[Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
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[Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Nouvelle que je n'ai pas pu finir d'écrire / de raccourcir / de modifier pour le concours, mais dont la place est je pense en ligne.
L'occasion de tester un genre totalement nouveau pour moi, avant de poursuivre sur mon récit pour les lettres de sang V6. Vous connaissez? ce sentiment de frustration d'un texte que l'on ne parvient pas à achever? ... résultat: un "gros pavé prise de tête" ^^
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[ - À qui ta Mort appartient - ]
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Prologue :
“...Ils arrrivent!! ... Oui! OUUI!! La mort se fait sentir! À chacun de leur pas!! ILS arrivent..!!. Dans la pâle lumière du soleil couchant!.. ILS, arrrrivent!!! ils.."
Une balle en pleine gorge mit un terme brutal aux hurlements du prédicateur de rue, un pauvre fou hirsute parmi tant d’autres en ce jour d’apocalypse. Kold observa son corps suspendu un instant par l’adrénaline entre la vie et la mort, les mains crispées s'accrochant à un ciel muet. Ses yeux suivirent ensuite son corps s’effondrant lentement dans son sang sur la place désertée, avec cette indifférence morne et froide qu’ont les gargouilles à bec d’aigle des bâtiments de l’Ecclésiarchie.
Mais Kold ne ressentait rien. Élevé dans et par la guerre, les 30 dernières années de paix lui avaient paru un long rêve étrange, comme durant un cycle d’hibernation dans une des cryptes orbitales. En quelques mois, la guerre civile entre l’armée et les guildes avait détruit ce rêve de paix, puis des outres-mondes sans blason avaient mis le siège à la ruche capitale, la coupant brusquement du reste de l'univers. À présent que la moitié de la population avait une arme et l’autre pas, l'humanité n'était déjà plus que groupes de prédateurs et de proies.
Estimant la qualité du tir et sa trajectoire, son regard remonta méthodiquement jusqu’à un groupe de fenêtres de l’autre côté de la place.
Posant son oeil sur le viseur, il prit une légère inspiration. Là. Des plaques de récup. couvrant une fenêtre brisée. Les 10cm du canon donnant l'orientation. Munition solides, l'encoche en escalier, modèle Herpinger MGIV. Selon l'angle, la longueur jusqu'à la crosse, la gorge devrait se trouver..." Kold attendit un léger mouvement du canon pour confirmer la présence du tireur, et appuya sur la détente. Le bout de canon fut prit d'une convulsion presque offusquée, puis disparut en arrière. Reculant son long las, il changea aussitôt le chargeur et prit son calepin, notant en code de combat sa 11ème cible du jour. Et bien sûr il allait devoir encore changer de place.
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De la fenêtre de son hab, Kold contempla encore la place rectangulaire dite “des Martyrs” autrefois élégante et bordée de flâneurs. À présent, elle était jonchée de débris et de fumée et paraissait à Kold comme une clairière fraîchement arrachée aux pentes de la ruche couvertes de sa forêt et dômes et de flèches acérées. Des ombres furtives courraient le long des arcades la bordant : les derniers réfugiés ayant fuit les quartiers périphériques pour tenter leur chance vers la cité haute, les dernières rigoles du terrible torrent humain qui avait ravagé la place jusqu’à encore ce matin. À présent tari, ce fleuve avait laissé dans son sillage un chaos de charrettes brisées, de trésors domestiques éparpillés, et son lot de cadavres piétinés et de mourants, abandonnés sur la place à leurs derniers confesseurs : les corbeaux, les rats, et toute la vermine attirée par la nuit qui approchait.
Pourtant le véritable spectacle se trouvait plus loin à l’est.
Couronnant les quartiers usines en périphérie de la ruche, un horizon entier de flammes et de fumées noires s’étaient levées des faubourgs et rongeaient lentement les pentes basses de la ruche. Toute la journée Kold avait écouté les transmissions des FDP et les tambours titanesques d’un affrontement de blindés, ponctué par des duels d’artillerie. Le vent lui avait rapporté l’odeur de fetylène, du promethium et de chair brûlée.. oui, la Guerre était finalement revenue comme un cauchemar du passé et Kold le sentait jusque dans ses os, tout comme dans les vibrations sismiques inquiétantes des superstructures secouées par les bombardements. “..la Ruche tremble..” pensa-t-il.. “elle a peur de la mort”.
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Le soir descendant, les bruits de combats s'éteignirent progressivement, remplacés par un étrange staccato de fusillades sporadiques. La défaite alors. Kold en eu un goût amer. Mourir au milieu d’une bataille avait un sens, mais réaliser la mort de son propre monde avait un gout de néant.
Un détail attira son attention.
Levant ses magnoculaires, il balaya la périphérie des fumées noires.. non, pas entièrement noires : une couleur étrangère usurpait le crépuscule, une sorte de brouillard vert pâle s’élevant du champ de bataille, une main spectrale dont les doigts squelettiques se glissaient inexorablement dans la moindre ruelle de la basse ruche. Arme chimique? Dégâts des docks? Pire..? Le brouillard ne semblait pas localisé, mais provenir de plusieurs points d’un bout à l’autre de la ligne d’horizon. Kold eut l’étrange intuition que la même scène se répétait tout autour de la Ruche assiégée, et que cette étrange brume remontait tout droit vers eux, vers le Dôme central. Combien de temps avant que le brouillard n’atteigne la place? cette nuit? était-ce la fin? Vérifiant les canaux des FDP, seuls des bruits statiques et quelques appels hachés et incompréhensibles lui répondirent.
Coupant l’interrupteur, Kold ferma les yeux. Vers le dôme? Les guildes devaient déjà s’y être barricadé et commencé de massacrer une foule hystérique. Fuir? vers où? Le chaos régnait partout dans la ruche agonisante, et l’image du prêcheur de rue noyée dans son sang lui revint. “Non, pas une fin misérable”. Mais ce brouillard.. que cachait-il ?
-3-------------------------------------------------------------------------------
Kold ne pouvait plus attendre, il devait quitter son abri.
Il vérifia une fois encore les armes et les quelques affaires qu’il ne quittait plus depuis le déclenchement de la guerre civile, puis marcha ensuite jusqu’à un tabernacle et fit glisser les panneaux peints: parmi l’arsenal révélé, il s’empara des grenades halogènes dont il rempli un sac, et prit la seule décoration qui comptait : le médaillon en forme de compas qu’il avait reçu à la fin des guerres de pacifications.. ‘pacifications’.. la paix est un mot creux sur les terres de l’Empereur. Contemplant un instant les gravures rouges et or en haut gothic, il se demanda avec ironie si dans tout l’Imperium existait un seul monument dédié à la paix. Puis son sourire s’éteignit. Demain surement, il ne resterait rien, ni personne pour enterrer les morts.
Descendant les escaliers de son immeuble déjà vide, Kold partit rejoindre la place. Les rares fuyards qui le croisèrent oublièrent un instant leur épuisement et leur panique devant le spectacle de cet homme solitaire et calme, descendant les rues en sens inverse du leur. Personne ne lui parla ni ne l'avertit des choses qui s’approchaient depuis les faubourgs. Aujourd’hui, chaque habitant de cette ruche était plus seul que jamais, seul avec la certitude de n’avoir plus qu’un seul choix : Comment vais-je mourir?
-4-------------------------------------------------------------------------------
Kold arriva sur la place et rabattit la capuche de sa caméleoline.
La place des Martyrs était devenue un véritable champ de débris : véhicules calcinés et barricades de la guerre civile, corps brisés par le torrent humain qui s’était déversé sur la large place dans leur course frénétique vers la cité haute. Et par dessus les fumées noires et les flammes, la forme trapue et sinistre de la chapelle des Martyrs, vautrée comme une déesse païenne au milieu de ses offrandes. Entre le portique blindé de la chapelle et lui se dressait encore le piédestal ruiné d’une statue qui rappelait à elle seule l’histoire de la ruche. Malgré les dépravations, la silhouette massive était immanquable: un Ange de l’Empereur...
