[DVD/Blu-ray]Gettysburg / Gods and Generals / Glory

Ce film est le meilleur qui ait jamais été tourné sur le sujet. Il est cependant réservé aux passionnés de par sa durée (4h) et le fait qu'il retrace uniquement la bataille de Gettysburg (1-3 juin 1863).
La précision historique est excellente, grâce aux reconstitueurs américains ayant participé bénévolement au tournage. Les uniformes, armes, tactiques, etc. sont corrects. Les scènes de combat sont prenantes sans être sanglantes (pour les critères modernes). Jeff Daniels et Tom Berenger sont excellents, Martin Sheen un peu moins.
Quelques faiblesses : Le film ne retrace que le point de vue des officiers supérieurs et pas celui des simples soldats. Certains reconstitueurs sont trop bien portants pour être crédibles, et la barbe de Tom Berenger est décidément un postiche! Enfin, la VF recèle quelques erreurs de traduction grossières.
Le "plus" du DVD : la version raccourcie avec les commentaires du réalisateur Ron Maxwell et de l'historien McPherson, pour les anglophones.

Ce film retrace la première moitié de la Guerre de Sécession, de l'ouverture du conflit (avril 1861) à la bataille de Chancellorsville (juin 1863).
Echec commercial au box-office US, Gods&Generals est presque plus un documentaire qu'un film, et sera donc réservé aux passionnés du sujet. Ce n'est pas un film d'action, les batailles représentées (certes de façon exceptionnelle, surtout Fredericksburg) ne représentant finalement qu'un tiers du film à peu près. G&G n'est pas le soldat Ryan. De plus, il est conseillé de se documenter sur le déroulement de la Guerre de Sécession et sur la personnnalité de ses principales figures historiques (au moins du côté sudiste) avant de voir le film, car malgré ses 3heures et quelques, G&G présente quelques raccourcis inévitables, qui risquent de faire perdre le fil au spectateur non familier du sujet. En tout cas, le réalisme historique est incontestablement LE point fort du film.
La mise en scène est, quant à elle, un point faible du film, ainsi que les dialogues, qui se composent essentiellement de citations historiques (très bien), de références bibliques (ce qui est réaliste mais un peu ardu pour le spectateur, surtout en VOST). On peut également regretter quelques scènes carrément "lourdingues", je pense notamment à Jeff Daniels citant Jules César pendant de longues minutes devant ses officiers immobiles.
Les acteurs semblent parfois embarrassés par les dialogues que le réalisateur leur fait prononcer, mais dans l'ensemble ils font un bon travail. On peut regretter que Robert Duvall (Lee) n'ait pas un rôle plus consistant. Stephen Lang est très crédible dans le rôle de jackson. Les acteurs jouant les personnages nordistes sont réduits à la portion congrue, le film présentant essentiellement le point de vue confédéré (à ce titre, le précédent film de R Maxwell, Gettysburg, était plus équilibré).
En tant que passionné de la guerre de Sécession, j'ai aimé ce film, mais je le trouve moins bon que "Gettysburg". Il est très difficile de couvrir en un film une période de 2 ans en recherchant l'exactitude historique et l'exhaustivité, et R Maxwell n'a pas vraiment réussi. Il reste quelques bonnes performances d'acteurs, quelques scènes de bataille réussies, et une escellente description de quelques personnages et événements, avec des trous de-ci, de-là.
A noter que la version longue (6heures), couvrant la bataille de Sharpsburg ou Antietam, devrait sortir en 2005 d'après les bruits entendus aux US.
Souhaitons en tout cas que R Maxwell retrouve l'inspiration de Gettysburg si finalement Ted Turner se décide à produire le dernier volet de la trilogie (The Last Full Measure). Personnellement, je préférerai qu'il sacrifie un peu à l'exactitude historique et au souci d'exhaustivité, pour ouvrir ce sujet passionnant à un public plus large.

En 1989 Edward Zwick Réalise un Film exceptionnel sur la Guerre de Sécession. "Glory" traite d'un sujet bien particulier en portant à l'écran l'histoire de la création du 54e régiment d'infanterie du Massachusetts qui fut la première unité Militaire composée exclusivement de Soldats Noirs dont le jeune Capitaine abolitionniste Robert Gould Shaw (Matthew Broderick) âgé de seulement 23 ans accepte de prendre le Commandement, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être nommé au grade de Colonel.

