The Last Chancers par Gav Thorpe
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The Last Chancers par Gav Thorpe
Ecrit en 2000 et sorti en 2001, réédité depuis en omnibus, le premier opus de cette trilogie servie par un Gav Thorpe des plus passionnés, est centré sur un thème rare chez BL : les légions pénales.
Ne vous y trompez pas, j’ai déjà lu des gens me dire que c’est de l’ancien fluff… (pour info, l’ancien fluff c’est entre 1987 et 1992). Ce n’est absolument pas le cas, même si cela a été écrit il y a presque 15 ans. Ce livre n’a pas pris une seule ride et pour rappel, côté fluff, Thorpe était nettement plus callé à l’époque qu’Abnett notamment.
Cela faisait des années que je comptais lire cette série, les 3 tomes dans leur version d'origine, tronaient d'ailleurs dans mon librarium depuis un siècle Je pense que certains ici sont aussi curieux de savoir de quoi il en retourne !
J'ai pas lu l'omnibus par contre - qui contient 2 petites novellas en plus, juste les 2 premiers tomes et vient d'attaquer le troisième. Je vais donc donner un avis à chaud qui vaudra déjà pour les 2 premiers opus.
Le tome 1 : 13th Legion est donc le roman qui nous présente les Last Chancers du Colonel Schaeffer. Ceux qui ont joué la Garde Impériale à Wh40k dans ces années-là, se rappelleront très certainement de la boite de figurines du même nom, avec quelques figs très typées dont on trouvait les règles dans le White Dwarf de l’époque. Bref…
En attendant, ce premier tome nous présente le colonel Schaeffer, à la tête de sa 13ème Légion pénale, des condamnés, tous issus de divers régiments de la garde.
Roman relativement court, 288 pages, ça se lit vite et bien, ce qui m’a même agréablement surpris. Gav a pris le parti d’écrire à la première personne – et c’est pourtant casse-gueule, c’est donc présenté de manière narrative, selon le point de vue d’un des pénitents, l’ex-lieutenant Kage. C’est un ruchard issu des bas-fonds. Pour fuir la misère d’une vie dans les manufactoria, il décide un jour de s’engager dans la Garde, jusqu’au jour où il va basculer et commettre l’irréparable…
Style et écriture : 3/5
Le style narratif, à la première personne et au présent, on aime, on aime pas...C'est donc écrit exactement comme Kage parlerait, donc comme un ruchard qui jure à longueur de pages. Là ça passe et c'est même assez fun et bien dans le ton, mais c'était quand même assez risqué. Sinon le style est fluide, pas chiant, bourré d'action et d'anecdotes et se lit vite.
Kage est un survivant mais aussi un bad guy désabusé qui a une vision cynique de ce monde bien qu’ayant une foi très marquée en l’Empereur. Il n’hésite pourtant pas à tuer son prochain de sang-froid et c’est donc exactement le genre de type de la situation. C’est le gars, qui, menotté au fond d’une forteresse, va non seulement réussir à s’enfuir de là mais en plus il va vous tuer ses gardes à mains nues ou juste avec une lame.
Le ton est donc celui de Kage, le narrateur, c’est brut, avec un langage parfois cru et sans concession. C’est sans doute le seul rappel, qu’à cette époque les romans étaient en effet un peu moins « tout public ». C’est aussi souvent cynique et violent mais parfois même très drôle, un peu comme dans Ciaphas Cain.
Le colonel Schaeffer, de son côté reste un des personnages principaux de ces histoires mais est un peu en retrait. L’action restant centrée sur Kage ou sur les autres détenus, alors que Schaeffer est un officier supérieure de la garde, à la tête de cette légion. C’est un formidable combattant qui peut tenir tête, physiquement, à n’importe quelle tête brûlée et l’envoyer à l’infirmerie. Kage en premier.
On apprend assez peu de chose de lui, si ce n’est sa foi indéfectible en l’Empereur. Il a une sainte mission qui est d’apporter la rédemption sur chacun des détenus. Et cette mission, il va l’accomplir.