“Car nous adorons et nous haïssons avec une égale ferveur..” disait Tor. Et de la statue d’astartes qui brandissait jadis la lettre de fondation de la chapelle dont l’original était scellé dans son autel, ne restait qu’un tronc dont surgissaient encore des moignons d’ailes à l’or noirci. Attaquée au fuseur dès le début de la guerre civile, ce symbole ressemblait maintenant au cadavre suspendu à un gibet invisible. L'humanité avait toujours excellé dans l'art de l'auto destruction, et de l'ingratitude..
Car les Anges avaient érigé cette chapelle, et arraché Bragant à ses guerres sans fin et à la corruption. C’était ici il y avait ½ siècle, que la victoire avait été remportée sur 50.000 cadavres au terme d’une campagne effroyable. La terre avait recraché sang, os et munitions pendant des décennies, jusqu’à ce que l’urbanisme la sépare à nouveau des vivants par une écorce neuve de ferrobéton. Kold sentit ses souvenirs affluer..
Jadis, à la fin de la guerre : telle une balle perce-blindage, un détachement d’assaut des légions de l’Empereur avait surgit de nulle part et tranché la tête de l’adversaire haï avec toute son élite, au moment où il ralliait ses forces hors des murs pour briser le siège des loyalistes au bord de l’épuisement. La brigade de Kold, arrivée peu après sur les lieux, avait découvert un décor de cratères brûlants et de carcasses mutilées digne des enfers. Mais le reste de la horde ennemie chargeait déjà, assoiffé par la vengeance et le désir d’attirer dans la mort le regard de leurs Dieux peu cléments pour la défaite. Et les hommes de Bragant, nourris depuis des générations par le rêve d’arracher un jour leur monde aux ténèbres, n’avaient pas reculé non plus devant la mort. Ils étaient parvenus contre toute attente à tenir leur position, défendant ainsi les cadavres des légionnaires tombés contre les dépravations ennemies. Leurs corps s’étaient ajoutés en masse au charnier. La victoire vint finalement, et la légion n’oublia pas leur geste. En souvenir de ce jour, ils érigèrent au 17e Bragant cette chapelle, à l’emplacement même de leur victoire commune, et de leur dette de sang.
Kold s'aperçut qu’il s’était arrêté près du prêcheur abattu, attiré par quelque chose. Il se pencha. La tête du pauvre hère baignait au centre d’un large miroir rouge, les bras en croix. Kold se figea en distinguant le “17” tatoué sur sa joue gauche.
Durant un instant, il crut voir derrière ce visage, cette barbe mal entretenue et ces éclaboussures de sang.. son propre visage. Ses yeux étaient demeurés écarquillés et vides, comme s'ils fixaient encore quelque chose au loin..
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Kold se dirigea ensuite vers la statue ravagée, et s’accroupit le dos au piédestal, sans quitter des yeux le croisement de ruelles sombres seul accès vers la ruche basse. Les échos lointains d’échanges de tirs et de cris avaient pratiquement disparu, et il semblait à Kold que la ruche entière étouffait lentement dans l’étau de son assassin.
Il attendit. Quelques débris formaient un abris tir, et kold calcula par habitude les trajets au travers de couverts qui lui permettrait un repli vers la chapelle. Chef éclaireur dans l’armée, son besoin d'informations était presque physique, et le seul qui le gardait concentré dans ce décor de fin du monde. Il savait aussi que quelque soit la menace, ce brouillard vert empêchait tout approche à distance. Il lui fallait un contact direct.
Après le crépuscule vint la nuit noire, et un ciel bas de fumées noires alimentées par des incendies que plus personne n'éteindrait. Parfois on entendait encore des tirs sporadiques, et le grincement sinistre et gargantuesque d’une tour qui s’écroule. Il remonta calmement l'extension de son long-las, introduisit un chargeur de munitions à propulsion gazeuse, puis étudia ses angles de tir.
..”Seule la mort ..”.
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Les heures passèrent et le froid augmentait. Derrière Kold, on entendait à présent les chants des personnes qui s’étaient barricadés dans la chapelle dès le début du siège, et dont les prières lui parvenaient, étouffées par les épais murs d’adamentium et les vitraux blindés. La foi était sans doute tout ce qui les avaient empêché de céder à une panique animale et aux actes les plus désespérés. Demandaient-ils l’intervention de l’Empereur? sa rédemption? Non. La guerre civile comme le suicide sont des parjures envers le Trône. La ruche s'était maudite elle-même; elle était à présent au delà de la rédemption. Kold avait-il la foi? Plutôt le pragmatisme né de l’habitude, de la lutte pour la survie, du devoir. Qui l'accueillerait après son dernier souffle? des anges ou des démons? Un tribunal ou le néant? La colère monta en lui. La haine des politiques, la haine sincère des soldats ayant vécu au milieu des lois simples de la guerre, et ne possédaient rien, pas même leur victoires. Pourtant la guerre n’était jamais qu’une machine à brûler et détruire, elle ne serait jamais l’avenir, seulement les cendres sur lesquels les survivants devaient reconstruire, jusqu’au prochain apocalypse.
Brusquement, les premières lueurs verdâtres apparurent du fond des ruelles. Kold fut étrangement soulagé de retrouver la tension du combat. “...Ma vie appartient à l’Empereur..” récita-t-il lentement, tandis que les tendrils spectraux s’avançaient. “..son souffle jaillit par mes armes..” Ses mains serraient son fusil, son corps cherchant les appuis optimum, tandis que les brumes se tordaient au sol comme des serpents “..car sa vengeance est..” L’air devint soudain glacial.. quelque chose dans le brouillard.. “..éternelle”. Le brouillard s’écoulait lentement des ruelles, et longeait les arcades entourant la place, comme mue par une volonté propre. “..éternelle est Sa justice.. “ Le rythme du coeur de Kold s'accéléra. Se souvenant de ses exercices respiratoires, il força le contrôle de sa respiration, mais garda le sentiment de ne plus être seul.. pire, d’être obser... Retournant brusquement son arme vers le piédestal, il le vit: une ombre noire et massive avait pris pied sur le socle: un géant en armure surgit du néant, et lui obstruant le ciel.. “..Saint Empereur.. ”
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Des détails de sa silhouette apparaissaient à la lueur des derniers feux de la place, ajoutées à celle plus fantomatique du brouillard surnaturel qui l'encerclait peu à peu.. Kold n'en croyait pas ses yeux: Un colosse en armure noire, parcouru de gravures baroques et de cranes de bronze ternis. Des traces pourpres et luisantes avaient éclaboussé son plastron et ses canons d'avant-bras fissurés par endroits, si sombres qu’elles se distinguaient à peine. À peine une lueur s’échappait des lentilles de son casque, toujours fixé sur Kold. Le gorgerin lui-même arborait au col un curieux crâne pleurant posé sur un “X” de tibias. Ce "X" se répétait en rouge sur ses pauldrons et son plastron, comme une négation rituelle. D’autres décorations discrètes et ésotériques ponctuaient le haut du plastron et des épaulières; des larmes de sang enchâssées sur des bas reliefs miniatures.
Kold était tétanisé par la surprise, et sa propre vulnérabilité. Le géant avait surgit sans un bruit et l’observait comme si sa camélóline n’existait pas. Parcourant à nouveau les détails de son armure, son malaise augmenta davantage,
“..vous..” commença Kold alors que les souvenirs affluaient. “.. je vous connais.. ” Le jour sinistre où lui et sa brigade avaient découvert les cadavres ravagés des Anges morts de l’Empereur lui revint clairement.. “L’armure identique.. mais vous êtes mort! ”
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L’Ange semblait muet et figé dans l’éternité, puis détacha enfin son regard de celui de Kold, pour se reporter sur quelque chose derrière lui. En se retournant, Kold retint sa stupeur : l'arrivé de l'Ange Noir lui avait fait oublier les choses dans la brume verdatre..