Si le jeune Colonel Shaw, qui avait déjà fait ses preuves au combat, pensait que sa tâche serait compliquée à mener à bien, il ignorait à que la formation du 54 ème Régiment s'avérerait être un incessant parcours d'obstacles, un combat permanent pour surmonter les difficultés auxquelles il se heurtera pour se faire respecter de sa hiérarchie, lutter contre la corruption de certains Militaires, un parcours jonché d'obstacles du aux préjugés qu'ont les Militaires Blancs qui voient d'un mauvais œil que des Noirs portent l'uniforme et soient armés. Les soldats Noirs de ce Régiment sont tous des volontaires qui veulent aller combattre mais se voient en retour traités comme des sous-hommes par une partie de l'encadrement du Régiment, dont tous les officiers et sous-officiers sont Blancs, et par les cadres de l'Armée, des Militaires qui pensent ces hommes incapables de combattre.

Le Colonel Robert Gould Shaw tente avec difficulté de mettre sur pied une unité et de rendre les nouvelles recrues aptes à combattre, secondé par son ami le Major Cabot Forbes (Cary Elwes), et se faire respecter et obéir de ces nouveaux soldats ne sera pas le moindre de ses problèmes, d'autant que l'ambiance n'est pas des plus détendue entre ces hommes de troupe venus d'horizons différents qui ne s'entendent pas forcément. Certains se querellent, d'autres sont en désaccord sur les raisons pour lesquelles ce Régiment a été créé, mais tous ont en commun de vouloir que cessent les humiliations dont ils sont victimes particulièrement cette humiliation qu'ils ressentent en restant cantonnés dans ce camps à s'entraîner sans cesse sous les ordres d'un instructeur irascible, le Sergent Major irlandais Mulcahy (John Finn) , sans voir poindre la perspective d'aller enfin combattre. Dans ce camp on découvre 4 hommes qui partagent la même tente, John Rawlins (Morgan Freeman), "Trip" (Denzel Washington) , Jupiter Sharts (Jihmi Kennedy) et Thomas Searles (Andre Braugher) , un homme instruit lisant beaucoup qui montre bien peu de capacités à guerroyer. Thomas Searles qui est un ami personnel du Colonel Shaw et du Major Forbes, se trouve avoir des difficultés à se faire à la vie Militaire mais aussi aux nouveaux rapports qu'il doit avoir avec ses deux anciens amis devenus ses supérieurs alors qu'il n'est plus maintenant qu'un simple Soldat. C'est l'histoire de ces 4 soldats Noirs, du Colonel Robert Gould Shaw, et du Major Cabot Forbes qui est le fil conducteur du Film.

"Glory" est basé sur des lettres qu'écrivirent le Colonel Robert Gould Shaw ainsi que des membres du 54 ème Régiment. Le Film nous fait partager la vie de ce Régiment et des hommes qui le composent, qu'ils soient gradés ou hommes de troupe, Blancs ou Noirs, depuis la création du Régiment jusqu'aux champs de batailles, et nous raconte comment des "Noirs" se sont battus avec courage contre les troupes sécessionnistes alors qu'ils n'étaient là que parce que certains avaient jugé bon de donner à l'armée le visage d'une institution soucieuse de l'intégration des Noirs, considérant en réalité ceux-ci comme des bons à rien incapables de se battre, ou ne voulant pas se battre.

Le Film mêle habilement les histoires humaines et les scènes de batailles violentes et réalistes, ce que vivent ces hommes aux quotidien et ce qu'ils ressentent et nous dépeint la foi inébranlable qui les anime, les poussant à combattre en faisant preuve d'un courage indéfectible qui fit que ces soldats Noirs furent considérés par leurs pairs comme des hommes à part entière. Le Colonel Robert Gould Shaw fut l'artisan de la réussite que fut la constitution du 54 ème Régiment en permettant d'en faire un élément cohérent de l'armée apte à mener bataille et arriva à ce que ses hommes puissent faire ce pour quoi ils s'étaient engagés: combattre en homme. L'histoire personnelle du Colonel Robert Gould Shaw à la tête de ce 54 ème Régiment est assez finement dépeinte dans le Film. La Bande Originale de James Horner accompagne parfaitement l'histoire allant des refrains doux aux musiques faisant preuve de grandes envolées lors des scènes de batailles.

Constatant que le 54 ème Régiment était composé de vrais combattants, d'autres Régiments de soldats Noirs furent créés avant d'êtres dissous à la fin de la guerre, renvoyant ces combattants dans l'oubli.

Edward Zwick réussit à nous faire découvrir dans un Film de guerre un passage méconnu de l'histoire de la Guerre de Sécession tout en réalisant une grande fresque historique épique mais tout à fait réaliste. Le Film fut récompensé par trois Oscars, Oscar du Meilleur Second Rôle pour Denzel Washington, l'Oscar du Meilleur Son et l'Oscar de la Meilleure Photographie.

"From a technical perspective, Ride with the Devil is nearly perfect. The attention to detail invested by Lee and his crew shows. From costumes to props, everything has the unmistakable hallmark of authenticity. The only Civil War drama able to boast an equal level of historical accuracy is Gettysburg."
—James Berardinelli, writing in ReelViews