On apprend que les Last Chancers étaient 4000 hommes 3 ans avant (3 ans avant la 3ème guerre d’Armageddon. Nous commençons donc en 996M41). Au début du livre, ils ne sont déjà plus que deux ou trois cents. Tous sont des voleurs, des violeurs, des blasphémateurs, des athées, des assassins, bref, tous sont des condamnés à mort, qui devaient finir au bout d’une corde ou devant un peloton d’exécution. Ils ont alors une chance et une seule de racheter leurs crimes : intégrer les Last Chancers et mourir en servant l’Imperium. Leur honneur sera alors rétabli à titre posthume. On l’aura compris, nous sommes loin des romans héroïques. D’ailleurs c’est un roman de purs anti-héros, en mode « survival ». Kage est typiquement un anti-héros, non pas comme Cain mais plutôt comme le serait un tueur froid et implacable comme Riddick.
Lui et ses hommes vont alors être plongés de combats en combats, sur des de mondes en guerre toujours plus hostiles, parfois ignorant même où ils sont. Passer des tyranides aux orks, des orks aux eldars noirs, et n’être plus qu’une trentaine au deux-tiers du bouquin. Jusqu’à ce que l’inquisition s’en mêle pour mettre fin à une rébellion sur un monde ruche avec des moyens, disons radicaux … On le comprend alors rapidement, en même temps que le personnage et ses quelques compagnons d’infortune, ils y passeront tous, les uns après les autres…
Développement des personnages : 4/5
Vu le taux de mortalité digne d'un assaut à Verdun en 1917, certains personnages ne sont que de simples noms qui défilent. D'autres sont un peu plus détaillés et finissent même par devenir syper sympa et attachant jusqu'à ce qu'un obus tombent à leurs pieds ou un bolt dans leur oeil...
D'autres, comme Kage, puis Schaeffer sont clairement les personnages du roman, donc on en apprend beaucoup plus sur eux, sur leur psychologie, leur vie de tous les jours et leurs manies. On a aussi d'autres personnages clé, secondaires mais pourtant importants, tel l'Inquisiteur, un ex-technoprêtre, un clerc du Munitorum ou encore la mystérieuse Lorii...
Les autres ne font partie que des bagages, comme le rappelle Kage d'ailleurs
Pour moi, c’est un excellent roman de guerre, qui met en scène un type d’unité rarement présenté. Des criminels et repris de justice peuvent paraitre moins vendeur, évidemment, pourtant le ton est juste sans tomber dans le space marine, héros surhumain mais sans humanité. On a des scènes d’une incroyable violence, comme on retrouve dans certains Gaunt, à patauger dans la boue et parmi les cadavres. Ces scènes alternent avec des moments d’une grande lucidité, où les pénitents se retrouvent entre chaque combat, dans la promiscuité de cellules exiguës d’un navire, à deviser sur leurs craintes, leurs espoirs, leurs peurs, leur foi. A se retrouver au réfectoire, se bagarrant pour manger la même bouillie froide et immonde. Des amitiés se lient, des haines réciproques aussi, tout comme la lente folie vers laquelle certains détenus sont en train de sombrer. L’ensemble donne une dimension humaine, sombre et dramatique incroyable comme on a rarement retrouvé dans les romans BL, sauf avec les humains prisonniers des Night Lords dans la série d’ADB.
Thorpe est soit capable de nous écrire des platitudes commerciales comme l’insipide Délivrance Perdue – exercice sans aucun doute imposé par l’éditeur, soit de nous sortir quelques rares petits bijoux lorsqu’il écrit selon ses propres choix ou qu'il travaillait encore sur le fluff (la trilogie sur les Eldars, certaines nouvelles très bonnes, mais aussi le fluff sur l’Inquisition du jeu Inquisitor, qui servira de base à tout Dark Heresy).
Le tome 2, intitulé Kill Team, est la suite directe du premier opus, sorti aussi en 2001. On y retrouve donc sans surprise, Schaeffer et Kage qui va devoir monter une nouvelle équipe, la sélectionner selon ses critères, la former et en faire les prochains Last Chancers. Nous sommes là dans un roman très proche de l’état d’esprit d’un film comme Les 12 Salopards.