La place entière était à présent entourée par un rideau mouvant de brumes verdâtres. ..Ce mur de brumes vertes semblait pourtant retenu en bordure par une force invisible la tenant à distance.. mais surtout, le brouillard n’était plus vide, et kold entendait distinctement des pas de bottes, des centaines de pas se déployant partout en bordure de cette brume..
Interrogeant à nouveau du regard l’Ange, celui-ci restait immobile, continuant de fixer un endroit dans la brume. Kold rassembla ses esprits, et arma prudemment un hollogène. Il le jeta ensuite loin pour qu’il atteigne l’intérieur de la brume. L’engin crépita brièvement au sol, révélant.. des visages.. une masse compacte de visages qui s’écartèrent et disparurent en un instant. Il n’en croyait pas ses yeux : des masques en forme de cranes.. Kold jeta d’autres hollogènes et la même scène se répéta... partout autour d’eux en bordure du brouillard, une armée. Le bruit de bottes cessa brusquement, tandis que les formes affluaient prudemment de tous les cotés en lisière du brouillard vivant. À présent, des 100 aines de silhouettes regardaient la place de leur visages macabres. Des soldats.. tous avec un uniforme régimentaire, des casques lourds démodés et des combinaisons hermétiques. Armés de fusils MK la baïonnette au canon, un respirateur semblait s’incruster sous la mentonnière de leur crâne. Des hommes? Ils semblaient hésitants et lents comme une armée de pantins. Puis un détail frappa Kold : leur uniforme comme leur baïonnette étaient tachés de sang.
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Rien ne se passa pendant d’interminables secondes. Kold avait l'impression d'être plongé dans une hallucination. un choeur de chants pieux continuait de monter de la chapelle, accompagnant le crépitement des feux et d' échanges de tirs lointains. Soudain, furtivement, une brèche rompit brièvement le mur verdâtre... au centre, là où l’Ange avait les yeux toujours fixés.
Quelqu'un venait de prendre pied sur la place.. ou quelque chose? des bruits de pas solitaires résonnèrent, se rapprochant.. Se tournant à nouveau vers l’Ange, il vit son regard se déplacer comme s'il suivait quelque chose. Mais regardant à l’endroit désigné, Kold ne vit toujours rien.
Soudain une voix rompit le silence, lointaine et grésillante.
“- Je suis l’Inquisiteur Sylvius Anastase de l’Ordo Malleus Experior, en application du décret Terminus Ultima. Identifiez-vous.“
… Fixant toujours le vide, Kold se rendit compte que la voix provenait de son vox.
“- Tellus..Kold, major vétéran, troupes de choc du 17e Bragant.” Une pause. Puis les pas à nouveaux. Kold crut un moment distinguer une ombre à travers les bandes de fumée qui traversaient la place.. mais cette forme n'avait rien d'humain..
Les pas s’arrêtèrent à nouveau. L’air devint plus froid. “Je ne détecte aucune trace de corruption, et vous n'êtes ni psyker ni paria.” Les pas encore.. dans la poussière. C’était donc l’Inquisition. Expliquant aussi l’absence de déclaration de guerre et de bannières?
“- Une balise longue portée a été activée dans cette chapelle, est-ce vous qui l’avait enclenché ?”
“- Qu'allez-vous faire de la ruche?” à nouveau le froid.
“- Intéressant.. bref ; ce que je vais faire? Mais la purger, nous avons tous un devoir, Major.“
“- C’est, une guerre civile.. “
“- C'est un acte de sédition grave. Votre gouvernement a perdu la confiance de l’Imperium. Une partie significative des élites de cette planète ont été irrémédiablement infectées. La contagion doit être purgée entièrement à la source. (à nouveau les pas)
Vous n’êtes qu'un soldat, un milicien ; sans information, et sans importance pour l'Inquisition. Pourtant.. pourtant tout ceci correspond à l'event annoncé par mes prognosticars.. “
Au dessus de Kold, l’Ange muet se releva sur le piédestal, et lança un énorme paquet en direction de la voix, tandis qu’une centaine de fusils se levaient à l’unisson. “- Halte! fit la voix dans le vox.” Les soldats obéirent d'un bloc.. et le paquet retomba lourdement au sol, libérant son contenu : des sortes de balles informes de différentes tailles, dont une, imposante...” Un silence suivit, pendant lequel une flaque sombre s’étendit jusqu’aux pieds de l’Inquisiteur invisible, dessinant l'empreinte de deux bottes lourdes. Quelques gouttelettes avaient éclaboussé sa silhouette, révélant des contours difformes. Les empreintes n'avaient pas bougées.
“- Par le Codicium Aeternum...”
Kold se concentra sur ce qu’il avait pris pour des balles.. en réalité des têtes décapités ou dans un état effroyable. Il reconnu parmi elles un grand diacre de l’Ecclésiarchie, une mitre déchirée encore attachée à son crane chauve.. l’instinct lui fit reprendre la parole :
“- Ce sont vos traîtres "infectés" ? L’inquisiteur semblait étudier chacune d'entre elles.
“- Leur.. visages n’étaient pas tous identifiés, mais oui.” Une tête énorme se souleva dans les airs, comme par la main d’un bourreau après la guillotine.
“- Voyez-vous cela, le prince est là, lui aussi.” Kold n’avait aucune idée de quoi l’Inquisiteur parlait. Mais la tête n’avait plus rien d’humain. La boîte crânienne était allongée et déformée, incrustée de symboles, tandis qu'une langue serpentine pendait de sa mâchoire de lion.
“- Qui a agit avec vous? ces blessures ont été faites à l'arme énergétique." reprit l’inquisiteur.
Kold comprit enfin : l’Inquisiteur ne voyait pas l’Ange Noir..
“- Ce sont les Anges de l’Empereur," répondit Kold en désignant de la main le piédestal derrière lui.
“- Épargnez-moi cette prose religieuse grotesque. Aucun groupe de combat de l'Adeptus n’est signalé dans ce secteur, pas même de la Deathwatch.”
(Encore un mot inconnu pour Kold)
“- Eux, nous, qui vous voudrez, peu importe! Arrêtez la Purge. ” (On entendait les chants montaient de la chapelle.) L'Inquisiteur sembla les écouter.
“- Lorsque la tête est malade, le corps devrait survivre? Non. Mais leur âme immortelle peut être sauvée, par le feu. Les risques! sont statistiquement inacceptables ! Purgatus Terminus. ..vous ne connaissez rien de l'étendue de cette infection, n'est ce pas?” Pourtant.. oui, ..Oui! nous allons sauver ce qui reste d’honneur et d'humanité sur cette misérable planète. Votre histoire nous sera sûrement utile aux colons du programme de repeuplement.“
“- Vous ne pouvez pas.. annihiler un monde entier..”
“- ..pour en sauver 10 autres de vos erreurs ? Sans hésiter."
"- Vous allez me tuer aussi..”
"- Non.. Mieux: je vais faire de vous, un Martyr. Mes prognosticars avaient raison. Et vivant, vous m’êtes inutile. (un silence, puis solennel
Major Tellus Kold, comprenez vous l'ampleur de la situation et le sens de votre devoir envers l'Imperium de l'humanité? ".
Un millier de choses défilèrent dans l'esprit de Kold, mais aucun choix, aucun échappatoire. Le Major Kold était né avec et pour la guerre, et demeuré d'une fidélité farouche et sincère à l'Empereur.. et à l'Humanité. Les événements l'avaient engloutis comme un rouleau de vagues, et son destin de soldat lui pesa plus que jamais.
