtaku dans le danriibar accroché à la ceinture de Raziel…
Mais Raziel ne remarqua pas cela et l'écrivain conclu :
« C’est d’accord, nous écrirons prochainement ce nouveau scénario... »



 

« Jouer sur scène, c’est être un Emperor Children.
Interpréter le rôle de l’amoureux, c’est être le Maestro.
Je ne connais pas de maquillage qui permette de lui ressembler : Raziel a travesti l'art. »
Mama Olga, Emperor Children, acteur transgenre des rockouckas

« Dans le théâtre classique, il n’y a que le plaisir, l'amour, n'est qu'une idée, qu'un rêve irréalisable.
Le spectacle de Raziel est le seul qui soit digne de la IIIe légion.
Il inspire tous les rockouckas quand ils ne sont pas défoncés. »
Kator, Emperor Children, Techmarine des rockouckas

« Il est de cette élite de poètes, qui donne du fil à retordre au chirurgien. »
Jorias, Emperor Children, Apothicaire des rockouckas

« Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans Raziel...  »
Lorban, Emperor Children, le vilain acteur des rockouckas

« Raziel? Il est aussi desséché du cerveau que les autres...
Ce qui le sauvera peut-être du jugement divin, c'est que son jeu ne manque ni d'humour ni de folie. »
Jakichtaku, Emperor Children, Apôtre noir des rockouckas


Dernière édition par vzh le Mar 9 Jan 2018 - 17:29, édité 2 fois
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Message par Zekka Dim 4 Fév 2018 - 15:10

Pas mal ,pas mal cette histoire sur la transition d'un EC ^^
Peut-être un peu trop brutal à mon gout, mais après tout, ça l'a été pour les autres aussi ^^
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