Là, par contre, les personnages – disons une partie - seront ceux qui vont inspirer les figurines sorties à cette époque.
La mission aussi sera différente, il s’agira d’aller assassiner un commandant Tau sur un de leurs mondes dans l’Est galactique, tout en se faisant passer pour un groupe de mercenaires humains affilié à cette race xenos. L’histoire, bien qu’assez basique, est plus subtile qu’elle n’y parait au final puisque ce sont une faction Tau rivale et l’inquisition qui supervisent cette opération.
Evidemment, c’est purement une mission suicide, avec son lot de rebondissements, de trahisons et j’en passe.
Le roman est divisé en 3 parties. Une première qui va se borner à montrer la formation des recrues par un Kage increvable, de plus en plus en proie au doute et qui devra affronter ses démons intérieurs (une partie d’une grande justesse). Une seconde partie sur le fluff Tau qui est d’une richesse inouïe – C’est pas la race la plus appréciée dans le jeu, mais j’avoue que l’auteur est parvenu à tellement bien la présenter qu’on a vraiment envie d’en savoir plus – c’est aussi cette année-là que cette race fait son apparition dans l’univers de 40k.
Le gros point fort est là, ce fluff sur les Tau est d’une richesse qui apporte un vrai plus. Ce ne sont pas seulement les ennemis, puisque les personnages vont se retrouver à vivre parmi eux, et à côtoyer tout un tas d’autres races, tels que des Kroots et des Tarelliens, notamment.
La troisième partie enfin met en scène la nature même de la mission, à savoir l’assassinat politique d’un chef de guerre Tau qui « dérange » son propre camp. Et on découvre alors que le Bien Suprême n’a pas le sens pour tous…
Comme toujours dans ce genre de mission finement élaborée à l’avance, rien ne se passe comme prévu. Pas mal d’action, pas mal de pertes aussi. Une vraie partie en mode guerre urbaine qui n’est pas déplaisante. Et toujours l’Inquisition dans les parages, puisque les raisons sont politiques et stratégiques. On apprend notamment que l’Imperium n’a plus vraiment de ressources militaires de ce côtés-là de la galaxie et ne peut pas s’engager dans un nouveau conflit armé contre le Tau.
On a même l’intervention (légère) de la Deathwatch, avec un space marine (signe évident qu’ils sont occupés sur d’autres fronts). Enfin, une vraie conclusion pour ces deux opus, qui là, ne nous laissent pas deviner une suite même s’il y en a une.
Kage nous prouve une fois de plus qu’il est un vrai survivant qui parvient à se tirer de toutes les situations à la force de ses muscles, avec son instinct de tueur et grâce à ses réflexes qui le sauvent de bien des situations , bien qu’étant un humain faillible avec ses doutes et ses zones d’ombres. Ce qui le rend finalement très humain.
Fluff et scénario : 4/5
Non pas que les histoires et missions soient d'une grande originalité, mais surtout l'auteur met le doigt sur autre chose. Là il ne nous présente pas les héros classiques habituels, mais des antihéros au sein de l'Imperium, et j'aime assez l'idée.
De plus, le fluff sur les Tau est vraiment super bien vu alors que cette race n'a pas toujours droit à de tels faveurs.
Le tome 3, intitulé Annihilation Squad, publié en 2004, met en scène, toujours le Colonel Schaeffer ainsi que le lieutenant Kage qui se sont constitué une nouvelle équipe de Last Chancers, composée d’une trentaine de détenus, tous des spécialistes. Leur mission sera de se rendre sur Armageddon, en pleine 3ème croisade avec pour mission l’assassinat du gouverneur…
Au menu, un combat de vaisseaux, une jungle avec des orks évidemment et un combat épique en pleine ruche…
Là aussi, ce tome se découpe en trois parties - le roman fait 450 pages, donc 160 de plus que le 1 et le 2.