Tout autour de lui, les centaines des visages macabres le toisaient, immobiles en bordure de la brume verdâtre. Et l'horloge du temps sembla s'être arrêtée.
"- ..Oui. " Était-ce sa propre voix..?
Un froid glacial enserra le coeur de Kold, tandis que 2 lueurs ovales et asymétriques brillaient à travers la silhouette de l'Inquisiteur invisible “..psyker..”. Sentant le contrôle de son corps lui échapper, il s’écroula lentement en arrière contre le piédestal dans un dernier cri étouffé, et des centaines de visages spectraux l'accompagnèrent dans sa chute.. et leur regard, avait cette indifférence morne et froide, qu’ont les gargouilles à bec d’aigle, des bâtiments de l’Ecclésiarchie.
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Le dernières sensations de Kold furent un étrange apaisement. De savoir son devoir accompli, de savoir que Bragant, sa maison, n’allait pas être rasée mais habitée de nouveau, de savoir que la machine de propagande impériale allait transformer toute cette nuit en une belle histoire que les mères raconteraient à leur enfants pour les générations suivantes, et .. et de savoir que les Anges de l’Empereur n'avaient pas oublié leur promesse.
À terre et les bras en croix, le visage tourné vers le ciel, Kold vit une dernière fois l’Astartes couvert de noir et de sang, des croix rouges barrant son armure, et qui le regardait, comme un prêtre à son chevet, comme les Anges des ouvrages d'édification religieuse, gardant des portes de l'au delà..
La mort vint finalement, silencieuse et courtoise. Aucun bruit ne lui parvenait plus, et Kold fut satisfait. L'Ange Noir tendit un énorme gantelet vers lui, et Kold accepta l'invitation, plongeant dans le néant l'âme en paix, satisfait d'avoir été délivré, du fardeau de sa vie.
"Seule la mort ...met fin au devoir."
L'occasion de tester un genre totalement nouveau pour moi, avant de poursuivre sur mon récit pour les lettres de sang V6. Vous connaissez? ce sentiment de frustration d'un texte que l'on ne parvient pas à achever? ... résultat: un "gros pavé prise de tête" ^^
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Prologue :
“...Ils arrrivent!! ... Oui! OUUI!! La mort se fait sentir! À chacun de leur pas!! ILS arrivent..!!. Dans la pâle lumière du soleil couchant!.. ILS, arrrrivent!!! ils.."
Une balle en pleine gorge mit un terme brutal aux hurlements du prédicateur de rue, un pauvre fou hirsute parmi tant d’autres en ce jour d’apocalypse. Kold observa son corps suspendu un instant par l’adrénaline entre la vie et la mort, les mains crispées s'accrochant à un ciel muet. Ses yeux suivirent ensuite son corps s’effondrant lentement dans son sang sur la place désertée, avec cette indifférence morne et froide qu’ont les gargouilles à bec d’aigle des bâtiments de l’Ecclésiarchie.
Mais Kold ne ressentait rien. Élevé dans et par la guerre, les 30 dernières années de paix lui avaient paru un long rêve étrange, comme durant un cycle d’hibernation dans une des cryptes orbitales. En quelques mois, la guerre civile entre l’armée et les guildes avait détruit ce rêve de paix, puis des outres-mondes sans blason avaient mis le siège à la ruche capitale, la coupant brusquement du reste de l'univers. À présent que la moitié de la population avait une arme et l’autre pas, l'humanité n'était déjà plus que groupes de prédateurs et de proies.
Estimant la qualité du tir et sa trajectoire, son regard remonta méthodiquement jusqu’à un groupe de fenêtres de l’autre côté de la place.
Posant son oeil sur le viseur, il prit une légère inspiration. Là. Des plaques de récup. couvrant une fenêtre brisée. Les 10cm du canon donnant l'orientation. Munition solides, l'encoche en escalier, modèle Herpinger MGIV. Selon l'angle, la longueur jusqu'à la crosse, la gorge devrait se trouver..." Kold attendit un léger mouvement du canon pour confirmer la présence du tireur, et appuya sur la détente. Le bout de canon fut prit d'une convulsion presque offusquée, puis disparut en arrière. Reculant son long las, il changea aussitôt le chargeur et prit son calepin, notant en code de combat sa 11ème cible du jour. Et bien sûr il allait devoir encore changer de place.
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De la fenêtre de son hab, Kold contempla encore la place rectangulaire dite “des Martyrs” autrefois élégante et bordée de flâneurs. À présent, elle était jonchée de débris et de fumée et paraissait à Kold comme une clairière fraîchement arrachée aux pentes de la ruche couvertes de sa forêt et dômes et de flèches acérées. Des ombres furtives courraient le long des arcades la bordant : les derniers réfugiés ayant fuit les quartiers périphériques pour tenter leur chance vers la cité haute, les dernières rigoles du terrible torrent humain qui avait ravagé la place jusqu’à encore ce matin. À présent tari, ce fleuve avait laissé dans son sillage un chaos de charrettes brisées, de trésors domestiques éparpillés, et son lot de cadavres piétinés et de mourants, abandonnés sur la place à leurs derniers confesseurs : les corbeaux, les rats, et toute la vermine attirée par la nuit qui approchait.
Pourtant le véritable spectacle se trouvait plus loin à l’est.
Couronnant les quartiers usines en périphérie de la ruche, un horizon entier de flammes et de fumées noires s’étaient levées des faubourgs et rongeaient lentement les pentes basses de la ruche. Toute la journée Kold avait écouté les transmissions des FDP et les tambours titanesques d’un affrontement de blindés, ponctué par des duels d’artillerie. Le vent lui avait rapporté l’odeur de fetylène, du promethium et de chair brûlée.. oui, la Guerre était finalement revenue comme un cauchemar du passé et Kold le sentait jusque dans ses os, tout comme dans les vibrations sismiques inquiétantes des superstructures secouées par les bombardements. “..la Ruche tremble..” pensa-t-il.. “elle a peur de la mort”.
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Le soir descendant, les bruits de combats s'éteignirent progressivement, remplacés par un étrange staccato de fusillades sporadiques. La défaite alors. Kold en eu un goût amer. Mourir au milieu d’une bataille avait un sens, mais réaliser la mort de son propre monde avait un gout de néant.
Un détail attira son attention.
Levant ses magnoculaires, il balaya la périphérie des fumées noires.. non, pas entièrement noires : une couleur étrangère usurpait le crépuscule, une sorte de brouillard vert pâle s’élevant du champ de bataille, une main spectrale dont les doigts squelettiques se glissaient inexorablement dans la moindre ruelle de la basse ruche. Arme chimique? Dégâts des docks? Pire..? Le brouillard ne semblait pas localisé, mais provenir de plusieurs points d’un bout à l’autre de la ligne d’horizon. Kold eut l’étrange intuition que la même scène se répétait tout autour de la Ruche assiégée, et que cette étrange brume remontait tout droit vers eux, vers le Dôme central. Combien de temps avant que le brouillard n’atteigne la place? cette nuit? était-ce la fin? Vérifiant les canaux des FDP, seuls des bruits statiques et quelques appels hachés et incompréhensibles lui répondirent.
Coupant l’interrupteur, Kold ferma les yeux. Vers le dôme? Les guildes devaient déjà s’y être barricadé et commencé de massacrer une foule hystérique. Fuir? vers où? Le chaos régnait partout dans la ruche agonisante, et l’image du prêcheur de rue noyée dans son sang lui revint. “Non, pas une fin misérable”. Mais ce brouillard.. que cachait-il ?
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Kold ne pouvait plus attendre, il devait quitter son abri.
Il vérifia une fois encore les armes et les quelques affaires qu’il ne quittait plus depuis le déclenchement de la guerre civile, puis marcha ensuite jusqu’à un tabernacle et fit glisser les panneaux peints: parmi l’arsenal révélé, il s’empara des grenades halogènes dont il rempli un sac, et prit la seule décoration qui comptait : le médaillon en forme de compas qu’il avait reçu à la fin des guerres de pacifications.. ‘pacifications’.. la paix est un mot creux sur les terres de l’Empereur. Contemplant un instant les gravures rouges et or en haut gothic, il se demanda avec ironie si dans tout l’Imperium existait un seul monument dédié à la paix. Puis son sourire s’éteignit. Demain surement, il ne resterait rien, ni personne pour enterrer les morts.
Descendant les escaliers de son immeuble déjà vide, Kold partit rejoindre la place. Les rares fuyards qui le croisèrent oublièrent un instant leur épuisement et leur panique devant le spectacle de cet homme solitaire et calme, descendant les rues en sens inverse du leur. Personne ne lui parla ni ne l'avertit des choses qui s’approchaient depuis les faubourgs. Aujourd’hui, chaque habitant de cette ruche était plus seul que jamais, seul avec la certitude de n’avoir plus qu’un seul choix : Comment vais-je mourir?
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Kold arriva sur la place et rabattit la capuche de sa caméleoline.
La place des Martyrs était devenue un véritable champ de débris : véhicules calcinés et barricades de la guerre civile, corps brisés par le torrent humain qui s’était déversé sur la large place dans leur course frénétique vers la cité haute. Et par dessus les fumées noires et les flammes, la forme trapue et sinistre de la chapelle des Martyrs, vautrée comme une déesse païenne au milieu de ses offrandes. Entre le portique blindé de la chapelle et lui se dressait encore le piédestal ruiné d’une statue qui rappelait à elle seule l’histoire de la ruche. Malgré les dépravations, la silhouette massive était immanquable: un Ange de l’Empereur...
“Car nous adorons et nous haïssons avec une égale ferveur..” disait Tor. Et de la statue d’astartes qui brandissait jadis la lettre de fondation de la chapelle dont l’original était scellé dans son autel, ne restait qu’un tronc dont surgissaient encore des moignons d’ailes à l’or noirci. Attaquée au fuseur dès le début de la guerre civile, ce symbole ressemblait maintenant au cadavre suspendu à un gibet invisible. L'humanité avait toujours excellé dans l'art de l'auto destruction, et de l'ingratitude..
Car les Anges avaient érigé cette chapelle, et arraché Bragant à ses guerres sans fin et à la corruption. C’était ici il y avait ½ siècle, que la victoire avait été remportée sur 50.000 cadavres au terme d’une campagne effroyable. La terre avait recraché sang, os et munitions pendant des décennies, jusqu’à ce que l’urbanisme la sépare à nouveau des vivants par une écorce neuve de ferrobéton. Kold sentit ses souvenirs affluer..
Jadis, à la fin de la guerre : telle une balle perce-blindage, un détachement d’assaut des légions de l’Empereur avait surgit de nulle part et tranché la tête de l’adversaire haï avec toute son élite, au moment où il ralliait ses forces hors des murs pour briser le siège des loyalistes au bord de l’épuisement. La brigade de Kold, arrivée peu après sur les lieux, avait découvert un décor de cratères brûlants et de carcasses mutilées digne des enfers. Mais le reste de la horde ennemie chargeait déjà, assoiffé par la vengeance et le désir d’attirer dans la mort le regard de leurs Dieux peu cléments pour la défaite. Et les hommes de Bragant, nourris depuis des générations par le rêve d’arracher un jour leur monde aux ténèbres, n’avaient pas reculé non plus devant la mort. Ils étaient parvenus contre toute attente à tenir leur position, défendant ainsi les cadavres des légionnaires tombés contre les dépravations ennemies. Leurs corps s’étaient ajoutés en masse au charnier. La victoire vint finalement, et la légion n’oublia pas leur geste. En souvenir de ce jour, ils érigèrent au 17e Bragant cette chapelle, à l’emplacement même de leur victoire commune, et de leur dette de sang.
Kold s'aperçut qu’il s’était arrêté près du prêcheur abattu, attiré par quelque chose. Il se pencha. La tête du pauvre hère baignait au centre d’un large miroir rouge, les bras en croix. Kold se figea en distinguant le “17” tatoué sur sa joue gauche.
Durant un instant, il crut voir derrière ce visage, cette barbe mal entretenue et ces éclaboussures de sang.. son propre visage. Ses yeux étaient demeurés écarquillés et vides, comme s'ils fixaient encore quelque chose au loin..
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Kold se dirigea ensuite vers la statue ravagée, et s’accroupit le dos au piédestal, sans quitter des yeux le croisement de ruelles sombres seul accès vers la ruche basse. Les échos lointains d’échanges de tirs et de cris avaient pratiquement disparu, et il semblait à Kold que la ruche entière étouffait lentement dans l’étau de son assassin.
Il attendit. Quelques débris formaient un abris tir, et kold calcula par habitude les trajets au travers de couverts qui lui permettrait un repli vers la chapelle. Chef éclaireur dans l’armée, son besoin d'informations était presque physique, et le seul qui le gardait concentré dans ce décor de fin du monde. Il savait aussi que quelque soit la menace, ce brouillard vert empêchait tout approche à distance. Il lui fallait un contact direct.
Après le crépuscule vint la nuit noire, et un ciel bas de fumées noires alimentées par des incendies que plus personne n'éteindrait. Parfois on entendait encore des tirs sporadiques, et le grincement sinistre et gargantuesque d’une tour qui s’écroule. Il remonta calmement l'extension de son long-las, introduisit un chargeur de munitions à propulsion gazeuse, puis étudia ses angles de tir.
..”Seule la mort ..”.
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Les heures passèrent et le froid augmentait. Derrière Kold, on entendait à présent les chants des personnes qui s’étaient barricadés dans la chapelle dès le début du siège, et dont les prières lui parvenaient, étouffées par les épais murs d’adamentium et les vitraux blindés. La foi était sans doute tout ce qui les avaient empêché de céder à une panique animale et aux actes les plus désespérés. Demandaient-ils l’intervention de l’Empereur? sa rédemption? Non. La guerre civile comme le suicide sont des parjures envers le Trône. La ruche s'était maudite elle-même; elle était à présent au delà de la rédemption. Kold avait-il la foi? Plutôt le pragmatisme né de l’habitude, de la lutte pour la survie, du devoir. Qui l'accueillerait après son dernier souffle? des anges ou des démons? Un tribunal ou le néant? La colère monta en lui. La haine des politiques, la haine sincère des soldats ayant vécu au milieu des lois simples de la guerre, et ne possédaient rien, pas même leur victoires. Pourtant la guerre n’était jamais qu’une machine à brûler et détruire, elle ne serait jamais l’avenir, seulement les cendres sur lesquels les survivants devaient reconstruire, jusqu’au prochain apocalypse.