Une première partie présentant un peu les personnages, leur transit Warp à bord d'un navire de guerre, leur arrivée dans le système Armageddon, leur largage en catastrophe (évidemment) puis un périple en pleine jungle totalement hostile. Cette partie se suit bien, c'est rythmé avec juste ce qu'il faut d'action. Bref, combats de jungle + rivière + bateau, l'ensemble n'est pas sans rappeler le Vietnam ou encore le tome 2 des Blood Gorgons, mais c'est loin d'être déplaisant.
La seconde et très longue partie détaille leur périple au travers des désolations, allant de ruines en tunnels et de bas-fonds en combat contre les gangers ou les orks. Une très bonne analyse d'une unité combattante poussée aux limites de ses capacités physiques et psychologiques. Il y a parfois des longueurs car l'auteur s'attache à décrire le calvaire vécu par Schaeffer et ses hommes, à traverser un monde en guerre, dévasté et dangereux, tout en cherchant à éviter le plus possible les combats. En parallèle, on suit la lente descente de Kage. On savait depuis le départ qu'il y avait un truc qui clochait chez lui - du moins psychologiquement - là cela commence à se confirmer, même si on se doutait du truc depuis le tome 2.
Enfin la troisième partie, qui fait les 100 dernières pages, nous amène au coeur du sujet. Le but étant d'aller éliminer l'ancien gouverneur passé à l'ennemi. Il y a pas mal de détails et le sujet est bien abordé sur un fond de guerre et de folie. Folie notamment présente avec la dualité schizophrénique qui va toucher Kage, et qui n'est pas sans rappeler ce qui se passe avec Golum dans le SdA.
Une fin malheureusement vite expédiée à mon gout. L'histoire se conlcut finalement au détour d'une page. C'est fini.
Un peu comme ces films où on ne sait pas trop si cela va déboucher sur une suite ou pas. L'idée reste juste en suspens, un peu comme une porte que l'auteur se garderait entrouverte, au cas où...
Bref, en dehors de ça, la série mérite tout de même le détour car le thème est absolument bien maitrisé.
Avis perso : 4/5
Je crois n’avoir jamais lu de romans aussi bons de Gav Thorpe, la justesse, froide et cynique de l’univers de Wh40k est touchée là juste avec brio.
Total : 15/20
Ne vous y trompez pas, j’ai déjà lu des gens me dire que c’est de l’ancien fluff… (pour info, l’ancien fluff c’est entre 1987 et 1992). Ce n’est absolument pas le cas, même si cela a été écrit il y a presque 15 ans. Ce livre n’a pas pris une seule ride et pour rappel, côté fluff, Thorpe était nettement plus callé à l’époque qu’Abnett notamment.
Cela faisait des années que je comptais lire cette série, les 3 tomes dans leur version d'origine, tronaient d'ailleurs dans mon librarium depuis un siècle Je pense que certains ici sont aussi curieux de savoir de quoi il en retourne !
J'ai pas lu l'omnibus par contre - qui contient 2 petites novellas en plus, juste les 2 premiers tomes et vient d'attaquer le troisième. Je vais donc donner un avis à chaud qui vaudra déjà pour les 2 premiers opus.
Le tome 1 : 13th Legion est donc le roman qui nous présente les Last Chancers du Colonel Schaeffer. Ceux qui ont joué la Garde Impériale à Wh40k dans ces années-là, se rappelleront très certainement de la boite de figurines du même nom, avec quelques figs très typées dont on trouvait les règles dans le White Dwarf de l’époque. Bref…
En attendant, ce premier tome nous présente le colonel Schaeffer, à la tête de sa 13ème Légion pénale, des condamnés, tous issus de divers régiments de la garde.
Roman relativement court, 288 pages, ça se lit vite et bien, ce qui m’a même agréablement surpris. Gav a pris le parti d’écrire à la première personne – et c’est pourtant casse-gueule, c’est donc présenté de manière narrative, selon le point de vue d’un des pénitents, l’ex-lieutenant Kage. C’est un ruchard issu des bas-fonds. Pour fuir la misère d’une vie dans les manufactoria, il décide un jour de s’engager dans la Garde, jusqu’au jour où il va basculer et commettre l’irréparable…
Style et écriture : 3/5
Le style narratif, à la première personne et au présent, on aime, on aime pas...C'est donc écrit exactement comme Kage parlerait, donc comme un ruchard qui jure à longueur de pages. Là ça passe et c'est même assez fun et bien dans le ton, mais c'était quand même assez risqué. Sinon le style est fluide, pas chiant, bourré d'action et d'anecdotes et se lit vite.
Kage est un survivant mais aussi un bad guy désabusé qui a une vision cynique de ce monde bien qu’ayant une foi très marquée en l’Empereur. Il n’hésite pourtant pas à tuer son prochain de sang-froid et c’est donc exactement le genre de type de la situation. C’est le gars, qui, menotté au fond d’une forteresse, va non seulement réussir à s’enfuir de là mais en plus il va vous tuer ses gardes à mains nues ou juste avec une lame.
Le ton est donc celui de Kage, le narrateur, c’est brut, avec un langage parfois cru et sans concession. C’est sans doute le seul rappel, qu’à cette époque les romans étaient en effet un peu moins « tout public ». C’est aussi souvent cynique et violent mais parfois même très drôle, un peu comme dans Ciaphas Cain.
Le colonel Schaeffer, de son côté reste un des personnages principaux de ces histoires mais est un peu en retrait. L’action restant centrée sur Kage ou sur les autres détenus, alors que Schaeffer est un officier supérieure de la garde, à la tête de cette légion. C’est un formidable combattant qui peut tenir tête, physiquement, à n’importe quelle tête brûlée et l’envoyer à l’infirmerie. Kage en premier.
On apprend assez peu de chose de lui, si ce n’est sa foi indéfectible en l’Empereur. Il a une sainte mission qui est d’apporter la rédemption sur chacun des détenus. Et cette mission, il va l’accomplir.
On apprend que les Last Chancers étaient 4000 hommes 3 ans avant (3 ans avant la 3ème guerre d’Armageddon. Nous commençons donc en 996M41). Au début du livre, ils ne sont déjà plus que deux ou trois cents. Tous sont des voleurs, des violeurs, des blasphémateurs, des athées, des assassins, bref, tous sont des condamnés à mort, qui devaient finir au bout d’une corde ou devant un peloton d’exécution. Ils ont alors une chance et une seule de racheter leurs crimes : intégrer les Last Chancers et mourir en servant l’Imperium. Leur honneur sera alors rétabli à titre posthume. On l’aura compris, nous sommes loin des romans héroïques. D’ailleurs c’est un roman de purs anti-héros, en mode « survival ». Kage est typiquement un anti-héros, non pas comme Cain mais plutôt comme le serait un tueur froid et implacable comme Riddick.
Lui et ses hommes vont alors être plongés de combats en combats, sur des de mondes en guerre toujours plus hostiles, parfois ignorant même où ils sont. Passer des tyranides aux orks, des orks aux eldars noirs, et n’être plus qu’une trentaine au deux-tiers du bouquin. Jusqu’à ce que l’inquisition s’en mêle pour mettre fin à une rébellion sur un monde ruche avec des moyens, disons radicaux … On le comprend alors rapidement, en même temps que le personnage et ses quelques compagnons d’infortune, ils y passeront tous, les uns après les autres…
Développement des personnages : 4/5
Vu le taux de mortalité digne d'un assaut à Verdun en 1917, certains personnages ne sont que de simples noms qui défilent. D'autres sont un peu plus détaillés et finissent même par devenir syper sympa et attachant jusqu'à ce qu'un obus tombent à leurs pieds ou un bolt dans leur oeil...
D'autres, comme Kage, puis Schaeffer sont clairement les personnages du roman, donc on en apprend beaucoup plus sur eux, sur leur psychologie, leur vie de tous les jours et leurs manies. On a aussi d'autres personnages clé, secondaires mais pourtant importants, tel l'Inquisiteur, un ex-technoprêtre, un clerc du Munitorum ou encore la mystérieuse Lorii...