Brusquement, les premières lueurs verdâtres apparurent du fond des ruelles. Kold fut étrangement soulagé de retrouver la tension du combat. “...Ma vie appartient à l’Empereur..” récita-t-il lentement, tandis que les tendrils spectraux s’avançaient. “..son souffle jaillit par mes armes..” Ses mains serraient son fusil, son corps cherchant les appuis optimum, tandis que les brumes se tordaient au sol comme des serpents “..car sa vengeance est..” L’air devint soudain glacial.. quelque chose dans le brouillard.. “..éternelle”. Le brouillard s’écoulait lentement des ruelles, et longeait les arcades entourant la place, comme mue par une volonté propre. “..éternelle est Sa justice.. “ Le rythme du coeur de Kold s'accéléra. Se souvenant de ses exercices respiratoires, il força le contrôle de sa respiration, mais garda le sentiment de ne plus être seul.. pire, d’être obser... Retournant brusquement son arme vers le piédestal, il le vit: une ombre noire et massive avait pris pied sur le socle: un géant en armure surgit du néant, et lui obstruant le ciel.. “..Saint Empereur.. ”
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Des détails de sa silhouette apparaissaient à la lueur des derniers feux de la place, ajoutées à celle plus fantomatique du brouillard surnaturel qui l'encerclait peu à peu.. Kold n'en croyait pas ses yeux: Un colosse en armure noire, parcouru de gravures baroques et de cranes de bronze ternis. Des traces pourpres et luisantes avaient éclaboussé son plastron et ses canons d'avant-bras fissurés par endroits, si sombres qu’elles se distinguaient à peine. À peine une lueur s’échappait des lentilles de son casque, toujours fixé sur Kold. Le gorgerin lui-même arborait au col un curieux crâne pleurant posé sur un “X” de tibias. Ce "X" se répétait en rouge sur ses pauldrons et son plastron, comme une négation rituelle. D’autres décorations discrètes et ésotériques ponctuaient le haut du plastron et des épaulières; des larmes de sang enchâssées sur des bas reliefs miniatures.
Kold était tétanisé par la surprise, et sa propre vulnérabilité. Le géant avait surgit sans un bruit et l’observait comme si sa camélóline n’existait pas. Parcourant à nouveau les détails de son armure, son malaise augmenta davantage,
“..vous..” commença Kold alors que les souvenirs affluaient. “.. je vous connais.. ” Le jour sinistre où lui et sa brigade avaient découvert les cadavres ravagés des Anges morts de l’Empereur lui revint clairement.. “L’armure identique.. mais vous êtes mort! ”
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L’Ange semblait muet et figé dans l’éternité, puis détacha enfin son regard de celui de Kold, pour se reporter sur quelque chose derrière lui. En se retournant, Kold retint sa stupeur : l'arrivé de l'Ange Noir lui avait fait oublier les choses dans la brume verdatre..
La place entière était à présent entourée par un rideau mouvant de brumes verdâtres. ..Ce mur de brumes vertes semblait pourtant retenu en bordure par une force invisible la tenant à distance.. mais surtout, le brouillard n’était plus vide, et kold entendait distinctement des pas de bottes, des centaines de pas se déployant partout en bordure de cette brume..
Interrogeant à nouveau du regard l’Ange, celui-ci restait immobile, continuant de fixer un endroit dans la brume. Kold rassembla ses esprits, et arma prudemment un hollogène. Il le jeta ensuite loin pour qu’il atteigne l’intérieur de la brume. L’engin crépita brièvement au sol, révélant.. des visages.. une masse compacte de visages qui s’écartèrent et disparurent en un instant. Il n’en croyait pas ses yeux : des masques en forme de cranes.. Kold jeta d’autres hollogènes et la même scène se répéta... partout autour d’eux en bordure du brouillard, une armée. Le bruit de bottes cessa brusquement, tandis que les formes affluaient prudemment de tous les cotés en lisière du brouillard vivant. À présent, des 100 aines de silhouettes regardaient la place de leur visages macabres. Des soldats.. tous avec un uniforme régimentaire, des casques lourds démodés et des combinaisons hermétiques. Armés de fusils MK la baïonnette au canon, un respirateur semblait s’incruster sous la mentonnière de leur crâne. Des hommes? Ils semblaient hésitants et lents comme une armée de pantins. Puis un détail frappa Kold : leur uniforme comme leur baïonnette étaient tachés de sang.
-9-------------------------------------------------------------------------------
Rien ne se passa pendant d’interminables secondes. Kold avait l'impression d'être plongé dans une hallucination. un choeur de chants pieux continuait de monter de la chapelle, accompagnant le crépitement des feux et d' échanges de tirs lointains. Soudain, furtivement, une brèche rompit brièvement le mur verdâtre... au centre, là où l’Ange avait les yeux toujours fixés.
Quelqu'un venait de prendre pied sur la place.. ou quelque chose? des bruits de pas solitaires résonnèrent, se rapprochant.. Se tournant à nouveau vers l’Ange, il vit son regard se déplacer comme s'il suivait quelque chose. Mais regardant à l’endroit désigné, Kold ne vit toujours rien.
Soudain une voix rompit le silence, lointaine et grésillante.
“- Je suis l’Inquisiteur Sylvius Anastase de l’Ordo Malleus Experior, en application du décret Terminus Ultima. Identifiez-vous.“
… Fixant toujours le vide, Kold se rendit compte que la voix provenait de son vox.
“- Tellus..Kold, major vétéran, troupes de choc du 17e Bragant.” Une pause. Puis les pas à nouveaux. Kold crut un moment distinguer une ombre à travers les bandes de fumée qui traversaient la place.. mais cette forme n'avait rien d'humain..
Les pas s’arrêtèrent à nouveau. L’air devint plus froid. “Je ne détecte aucune trace de corruption, et vous n'êtes ni psyker ni paria.” Les pas encore.. dans la poussière. C’était donc l’Inquisition. Expliquant aussi l’absence de déclaration de guerre et de bannières?
“- Une balise longue portée a été activée dans cette chapelle, est-ce vous qui l’avait enclenché ?”
“- Qu'allez-vous faire de la ruche?” à nouveau le froid.
“- Intéressant.. bref ; ce que je vais faire? Mais la purger, nous avons tous un devoir, Major.“
“- C’est, une guerre civile.. “
“- C'est un acte de sédition grave. Votre gouvernement a perdu la confiance de l’Imperium. Une partie significative des élites de cette planète ont été irrémédiablement infectées. La contagion doit être purgée entièrement à la source. (à nouveau les pas)
Vous n’êtes qu'un soldat, un milicien ; sans information, et sans importance pour l'Inquisition. Pourtant.. pourtant tout ceci correspond à l'event annoncé par mes prognosticars.. “
Au dessus de Kold, l’Ange muet se releva sur le piédestal, et lança un énorme paquet en direction de la voix, tandis qu’une centaine de fusils se levaient à l’unisson. “- Halte! fit la voix dans le vox.” Les soldats obéirent d'un bloc.. et le paquet retomba lourdement au sol, libérant son contenu : des sortes de balles informes de différentes tailles, dont une, imposante...” Un silence suivit, pendant lequel une flaque sombre s’étendit jusqu’aux pieds de l’Inquisiteur invisible, dessinant l'empreinte de deux bottes lourdes. Quelques gouttelettes avaient éclaboussé sa silhouette, révélant des contours difformes. Les empreintes n'avaient pas bougées.
“- Par le Codicium Aeternum...”
Kold se concentra sur ce qu’il avait pris pour des balles.. en réalité des têtes décapités ou dans un état effroyable. Il reconnu parmi elles un grand diacre de l’Ecclésiarchie, une mitre déchirée encore attachée à son crane chauve.. l’instinct lui fit reprendre la parole :
“- Ce sont vos traîtres "infectés" ? L’inquisiteur semblait étudier chacune d'entre elles.
“- Leur.. visages n’étaient pas tous identifiés, mais oui.” Une tête énorme se souleva dans les airs, comme par la main d’un bourreau après la guillotine.
“- Voyez-vous cela, le prince est là, lui aussi.” Kold n’avait aucune idée de quoi l’Inquisiteur parlait. Mais la tête n’avait plus rien d’humain. La boîte crânienne était allongée et déformée, incrustée de symboles, tandis qu'une langue serpentine pendait de sa mâchoire de lion.
“- Qui a agit avec vous? ces blessures ont été faites à l'arme énergétique." reprit l’inquisiteur.
Kold comprit enfin : l’Inquisiteur ne voyait pas l’Ange Noir..