Les autres ne font partie que des bagages, comme le rappelle Kage d'ailleurs
Pour moi, c’est un excellent roman de guerre, qui met en scène un type d’unité rarement présenté. Des criminels et repris de justice peuvent paraitre moins vendeur, évidemment, pourtant le ton est juste sans tomber dans le space marine, héros surhumain mais sans humanité. On a des scènes d’une incroyable violence, comme on retrouve dans certains Gaunt, à patauger dans la boue et parmi les cadavres. Ces scènes alternent avec des moments d’une grande lucidité, où les pénitents se retrouvent entre chaque combat, dans la promiscuité de cellules exiguës d’un navire, à deviser sur leurs craintes, leurs espoirs, leurs peurs, leur foi. A se retrouver au réfectoire, se bagarrant pour manger la même bouillie froide et immonde. Des amitiés se lient, des haines réciproques aussi, tout comme la lente folie vers laquelle certains détenus sont en train de sombrer. L’ensemble donne une dimension humaine, sombre et dramatique incroyable comme on a rarement retrouvé dans les romans BL, sauf avec les humains prisonniers des Night Lords dans la série d’ADB.
Thorpe est soit capable de nous écrire des platitudes commerciales comme l’insipide Délivrance Perdue – exercice sans aucun doute imposé par l’éditeur, soit de nous sortir quelques rares petits bijoux lorsqu’il écrit selon ses propres choix ou qu'il travaillait encore sur le fluff (la trilogie sur les Eldars, certaines nouvelles très bonnes, mais aussi le fluff sur l’Inquisition du jeu Inquisitor, qui servira de base à tout Dark Heresy).
Le tome 2, intitulé Kill Team, est la suite directe du premier opus, sorti aussi en 2001. On y retrouve donc sans surprise, Schaeffer et Kage qui va devoir monter une nouvelle équipe, la sélectionner selon ses critères, la former et en faire les prochains Last Chancers. Nous sommes là dans un roman très proche de l’état d’esprit d’un film comme Les 12 Salopards.
Là, par contre, les personnages – disons une partie - seront ceux qui vont inspirer les figurines sorties à cette époque.
La mission aussi sera différente, il s’agira d’aller assassiner un commandant Tau sur un de leurs mondes dans l’Est galactique, tout en se faisant passer pour un groupe de mercenaires humains affilié à cette race xenos. L’histoire, bien qu’assez basique, est plus subtile qu’elle n’y parait au final puisque ce sont une faction Tau rivale et l’inquisition qui supervisent cette opération.
Evidemment, c’est purement une mission suicide, avec son lot de rebondissements, de trahisons et j’en passe.
Le roman est divisé en 3 parties. Une première qui va se borner à montrer la formation des recrues par un Kage increvable, de plus en plus en proie au doute et qui devra affronter ses démons intérieurs (une partie d’une grande justesse). Une seconde partie sur le fluff Tau qui est d’une richesse inouïe – C’est pas la race la plus appréciée dans le jeu, mais j’avoue que l’auteur est parvenu à tellement bien la présenter qu’on a vraiment envie d’en savoir plus – c’est aussi cette année-là que cette race fait son apparition dans l’univers de 40k.
Le gros point fort est là, ce fluff sur les Tau est d’une richesse qui apporte un vrai plus. Ce ne sont pas seulement les ennemis, puisque les personnages vont se retrouver à vivre parmi eux, et à côtoyer tout un tas d’autres races, tels que des Kroots et des Tarelliens, notamment.
La troisième partie enfin met en scène la nature même de la mission, à savoir l’assassinat politique d’un chef de guerre Tau qui « dérange » son propre camp. Et on découvre alors que le Bien Suprême n’a pas le sens pour tous…
Comme toujours dans ce genre de mission finement élaborée à l’avance, rien ne se passe comme prévu. Pas mal d’action, pas mal de pertes aussi. Une vraie partie en mode guerre urbaine qui n’est pas déplaisante. Et toujours l’Inquisition dans les parages, puisque les raisons sont politiques et stratégiques. On apprend notamment que l’Imperium n’a plus vraiment de ressources militaires de ce côtés-là de la galaxie et ne peut pas s’engager dans un nouveau conflit armé contre le Tau.