“- Ce sont les Anges de l’Empereur," répondit Kold en désignant de la main le piédestal derrière lui.
“- Épargnez-moi cette prose religieuse grotesque. Aucun groupe de combat de l'Adeptus n’est signalé dans ce secteur, pas même de la Deathwatch.”
(Encore un mot inconnu pour Kold)
“- Eux, nous, qui vous voudrez, peu importe! Arrêtez la Purge. ” (On entendait les chants montaient de la chapelle.) L'Inquisiteur sembla les écouter.
“- Lorsque la tête est malade, le corps devrait survivre? Non. Mais leur âme immortelle peut être sauvée, par le feu. Les risques! sont statistiquement inacceptables ! Purgatus Terminus. ..vous ne connaissez rien de l'étendue de cette infection, n'est ce pas?” Pourtant.. oui, ..Oui! nous allons sauver ce qui reste d’honneur et d'humanité sur cette misérable planète. Votre histoire nous sera sûrement utile aux colons du programme de repeuplement.“
“- Vous ne pouvez pas.. annihiler un monde entier..”
“- ..pour en sauver 10 autres de vos erreurs ? Sans hésiter."
"- Vous allez me tuer aussi..”
"- Non.. Mieux: je vais faire de vous, un Martyr. Mes prognosticars avaient raison. Et vivant, vous m’êtes inutile. (un silence, puis solennel
Major Tellus Kold, comprenez vous l'ampleur de la situation et le sens de votre devoir envers l'Imperium de l'humanité? ".
Un millier de choses défilèrent dans l'esprit de Kold, mais aucun choix, aucun échappatoire. Le Major Kold était né avec et pour la guerre, et demeuré d'une fidélité farouche et sincère à l'Empereur.. et à l'Humanité. Les événements l'avaient engloutis comme un rouleau de vagues, et son destin de soldat lui pesa plus que jamais.
Tout autour de lui, les centaines des visages macabres le toisaient, immobiles en bordure de la brume verdâtre. Et l'horloge du temps sembla s'être arrêtée.
"- ..Oui. " Était-ce sa propre voix..?
Un froid glacial enserra le coeur de Kold, tandis que 2 lueurs ovales et asymétriques brillaient à travers la silhouette de l'Inquisiteur invisible “..psyker..”. Sentant le contrôle de son corps lui échapper, il s’écroula lentement en arrière contre le piédestal dans un dernier cri étouffé, et des centaines de visages spectraux l'accompagnèrent dans sa chute.. et leur regard, avait cette indifférence morne et froide, qu’ont les gargouilles à bec d’aigle, des bâtiments de l’Ecclésiarchie.
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Le dernières sensations de Kold furent un étrange apaisement. De savoir son devoir accompli, de savoir que Bragant, sa maison, n’allait pas être rasée mais habitée de nouveau, de savoir que la machine de propagande impériale allait transformer toute cette nuit en une belle histoire que les mères raconteraient à leur enfants pour les générations suivantes, et .. et de savoir que les Anges de l’Empereur n'avaient pas oublié leur promesse.
À terre et les bras en croix, le visage tourné vers le ciel, Kold vit une dernière fois l’Astartes couvert de noir et de sang, des croix rouges barrant son armure, et qui le regardait, comme un prêtre à son chevet, comme les Anges des ouvrages d'édification religieuse, gardant des portes de l'au delà..
La mort vint finalement, silencieuse et courtoise. Aucun bruit ne lui parvenait plus, et Kold fut satisfait. L'Ange Noir tendit un énorme gantelet vers lui, et Kold accepta l'invitation, plongeant dans le néant l'âme en paix, satisfait d'avoir été délivré, du fardeau de sa vie.
"Seule la mort ...met fin au devoir."
Dernière édition par - Ghost of Arkio - le Dim 28 Juil 2013 - 14:42, édité 2 fois
Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Superbe texte Ghost (et +1 pour la BO très bien choisie).
J'aime beaucoup ta prose, descriptive et complète, j'aime d'ailleurs beaucoup la manière dont tu décrit la guerre civile et ses destructions, l'anarchie qui en découle. Le "héros" vétérans sniper à la retraire est très attachant, et regarder son monde sombrer dans la destruction par son optique de long-las est très plaisant.
Par contre, j'ai beaucoup de mal avec la fin, c'est peut être volontaire de ta part d'embrouiller le lecteur mais pour moi ça mérite quelques explications:
- ce fameux brouillards vert associé aux soldats masqués m'a fortement fait pensé à des zombies de la peste, et/ou des renégats ou cultistes de Nurgle... et ce soit disant Inquisiteur serait alors un imposteur, il serait en réalité un leader du Chaos, psyker manipulateur?
- le fait qu'il ne puisse pas voir l'Ange Astartes est assez confus, car je pense que cet ange est bien réel (pas une hallucination de Kold), il jette un sac plein de têtes... mais alors pourquoi "l'inquisiteur" et ses sbires ne peuvent pas le voir? Camouflage optique? Autre?
- d'ailleurs cet Astartes: il est quoi exactement? Un BA de la Cie de la mort ou un BA de la Deathwatch?
- tout celà m'a donc fortement embrouillé sur la fin de ton récit! Que se passe t-il ensuite? Quelle est la vérité? (et ne me dit pas "elle est ailleurs" ou je sors ma hache tronçonneuse!) Les Astartes démasquent et massacrent-ils le faux-Inquisiteur et ses troupes...?
Bref, j'ai besoin que tu lève le brouillard là, ton texte est excellent, très bien écrit, j'aurais surement voté pour au dernier concours mais cette incompréhension finale est très dérangeante et m'aurait sincèrement empêché de te classer en 1ère ou 2ème place... (et pourtant c'est pas l'envie qui m'aurait manqué).
Explique moi Ghost, je veux savoir.
PS: en tout cas ça promet pour les Lettres de Sang 6, t'a intérêt de terminer à temps cette fois!
J'aime beaucoup ta prose, descriptive et complète, j'aime d'ailleurs beaucoup la manière dont tu décrit la guerre civile et ses destructions, l'anarchie qui en découle. Le "héros" vétérans sniper à la retraire est très attachant, et regarder son monde sombrer dans la destruction par son optique de long-las est très plaisant.
Par contre, j'ai beaucoup de mal avec la fin, c'est peut être volontaire de ta part d'embrouiller le lecteur mais pour moi ça mérite quelques explications:
- ce fameux brouillards vert associé aux soldats masqués m'a fortement fait pensé à des zombies de la peste, et/ou des renégats ou cultistes de Nurgle... et ce soit disant Inquisiteur serait alors un imposteur, il serait en réalité un leader du Chaos, psyker manipulateur?
- le fait qu'il ne puisse pas voir l'Ange Astartes est assez confus, car je pense que cet ange est bien réel (pas une hallucination de Kold), il jette un sac plein de têtes... mais alors pourquoi "l'inquisiteur" et ses sbires ne peuvent pas le voir? Camouflage optique? Autre?
- d'ailleurs cet Astartes: il est quoi exactement? Un BA de la Cie de la mort ou un BA de la Deathwatch?
- tout celà m'a donc fortement embrouillé sur la fin de ton récit! Que se passe t-il ensuite? Quelle est la vérité? (et ne me dit pas "elle est ailleurs" ou je sors ma hache tronçonneuse!) Les Astartes démasquent et massacrent-ils le faux-Inquisiteur et ses troupes...?
Bref, j'ai besoin que tu lève le brouillard là, ton texte est excellent, très bien écrit, j'aurais surement voté pour au dernier concours mais cette incompréhension finale est très dérangeante et m'aurait sincèrement empêché de te classer en 1ère ou 2ème place... (et pourtant c'est pas l'envie qui m'aurait manqué).
Explique moi Ghost, je veux savoir.