On a même l’intervention (légère) de la Deathwatch, avec un space marine (signe évident qu’ils sont occupés sur d’autres fronts). Enfin, une vraie conclusion pour ces deux opus, qui là, ne nous laissent pas deviner une suite même s’il y en a une.
Kage nous prouve une fois de plus qu’il est un vrai survivant qui parvient à se tirer de toutes les situations à la force de ses muscles, avec son instinct de tueur et grâce à ses réflexes qui le sauvent de bien des situations , bien qu’étant un humain faillible avec ses doutes et ses zones d’ombres. Ce qui le rend finalement très humain.
Fluff et scénario : 4/5
Non pas que les histoires et missions soient d'une grande originalité, mais surtout l'auteur met le doigt sur autre chose. Là il ne nous présente pas les héros classiques habituels, mais des antihéros au sein de l'Imperium, et j'aime assez l'idée.
De plus, le fluff sur les Tau est vraiment super bien vu alors que cette race n'a pas toujours droit à de tels faveurs.
Le tome 3, intitulé Annihilation Squad, publié en 2004, met en scène, toujours le Colonel Schaeffer ainsi que le lieutenant Kage qui se sont constitué une nouvelle équipe de Last Chancers, composée d’une trentaine de détenus, tous des spécialistes. Leur mission sera de se rendre sur Armageddon, en pleine 3ème croisade avec pour mission l’assassinat du gouverneur…
Au menu, un combat de vaisseaux, une jungle avec des orks évidemment et un combat épique en pleine ruche…
Là aussi, ce tome se découpe en trois parties - le roman fait 450 pages, donc 160 de plus que le 1 et le 2.
Une première partie présentant un peu les personnages, leur transit Warp à bord d'un navire de guerre, leur arrivée dans le système Armageddon, leur largage en catastrophe (évidemment) puis un périple en pleine jungle totalement hostile. Cette partie se suit bien, c'est rythmé avec juste ce qu'il faut d'action. Bref, combats de jungle + rivière + bateau, l'ensemble n'est pas sans rappeler le Vietnam ou encore le tome 2 des Blood Gorgons, mais c'est loin d'être déplaisant.
La seconde et très longue partie détaille leur périple au travers des désolations, allant de ruines en tunnels et de bas-fonds en combat contre les gangers ou les orks. Une très bonne analyse d'une unité combattante poussée aux limites de ses capacités physiques et psychologiques. Il y a parfois des longueurs car l'auteur s'attache à décrire le calvaire vécu par Schaeffer et ses hommes, à traverser un monde en guerre, dévasté et dangereux, tout en cherchant à éviter le plus possible les combats. En parallèle, on suit la lente descente de Kage. On savait depuis le départ qu'il y avait un truc qui clochait chez lui - du moins psychologiquement - là cela commence à se confirmer, même si on se doutait du truc depuis le tome 2.
Enfin la troisième partie, qui fait les 100 dernières pages, nous amène au coeur du sujet. Le but étant d'aller éliminer l'ancien gouverneur passé à l'ennemi. Il y a pas mal de détails et le sujet est bien abordé sur un fond de guerre et de folie. Folie notamment présente avec la dualité schizophrénique qui va toucher Kage, et qui n'est pas sans rappeler ce qui se passe avec Golum dans le SdA.
Une fin malheureusement vite expédiée à mon gout. L'histoire se conlcut finalement au détour d'une page. C'est fini.
Un peu comme ces films où on ne sait pas trop si cela va déboucher sur une suite ou pas. L'idée reste juste en suspens, un peu comme une porte que l'auteur se garderait entrouverte, au cas où...
Bref, en dehors de ça, la série mérite tout de même le détour car le thème est absolument bien maitrisé.