PS: en tout cas ça promet pour les Lettres de Sang 6, t'a intérêt de terminer à temps cette fois!
BlooDrunk Modérateur - Messages : 9076
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Localisation : Sarum 57
Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Un très bon texte qui aurait pu être dans le trio gagnant.
Codex Raven Guard
Corax Maître de Guerre - Messages : 6772
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Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
En fait si le texte prenait je voulais offrir aux lecteurs de jouer à imaginer leur propre hypothèse..
...ok OK, j'entend déjà gronder ta hache tronçonneuse, alors voilà :
@l'Inquisiteur:
@L'ANGE NOIR: mon texte est définitivement trop long, on ratte des détails:
@Maintenant Kold.
...ok OK, j'entend déjà gronder ta hache tronçonneuse, alors voilà :
@l'Inquisiteur:
- Spoiler:
En pensant aux apprentis sorciers de Dead Space jouant avec les Markers, mais aussi au "Malleus" de la trilogie Eisenhorn, je me suis dit :
- Imagine une branche de l'Inquisition entièrement composée de radicaux, qui "font des expériences" (Ordo Malleus Experior) et tentent comme l'Empereur d'utiliser les puissances de la Ruine à leur propre compte.
- par ex. vaincre la mort: Nurgle n'est-il pas le meilleur nécromancier ?
Alors oui, pourquoi pas un régiment complet de krieg cloné/ressuscité, téléguidable et quasi invincible.
...mais, les apprentis sorciers devraient payer le prix. Un oeil et la peau rouge pour Magnus, des ailes pour Sanguinius, et pour Anastase, des choses qu'il préfère garder caché, derrière les masques des kriegs et pour lui par honte de ce qu'il est devenu ou se donner l'illusionner qu'il a gardé le contrôle de la situation.
+ D'autant plus discret quand on interprète les lois impériales !
... mais, les pouvoirs du chaos ont aussi leurs limites: par ex. le Sacré: l'enceinte sacrée de cette chapelle, et quelque chose que les Blood Angels ont fait pour la protéger...C’était donc l’Inquisition. Expliquant aussi l’absence de déclaration de guerre et de bannières?..
@L'ANGE NOIR: mon texte est définitivement trop long, on ratte des détails:
"Ce "X" se répétait en rouge sur ses pauldrons et son plastron.."
- Spoiler:
- Kold le reconnait = c'est une apparition directe du champ de bataille qu'il a connu, et les corps de légionnaires qu'il a protégé étaient tous de la compagnie de la Mort. Il le croit car il ne sait pas ce qu'est la CdlM. Pour lui ils se ressemblent tous...
2 possibilités =
1 - Prend l'ex. du nouveau fluff de Lemartes: il est tellement "au bord" de la Rage Noire qu'il doit être cryogénisé entre chaque bataille. Et bien pourquoi ne pas élargir le principe et imaginer un caveau secret au fond de la salle des sarcophages de Baal ou de la Tour Noire du Reclusiam de Galaspar consacré entièrement à ce type de guerriers?
=> Ce qui voudrait dire aussi que Baal joue à un jeu dangereux = cacher "l'Anomalie" à son principal ennemi interne qu'est l'Inquisition, mais aussi cacher le chiffre réel de ses effectifs de combat, avec p.e. 1 ou 2 compagnies entière de "Morts vivants" BA !
+ son invisibilité= des équipements stealth.
2 - Prend le fluff du Sanguinor: une espèce de revenant tout puissant qui débarque de n'importe où, et personne sur Baal ne serait au courant ? Mon oeil.
Et bien pourquoi pas avec l'étendre à des acolytes de la CdlM - des revenants créé par les pouvoirs de la Rage norie/Soif Rouge - et la balise activée dans la chapelle serait... une balise Warp.. donc ces fantômes de la CdlM BA seraient revenus pour payer la dette de la IXe legio en exécutant tous les traîtres. On peut encore imaginer que la balise ait été activée par un homme de confiance de la légion laissé en garde de la chapelle sur Bragant et qui aurait pu effectuer le briefing de mission.
Dans les 2 cas: l'inquisiteur Anastase est aveuglé par la chapelle et
@Maintenant Kold.
- Spoiler:
Kold est le fil rouge pour parler de la vie et de la mort dans l'Imperium du M41.
L'Empereur a-t-il laissé un choix à son peuple? ou s'arrête le soldat, et commence le pantin?
À qui appartient sa mort? quand un citoyen n'a même plus le droit de posséder sa propre vie?
Je voulais créer un effet miroir entre le 1er mort (prêcheur) et le dernier. Ils semblent être jumeaux, et appartiennent au même régiment. Des soldats faisant des séjours dans des "cryptes orbitales".. Tiens tiens.. encore une expérience ratée?
Seule la mort met fin au devoir : cette phrase me fait toujours penser que les hommes avancent quasi comme des aveugles et sont totalement aliénés aux buts de l'Empereur qu'ils comprennent rarement véritablement.
Donc pour le meilleur, (il a créé l'Imperium et l'Astartes) et le pire (la manipulation génétique de sa propre race, l'utilisation de l'énergie du Chaos)
Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Merci à toi, j'y vois plus clair et comprends mieux le pourquoi de cette fin!
Original comme dénouement, et comme concept (laisser le lecteur s'imaginer la fin et le pourquoi du comment, la véritable identité des protagonistes etc...). C'est assez osé comme pari mais c'est plutôt réussi, malgré la frustration que cela peut provoquer...
Tiens en y pensant ça m'a rappelé l'horrible et à la fois excellente fin de cette superbe série qu'est "The Sopranos" ... (une fin abrupte en forme de blackout insoutenable laissant planer un gros doute sur la suite, laissant le spectateurs dans un état second, soit enragés de ne pas voir le dénouement final, soit ravis d'avoir une fin ainsi "ouverte" laissant toutes les perspectives possibles)
Original comme dénouement, et comme concept (laisser le lecteur s'imaginer la fin et le pourquoi du comment, la véritable identité des protagonistes etc...). C'est assez osé comme pari mais c'est plutôt réussi, malgré la frustration que cela peut provoquer...
Tiens en y pensant ça m'a rappelé l'horrible et à la fois excellente fin de cette superbe série qu'est "The Sopranos" ... (une fin abrupte en forme de blackout insoutenable laissant planer un gros doute sur la suite, laissant le spectateurs dans un état second, soit enragés de ne pas voir le dénouement final, soit ravis d'avoir une fin ainsi "ouverte" laissant toutes les perspectives possibles)
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Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
C'est ces portes ouvertes aux interprétations que j'aime bien dans le fluff lui-même;
mais je promet de pas abuser du genre !
J'ai commencé mon texte V6, avec en tête quelque chose de + court et expéditif,
on va voir si j'arrive sous les 2000 mots!
mais je promet de pas abuser du genre !
J'ai commencé mon texte V6, avec en tête quelque chose de + court et expéditif,
on va voir si j'arrive sous les 2000 mots!
Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Très bon texte , bien écrit et superbement imagé. Cependant la fin est un peu brouillonne à mon goût .
———
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"Quel mal pouvait bien causer l'étude et l'apprentissage ?"
Magnus Maitre de chapitre - Messages : 2299
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Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Merci pour les retours,
@la fin: oui, j'aurais du faire + clair plutôt que de m'échapper sur une figure de style.
Rdvz sur la V6
@la fin: oui, j'aurais du faire + clair plutôt que de m'échapper sur une figure de style.
Rdvz sur la V6
Re: [Lettres de Sang 5 - Hors concours] À qui ta Mort appartient
Oulah, on a de l'Inquisiteur pire que radical là xD
En tout cas je ne m'attendais pas du tout à ça, j'aurais pensé Nécrons ou saloperies du chaos..
Belles descriptions.
Emperor Maître de Guerre - Messages : 4754
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