Avis perso : 4/5
Je crois n’avoir jamais lu de romans aussi bons de Gav Thorpe, la justesse, froide et cynique de l’univers de Wh40k est touchée là juste avec brio.
Total : 15/20
Dernière édition par Illuminati le Ven 19 Sep 2014 - 14:02, édité 2 fois
Vil xenos omniscient
Re: The Last Chancers par Gav Thorpe
Bravo pour cette critique qui fait fort envie!
J'ai toujours eut un faible pour les Légions Pénales, les Chemdogs etc...
J'adorais toutes ces sous-factions de badboys de la GI à l'époque des bons White Dwarfs bien remplis de fluff...
Quel dommage que la Bibliothèque Interdite n'ai pas traduit cette trilogie à l'époque.
(mais qui sait, peut être une vf un jour par la BLF en bout de course qui recyclera ces anciens écrits, je croise les doigts, idem pour les tomes 2 et 3 de la trilogie Word Bearers, et tant d'autres...)
J'ai toujours eut un faible pour les Légions Pénales, les Chemdogs etc...
J'adorais toutes ces sous-factions de badboys de la GI à l'époque des bons White Dwarfs bien remplis de fluff...
Quel dommage que la Bibliothèque Interdite n'ai pas traduit cette trilogie à l'époque.
(mais qui sait, peut être une vf un jour par la BLF en bout de course qui recyclera ces anciens écrits, je croise les doigts, idem pour les tomes 2 et 3 de la trilogie Word Bearers, et tant d'autres...)
BlooDrunk Modérateur - Messages : 9076
Age : 42
Localisation : Sarum 57
Re: The Last Chancers par Gav Thorpe
Bravo pour ta critique .
Je suis déjà fan par principe.
Je me rappelle bien vers 2002-2003 quand je dévorais mes White Dwarfs et que j'y lisais des extraits (à l'époque je n'avais pas encore sauté le pas d'acheter les bouquins de GW).
Pendant des années j'avais fait un amalgame dans ma tête entre eux et les fantômes de Gaunt. Grâce à toi je vais pouvoir combler cette grave lacune au plus vite!
Pareil moi aussi je suis fan du concept de légion pénale sachant qu'en plus le concept a réellement existé (les bataillons disciplinaires, certains régiments de l'armée rouge etc ..).
C'est clair, rien que d'imaginer des gros badass enfants de salauds, plein de clones de Lijah Cuu (cf les Fantômes) envoyés dans des missions suicide, ça me fait saliver.
Je suis déjà fan par principe.
Je me rappelle bien vers 2002-2003 quand je dévorais mes White Dwarfs et que j'y lisais des extraits (à l'époque je n'avais pas encore sauté le pas d'acheter les bouquins de GW).
Pendant des années j'avais fait un amalgame dans ma tête entre eux et les fantômes de Gaunt. Grâce à toi je vais pouvoir combler cette grave lacune au plus vite!
Pareil moi aussi je suis fan du concept de légion pénale sachant qu'en plus le concept a réellement existé (les bataillons disciplinaires, certains régiments de l'armée rouge etc ..).
C'est clair, rien que d'imaginer des gros badass enfants de salauds, plein de clones de Lijah Cuu (cf les Fantômes) envoyés dans des missions suicide, ça me fait saliver.
Brennus_Decimus Scout - Messages : 141
Age : 40
Re: The Last Chancers par Gav Thorpe
Ah bé j'ai justement acheté l'omnibus print on demand récemment et compte le lire cette année. Merci quand même pour le retour.
Nico. Admin - Messages : 10494
Age : 34
Re: The Last Chancers par Gav Thorpe
Mise à jour de la fin de mon premier post, avec commnentaires sur le tome 3, terminé la semaine dernière
Vil xenos omniscient
Re: The Last Chancers par Gav Thorpe
Ahhh, Kage et shaeffer.. Que de bons souvenirs.
Give a monkey a brain... And He'll swear that he's the center of the Universe
Roboutte Guilliman Maître de Guerre - Messages : 4523
Age : 58
Localisation : Suisse, Montpellier, Savoie.. Le multiverse quoi
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